Après avoir vécu neuf années dans l'anonymat à Bâle en Suisse, la princesse Astrid rentre avec sa famille en 1993 en Belgique où elle commence réellement sa vie officielle. Elle en a parlé en 2004 au journaliste Patrick Haumont :
"Après que la loi salique eut été abolie par le Parlement en 1991, dans le cadre de la réforme de la Constitution, mon oncle le roi Baudouin nous a demandé si nous avions la possibilité de quitter la Suisse - où nous habitions depuis neuf ans - pour revenir en Belgique afin de nous associer aux activités des autres membres de notre famille. Mon mari ayant trouvé un travail en Belgique, nous sommes rentrés en juin 1993 où, malheureusement, nous n'avons fait que croiser mon cher oncle puisqu'il est décédé fin juillet. Je dois avouer que ce changement de vie n'était pas toujours facile car je venais de Suisse où j'étais une épouse et une mère au foyer. A l'époque, je n'avais exercé aucune activité en dehors de la maison. Je n'étais pas habituée à gérer mon temps en combinant des activités professionnelles avec une vie familiale. C'était un monde nouveau qui s'ouvrait à moi et qui a nécessité une sérieuse adaptation que j'ai menée à bien grâce à l'aide efficace d'excellents conseillers et au soutien de ma famille.
Selon moi, il y a peu de choses que l'on choisit vraiment. Je pense plutôt que l'on est guidé par des événements ou occasions qui parsèment notre vie. Au moment du décès de mon oncle, mon père m'a demandé si je pouvais reprendre la présidence effective de la Croix-Rouge de Belgique qu'il assumait depuis de nombreuses années. J'ai tout de suite accepté et, après que ma nomination ait été votée par les deux communautés de la Croix-Rouge, j'ai été nommée à ce poste.
Personnellement, je ne pense pas que le fait d'être née dans une famille royale soit perturbant. On ne choisit pas où et quand on naît. L'important, c'est de tirer au maximum profit de ses qualités ou de ses possibilités, et de travailler, par contre, ses côtés faibles. Le problème n'est pas de savoir quel est mon rang ou mon statut mais bien plus de réussir ma vie et de rendre mes proches heureux. Et ainsi d'être heureuse moi-même. Cela étant, je considère que je n'ai aucun mérite à être ce que je suis car j'aurais très bien pu naître ailleurs. Comme toute autre vie, celle de princesse a des côtés positifs et des côtés moins positifs. Un des côtés positifs est notamment d'avoir plus facilement accès à tout un éventail de personnes différentes et souvent très intéressantes, ce qui ouvre énormément l'esprit et les horizons".
Donnant suite à la révision de la Constitution visant une complète égalité entre les enfants masculins et féminins du Roi, la princesse devient en 1996 la première sénatrice de droit de la famille royale belge. Elle assiste de temps en temps à des séances plénières ou à des réunions de commissions du Sénat, principalement dans le domaine social et humanitaire.
Outre la présidence de la Croix-Rouge de Belgique, la princesse reprend le combat de sa tante la reine Fabiola en faveur des handicapés. Plus d'infos à ce sujet : http://familleroyalebelge.blogspot.com/2011/05/le-combat-dastrid-pour-les-handicapes.html
Le 22 mai 1997, Astrid prête serment en tant que colonel dans le Corps du Service Médical. Auparavant, en mars et avril, elle avait suivi une formation au sein des Forces armées en général et du Service médical en particulier. N'ayant pas eu l'occasion de bénéficier d'un entraînement classique d'officier, sa formation est graduellement poursuivie au cours des années.
Elle donne son prénom à diverses institutions : le Parc Princesse Astrid à Lommel (inauguré en 1994), la résidence pour personnes âgées du C.P.A.S. Princesse Astrid à Lubbeek (inaugurée en 1997), le Centre Provincial de Revalidation Princesse Astrid à La Gleize (inauguré en 1998) et le Hall Princesse Astrid, la nouvelle entrée du parc des expositions de Bruxelles (inauguré en 1999).
La fille du couple royal reçoit d'autres hommages. En 1995, la Poste émet un timbre à son effigie avec 3FB de surtaxe pour la Croix-Rouge de Belgique. Elle baptise une Azalée Princesse Astrid en 1997, et une Rose Princesse Astrid en 2000. Un millier de plants de cette rose sont vendus chaque année au profit de l'association Belgian Kid's Foundation, créée par les médecins de l'Hôpital Universitaire pour Enfants Reine Fabiola.
Son premier voyage humanitaire à l'étranger a lieu en février 1999 : avec le secrétaire d'Etat à la Coopération au Développement Réginald Moreels, elle visite des projets belges venant en aide aux personnes touchées par l'ouragan Mitch au Honduras. Un an plus tard, elle se rend au Mozambique et au Burkina Faso pour visiter des projets de lutte contre le sida.
En 2000, la princesse Astrid reçoit le Prix 2000 de l'organisation Women for Peace Award à Rome, et une dotation annuelle de 275.000 euros du gouvernement fédéral. Elle devient présidente d'honneur de la Fondation Médicale Reine Elisabeth, créée en 1926 par son arrière-grand-mère afin de soutenir la recherche dans les neurosciences.
Lors de la visite de projets contre le sida en Afrique du Sud en avril 2004, Astrid accepte, pour la première fois, de répondre à une interview et d'évoquer son rôle : "J'ai besoin de me sentir utile. Même si j'ai des périodes de découragement, je rebondis très vite car je ne crois pas au hasard. Je crois à l'action et je veux voir le côté positif des choses. J'ai fait mienne cette devise : be positive! Et je suis une femme entière. Je ne sais pas ce qu'est mon rôle de princesse. Honnêtement, je ne me sens pas princesse. Je suis une femme. Je suis une mère et je réagis comme une mère. L'avantage, comme princesse, c'est que je peux compter sur des collaborateurs exceptionnels. Et, comme mère, sur ma famille et un mari exceptionnel".
Un mois plus tard, la princesse confie à l'hebdomadaire "La Libre Match" : "Beaucoup de visites m'ont, d'une façon ou d'une autre, touchée. Souvent malheureusement d'une façon triste car je suis très fréquemment confrontée à la souffrance humaine. J'ai, entre autres, des souvenirs très forts de circonstances extrêmement poignantes parmi lesquelles l'accueil des Belges rentrés in extremis du Rwanda, l'entrevue avec les familles des paras tués au Rwanda, un colloque à Liège pour aider les parents de jeunes drogués, emprisonnés, qui étaient complètement dans la détresse, une visite au Mozambique de malades du sida en phase terminale et agonisants, et bien d'autres encore. On se sent tout petit devant de telles souffrances, mais on apprend aussi tellement de ces grands événements et aussi et surtout de tous les contacts humains. Ils m'ont appris la richesse de la tolérance. Quand je rencontre quelqu'un, j'essaie d'entrer complètement dans la peau de mon interlocuteur. Je pense que toutes les plus grandes décisions, aussi organisées et planifiées qu'elles soient, peuvent réussir ou échouer en fonction de la qualité des contacts humains. Pour moi, ils sont la base de tout".
En juin 2005, la princesse Astrid et le ministre de la Coopération au Développement Armand De Decker se rendent au Sri Lanka et en Thaïlande pour découvrir les projets de reconstruction des régions dévastées par le tsunami de décembre 2004. En 2006, elle accepte la présidence d'honneur de l'asbl Pinocchio (qui s'occupe d'enfants et d'adolescents brûlés) et des fonds scientifiques et médicaux de la Fondation Roi Baudouin.
Lors de son voyage en Tanzanie en octobre 2007, les journalistes lui demandent de décrire son rôle de princesse de Belgique : "Je ne pense jamais à çà, je ne me sens pas princesse. On doit presque s'excuser d'exercer cette fonction. Très sincèrement, je vois cela comme un rôle de service à la population, et indirectement à mon père et à ma mère, au chef de l'Etat. Nous recevons beaucoup de messages de la population à l'égard des dirigeants et nous les transmettons. Nous sommes des intermédiaires". Et lorsqu'ils lui demandent si elle est inquiète pour l'avenir de la Belgique, elle répond : "De par notre fonction, nous sommes tous attachés à notre pays".
En octobre 2007, la princesse déclare au Forum des Femmes pour l'Economie et la Société à Deauville (France) : "Je cherche à répondre aux besoins des personnes vulnérables, en particulier les groupes de citoyens qui risquent de passer à travers les mailles du filet, en Belgique ou à l'étranger, mais je refuse cependant de me confirmer à l'image d'une dame de charité. Je cherche à répondre à la confiance que d'autres placent en moi en activant un réseau de personnes et d'institutions qui peuvent apporter des résultats concrets à ceux qui en ont besoin".
A la fin de l'année 2007, la princesse annonce qu'elle ne sollicite pas le renouvellement de son mandat de présidente nationale de la Croix-Rouge, qui vient à échéance le 31 décembre. Le Palais semble vouloir prendre ses distances avec une institution qui connaît des tensions communautaires entre les ailes flamande et francophone. Astrid préfère se lancer dans un nouveau combat : la lutte contre la malaria (Plus d'infos à ce sujet : http://familleroyalebelge.blogspot.com/2010/09/le-combat-dastrid-contre-la-malaria.html).
Malgré son départ de la Croix-Rouge de Belgique, la princesse Astrid continue de soutenir de nombreuses associations et institutions. Elle est la présidente d'honneur des Jeunesses Musicales de Bruxelles, de la Fondation Médicale Reine Elisabeth, de l'European Organisation for Research and Treatment of Cancer (EORTC), des fonds scientifiques et médicaux de la Fondation Roi Baudouin, de l'asbl Pinocchio, de l'asbl Apopo, du Comité Paralympique Belge, et de l'Action Damien. Astrid a été nommée représentante spéciale du Partenariat Roll Back Malaria et membre du comité d'honneur de l'International Paralympic Committee Governing Board. Elle accorde son Haut Patronage à la Fondation Vivat-Foyer Général Cornet, à la section belge de l'A.M.A.D.E. (Association Mondiale des Amis de l'Enfance), à l'Institut Médico-pédagogique Sainte-Gertrude, à la Fondation Pro-IRSA (Institut Royal pour Sourds et Aveugles), à l'asbl Les XXI, à l'asbl Vers la Vie et à l'asbl Les Amis d'Accompagner.
mercredi 25 avril 2012
lundi 16 avril 2012
Le rôle politique du roi Albert II en 2005
Malgré le deuil de la Cour suite au décès de la grande-duchesse Joséphine-Charlotte, Albert reçoit en audience, en janvier 2005, le patron de l'entreprise Remmery M. Rik Vannieuwenhuyse et son employée d'origine marocaine Naïma. L'entretien a duré une heure. Le souverain souhaitait leur apporter publiquement son soutien, suite aux lettres de menaces reçues parce que Naïma portait le voile à son travail. Pourtant, elle est bien intégrée en Flandre, parle parfaitement le néerlandais et ses deux enfants sont également scolarisés dans cette langue.
Après cette audience très médiatisée, Rik Vannieuwenhuyse confia à la presse : "On était tous très nerveux au départ, mais deux minutes plus tard, on était mis à l'aise par le Roi. Il connaissait très, très bien le dossier et nous a félicités pour notre réaction. L'ambiance était excellente, détendue et cordiale. J'ai discuté avec le Roi des lettres de menace, de l'attitude à adopter, mais j'ai aussi parlé de mon entreprise. Le souverain s'est montré très intéressé. Il nous a dit que nous avions pris la bonne décision de ne pas répondre aux exigences des lettres de menaces. Il a manifestement apprécié notre résistance".
Dans son discours de Nouvel An 2005 aux autorités du pays, Albert II déclare : "Il est tellement facile d'attiser la méfiance vis-à-vis de l'autre, de propager des caricatures de l'autre, de privilégier le repli identitaire au lieu du dialogue. Rejetons la démagogie. Ne décrions pas toute autorité. Ne banalisons pas non plus le racisme et l'extrémisme, d'où qu'ils viennent. Ils sont contraires à nos valeurs fondamentales. Après-demain, je serai à Auschwitz, pour commémorer, avec d'autres chefs d'Etat et de gouvernement, le 60ème anniversaire de la libération du camp. Cela nous rappelera à quels extrêmes le racisme peut conduire. N'oublions jamais les leçons de l'Histoire".
A l'invitation du président polonais Aleksander Kwasniewski, le Roi, le premier ministre Guy Verhofstadt, la présidente du Sénat Anne-Marie Lizin et le ministre de la Défense André Flahaut représentent la Belgique à la cérémonie internationale organisée à Auschwitz. Ils visitent ensuite le pavillon belge créé en 1978 sous l'impulsion du roi Baudouin. Devant la presse et sans aucun texte préparé à lire, Albert II fait part de ses sentiments personnels à Paul Halter, un ancien déporté : "Ce qui est un scandale, c'est que c'est l'Occident qui l'a fait. Nous qui nous considérons comme des humanistes, qui nous considérons comme des gens civilisés. C'est une leçon terrible. C'est pour çà qu'il faut être très très vigilant, ne rien laisser passer. Le danger, c'est dans deux ou trois générations, qu'il n'y aura plus de véritables témoins et qu'il y aura des gens qui diront : Mais écoutez, vous exagérez".
Suite aux nouvelles menaces reçues par Rik Vannieuwenhuyse et son employée Naïma, le couple royal souhaite leur apporter à nouveau son soutien. De retour d'une visite officielle à la commune de Roulers le 19 avril, Albert et Paola s'arrêtent à l'entreprise de plats préparés Remmery à Ledegem et posent symboliquement avec Naïma pour la presse. Un geste très fort. En octobre, le Roi effectue une nouvelle visite au Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme.
Entretemps, Albert II doit aussi faire face aux querelles communautaires autour de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Il tente de ramener tout le monde au calme dans son discours de Nouvel An : "Certes, la diversité est source de richesse culturelle et matérielle, mais elle peut également créer des frictions et des tensions. A nous tous de bien gérer cette diversité et de mener des politiques de dialogue et de proximité (...) Dans un pays multiculturel, le véritable courage consiste à favoriser l'entente, la collaboration et la compréhension mutuelles. A ce sujet, on ne dira jamais assez combien la connaissance de la langue et de la culture des autres communautés de notre Etat fédéral est importante. Les méthodes d'apprentissage des langues se sont modernisées. Il est nécessaire d'en faire bénéficier les enfants dès leur premier âge car c'est une période où ils apprennent avec facilité".
Il évoque aussi la situation économique : "Notre prospérité est le fruit de nombreux facteurs. Il y a la qualité de notre enseignement, la créativité de nos chercheurs et de nos entrepreneurs, le travail assidu et la grande productivité de nos travailleurs. Notre économie est parmi les plus ouvertes au monde, ce qui nous met en bonne position en ces temps de globalisation. Néanmoins, nous aurions tort de considérer ces réalisations comme acquises une fois pour toutes et comme allant de soi.
Notre prospérité sera durable si nous persistons dans notre action et plus spécialement dans notre volonté d'organiser un enseignement de valeur et une recherche fondamentale appliquée compétitive. J'ai été impressionné lors de mes visites à des entreprises et universités par la qualité des recherches qui y sont développées et par l'influence bénéfique qui en résulte en matière de création d'entreprises de pointe. Consacrer des ressources significatives à la recherche est un gage pour la prospérité d'aujourd'hui et de demain. C'est d'ailleurs un engagement que notre pays a contracté dans le cadre du programme de Lisbonne. Notre excellente protection sociale, pour garder toute son efficacité, réclame, elle aussi, notre engagement volontaire et persévérant. Il est indispensable qu'un plus grand nombre de concitoyens demeurent actifs, en particulier ceux qui ont entre 55 et 65 ans".
Suite à l'échec des négociations sur la scission de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde en mai 2005, Guy Verhofstadt est reçu en audience par Albert II. Après cette entrevue, le Palais diffuse un communiqué inhabituel d'une seule phrase : "Le Roi et le premier ministre ont souligné combien, dans les circonstances actuelles, une crise politique serait inopportune et porterait un grave préjudice au bien-être économique et social des citoyens".
Les spécialistes de la Constitution ne sont pas tous du même avis. Pour le professeur Robert Senelle : "En soulignant combien une crise politique serait inopportune, le Roi a clairement donné un avis politique. Il soutient le gouvernement violet contre l'opposition. Or, si le Roi peut bien évidemment avoir une opinion politique, il ne peut l'exprimer. En public, il doit conserver une stricte neutralité politique. En soutenant le gouvernement, il commet une erreur puisque l'opposition actuelle pourrait devenir la majorité du gouvernement suivant".
Sénateur CDH dans l'opposition, le professeur Francis Delperée n'est pas d'accord : "Le Roi n'est pas une potiche : il n'est pas là pour inaugurer les chrysanthèmes. Il est assez grand pour estimer qu'une crise politique n'est pas utile. C'est le propre de la fonction royale entendue de façon responsable et intelligente que de s'exprimer ainsi. Pourvu qu'il le fasse avec l'accord du chef du gouvernement, ce qui est le cas ici".
A l'occasion du 175ème anniversaire de l'indépendance de la Belgique et des 25 ans du fédéralisme, Albert et Paola assistent en 2005 aux cinq fêtes des régions et communautés, comme ils l'avaient fait au début de leur règne. En outre, le Roi se rend à Namur pour présider, une nouvelle fois, une réunion de travail sur le Contrat d'Avenir de la Wallonie qui l'intéresse vivement. Sans doute espère-t-il que le redressement économique du sud du pays diminuerait les tensions communautaires...
Nouvelle allusion lors du discours de la fête nationale 2005 : "Au cours de mes nombreux contacts avec tant de personnes dans tous les coins de la Belgique, beaucoup m'ont exprimé leur souci de l'unité du pays. Cela revenait comme un leitmotiv. Je n'ai donc pas été surpris par le résultat d'un sondage, effectué en mars dernier, au sujet de notre avenir commun. A la question "Selon vous, la Belgique doit-elle rester unie?" , 87 % répondaient par l'affirmative et ce pourcentage était quasiment le même dans nos trois régions. Le fait que 13 % pensent le contraire, et l'expriment parfois bruyamment, ne peut faire oublier que l'immense majorité de notre population est habitée par la volonté d'unité".
Vu l'intérêt économique de ce pays en pleine expansion, le roi Albert et la reine Paola effectuent en 2005 l'un des deux plus longs voyages d'Etat de leur règne (avec l'Inde en 2008). Ils sont accompagnés d'une centaine de personnes, dont le président du Comité International Olympique Jacques Rogge. Quelques mois auparavant, ce voyage d'Etat avait suscité une polémique auprès des défenseurs des droits de l'homme et de l'indépendance du Tibet, car le gouvernement fédéral avait demandé au daïla-lama de reporter sa venue en Belgique prévue en 2005, afin de ne pas heurter les autorités chinoises.
Les liens entre la dynastie belge et la Chine sont nombreux. Bravant les critiques sur l'opportunité d'un tel voyage en pleine guerre froide, la reine mère Elisabeth (grand-mère d'Albert II) a été l'une des premières personnalités étrangères à s'y rendre dès 1961, ce qui lui a valu le surnom de "reine rouge". En tant que président d'honneur de l'OBCE, le prince Albert y a mené deux missions économiques en 1975 et quelques mois avant de monter sur le trône en 1993. Le roi Baudouin et son épouse ont effectué un voyage d'Etat en Chine en 1981. Devenue veuve, la reine Fabiola est revenue à Pékin en 1995 pour représenter la Belgique à la Conférence Mondiale sur les Femmes. Le prince Philippe et la princesse Mathilde ont déjà également présidé plusieurs missions économiques en Chine. Par contre, pour Paola, c'était sa première visite de l'Empire du Milieu.
Au troisième jour de leur séjour, le couple royal est reçu officiellement sur la célèbre place Tianamen par le président Hue Jintao et son épouse. Avant le dîner de gala, les deux chefs d'Etat assistent à la signature de 11 accords entre nos deux pays : 5 accords gouvernementaux, 4 commerciaux et 2 universitaires. On a également appris que Guy Verhofstadt y effectuera à son tour une visite officielle en 2006, suivie un an plus tard par une nouvelle mission économique du prince Philippe. L'organisation d'un festival Europalia Chine a été aussi annoncée.
A Xian, le Roi a rendu hommage au docteur Paul Janssen, pionnier des accords de coopération belgo-chinois et décédé en 2003. Les laboratoires pharmaceutiques qu'il a fondés sont numéro 1 en Chine et fournissent 25.000 hôpitaux. Notre souverain a visité la succursale de Janssen Pharmaceutica installée à Xian et y a dévoilé un buste de Paul Janssen.
Retour en Belgique. Suite à la révélation des abus commis dans la gestion des logements sociaux de Charleroi, Jean-Claude Van Cauwenberghe démissionne de son poste de ministre-président de la région wallonne. Son successeur Elio Di Rupo prête serment devant Albert II le 6 octobre.
Dans son discours de Noël 2005, le Roi se réjouit de la convivialité et de la gaieté des festivités organisées pour les 175 ans de la Belgique et les 25 ans du fédéralisme. Après un rappel peu intéressant de ses sorties publiques, il conclut :
"A l'occasion de ces nombreux contacts avec la population, j'ai senti combien, malgré les obstacles, le désir de mieux vivre ensemble est réel. C'est un peu comme si chaque région ou communauté, ayant acquis une large autonomie, souhaitait se rapprocher des autres d'une façon nouvelle.
Cela se manifeste de beaucoup de manières comme, par exemple, le désir d'apprendre la langue des autres communautés. Cela s'exprime aussi par le rapprochement entre universitaires du nord et du sud, notamment entre l'ULB et la VUB et entre la KUL et l'UCL. Cela s'illustre encore par le succès grandissant des initiatives du Fonds Prince Philippe qui encourage les échanges entre communautés, particulièrement entre jeunes. Non moins révélateur est la satisfaction des régions ou des communautés, lorsqu'elles perçoivent les succès ou les efforts de redressement économique entrepris par une autre région.
Tous ces faits expriment un message d'entente et de concorde que nous devons, malgré les difficultés, continuer à promouvoir avec courage, entre nos régions et nos communautés et entre tous les habitants de notre pays. En tout cas, toute forme de séparatisme est rejetée par l'immense majorité de nos concitoyens".
Après cette audience très médiatisée, Rik Vannieuwenhuyse confia à la presse : "On était tous très nerveux au départ, mais deux minutes plus tard, on était mis à l'aise par le Roi. Il connaissait très, très bien le dossier et nous a félicités pour notre réaction. L'ambiance était excellente, détendue et cordiale. J'ai discuté avec le Roi des lettres de menace, de l'attitude à adopter, mais j'ai aussi parlé de mon entreprise. Le souverain s'est montré très intéressé. Il nous a dit que nous avions pris la bonne décision de ne pas répondre aux exigences des lettres de menaces. Il a manifestement apprécié notre résistance".
Dans son discours de Nouvel An 2005 aux autorités du pays, Albert II déclare : "Il est tellement facile d'attiser la méfiance vis-à-vis de l'autre, de propager des caricatures de l'autre, de privilégier le repli identitaire au lieu du dialogue. Rejetons la démagogie. Ne décrions pas toute autorité. Ne banalisons pas non plus le racisme et l'extrémisme, d'où qu'ils viennent. Ils sont contraires à nos valeurs fondamentales. Après-demain, je serai à Auschwitz, pour commémorer, avec d'autres chefs d'Etat et de gouvernement, le 60ème anniversaire de la libération du camp. Cela nous rappelera à quels extrêmes le racisme peut conduire. N'oublions jamais les leçons de l'Histoire".
A l'invitation du président polonais Aleksander Kwasniewski, le Roi, le premier ministre Guy Verhofstadt, la présidente du Sénat Anne-Marie Lizin et le ministre de la Défense André Flahaut représentent la Belgique à la cérémonie internationale organisée à Auschwitz. Ils visitent ensuite le pavillon belge créé en 1978 sous l'impulsion du roi Baudouin. Devant la presse et sans aucun texte préparé à lire, Albert II fait part de ses sentiments personnels à Paul Halter, un ancien déporté : "Ce qui est un scandale, c'est que c'est l'Occident qui l'a fait. Nous qui nous considérons comme des humanistes, qui nous considérons comme des gens civilisés. C'est une leçon terrible. C'est pour çà qu'il faut être très très vigilant, ne rien laisser passer. Le danger, c'est dans deux ou trois générations, qu'il n'y aura plus de véritables témoins et qu'il y aura des gens qui diront : Mais écoutez, vous exagérez".
Suite aux nouvelles menaces reçues par Rik Vannieuwenhuyse et son employée Naïma, le couple royal souhaite leur apporter à nouveau son soutien. De retour d'une visite officielle à la commune de Roulers le 19 avril, Albert et Paola s'arrêtent à l'entreprise de plats préparés Remmery à Ledegem et posent symboliquement avec Naïma pour la presse. Un geste très fort. En octobre, le Roi effectue une nouvelle visite au Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme.
Entretemps, Albert II doit aussi faire face aux querelles communautaires autour de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Il tente de ramener tout le monde au calme dans son discours de Nouvel An : "Certes, la diversité est source de richesse culturelle et matérielle, mais elle peut également créer des frictions et des tensions. A nous tous de bien gérer cette diversité et de mener des politiques de dialogue et de proximité (...) Dans un pays multiculturel, le véritable courage consiste à favoriser l'entente, la collaboration et la compréhension mutuelles. A ce sujet, on ne dira jamais assez combien la connaissance de la langue et de la culture des autres communautés de notre Etat fédéral est importante. Les méthodes d'apprentissage des langues se sont modernisées. Il est nécessaire d'en faire bénéficier les enfants dès leur premier âge car c'est une période où ils apprennent avec facilité".
Il évoque aussi la situation économique : "Notre prospérité est le fruit de nombreux facteurs. Il y a la qualité de notre enseignement, la créativité de nos chercheurs et de nos entrepreneurs, le travail assidu et la grande productivité de nos travailleurs. Notre économie est parmi les plus ouvertes au monde, ce qui nous met en bonne position en ces temps de globalisation. Néanmoins, nous aurions tort de considérer ces réalisations comme acquises une fois pour toutes et comme allant de soi.
Notre prospérité sera durable si nous persistons dans notre action et plus spécialement dans notre volonté d'organiser un enseignement de valeur et une recherche fondamentale appliquée compétitive. J'ai été impressionné lors de mes visites à des entreprises et universités par la qualité des recherches qui y sont développées et par l'influence bénéfique qui en résulte en matière de création d'entreprises de pointe. Consacrer des ressources significatives à la recherche est un gage pour la prospérité d'aujourd'hui et de demain. C'est d'ailleurs un engagement que notre pays a contracté dans le cadre du programme de Lisbonne. Notre excellente protection sociale, pour garder toute son efficacité, réclame, elle aussi, notre engagement volontaire et persévérant. Il est indispensable qu'un plus grand nombre de concitoyens demeurent actifs, en particulier ceux qui ont entre 55 et 65 ans".
Suite à l'échec des négociations sur la scission de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde en mai 2005, Guy Verhofstadt est reçu en audience par Albert II. Après cette entrevue, le Palais diffuse un communiqué inhabituel d'une seule phrase : "Le Roi et le premier ministre ont souligné combien, dans les circonstances actuelles, une crise politique serait inopportune et porterait un grave préjudice au bien-être économique et social des citoyens".
Les spécialistes de la Constitution ne sont pas tous du même avis. Pour le professeur Robert Senelle : "En soulignant combien une crise politique serait inopportune, le Roi a clairement donné un avis politique. Il soutient le gouvernement violet contre l'opposition. Or, si le Roi peut bien évidemment avoir une opinion politique, il ne peut l'exprimer. En public, il doit conserver une stricte neutralité politique. En soutenant le gouvernement, il commet une erreur puisque l'opposition actuelle pourrait devenir la majorité du gouvernement suivant".
Sénateur CDH dans l'opposition, le professeur Francis Delperée n'est pas d'accord : "Le Roi n'est pas une potiche : il n'est pas là pour inaugurer les chrysanthèmes. Il est assez grand pour estimer qu'une crise politique n'est pas utile. C'est le propre de la fonction royale entendue de façon responsable et intelligente que de s'exprimer ainsi. Pourvu qu'il le fasse avec l'accord du chef du gouvernement, ce qui est le cas ici".
A l'occasion du 175ème anniversaire de l'indépendance de la Belgique et des 25 ans du fédéralisme, Albert et Paola assistent en 2005 aux cinq fêtes des régions et communautés, comme ils l'avaient fait au début de leur règne. En outre, le Roi se rend à Namur pour présider, une nouvelle fois, une réunion de travail sur le Contrat d'Avenir de la Wallonie qui l'intéresse vivement. Sans doute espère-t-il que le redressement économique du sud du pays diminuerait les tensions communautaires...
Nouvelle allusion lors du discours de la fête nationale 2005 : "Au cours de mes nombreux contacts avec tant de personnes dans tous les coins de la Belgique, beaucoup m'ont exprimé leur souci de l'unité du pays. Cela revenait comme un leitmotiv. Je n'ai donc pas été surpris par le résultat d'un sondage, effectué en mars dernier, au sujet de notre avenir commun. A la question "Selon vous, la Belgique doit-elle rester unie?" , 87 % répondaient par l'affirmative et ce pourcentage était quasiment le même dans nos trois régions. Le fait que 13 % pensent le contraire, et l'expriment parfois bruyamment, ne peut faire oublier que l'immense majorité de notre population est habitée par la volonté d'unité".
Vu l'intérêt économique de ce pays en pleine expansion, le roi Albert et la reine Paola effectuent en 2005 l'un des deux plus longs voyages d'Etat de leur règne (avec l'Inde en 2008). Ils sont accompagnés d'une centaine de personnes, dont le président du Comité International Olympique Jacques Rogge. Quelques mois auparavant, ce voyage d'Etat avait suscité une polémique auprès des défenseurs des droits de l'homme et de l'indépendance du Tibet, car le gouvernement fédéral avait demandé au daïla-lama de reporter sa venue en Belgique prévue en 2005, afin de ne pas heurter les autorités chinoises.
Les liens entre la dynastie belge et la Chine sont nombreux. Bravant les critiques sur l'opportunité d'un tel voyage en pleine guerre froide, la reine mère Elisabeth (grand-mère d'Albert II) a été l'une des premières personnalités étrangères à s'y rendre dès 1961, ce qui lui a valu le surnom de "reine rouge". En tant que président d'honneur de l'OBCE, le prince Albert y a mené deux missions économiques en 1975 et quelques mois avant de monter sur le trône en 1993. Le roi Baudouin et son épouse ont effectué un voyage d'Etat en Chine en 1981. Devenue veuve, la reine Fabiola est revenue à Pékin en 1995 pour représenter la Belgique à la Conférence Mondiale sur les Femmes. Le prince Philippe et la princesse Mathilde ont déjà également présidé plusieurs missions économiques en Chine. Par contre, pour Paola, c'était sa première visite de l'Empire du Milieu.
Au troisième jour de leur séjour, le couple royal est reçu officiellement sur la célèbre place Tianamen par le président Hue Jintao et son épouse. Avant le dîner de gala, les deux chefs d'Etat assistent à la signature de 11 accords entre nos deux pays : 5 accords gouvernementaux, 4 commerciaux et 2 universitaires. On a également appris que Guy Verhofstadt y effectuera à son tour une visite officielle en 2006, suivie un an plus tard par une nouvelle mission économique du prince Philippe. L'organisation d'un festival Europalia Chine a été aussi annoncée.
A Xian, le Roi a rendu hommage au docteur Paul Janssen, pionnier des accords de coopération belgo-chinois et décédé en 2003. Les laboratoires pharmaceutiques qu'il a fondés sont numéro 1 en Chine et fournissent 25.000 hôpitaux. Notre souverain a visité la succursale de Janssen Pharmaceutica installée à Xian et y a dévoilé un buste de Paul Janssen.
Retour en Belgique. Suite à la révélation des abus commis dans la gestion des logements sociaux de Charleroi, Jean-Claude Van Cauwenberghe démissionne de son poste de ministre-président de la région wallonne. Son successeur Elio Di Rupo prête serment devant Albert II le 6 octobre.
Dans son discours de Noël 2005, le Roi se réjouit de la convivialité et de la gaieté des festivités organisées pour les 175 ans de la Belgique et les 25 ans du fédéralisme. Après un rappel peu intéressant de ses sorties publiques, il conclut :
"A l'occasion de ces nombreux contacts avec la population, j'ai senti combien, malgré les obstacles, le désir de mieux vivre ensemble est réel. C'est un peu comme si chaque région ou communauté, ayant acquis une large autonomie, souhaitait se rapprocher des autres d'une façon nouvelle.
Cela se manifeste de beaucoup de manières comme, par exemple, le désir d'apprendre la langue des autres communautés. Cela s'exprime aussi par le rapprochement entre universitaires du nord et du sud, notamment entre l'ULB et la VUB et entre la KUL et l'UCL. Cela s'illustre encore par le succès grandissant des initiatives du Fonds Prince Philippe qui encourage les échanges entre communautés, particulièrement entre jeunes. Non moins révélateur est la satisfaction des régions ou des communautés, lorsqu'elles perçoivent les succès ou les efforts de redressement économique entrepris par une autre région.
Tous ces faits expriment un message d'entente et de concorde que nous devons, malgré les difficultés, continuer à promouvoir avec courage, entre nos régions et nos communautés et entre tous les habitants de notre pays. En tout cas, toute forme de séparatisme est rejetée par l'immense majorité de nos concitoyens".
lundi 9 avril 2012
Le rôle politique du roi Albert II en 2004
En janvier 2004, Albert II accorde le titre honorifique de Ministre d'Etat à Steve Stevaert, Charles Picqué, Philippe Monfils, Jaak Gabriëls, Herman Van Rompuy et Etienne Davignon. Aucun écologiste et aucun représentant de l'extrême-droite. La promotion de Philippe Monfils, qui est à l'origine des débats éthiques lors de la législature 1999-2003, est interprétée comme un signe d'ouverture du Palais. De son côté, Etienne Davignon (ancien commissaire européen et proche d'Albert II) reçoit probablement ce titre pour avoir lancé en 2001 la compagnie SN Brussels Airlines suite à la faillite de la Sabena.
Lors de ses voeux de Nouvel An 2004 aux autorités du pays, notre souverain déclare : "Il est indispensable que les Etats membres renforcent leur stratégie de Lisbonne, par laquelle les dirigeants de l'Union Européenne ont défini leur objectif de devenir d'ici 2010 l'économie de la connaissance la plus dynamique du monde. Cette stratégie de Lisbonne est nécessaire pour assurer une croissance poursuivie. Elle implique de nombreuses exigences et j'en énumère quelques-unes :
- Améliorer les qualifications des travailleurs et favoriser une culture de formation permanente.
- Elever le taux de participation de la population active à 70% et augmenter la participation des femmes et des travailleurs plus âgés.
- Moderniser le système de protection sociale, en réduisant notamment le nombre de personnes susceptibles de souffrir d'exclusion sociale.
- Résoudre les problèmes communs des petites sociétés et des start-up qui revêtent pour l'emploi une importance considérable.
- Investir dans la recherche pour atteindre 3% du PIB, ce qui est indispensable pour l'avenir de notre société et le maintien de son bien-être.
- Favoriser l'accès aux nouvelles technologies".
En février, le président congolais Joseph Kabila est de passage à Bruxelles. Le moment le plus important de son séjour est le discours qu'il prononce devant le Sénat. Il voulut faire table rase du passé, des erreurs de nos deux pays avant, pendant et après la décolonisation de 1960. Il déclara notamment : "L'histoire de la République Démocratique du Congo, c'est aussi celle des Belges, missionnaires, fonctionnaires et entrepreneurs qui crurent au rêve du roi Léopold II de bâtir, au centre de l'Afrique, un Etat. Nous voulons, à cet instant précis, rendre hommage à la mémoire de tous ces pionniers". Ces deux phrases ont sûrement fait plaisir au Palais... Joseph Kabila a été reçu en audience par le Roi (c'était la troisième fois en trois ans qu'ils se rencontraient) et il en profita pour l'inviter officiellement à se rendre au Congo. Ajoutons qu'Albert II a également reçu le président du Burundi Domitien Ndayizeke en janvier et le président du Rwanda Paul Kagame en mars.
Le 11 mars, des attentats terroristes causent à Madrid la mort de près de 200 personnes. Le jour même, le couple royal reçoit en audience au château de Laeken - où le drapeau belge avait été mis en berne - Carlos Bastarreche (représentant permanent de l'Espagne auprès de l'U.E.), Juan Praty Coll (représentant permanent de l'Espagne auprès de l'Otan) et leur épouse respective. Notre souverain envoya aussi ses condoléances au roi Juan Carlos et à la reine Sophie. Quelques jours plus tard, la reine Fabiola (d'origine espagnole) assiste à une célébration eucharistique en mémoire des défunts à la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles. De son côté, le prince Philippe représente la Belgique à Madrid aux funérailles d'Etat des victimes des attentats, en compagnie du premier ministre Guy Verhofstadt et de la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Frédérique Ries.
Vu son intérêt pour l'Afrique centrale, on peut regretter que le Roi n'ait pas accompagné en avril 2004 le gouvernement belge au Rwanda pour le 10ème anniversaire du génocide et de la mort de nos dix paras. Le prince Philippe a cependant présidé l'hommage rendu à la Colonne du Congrès à Bruxelles.
Soixante ans après le Débarquement des Alliés en Normandie, le roi Albert II (qui fêtait ce jour-là ses 70 ans), la reine Paola, le premier ministre Guy Verhofstadt et le ministre de la Défense André Flahaut étaient présents, le 6 juin 2004, au déjeuner offert à Caen par Jacques et Bernadette Chirac et à l'émouvante cérémonie commémorative internationale sur la plage d'Arromanches.
Autre anniversaire en juin : les 20 ans du Fonds Prince Albert célébré au palais royal en présence du Roi, du prince Philippe, de la vice-ministre chinoise du Commerce Ma Xiuhong, d'anciens lauréats et de chefs d'entreprise. Quelle est l'action concrète du Fonds? Prenons l'exemple de l'année 2003. Cette année-là, 5 adultes belges ont reçu 18.600 euros chacun pour réaliser un stage d'un an au service d'une entreprise belge située hors de l'Europe de l'Ouest, et 13 autres ont reçu 15.000 euros chacun pour effectuer un stage d'un an en Chine ou en Inde, afin de les confronter au marché asiatique. A leur retour en Belgique, ils reçoivent des mains du prince héritier le diplôme de "Lauréat du Fonds Prince Albert".
Lors des élections régionales et européennes du 13 juin 2004, la princesse Claire est choisie, parmi la liste des électeurs, pour être assesseur dans un bureau de vote de la commune de Tervuren, où elle réside avec son époux et leur fille Louise. Malgré quelques réticences du Palais, la princesse assuma son devoir civique comme n'importe quel citoyen. C'était la première fois qu'un membre de la famille royale effectuait cette tâche. De leur côté, la reine Fabiola, Philippe, Mathilde, Lorenz, Astrid et Amedeo (qui venait d'avoir 18 ans) ont voté dans une école à Laeken et ont fait la file comme tout le monde, à la grande joie des habitants qui ont eu l'occasion de discuter avec eux.
Le parti socialiste d'Elio Di Rupo est le grand vainqueur à Bruxelles et en Wallonie, le MR se tasse légèrement, le CDH gagne quatre sièges dans la capitale et Ecolo poursuit sa chute. Au nord du pays, les résultats sont totalement différents : le cartel CD&V/NVA redevient le premier parti de Flandre, devant le Vlaams Blok, le SPA/Spirit et le VLD. Le parti écologiste Groen (ex-Agalev) assure sa survie en dépassant le seuil des 5%.
Un mois plus tard, le Roi reçoit la prestation de serment des cinq nouveaux ministres-présidents : Jean-Claude Van Cauwenberghe pour la Wallonie, Karl-Heinz Lambertz pour la communauté germanophone, Charles Picqué pour la région bruxelloise, Yves Leterme pour la Flandre et Marie Arena pour la communauté française.
Ces élections et le départ du ministre des Affaires étrangères Louis Michel à la Commission Européenne entraînent un profond remaniement du gouvernement Verhofstadt II (VLD, MR, PS et SPA/Spirit). La moitié des départements changent de ministre. Autre modification : la présidence du Sénat passe du libéral Armand De Decker (qui devient ministre fédéral de la Coopération au Développement) à la socialiste Anne-Marie Lizin, bourgmestre de Huy.
Quelques jours après la fin du long procès de Dutroux et de ses complices, la Belgique et la France sont à nouveau plongés dans l'horreur avec les aveux du pédophile Michel Fourniret, coupable de l'enlèvement et de l'assassinat de plusieurs jeunes filles. Le 3 juillet, les fouilles organisées autour du château de Sautou (France) mettent à jour les corps de la Française Jeanne-Marie Desramoult et de la Belge Elisabeth Brichet, toutes deux disparues depuis 1989...
Comme ils l'avaient fait en 1996, Albert et Paola reçoivent en audience, dès le lendemain, Francis Brichet (le papa d'Elisabeth) et sa compagne. La ministre de la Justice Laurette Onkelinx est également présente. L'entretien, qui est exceptionnel un dimanche, dure plus d'une heure. Mr Brichet se déclare "très touché" par leur soutien. Respectant la volonté de la famille de ne pas convier de personnalités, le couple royal n'envoie pas de représentant aux funérailles d'Elisabeth à Namur, mais des fleurs blanches portant une banderole tricolore avec leurs deux prénoms. La gerbe est placée par les proches en évidence près de l'autel.
Albert II évoque l'affaire Fourniret dans son discours télévisé de la fête nationale 2004 : "La Reine et moi avons été très émus par les récents événements concernant la disparition d'enfants dans notre pays et à l'étranger. A toutes les familles concernées, nous voulons dire combien nous partageons leur douleur et pensons à elles. Nous demandons que ces événements tragiques conduisent à une mobilisation européenne. L'Union tout entière doit combattre cette horrible criminalité. La coopération judiciaire entre pays et le casier judiciaire européen doivent devenir une réalité. Il est souhaitable aussi que dans chaque pays, un centre analogue à celui de Child Focus soit créé et que ceux-ci collaborent étroitement".
Quinze ans après la signature de la Convention des Droits de l'Enfant, la reine Paola prend l'initiative d'organiser en 2004 une journée de réflexion à Bruxelles. L'objectif était, d'une part, d'examiner l'avancement de la lutte contre les abus d'enfants en Europe et, d'autre part, d'inciter d'autres pays européens à créer des centres semblables à Child Focus et d'intensifier la coopération entre ces centres. Cette journée était organisée en collaboration avec la Fédération Européenne pour Enfants Disparus et Sexuellement Exploités et la ministre de la Justice Laurette Onkelinx. La reine Paola avait invité Mme Bernadette Chirac (Première Dame de France), la princesse héritière Viktoria et la reine Silvia de Suède, Mme Jolanta Kwasniewska (Première Dame de Pologne). La princesse Astrid était également présente.
Dans son discours de la fête nationale 2004, Albert II évoque aussi les problèmes que va générer l'allongement de la vie : "Heureuse en soi, cette évolution pose néanmoins des problèmes d'ordre économique auxquels notre société doit se préparer à temps. L'allongement de la vie signifie évidemment une forte augmentation du coût des pensions et un accroissement notable des dépenses pour soins de santé. A titre d'exemple, les dépenses de santé pour une personne de 90 ans sont 12 fois plus élevées que pour une personne de 35 ans.
Notre pays dispose des meilleurs soins de santé au monde et d'un système de pensions des plus favorables. Par contre, nous sommes aussi un des pays en Europe où le taux d'emploi est le plus faible. En Belgique, un peu moins de 60 personnes sur 100 en âge de travailler exercent un emploi. C'est nettement en-dessous de la moyenne européenne et de l'objectif de 70% fixé au conseil de Lisbonne pour l'Union Européenne.
Si nous voulons continuer à bénéficier des meilleurs soins de santé et de pensions satisfaisantes, une plus grande partie de la population devra participer au travail et contribuer ainsi au financement de la sécurité sociale".
Albert II poursuit en 2004 son combat contre le racisme : il assiste à la séance d'ouverture du colloque de l'Initiative Belge Interuniversitaire sur l'Immigration et l'Intégration, et reçoit en audience Jozef De Witte et Raymonde Foucart, respectivement nouveau directeur et présidente du conseil d'administration du Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme. Il parle aussi du racisme avec douze enfants de Molenbeek, Etterbeek, Linkebeek et Rhode-Saint-Genèse ayant participé aux 40èmes Fêtes de la Jeunesse Laïque.
Dans son discours télévisé de Noël, le roi Albert évoque le 175ème anniversaire de l'indépendance de notre pays et les 25 ans du fédéralisme qui seront fêtés en 2005.
Le 30 décembre, Albert II interrompt ses vacances de Noël pour se rendre au central téléphonique d'urgence mis en place par les Affaires étrangères dès le lendemain du tsunami en Asie. Il y encourage le personnel et s'informe du sort des victimes belges. Le souverain et le premier ministre assistent ensuite à une réunion de travail sur la gestion de la crise, l'assistance belge et l'accueil des victimes. Puis, ils rencontrent pendant une demi-heure les ambassadeurs des six pays concernés par la catastrophe (Thaïlande, Indonésie, Sri Lanka, Inde, Malaisie et Bangladesh). Le 15 janvier, toute la famille royale était présente à la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule pour la cérémonie d'hommage belge à toutes les victimes. Cinq mois plus tard, la princesse Astrid et le ministre de la Coopération au Développement Armand De Decker se rendent au Sri Lanka et en Thaïlande pour découvrir les projets de reconstruction des régions dévastées.
Lors de ses voeux de Nouvel An 2004 aux autorités du pays, notre souverain déclare : "Il est indispensable que les Etats membres renforcent leur stratégie de Lisbonne, par laquelle les dirigeants de l'Union Européenne ont défini leur objectif de devenir d'ici 2010 l'économie de la connaissance la plus dynamique du monde. Cette stratégie de Lisbonne est nécessaire pour assurer une croissance poursuivie. Elle implique de nombreuses exigences et j'en énumère quelques-unes :
- Améliorer les qualifications des travailleurs et favoriser une culture de formation permanente.
- Elever le taux de participation de la population active à 70% et augmenter la participation des femmes et des travailleurs plus âgés.
- Moderniser le système de protection sociale, en réduisant notamment le nombre de personnes susceptibles de souffrir d'exclusion sociale.
- Résoudre les problèmes communs des petites sociétés et des start-up qui revêtent pour l'emploi une importance considérable.
- Investir dans la recherche pour atteindre 3% du PIB, ce qui est indispensable pour l'avenir de notre société et le maintien de son bien-être.
- Favoriser l'accès aux nouvelles technologies".
En février, le président congolais Joseph Kabila est de passage à Bruxelles. Le moment le plus important de son séjour est le discours qu'il prononce devant le Sénat. Il voulut faire table rase du passé, des erreurs de nos deux pays avant, pendant et après la décolonisation de 1960. Il déclara notamment : "L'histoire de la République Démocratique du Congo, c'est aussi celle des Belges, missionnaires, fonctionnaires et entrepreneurs qui crurent au rêve du roi Léopold II de bâtir, au centre de l'Afrique, un Etat. Nous voulons, à cet instant précis, rendre hommage à la mémoire de tous ces pionniers". Ces deux phrases ont sûrement fait plaisir au Palais... Joseph Kabila a été reçu en audience par le Roi (c'était la troisième fois en trois ans qu'ils se rencontraient) et il en profita pour l'inviter officiellement à se rendre au Congo. Ajoutons qu'Albert II a également reçu le président du Burundi Domitien Ndayizeke en janvier et le président du Rwanda Paul Kagame en mars.
Le 11 mars, des attentats terroristes causent à Madrid la mort de près de 200 personnes. Le jour même, le couple royal reçoit en audience au château de Laeken - où le drapeau belge avait été mis en berne - Carlos Bastarreche (représentant permanent de l'Espagne auprès de l'U.E.), Juan Praty Coll (représentant permanent de l'Espagne auprès de l'Otan) et leur épouse respective. Notre souverain envoya aussi ses condoléances au roi Juan Carlos et à la reine Sophie. Quelques jours plus tard, la reine Fabiola (d'origine espagnole) assiste à une célébration eucharistique en mémoire des défunts à la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles. De son côté, le prince Philippe représente la Belgique à Madrid aux funérailles d'Etat des victimes des attentats, en compagnie du premier ministre Guy Verhofstadt et de la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Frédérique Ries.
Vu son intérêt pour l'Afrique centrale, on peut regretter que le Roi n'ait pas accompagné en avril 2004 le gouvernement belge au Rwanda pour le 10ème anniversaire du génocide et de la mort de nos dix paras. Le prince Philippe a cependant présidé l'hommage rendu à la Colonne du Congrès à Bruxelles.
Soixante ans après le Débarquement des Alliés en Normandie, le roi Albert II (qui fêtait ce jour-là ses 70 ans), la reine Paola, le premier ministre Guy Verhofstadt et le ministre de la Défense André Flahaut étaient présents, le 6 juin 2004, au déjeuner offert à Caen par Jacques et Bernadette Chirac et à l'émouvante cérémonie commémorative internationale sur la plage d'Arromanches.
Autre anniversaire en juin : les 20 ans du Fonds Prince Albert célébré au palais royal en présence du Roi, du prince Philippe, de la vice-ministre chinoise du Commerce Ma Xiuhong, d'anciens lauréats et de chefs d'entreprise. Quelle est l'action concrète du Fonds? Prenons l'exemple de l'année 2003. Cette année-là, 5 adultes belges ont reçu 18.600 euros chacun pour réaliser un stage d'un an au service d'une entreprise belge située hors de l'Europe de l'Ouest, et 13 autres ont reçu 15.000 euros chacun pour effectuer un stage d'un an en Chine ou en Inde, afin de les confronter au marché asiatique. A leur retour en Belgique, ils reçoivent des mains du prince héritier le diplôme de "Lauréat du Fonds Prince Albert".
Lors des élections régionales et européennes du 13 juin 2004, la princesse Claire est choisie, parmi la liste des électeurs, pour être assesseur dans un bureau de vote de la commune de Tervuren, où elle réside avec son époux et leur fille Louise. Malgré quelques réticences du Palais, la princesse assuma son devoir civique comme n'importe quel citoyen. C'était la première fois qu'un membre de la famille royale effectuait cette tâche. De leur côté, la reine Fabiola, Philippe, Mathilde, Lorenz, Astrid et Amedeo (qui venait d'avoir 18 ans) ont voté dans une école à Laeken et ont fait la file comme tout le monde, à la grande joie des habitants qui ont eu l'occasion de discuter avec eux.
Le parti socialiste d'Elio Di Rupo est le grand vainqueur à Bruxelles et en Wallonie, le MR se tasse légèrement, le CDH gagne quatre sièges dans la capitale et Ecolo poursuit sa chute. Au nord du pays, les résultats sont totalement différents : le cartel CD&V/NVA redevient le premier parti de Flandre, devant le Vlaams Blok, le SPA/Spirit et le VLD. Le parti écologiste Groen (ex-Agalev) assure sa survie en dépassant le seuil des 5%.
Un mois plus tard, le Roi reçoit la prestation de serment des cinq nouveaux ministres-présidents : Jean-Claude Van Cauwenberghe pour la Wallonie, Karl-Heinz Lambertz pour la communauté germanophone, Charles Picqué pour la région bruxelloise, Yves Leterme pour la Flandre et Marie Arena pour la communauté française.
Ces élections et le départ du ministre des Affaires étrangères Louis Michel à la Commission Européenne entraînent un profond remaniement du gouvernement Verhofstadt II (VLD, MR, PS et SPA/Spirit). La moitié des départements changent de ministre. Autre modification : la présidence du Sénat passe du libéral Armand De Decker (qui devient ministre fédéral de la Coopération au Développement) à la socialiste Anne-Marie Lizin, bourgmestre de Huy.
Quelques jours après la fin du long procès de Dutroux et de ses complices, la Belgique et la France sont à nouveau plongés dans l'horreur avec les aveux du pédophile Michel Fourniret, coupable de l'enlèvement et de l'assassinat de plusieurs jeunes filles. Le 3 juillet, les fouilles organisées autour du château de Sautou (France) mettent à jour les corps de la Française Jeanne-Marie Desramoult et de la Belge Elisabeth Brichet, toutes deux disparues depuis 1989...
Comme ils l'avaient fait en 1996, Albert et Paola reçoivent en audience, dès le lendemain, Francis Brichet (le papa d'Elisabeth) et sa compagne. La ministre de la Justice Laurette Onkelinx est également présente. L'entretien, qui est exceptionnel un dimanche, dure plus d'une heure. Mr Brichet se déclare "très touché" par leur soutien. Respectant la volonté de la famille de ne pas convier de personnalités, le couple royal n'envoie pas de représentant aux funérailles d'Elisabeth à Namur, mais des fleurs blanches portant une banderole tricolore avec leurs deux prénoms. La gerbe est placée par les proches en évidence près de l'autel.
Albert II évoque l'affaire Fourniret dans son discours télévisé de la fête nationale 2004 : "La Reine et moi avons été très émus par les récents événements concernant la disparition d'enfants dans notre pays et à l'étranger. A toutes les familles concernées, nous voulons dire combien nous partageons leur douleur et pensons à elles. Nous demandons que ces événements tragiques conduisent à une mobilisation européenne. L'Union tout entière doit combattre cette horrible criminalité. La coopération judiciaire entre pays et le casier judiciaire européen doivent devenir une réalité. Il est souhaitable aussi que dans chaque pays, un centre analogue à celui de Child Focus soit créé et que ceux-ci collaborent étroitement".
Quinze ans après la signature de la Convention des Droits de l'Enfant, la reine Paola prend l'initiative d'organiser en 2004 une journée de réflexion à Bruxelles. L'objectif était, d'une part, d'examiner l'avancement de la lutte contre les abus d'enfants en Europe et, d'autre part, d'inciter d'autres pays européens à créer des centres semblables à Child Focus et d'intensifier la coopération entre ces centres. Cette journée était organisée en collaboration avec la Fédération Européenne pour Enfants Disparus et Sexuellement Exploités et la ministre de la Justice Laurette Onkelinx. La reine Paola avait invité Mme Bernadette Chirac (Première Dame de France), la princesse héritière Viktoria et la reine Silvia de Suède, Mme Jolanta Kwasniewska (Première Dame de Pologne). La princesse Astrid était également présente.
Dans son discours de la fête nationale 2004, Albert II évoque aussi les problèmes que va générer l'allongement de la vie : "Heureuse en soi, cette évolution pose néanmoins des problèmes d'ordre économique auxquels notre société doit se préparer à temps. L'allongement de la vie signifie évidemment une forte augmentation du coût des pensions et un accroissement notable des dépenses pour soins de santé. A titre d'exemple, les dépenses de santé pour une personne de 90 ans sont 12 fois plus élevées que pour une personne de 35 ans.
Notre pays dispose des meilleurs soins de santé au monde et d'un système de pensions des plus favorables. Par contre, nous sommes aussi un des pays en Europe où le taux d'emploi est le plus faible. En Belgique, un peu moins de 60 personnes sur 100 en âge de travailler exercent un emploi. C'est nettement en-dessous de la moyenne européenne et de l'objectif de 70% fixé au conseil de Lisbonne pour l'Union Européenne.
Si nous voulons continuer à bénéficier des meilleurs soins de santé et de pensions satisfaisantes, une plus grande partie de la population devra participer au travail et contribuer ainsi au financement de la sécurité sociale".
Albert II poursuit en 2004 son combat contre le racisme : il assiste à la séance d'ouverture du colloque de l'Initiative Belge Interuniversitaire sur l'Immigration et l'Intégration, et reçoit en audience Jozef De Witte et Raymonde Foucart, respectivement nouveau directeur et présidente du conseil d'administration du Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme. Il parle aussi du racisme avec douze enfants de Molenbeek, Etterbeek, Linkebeek et Rhode-Saint-Genèse ayant participé aux 40èmes Fêtes de la Jeunesse Laïque.
Dans son discours télévisé de Noël, le roi Albert évoque le 175ème anniversaire de l'indépendance de notre pays et les 25 ans du fédéralisme qui seront fêtés en 2005.
Le 30 décembre, Albert II interrompt ses vacances de Noël pour se rendre au central téléphonique d'urgence mis en place par les Affaires étrangères dès le lendemain du tsunami en Asie. Il y encourage le personnel et s'informe du sort des victimes belges. Le souverain et le premier ministre assistent ensuite à une réunion de travail sur la gestion de la crise, l'assistance belge et l'accueil des victimes. Puis, ils rencontrent pendant une demi-heure les ambassadeurs des six pays concernés par la catastrophe (Thaïlande, Indonésie, Sri Lanka, Inde, Malaisie et Bangladesh). Le 15 janvier, toute la famille royale était présente à la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule pour la cérémonie d'hommage belge à toutes les victimes. Cinq mois plus tard, la princesse Astrid et le ministre de la Coopération au Développement Armand De Decker se rendent au Sri Lanka et en Thaïlande pour découvrir les projets de reconstruction des régions dévastées.
mardi 3 avril 2012
Activités royales en mars 2012
16 audiences pour le Roi : le premier ministre Elio Di Rupo (reçu 3 fois), les commissaires divisionnaires Jean-Marie Brabant et Dirk Van Nuffel (reçus ensemble), la nouvelle commissaire générale de la police fédérale Catherine De Bolle, le président de l'assemblée générale de l'ONU Nassir Abdulaziz Al-Nasser, la secrétaire d'Etat à l'Immigration Maggie De Block, la ministre de l'Agriculture Sabine Laruelle, la ministre de la Santé Laurette Onkelinx, le ministre de la Défense Pieter De Crem, le Bureau International des Expositions, le ministre de la Coopération au Développement Paul Magnette, ainsi que les ambassadeurs de Hongrie, Qatar, Gabon et Irlande.
7 activités officielles pour le Roi : visite du projet d'immersion à l'école fondamentale de Bettincourt, prestation de serment du conseil communal des enfants à Waremme, 100ème anniversaire du Vrij Technisch Instituut Aalst, visites des policiers hospitalisés suite à l'accident de Laeken, rencontre à Melsbroek avec les familles des victimes de l'accident de car, funérailles à Lommel des victimes de l'accident de car, funérailles à Leuven des victimes de l'accident de car.
10 activités officielles pour la reine Paola : prestation de serment du prince Joachim à Zeebrugge, réunion du comité de parrainage de Missing Children Europe, concert d'ouverture du Printemps Musical de Silly, visite du projet d'immersion à l'école fondamentale de Bettincourt, prestation de serment du conseil communal des enfants à Waremme, 100ème anniversaire du Vrij Technisch Instituut Aalst, visite des policiers hospitalisés suite à l'accident de Laeken, rencontre à Melsbroek avec les familles des victimes de l'accident de car, funérailles à Lommel des victimes de l'accident de car, funérailles à Leuven des victimes de l'accident de car.
0 activité officielle pour la reine Fabiola
40 activités officielles pour le prince Philippe : 500ème anniversaire de Mercator à Ruppelmonde, déjeuner à Laeken pour la Journée Internationale de la Femme, remise des prix aux lauréats 2012 du Fonds Prince Albert, rencontre avec l'équipe de Liège Expo 2017, rencontre avec le président du Rotary International + 35 activités officielles lors de la mission économique au Vietnam (visite du lac Hoan Kiem, réunion de travail avec la délégation belge, dépôt de fleurs au monument des héros nationaux et des martyrs, visite de l'Université Nationale du Vietnam, rencontre avec le président de la République, rencontre avec la vice-présidente, rencontre avec le premier ministre, rencontre avec le ministre du Plan, rencontre avec le ministre des Sciences, déjeuner de travail avec des entreprises vietnamiennes, séminaire "Belgian know how in Port Development", dîner en leur honneur à la Government Guest House, spectacle du Thang Long Water Puppet Theatre, rencontre avec le ministre des Transports, rencontre avec le ministre des Finances, rencontre avec le ministre de la Santé, séminaire sur le traitement des eaux, clôture du Belgium Education Forum, cérémonie de signature de contrats, réception offerte par la délégation belge, rencontre avec le président du comité populaire de Hai Phong, visite d'une usine de traitement des eaux usagées, visite du port pétrolier, dîner offert par Mr Duong Anh Dien, visite du Temple de la Littérature d'Hanoï, clôture d'un séminaire à Ho-Chi-Minh-Ville, déjeuner avec des jeunes Belges actifs au Vietnam, réunion de travail sur l'aquaculture, Beluxcham Awards Ceremony, cérémonie de signatures de contrats, rencontre avec le président du comité populaire de Ho-Chi-Minh-Ville, dîner en l'honneur de la délégation par la ville de Ho-Chi-Minh-Ville, rencontre avec le management de Sawaco, dernière réception en l'honneur de la délégation belge, visite de la chocolaterie Grand-Place Vietnam).
48 activités officielles pour la princesse Mathilde : 500ème anniversaire de Mercator à Ruppelmonde, visite de la Maison des Femmes de Schaerbeek, déjeuner à Laeken pour la Journée Internationale de la Femme, 25ème anniversaire de l'asbl Payoke à Anvers, rencontre avec l'équipe de Liège Expo 2017, visite de la Clinique Reine Astrid à Malmedy + 28 activités officielles lors de la mission économique au Vietnam (visite du lac Hoan Kiem, réunion de travail avec la délégation belge, dépôt de fleurs au monument des héros nationaux et des martyrs, visite de l'Université Nationale du Vietnam, rencontre avec les femmes chefs d'entreprise de la délégation, visite d'un hôpital, visite du poste médical de Chuong Duong, dîner en leur honneur à la Government Guest House, spectacle du Thang Long Water Puppet Theatre, séminaire "Human and Economic Development", visite du temple des rois Hung, rencontre avec le président du comité populaire de la province du Phu Tho, clôture du Belgium Education Forum, réception offerte par la délégation belge, conférence sur le micro-crédit au Vietnam, visite de familles ayant bénéficié de micro-crédits dans le district de Noi Bai, réunion de travail avec des représentants de l'UE, de l'Unicef, de l'OMS et d'Oxfam, visite des fouilles archéologiques de Ba Dinh, visite du Temple de la Littérature d'Hanoï, clôture d'un séminaire à Ho-Chi-Minh-Ville, déjeuner avec des jeunes Belges actifs au Vietnam, visite de 2 projets de l'Unicef, dîner en l'honneur de la délégation belge par la ville de Ho-Chi-Minh-Ville, visite du Mekong Shop Plus, dernière réception en l'honneur de la délégation belge, visite du projet Education for Development, rencontre avec des femmes chefs d'entreprises vietnamiennes) + 7 activités officielles lors de son voyage en Albanie avec l'Organisation Mondiale de la Santé (rencontre avec le premier ministre Sali Berisha, réception à l'ambassade belge, visite d'un centre de santé dans le village de Bushat, visite d'une polyclinique à Shkoder, réunion de travail sur la vaccination avec des professionnels de la santé, visite d'une école maternelle à Tirana, visite d'un musée ethnographique).
4 activités officielles pour la princesse Astrid : prestation de serment du prince Joachim à Zeebrugge, concert pour les 50 ans de l'EORTC, conférence pour les 50 ans de l'EORTC, remise des Princess Margriet Awards pour la diversité culturelle.
2 activités officielles pour le prince Lorenz : prestation de serment du prince Joachim à Zeebrugge, concert pour les 50 ans de l'EORTC.
3 activités officielles pour le prince Laurent : avant-première du film "Cloclo" avec l'acteur belge Jérémie Renier, inauguration du festival culturel Calamartes à Anvers, vernissage de l'exposition du "Chat" de Philippe Geluck.
2 activités officielles pour la princesse Claire : avant-première du film "Cloclo" avec l'acteur belge Jérémie Renier, concert de Salvatore Adamo au profit de l'asbl Domus pour les soins palliatifs.
Récapitulatif des activités officielles de janvier à mars 2012 :
Princesse Mathilde : 68 activités officielles
Prince Philippe : 59 activités officielles
Roi : 15 activités officielles + 38 audiences
Reine Paola : 21 activités officielles
Princesse Astrid : 9 activités officielles
Prince Laurent : 8 activités officielles
Princesse Claire : 8 activités officielles
Prince Lorenz : 5 activités officielles
Reine Fabiola : 1 activité officielle
7 activités officielles pour le Roi : visite du projet d'immersion à l'école fondamentale de Bettincourt, prestation de serment du conseil communal des enfants à Waremme, 100ème anniversaire du Vrij Technisch Instituut Aalst, visites des policiers hospitalisés suite à l'accident de Laeken, rencontre à Melsbroek avec les familles des victimes de l'accident de car, funérailles à Lommel des victimes de l'accident de car, funérailles à Leuven des victimes de l'accident de car.
10 activités officielles pour la reine Paola : prestation de serment du prince Joachim à Zeebrugge, réunion du comité de parrainage de Missing Children Europe, concert d'ouverture du Printemps Musical de Silly, visite du projet d'immersion à l'école fondamentale de Bettincourt, prestation de serment du conseil communal des enfants à Waremme, 100ème anniversaire du Vrij Technisch Instituut Aalst, visite des policiers hospitalisés suite à l'accident de Laeken, rencontre à Melsbroek avec les familles des victimes de l'accident de car, funérailles à Lommel des victimes de l'accident de car, funérailles à Leuven des victimes de l'accident de car.
0 activité officielle pour la reine Fabiola
40 activités officielles pour le prince Philippe : 500ème anniversaire de Mercator à Ruppelmonde, déjeuner à Laeken pour la Journée Internationale de la Femme, remise des prix aux lauréats 2012 du Fonds Prince Albert, rencontre avec l'équipe de Liège Expo 2017, rencontre avec le président du Rotary International + 35 activités officielles lors de la mission économique au Vietnam (visite du lac Hoan Kiem, réunion de travail avec la délégation belge, dépôt de fleurs au monument des héros nationaux et des martyrs, visite de l'Université Nationale du Vietnam, rencontre avec le président de la République, rencontre avec la vice-présidente, rencontre avec le premier ministre, rencontre avec le ministre du Plan, rencontre avec le ministre des Sciences, déjeuner de travail avec des entreprises vietnamiennes, séminaire "Belgian know how in Port Development", dîner en leur honneur à la Government Guest House, spectacle du Thang Long Water Puppet Theatre, rencontre avec le ministre des Transports, rencontre avec le ministre des Finances, rencontre avec le ministre de la Santé, séminaire sur le traitement des eaux, clôture du Belgium Education Forum, cérémonie de signature de contrats, réception offerte par la délégation belge, rencontre avec le président du comité populaire de Hai Phong, visite d'une usine de traitement des eaux usagées, visite du port pétrolier, dîner offert par Mr Duong Anh Dien, visite du Temple de la Littérature d'Hanoï, clôture d'un séminaire à Ho-Chi-Minh-Ville, déjeuner avec des jeunes Belges actifs au Vietnam, réunion de travail sur l'aquaculture, Beluxcham Awards Ceremony, cérémonie de signatures de contrats, rencontre avec le président du comité populaire de Ho-Chi-Minh-Ville, dîner en l'honneur de la délégation par la ville de Ho-Chi-Minh-Ville, rencontre avec le management de Sawaco, dernière réception en l'honneur de la délégation belge, visite de la chocolaterie Grand-Place Vietnam).
48 activités officielles pour la princesse Mathilde : 500ème anniversaire de Mercator à Ruppelmonde, visite de la Maison des Femmes de Schaerbeek, déjeuner à Laeken pour la Journée Internationale de la Femme, 25ème anniversaire de l'asbl Payoke à Anvers, rencontre avec l'équipe de Liège Expo 2017, visite de la Clinique Reine Astrid à Malmedy + 28 activités officielles lors de la mission économique au Vietnam (visite du lac Hoan Kiem, réunion de travail avec la délégation belge, dépôt de fleurs au monument des héros nationaux et des martyrs, visite de l'Université Nationale du Vietnam, rencontre avec les femmes chefs d'entreprise de la délégation, visite d'un hôpital, visite du poste médical de Chuong Duong, dîner en leur honneur à la Government Guest House, spectacle du Thang Long Water Puppet Theatre, séminaire "Human and Economic Development", visite du temple des rois Hung, rencontre avec le président du comité populaire de la province du Phu Tho, clôture du Belgium Education Forum, réception offerte par la délégation belge, conférence sur le micro-crédit au Vietnam, visite de familles ayant bénéficié de micro-crédits dans le district de Noi Bai, réunion de travail avec des représentants de l'UE, de l'Unicef, de l'OMS et d'Oxfam, visite des fouilles archéologiques de Ba Dinh, visite du Temple de la Littérature d'Hanoï, clôture d'un séminaire à Ho-Chi-Minh-Ville, déjeuner avec des jeunes Belges actifs au Vietnam, visite de 2 projets de l'Unicef, dîner en l'honneur de la délégation belge par la ville de Ho-Chi-Minh-Ville, visite du Mekong Shop Plus, dernière réception en l'honneur de la délégation belge, visite du projet Education for Development, rencontre avec des femmes chefs d'entreprises vietnamiennes) + 7 activités officielles lors de son voyage en Albanie avec l'Organisation Mondiale de la Santé (rencontre avec le premier ministre Sali Berisha, réception à l'ambassade belge, visite d'un centre de santé dans le village de Bushat, visite d'une polyclinique à Shkoder, réunion de travail sur la vaccination avec des professionnels de la santé, visite d'une école maternelle à Tirana, visite d'un musée ethnographique).
4 activités officielles pour la princesse Astrid : prestation de serment du prince Joachim à Zeebrugge, concert pour les 50 ans de l'EORTC, conférence pour les 50 ans de l'EORTC, remise des Princess Margriet Awards pour la diversité culturelle.
2 activités officielles pour le prince Lorenz : prestation de serment du prince Joachim à Zeebrugge, concert pour les 50 ans de l'EORTC.
3 activités officielles pour le prince Laurent : avant-première du film "Cloclo" avec l'acteur belge Jérémie Renier, inauguration du festival culturel Calamartes à Anvers, vernissage de l'exposition du "Chat" de Philippe Geluck.
2 activités officielles pour la princesse Claire : avant-première du film "Cloclo" avec l'acteur belge Jérémie Renier, concert de Salvatore Adamo au profit de l'asbl Domus pour les soins palliatifs.
Récapitulatif des activités officielles de janvier à mars 2012 :
Princesse Mathilde : 68 activités officielles
Prince Philippe : 59 activités officielles
Roi : 15 activités officielles + 38 audiences
Reine Paola : 21 activités officielles
Princesse Astrid : 9 activités officielles
Prince Laurent : 8 activités officielles
Princesse Claire : 8 activités officielles
Prince Lorenz : 5 activités officielles
Reine Fabiola : 1 activité officielle