lundi 30 septembre 2013
"Le règne d'Albert II" (Vincent Leroy)
Passionné par l'histoire belge contemporaine, Vincent Leroy est l'auteur de huit autres ouvrages consacrés au roi Albert II, au poète Emile Verhaeren, au prince-régent Charles, à la reine Paola, aux 180 ans de la Belgique, à la princesse Astrid, au prince Laurent et à la princesse Claire.
Au terme des 20 ans de règne d'Albert II, beaucoup de choses ont déjà été écrites sur son enfance, sa vie de couple, sa famille, ses passions, son sens du contact, son humour. Aussi Vincent Leroy a choisi de s'intéresser uniquement à son rôle politique de 1993 à 2013, notamment à travers une analyse de ses discours, ses audiences, ses initiatives et ses contacts avec les responsables politiques.
Suite au décès du roi Baudouin en 1993, son frère cadet Albert, âgé de 59 ans, monte sur le trône à la surprise générale. Vingt ans plus tard, il abdique, pour raison de santé, au profit de son fils le prince Philippe. Quel bilan peut-on tirer de ses 20 ans de règne?
Contrairement à ses cinq prédécesseurs, Albert II a régné sur un Etat fédéral dont il a signé la nouvelle Constitution le 17 février 1994. La fédéralisation accrue de la Belgique a pour conséquence l'affaiblissement du pouvoir royal : en effet, des compétences glissent au fil des ans vers les régions et les communautés, sur lesquelles le souverain n'a aucune influence directe. Parallèlement, de plus en plus de décisions politiques se prennent à l'Union Européenne et à l'Otan.
Pas nostalgique (du moins publiquement) de la Belgique unitaire, Albert II s'est adapté à cette évolution et estimait que la priorité de sa tâche était désormais de veiller à la cohésion et l'unité du pays. C'est le sujet qui est revenu le plus souvent dans ses discours. Afin d'accroître le dialogue et la compréhension, il encourageait la maîtrise des langues étrangères et les initiatives pour faire découvrir la culture des autres communautés.
Le Roi ne s'est pas autant mêlé de politique que son frère, et a travaillé en parfaite harmonie avec les cinq premiers ministres de son règne. Il n'a jamais reçu aucun représentant de l'extrême-droite, et a condamné, à plusieurs reprises, le racisme et la xénophobie. Bien que croyant et pratiquant, il a relégué la religion au domaine privé, et a signé les lois sur l'euthanasie et le mariage homosexuel. Par ailleurs, il a poursuivi le combat du roi Baudouin contre la traite des êtres humains.
Mais à deux reprises, Albert II est entré dans l'arène politique et s'est imposé comme le "Père de la Nation" : lors de l'affaire Dutroux en 1996 et durant les crises politiques de 2007 à 2011. Lorsque la Belgique est restée un an et demi avec un gouvernement en affaires courantes, il a fait preuve de beaucoup de patience pour trouver des solutions. Son discours du 21 juillet 2011 a marqué les esprits par son irritation à l'égard de la crise politique.
En politique étrangère, Albert II est un Européen convaincu qui estime que le système fédéral belge peut être un exemple pour la construction européenne. Il accorde beaucoup d'importance à la place de Bruxelles comme capitale de l'Europe, à l'image de notre pays à l'étranger, et à nos anciennes colonies d'Afrique centrale.
Tout au long de ses 20 ans de règne, le Roi a pu compter sur le soutien de la reine Paola, qui a cependant toujours voulu rester à l'arrière-plan et ne pas être plus médiatique que son époux. Seule exception : lors de l'affaire Dutroux en 1996, elle a été associée à ses audiences et initiatives. Et c'est ensuite elle qui a poursuivi le combat sur le long terme pour la recherche des enfants disparus, et contre leur exploitation sexuelle et la pédopornographie sur Internet. Dans le domaine social, la Fondation Reine Paola a également apporté son aide aux jeunes en difficulté et aux enseignants. Vrai mécène, la Reine a fait rénover toutes les demeures royales et a introduit l'art contemporain au palais royal.
Une des réussites d'Albert fut de se réconcilier avec la branche d'Argenteuil. La page est désormais bien tournée sur les querelles d'autrefois, et les princesses Léa et Esméralda apparaissent aujourd'hui régulièrement aux côtés de la famille royale.
Par contre, alors qu'il a vanté la famille dans plusieurs discours et déclaré en 2013 que "la famille royale doit, en toutes circonstances, donner l'exemple", une majorité de Belges ne comprend pas pourquoi il a coupé tout contact avec sa fille illégitime Delphine Boël alors que cette paternité a été rendue publique. Ses relations avec ses fils les princes Philippe et Laurent n'ont pas toujours été bonnes non plus. Mais en décidant d'abdiquer, Albert II a donné une belle preuve de confiance à l'égard du prince héritier, impatient de monter sur le trône.
Durant les dernières années de son règne, le coût de la monarchie, son manque de transparence financière, les frasques du prince Laurent, les fondations privées créées par la reine Fabiola, les erreurs de communication du Palais ont suscité de nombreuses critiques, en particulier au nord du pays où la monarchie est moins populaire. La famille royale y est présentée par la NVA (premier parti de Flandre) comme francophone et alliée du PS d'Elio Di Rupo, un premier ministre soutenu très publiquement par Albert II.
Le roi Baudouin disait : "Mon frère, c'est du solide", et il avait raison. Tout en respectant l'ordre de la succession au trône, Albert II était la personne adéquate pour accompagner une Belgique devenue fédérale vers le XXIème siècle, et pour dépoussiérer une monarchie un peu terne et austère sous le règne précédent. Grâce à sa simplicité, sa bonhommie, son sens du contact et son humour, Albert II a touché le cœur des Belges et est devenu aussi populaire que son défunt frère. Il fut bien plus qu'un "roi de transition" et a réussi pleinement son règne.
Pour commander directement ce livre (10 euros + frais de port) : www.imprimages.be/catalogue/biographies/le-regne-d-albert-ii-detail
mardi 24 septembre 2013
La princesse Esmeralda de Belgique
Dernier enfant de Léopold III et Lilian, la princesse Marie-Esméralda, Adélaïde, Liliane, Anne, Léopoldine de Belgique naît le 30 septembre 1956 au château de Laeken. Son parrain est son demi-frère Albert et sa marraine est la princesse Adélaïde de Luxembourg. Esméralda est une référence au site de l'Esméralda au Venezuela. Lorsque le roi Léopold III le visita au début des années 50, il fut tellement impressionné qu'à son retour, il dit à son épouse que s'ils avaient un jour une autre fille, il aimerait lui donner ce prénom.
En 1959, le gouvernement belge demande à Léopold III, Lilian et leurs trois enfants de quitter Laeken. Après un an de travaux, ils emménagent en 1961 au domaine royal d'Argenteuil où Marie-Esméralda va vivre pendant 20 ans : "J'ai vraiment eu une enfance de conte de fée dans un château avec un grand parc et des tas d'animaux. J'ai étudié à la maison avec des professeurs particuliers. Nous avions une vie familiale, sans protocole. Mes parents voyageaient beaucoup et m'emmenaient avec eux ; c'est une merveilleuse éducation pour un enfant. Mon père faisait chaque année une expédition au bout du monde. Il me faisait rêver et voyager avec lui. Je connaissais par cœur les fleuves d'Amazonie, mieux que les provinces belges. On se disait tout et puis nous n'avions pas besoin de parler ; le regard suffisait... Nous avons fait des voyages à deux en Afrique et dans les Caraïbes. Il m'enseignait les arbres, la nature, la vie" (interview dans la revue "Dynastie" en 1985).
Voici une photo de Pâques 1962 à Argenteuil. Da gauche à droite : la princesse Marie-Christine, la princesse Marie-Esméralda, le prince Alexandre, le roi Léopold III, la reine Elisabeth (décédée en 1965) et la princesse Lilian.
Les vacances se passent au château de Ciergnon dans les Ardennes (jusqu'à la fin des années 60), mais aussi dans les deux résidences secondaires achetées par ses parents : le châlet d'Hinteriss en Autriche et la maison de Biot dans le sud de la France. Du 9 au 22 novembre 1970, Léopold III et Lilian font découvrir les Etats-Unis à leurs deux filles. Et en 1972, tous les quatre se rendent à Mexico pour le championnat mondial de course cycliste au cours duquel Eddy Merckx bat le record mondial de vitesse. Trois ans plus tard, elle baptise le car-ferry "Prinses Marie-Esmeralda" au chantier d'Hoboken.
Esmeralda m'avait confié lors d'une interview par mail : "Etant adolescente, je voulais devenir comédienne. J'adorais le théâtre et le cinéma, et je pensais sérieusement entreprendre cette carrière. Puis, j'ai choisi d'étudier le droit aux facultés Saint-Louis de Bruxelles avec l'idée de devenir avocate. Après la deuxième candidature, j'ai décidé de faire une licence en communication sociale (journalisme) à Louvain-la-Neuve de 1977 à 1979. L'écriture et les voyages sont des passions que j'ai pu satisfaire dans la profession de reporter. Même si mes parents n'ont pas été épargnés par la presse, ils n'ont jamais essayé de me dissuader. Mon père m'a déclaré à l'époque : "Si tu agis avec rigueur et honnêteté, le journalisme est l'un des plus beaux métiers du monde". Je garde de très bons souvenirs de mes études. Les autres étudiants étaient originaires de différents pays, notamment d'Amérique latine, et nous entretenions d'excellents rapports. J'ai effectué un stage d'un mois à "La Libre Belgique", durant lequel je suis passée par tous les services du journal, à l'exception de la politique intérieure. J'ai choisi d'écrire ma thèse de fin d'études sur le rôle de la presse dans l'affaire Empain, ce qui m'a passionné. Mes études terminées, j'avais envie de devenir grand reporter et de parcourir le monde. Je n'envisageais pas de travailler dans l'audiovisuel, je préférais la presse écrite".
Esmeralda m'a ensuite raconté le début de sa carrière professionnelle : "Je suis partie à Paris en 1980 comme stagiaire au "Figaro Magazine", dirigé à l'époque par Louis Pauwels. Je souhaitais partir à l'étranger qui offrait, pour moi, une plus grande liberté d'action et la possibilité de travailler comme n'importe quelle autre journaliste. C'était passionnant pour moi de me trouver au sein d'un magazine d'un tel renom avec des journalistes de grande envergure. Je me souviens des réunions de rédaction durant lesquelles Louis Pauwels demandait à chacun de donner des idées de reportages. Chaque journaliste, y compris stagiaire, avait son temps de parole et il valait mieux présenter un bon projet devant le patron! Je suis restée un an et j'ai eu l'occasion de signer plusieurs articles dont une interview d'Axel Springer, le grand patron de presse allemand. C'était la première fois que j'habitais seule dans un appartement et que je devais me débrouiller sans l'aide de personne. Mon père est venu habiter plusieurs jours dans mon appartement et ma mère venait souvent passer une journée à Paris et déjeuner avec moi. De toute façon, je revenais à Argenteuil pour de nombreux week-ends".
La princesse Esmeralda apparaît aux côtés de la famille royale belge lors des funérailles de son oncle le prince-régent Charles (juin 1983), de son père le roi Léopold III (septembre 1983) et de son demi-frère le roi Baudouin (août 1993), ainsi qu'au mariage d'Astrid et Lorenz (septembre 1984). Esmeralda succède à son père à la présidence du Fonds Léopold III pour l'exploration et la conservation de la nature (elle en était déjà la vice-présidente), et accompagne sa mère lors de sa dernière apparition publique en 1993 (voir ci-dessous).
La princesse m'a confié par mail au sujet de Léopold III : "Je garde des souvenirs forts et tendres de mon père. Une grande complicité nous liait l'un à l'autre. Durant l'été 1983, dans le sud de la France, nous avons fait de nombreuses promenades ensemble et nous avons eu de longues conversations. Il avait une personnalité très riche. Amoureux de la nature, passionné par les sciences, les mathématiques, la photographie, amateur de sports, de musique, de lecture, il avait un esprit curieux et ouvert. Il était tolérant et épris de justice. Il aimait la musique classique, particulièrement Mozart, mais aussi les opéras de Strauss, le jazz, les Beatles, Jacques Brel et la musique latino-américaine. Il aimait le cinéma, films policiers et d'aventure, et le théâtre. Il allait souvent voir des pièces à Paris. Ses lectures : biographies, livres scientifiques, récits d'explorateur. Toute sa vie, mon père a été un grand sportif : il montait à cheval, pratiquait la natation, le golf, l'alpinisme, la marche et fut un passionné de moto et de voiture de sport".
Continuons l'évocation de sa carrière de journaliste de 1980 à 1998 : "Après le stage au "Figaro Magazine", je suis restée à Paris et j'ai collaboré, en free lance, à de nombreux magazines français, allemands, italiens et espagnols, réalisant des interviews du monde du spectacle, des arts, des sciences et des entrepreneurs. J'ai écrit sous le nom "Esméralda de Belgique" et aussi "Esméralda de Réthy". Mon nom m'a ouvert quelques portes, bien entendu, mais parfois c'était un inconvénient et finalement, ce qui compte, c'est le professionalisme que l'on doit prouver sur le terrain. J'ai eu la chance d'interviewer des hommes de sciences comme l'Américain Robert Gallo ou le chirurgien Michael Debakey, des stars tels qu'Anthony Quinn, John Cassavetes, Brigitte Bardot, des grands sportifs tels que Bjorn Borg, des chefs d'entreprise comme Enzo Ferrari ou Axel Springer... J'ai adoré la ville de Paris où j'ai habité 16 ans (car j'ai également résidé à Milan en Italie pendant plusieurs mois). A Paris, j'aimais flâner dans les rues ou sur les quais de la Seine, entrer dans les librairies de quartier, visiter et revisiter les musées comme, par exemple, celui consacré à Rodin, prendre un brunch le dimanche au café Flore sur le boulevard Saint-Germain, et surtout être en compagnie de mes amis. J'ai exercé mon métier de journaliste jusqu'en 1998, date à laquelle j'ai quitté Paris pour Londres où je me suis mariée. Mon premier héros de journalisme était un grand écrivain : Joseph Kessel. Grâce à Marcel Jullian qui fut son ami, j'ai eu la chance de posséder un exemplaire dédicacé de son livre sur l'aviateur Jean Mermoz. J'ai toujours admiré les grands reporters comme Oriana Fallaci ou Marie Colvin, assassinée il y a peu".
Sur son premier livre : "J'avais préparé un article de presse sur les 50 ans de la Maison Dior en 1997 et, pour ce faire, interviewé de nombreuses personnes qui avaient connu Christian Dior et qui avaient travaillé avec lui. J'ai découvert tellement d'anecdotes et d'informations que j'ai pensé que cela valait la peine d'écrire un livre".
Le 5 avril 1998, on apprend dans la soirée le mariage à Londres de la princesse (41 ans) et du professeur Salvador Moncada (53 ans) qu'elle avait rencontré lors d'un symposium de la Fondation Cardiologique Princesse Lilian. Si aucune image ou photo n'a été diffusée à l'époque, l'annonce par le Palais de la présence d'Albert II à la cérémonie aux côtés de la princesse Lilian suffit à démontrer que le Roi avait réussi, en cinq ans de règne, à améliorer les relations entre les branches de Laeken et d'Argenteuil. Le prince Alexandre et la princesse Léa, la princesse Marie-Gabrielle de Savoie, et le vicomte Yves de Jonghe d'Ardoye d'Erp assistent également à la cérémonie.
Dans son livre "Le mythe d'Argenteuil : demeure d'un couple royal", le professeur Michel Verwilghen, proche de la princesse Lilian, confie : "En fin de journée, l'avion de la Force aérienne belge ramena à Bruxelles le roi Albert et sa belle-mère. Celle-ci revint à Argenteuil, enchantée de sa journée. Elle raconta à ses proches les menues péripéties et les temps forts de la noce, en insistant sur le bonheur qui irradiait le visage de Marie-Esméralda et sur la cordialité des conversations entre Albert II et elle-même, durant le déplacement aérien et lors de la réunion festive londonienne".
Né au Honduras en décembre 1944, Salvador Moncada a quitté son pays natal après ses études de médecine. Il rejoint à Londres le département de pharmacologie dirigée par John Vane, prix Nobel, où il obtient un doctorat en pharmacologie en 1973. Il achève un doctorat en sciences en 1983 et acquiert entretemps la nationalité britannique. Il poursuit ses travaux au laboratoire de recherche Wellcome, où il est nommé directeur de recherche. En 1995, il crée à l'Université de Londres le Cruciform Project for strategie medical research, dont il est le directeur. En 1998, il avait déjà publié près de 700 articles scientifiques et était docteur honoris causa de treize universités européennes et américaines, dont celle d'Anvers.
La princesse Marie-Esméralda confie en 2006 à la journaliste Emmanuelle Jowa : "Je suis arrivée à Londres la veille de mon mariage, un peu avec des pieds de plomb. C'était tard dans ma vie, j'avais 40 ans. La plupart de mes amis habitaient Paris où j'avais vécu tant d'années. Donc je suis arrivée le 4 avril et je me suis mariée le 5! C'était en 1998. J'ai mis un an à m'habituer à Londres. Mon mari avait un loft au bord de la Tamise. Ensuite ma fille est née et on a cherché autre chose. C'était un peu hard sur la rivière pour les enfants...".
Esmeralda devient maman le 4 août 1998 en mettant au monde à Londres une petite fille prénommée Alexandra. Cette naissance ne sera rendue publique que quelques mois plus tard. Le prince Alexandre est le parrain de sa nièce. Les deux couples sont invités en décembre 1999 au mariage de Philippe et Mathilde.
En décembre 2000, le roi Albert et la reine Paola, le prince Alexandre et la princesse Léa, le professeur Salvador Moncada et la princesse Esmeralda inaugurent ensemble au palais des Beaux-Arts de Bruxelles une exposition de photos sur les expéditions scientifiques de Léopold III. C'est la première fois depuis très très longtemps que le souverain pose aux côtés de son demi-frère et sa demi-soeur pour la presse! Un an plus tard, les princesses Esmeralda et Astrid inaugurent la nouvelle salle du Musée de la Dynastie à Bruxelles dédiée au roi Léopold III.
Le 21 mai 2001, Esmeralda donne naissance à Londres à Leopoldo. Un bel hommage à son père Léopold III (qui aurait eu 100 ans en 2001), suivi d'un o final marquant les origines latines de Salvador Moncada. Aucune photo du bébé n'est diffusée.
Fin 2001, alors que sa mère est hospitalisée aux Cliniques Universitaires Saint-Luc, la princesse présente à la presse son album-photos "Léopold III, mon père" (contenant 280 photos), paru aux éditions Racine : "Jusqu'ici, on a toujours montré un seul aspect de sa personnalité, celle du chef d'Etat. En lisant ce qu'on écrivait sur lui, j'avais parfois l'impression qu'on parlait de quelqu'un d'autre. Il y avait des choses qui me blessaient. Je voulais avec ce livre donner un aperçu de l'homme et du père. Ne pas parler de son règne ou de la Question Royale, mais montrer ses centres d'intérêt, sa passion pour les sciences, la nature, la mécanique. Cela a été un immense plaisir de me remémorer tant de moments de bonheur de mon enfance. La tendresse, la complicité d'une fille avec son père. Le résultat est un livre très personnel, un peu comme si je feuilletais mon album de famille. C'était un père très présent et très attentif, surtout envers moi. J'étais son sixième enfant. J'ai été privilégiée car il avait plus de temps à ce moment pour ses enfants. Mais il était né pour être roi. Il l'a fait avec tout son cœur et toute sa tête. Après, il a pu se consacrer pleinement à ses passions. Mais les deux étaient indissociables".
Le 7 juin 2002, la princesse Lilian décède paisiblement dans sa chambre du domaine royal d'Argenteuil. Ses funérailles ont lieu en l'église Notre-Dame de Laeken où elle est inhumée contre sa volonté dans la tombe de son époux et de la reine Astrid.
En septembre, le premier ministre Guy Verhofstadt envoie une lettre aux trois héritiers de la princesse Lilian pour les informer que l'Etat belge reprenait la jouissance du domaine royal d'Argenteuil et que le ministère fédéral des Finances assurerait le retour au château de Laeken des meubles appartenant à l'Etat et empruntés en 1960. Alexandre et Esmeralda proposent alors à Anne Quevrin, la présentatrice de l'émission "Place Royale" (RTL-TVI), de venir filmer pour la postérité le domaine et l'intérieur du château. C'était la première fois qu'une équipe de télévision était autorisée à y pénétrer.
La princesse Esmeralda confie à "La Libre Belgique" en septembre 2002 : "Argenteuil est une propriété d'Etat, mais je voudrais que le domaine continue à témoigner de mes parents. Dans les souvenirs de ma mère, j'ai notamment découvert qu'en 1989, elle avait reçu aux Etats-Unis le Prix Giovanni Lorenzini pour son soutien à la recherche médicale et elle avait été, la même année, faite membre du Royal College of Physicians of London. C'est une reconnaissance prestigieuse que trois femmes seulement ont obtenue. Elle n'en a jamais parlé. Je pense que tout cela ne devrait pas disparaître et qu'Argenteuil devrait rester un lieu, ouvert au public, de colloques scientifiques ou de manifestations culturelles et garder une trace de ce que mes parents ont réalisé : mon père pour l'environnement, ma mère pour la science. Mon frère et moi sommes d'autant plus prêts à nous battre pour cela qu'Argenteuil, où ils ont emménagé en 1961, a été recréé par eux. Mon père a été déchiré de quitter Laeken où il avait tant de souvenirs. Maman a donné une âme à Argenteuil. Elle a voulu en faire quelque chose de différent et de chaleureux, mais qui ne le dépayse pas trop".
Elle ne sera pas entendue. A la demande de Vincent Pardoen, l'intendant de la Liste Civile du Roi, le transfert des objets et meubles d'Etat d'Argenteuil vers Laeken a lieu à la mi-octobre 2002 sur base des trois inventaires rédigés en 1961, 1973 et lors de la succession de Léopold III. N'ayant pas la place pour entreposer tout le reste, les trois héritiers sont obligés de vendre aux enchères meubles, objets, argenterie et robes au cours de l'année 2003. Huit mètres cubes de documents historiques sont transférés aux archives du palais royal, tandis que les archives et photographies concernant les expéditions scientifiques de Léopold III seront conservées à l'Institut Royal des Sciences Naturelles, où se trouve le siège du Fonds Roi Léopold III pour l'exploration et la conservation de la nature. Si elle n'a pu empêcher la vente d'Argenteuil, la princesse Esmeralda rachète le châlet d'Hinteriss (Autriche) de sa mère.
En 2004, Esmeralda est attaquée par sa sœur Marie-Christine dans son autobiographie intitulée "La brisure" : "Esméralda a toujours partagé avec ma mère une froideur certaine dans les rapports humains (...) En grandissant, Esméralda deviendra très proche de notre père. Je croyais qu'on était dans le même camp et qu'elle prenait mon parti. Moi, je prenais toujours le sien. Bien plus tard, quand j'ai quitté Argenteuil, j'ai appris qu'elle m'avait trahie. Quand je me demandais comment les parents avaient appris que je voyais tel garçon ou que j'avais été dans telle boîte de nuit, en vérité, c'était Esméralda. Pour être dans les bonnes grâces des parents, elle me trahissait, sans que je ne m'en sois jamais rendu compte!".
La princesse critique à nouveau sa sœur dans une interview accordée à "Point de Vue" : "J'étais jalouse d'Esméralda. Elle avait l'air plus aimée. Je me souviens d'une fois où mon père a pris un bain avec elle et ils ont joué avec les canards. Il n'a jamais fait cela avec moi au même âge. Quand ils jouaient aux cartes dans le bureau de mon père, ils me faisaient bien sentir que je n'étais pas la bienvenue. Eddy Merckx était le héros d'Esméralda, alors ils l'ont invité à Argenteuil. A juste titre. Mais on n'invitait jamais mes héros, comme Nastase, Alain Delon et Jackie Stewart. J'avais l'impression que tout ce que faisait Esméralda était bien, et moi, tout ce que je faisais était mal. En particulier aux yeux de ma mère. Peut-être que je ressemblais à mon père et qu'elle ressemblait à ma mère, extérieurement comme intérieurement".
Esmeralda ne répond pas publiquement aux critiques de sa sœur et fait publier fin 2004 aux éditions Racine les carnets de voyages de son père. Cet ouvrage d'un peu plus de 500 pages est composé des notes rédigées par le souverain lors de ses voyages de 1919 à son accession au trône en 1934 d'une part, et après son abdication de 1951 d'autre part.
La princesse devient en 2005 la présidente d'honneur de Delphus. Cette association est née dans les années 90 sous l'impulsion de personnes s'inquiétant de la protection de la nature, en particulier du sort des dauphins en captivité. Elle finance des programmes de delphinothérapie destinés à des enfants souffrant de dysfonctionnements physiques ou psychiques. Quant au Prix Delphus, il aide des jeunes chercheurs dans leurs travaux sur les dauphins.
A l'occasion de ses 50 ans en septembre 2006, Esmeralda effectue un voyage en Tunisie avec 36 proches, et confie au magazine français "Point de Vue" : "Ma belle-soeur Lilian, la sœur de mon mari, fêtait ses 60 ans. La fille de mon mari, Claudia, ses 40 ans et moi, mes 50 ! Nous nous sommes dits : organisons un 40-50-60 dans un cadre exceptionnel, le désert tunisien que j'adore. Mon grand ami, le prince Fayçal de Tunisie, en vrai magicien, m'a été d'une aide précieuse en arrangeant un séjour à Tozeur, un petit break de cinq jours, ensoleillés à tous les points de vue... Je n'oublierai jamais la beauté des dunes au crépuscule, la gentillesse des gens et leur sens de l'hospitalité. Je n'ai pas le temps de m'appesantir sur mon âge. Mes enfants sont encore très jeunes (Alexandra a 8 ans et Leopoldo 5 ans) et je ne peux pas me permettre de manquer d'énergie. Je veux rester une maman moderne et dynamique. Et puis, je n'ai pas le sentiment que les choses se ralentissent, tout continue, je déborde de projets. Passionnée d'écriture, j'ai été journaliste durant plus de 20 ans, j'ai beaucoup travaillé sur un nouveau livre qui va rassembler les plus belles photos de mon père, le roi Léopold III, et qui sort fin octobre. J'ai également mis au point une exposition à Waterloo sur ce même thème. J'ai choisi les clichés, écrit les légendes, assuré la présentation. Je m'occupe, en outre, du Fonds Léopold III qui lutte pour la préservation de la nature. Les questions d'environnement me préoccupent beaucoup. Je vis à l'étranger à Londres et je me rends compte que pour tous mes compatriotes vivant hors de notre pays, la Belgique et la monarchie envisagée comme ciment de l'unité nationale demeurent des valeurs extrêmement importantes. D'ailleurs, Philippe et Mathilde, mes neveu et nièce, forment un couple plein d'énergie et ils font de leur mieux pour donner de la Belgique une image jeune et belle".
La princesse a la douleur de perdre son frère le prince Alexandre, décédé le 29 novembre 2009 d'une embolie pulmonaire foudroyante dans sa résidence de Rhode-Saint-Genèse, où elle logeait à chacune de ses visites en Belgique depuis la vente d'Argenteuil. Tous deux étaient très attachés au souvenir de leurs parents. Elle me confia quelques mois plus tard : "Son mariage avec Léa a été une source de grand bonheur dans sa vie. Il aimait énormément ses deux enfants et elle a organisé autour de lui un cocon familial et un environnement chaleureux pendant 20 ans".
Photo prise en 2006 lors de l'inauguration de la reconstitution du bureau du roi Léopold III au musée communal de Waterloo, en présence du coureur cycliste Eddy Merckx (à l'arrière-plan).
Les Editions Racine publient, en décembre 2010, le nouveau livre de la princesse : "Terre! Agissons pour la planète, il n'est pas trop tard". Pour cet ouvrage, elle a repris son métier de journaliste et interviewé 17 personnalités sur l'état de la planète.
En février 2011, la RTBF diffuse "Léopold III, mon père", un documentaire de 90 minutes de Nicolas Delvaulx auquel Esmeralda a collaboré. On la suit sur les traces de son père à Eton, Hirschtein, Argenteuil et Hinteriss.
A l'occasion du dixième anniversaire de sa mère en 2012, Esmeralda sort des dizaines de photos (dont beaucoup sont inédites) des archives familiales pour en faire un très bel album-photos. Il montre une princesse Lilian active et élégante en toutes circonstances, tant en public qu'en privé. Elle avait le physique, la classe et le glamour d'une star de cinéma des années 50. Les textes biographiques et objectifs de cet album-photos ont été écrits par le journaliste et écrivain Patrick Weber, mais on reste un peu sur sa faim car il y a peu d'infos exclusives.
Depuis 2010, le roi Albert II convie les princesses Léa et Esmeralda, et leur famille respective, à la messe des défunts de la dynastie chaque année en février en l'église Notre-Dame de Laeken. Cette présence montre que la page est bel et bien tournée sur les tensions d'autrefois entre les branches de Laeken et d'Argenteuil.
Projets de la princesse pour 2014 : la collaboration à un documentaire de Nicolas Delvaulx sur ses grands-parents paternels Albert Ier et Elisabeth, et la sortie d'un nouvel ouvrage aux éditions Racine.
Bon anniversaire Madame et merci pour la confiance que vous accordez à ce blog.
dimanche 15 septembre 2013
Les 76 ans de la reine Paola
1° Sa jeunesse en Italie
Paola, Margherita, Giuseppina, Maria, Consiglia Ruffo di Calabria est née le 11 septembre 1937 à Forte dei Marmi (Italie). Elle est la plus jeune des sept enfants du prince Fulco Ruffo di Calabria (aviateur-héros de la première guerre mondiale) et de donna Luisa-Maria Gazelli di Rossana e di Sebastiano. Plus d'infos sur ses ancêtres italiens : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2017/08/les-origines-italiennes-de-la-reine.html
Sa grand-mère paternelle Laure Mosselman du Chenoy était Belge (plus d'infos : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2011/01/les-origines-belges-de-la-reine-paola.html).
Paola passe toute sa jeunesse dans la demeure des Ruffo di Calabria à Rome, et se rend en famille l'été à Forte dei Marmi. Son père meurt en 1946. Elle fréquente trois institutions scolaires à Rome : l'Istituto Villa Pacis, l'Istituto Sant Angela Merici et le Liceo Caterina Volpicelli, où elle termine ses études secondaires gréco-latines.
2° Mariage et enfants
En 1958, lors des cérémonies d'intronisation du pape Jean XXIII, Paola rencontre le prince Albert de Belgique, prince de Liège, lors d'une réception à l'ambassade belge à laquelle ils sont tous deux invités. C'est le coup de foudre. Le couple se marie le 2 juillet 1959 à Bruxelles et s'installe au château du Belvédère. Ils ont trois enfants : le prince Philippe en 1960, la princesse Astrid en 1962 et le prince Laurent en 1963.
3° La crise conjugale
Après la naissance de leurs enfants, la mésentente s'installe au sein du couple. Paola regrettait sa vie insouciante en Italie et avait du mal à s'habituer au climat pluvieux de notre pays, au protocole figé de la Cour et aux obligations d'une princesse de Belgique. Elle ne montrait aucun empressement à apprendre le néerlandais, langue parlée par la majorité de ses nouveaux compatriotes. Lorsqu'une activité officielle l'ennuyait, elle ne le cachait pas et pouvait se montrer capricieuse. Quand le bal auquel elle assistait est interrompu suite à l'assassinat du président Kennedy en 1963, Paola crée un mini-incident diplomatique en s'écriant : "Quel dommage! Pour une fois qu'on s'amusait". L'entrée de la Cité du Vatican lui est un jour interdite, car elle portait une mini-jupe peu adaptée aux circonstances. Des rumeurs de liaisons extraconjugales circulent, mais une seule fut prouvée : des photographes la surprennent, bras dessus bras dessous, avec le journaliste français Albert de Mun sur une plage de Sardaigne en 1970.
De son côté, durant l'été 1966, le prince Albert rencontre la baronne Sybille de Selys Longchamps à l'ambassade de Belgique à Athènes, où son père est ambassadeur. Quelques mois plus tard, elle est invitée à une soirée en Belgique avec son époux Jacques Boël. C'est un coup monté : elle se retrouve à la table du prince de Liège qui l'invite à danser. Leur liaison commence dès le lendemain. En 1968, Albert et Sybille ont une fille prénommée Delphine et portant le nom de Boël (Sybille étant toujours mariée à cette époque). Le prince Albert envisage de divorcer à deux reprises en 1969 et 1976, moyennant de renoncer à ses droits au trône. Son chef de cabinet Michel Didisheim avait réussi à convaincre le roi Baudouin que c'était la meilleure solution.
En 1976, les papiers de divorce étaient prêts, mais à la dernière minute, la baronne Sybille de Selys Longchamps refuse, notamment parce qu'une des conditions était qu'elle ne pourrait pas voir les enfants d'Albert. Elle part avec sa fille Delphine vivre à Londres, où le prince Albert les rejoint de temps en temps. Le divorce entre Jacques Boël et Sybille est prononcé en 1978, et cette dernière se remarie en 1982 avec Anthony Cayzer.
Une des conséquences de cette longue crise conjugale est qu'Albert et Paola ont été des parents séparés (ils vivaient dans des ailes séparées du château du Belvédère et faisaient leur possible pour s'éviter) très peu présents pour leurs trois enfants Philippe, Astrid et Laurent. Ceux-ci ont connu une enfance triste et il était fréquent qu'ils passent le week-end avec leur gouvernante ou chez des amis de la famille royale.
4° La réconciliation
Les années 80 sont marquées par sa réconciliation avec Albert à la surprise générale, l'arrivée de la religion et du Renouveau Charismatique dans leur vie, le mariage de leur fille Astrid avec l'archiduc Lorenz d'Autriche-Este, et la naissance de leurs premiers petits-enfants Amedeo et Maria-Laura auxquelles elle assiste à la demande d'Astrid, très proche de ses parents.
Bien qu'épouse de l'héritier au trône, la princesse Paola n'avait pas de rôle officiel bien défini et n'accompagnait pas son époux en mission économique à l'étranger. Elle était juste présidente d'honneur de l'Œuvre Royale des Berceaux Princesse Paola et de la branche belge de l'Association Mondiale des Amis de l'Enfance.
5° Sixième reine des Belges (de 1993 à 2013)
Suite à l'accession au trône d'Albert II en août 1993, Paola devient, à 56 ans, la nouvelle Première Dame du Royaume et ouvre un nouveau chapitre de sa vie. Au début de son règne, elle rencontre deux handicaps : sa méconnaissance du néerlandais et la comparaison avec la populaire reine Fabiola.
En tant que maîtresse de maison des demeures royales de 1993 à 2013, Paola veille à la décoration florale, à la restauration régulière des salles et du mobilier, à l'organisation des réceptions et à l'entretien des parcs et serres. Elle a introduit l'art contemporain belge au sein du palais royal de Bruxelles : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2010/07/la-reine-paola-et-lart-contemporain.html .
Passionnée de botanique et de jardinage, la Reine est présidente d'honneur de la Belgian Flower Arrangement Society et accorde son Haut Patronage à l'asbl Open Tuinen van België/ Jardins Ouverts de Belgique, créée par feu la baronne Jelena de Belder. En 1996, elle a reçu la "Freedom Honoris Causa" de l'association The Worshipful Company of Gardeners of London. La Reine est la marraine de la Rose Rosalita (baptisée à Bruxelles en 1997) et de la Tulipe Reine Paola (baptisée à Melle en 1999).
Paola est la première souveraine belge à avoir un bureau au palais royal. Elle tient à maintenir une stricte séparation entre le château du Belvédère (qui sert de cadre à sa vie privée) et son rôle public. Son secrétaire est son plus proche collaborateur : il organise son agenda, il l'accompagne dans tous ses engagements publics et il siège au conseil d'administration de la Fondation Reine Paola. La Reine est également secondée par une dame d'honneur de la noblesse belge (la baronne Colette de Broqueville de 1993 à 1997, puis la princesse Nathalie de Merode de 1997 à 2013).
De 1993 à 2013, Paola reprend le Secrétariat Social de la Reine (créé par Fabiola après son mariage) qui reçoit chaque année des milliers de lettres de personnes en difficulté. Ses collaborateurs tentent de trouver une solution, en coordination avec les ministères, les C.P.A.S. et d'autres institutions. Dans les situations les plus dramatiques, une petite aide financière tirée d'un fonds géré par l'asbl Les Œuvres de la Reine peut être octroyé : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2012/05/lasbl-les-oeuvres-de-la-reine-paola.html .
Quelques mois avant le décès du roi Baudouin, elle crée fin 1992 dans la discrétion la Fondation Reine Paola. Suite à l'accession au trône d'Albert II, elle sera rebaptisée Fondation Reine Paola et se consacre aux jeunes en difficulté et à l'enseignement : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2012/09/les-20-ans-de-la-fondation-reine-paola.html .
L'affaire Dutroux choque profondément la Reine en 1996. Pour l'unique fois de leur règne, elle participe pendant une semaine aux audiences de son époux avec les familles des enfants disparus. Elle poursuit ensuite le combat sur le long terme pour la recherche des enfants disparus, et contre leur exploitation sexuelle et la pédopornographie sur Internet. Présidente d'honneur du centre Child Focus et du comité de parrainage de Missing Children Europe, Paola organise une conférence internationale sur le sujet au palais royal de Bruxelles en 2004 et 2010 (plus d'infos : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2012/07/10-ans-de-presidence-dhonneur-de-child.html).
En 20 ans de règne, Paola a rempli correctement son rôle son rôle de Première Dame de Belgique et a été un précieux soutien à son époux, sans jamais chercher à lui faire de l'ombre. Mais les derniers sondages montrent que sa timidité et sa réserve en public ne lui ont pas permis d'être vraiment populaire.
6° La retraite
Suite à l'abdication de son époux le 21 juillet 2013, Paola garde son titre de reine, mais laisse la fonction de Première Dame de Belgique et le diadème des neuf provinces de la reine Astrid à sa belle-fille la nouvelle reine Mathilde. Albert II et Paola continuent de résider au château du Belvédère, mais ils passent plus de temps à l'étranger dans leur propriété de Châteauneuf-de-Grasse (sud de la France) et à bord de leur bateau.
Alors qu'ils pensaient profiter d'une retraite paisible, l'ancien couple royal est confronté en 2013 à son passé : Sybille de Selys Longchamps leur fait de nombreuses reproches dans une longue interview télévisée diffusée début septembre, et Delphine Boël entame une procédure judiciaire de reconnaissance de paternité à l'égard d'Albert II. Affaire à suivre...
Plus d'infos sur les timbres à l'effigie de la princesse/reine Paola : http://royalementblog.blogspot.be/2011/10/la-reine-paola-en-philatelie.html
lundi 9 septembre 2013
Première interview de la princesse Claire
La princesse Claire avait déjà fait quelques confidences à la presse, mais elle n'avait jamais répondu à une interview questions/réponses depuis son mariage en 2003. Elle a décidé de franchir le pas vendredi à l'occasion du baptême de la Rose Princesse Claire au Roeulx, et a répondu aux questions de la journaliste Martine Pauwels pour les quotidiens du groupe Sud Presse :
"Madame, vous venez de découvrir la rose qui porte votre nom. Quelle est votre première impression?
- Son parfum est stupéfiant. Visuellement, cette rose est élégante, plutôt classique. Puis vient la fragrance, puissante. Le contraste est intéressant. J'ai tout de suite pensé à mon mari qui veut d'abord un jardin rempli de parfums, avant de penser au côté purement esthétique.
- Vous même, vous jardinez?
- Oui, j'aime bien cela. J'ai peu de parterres parce que je déteste arracher les mauvaises herbes. Mais je taille moi-même mes rosiers et je jardine volontiers, quand j'ai un peu de temps. Cela me fait du bien. Lorsque j'ai besoin de conseils, je téléphone à mon père en Angleterre. Ses avis sont souvent très justes. Lors de ma visite ici au Roeulx, j'ai appris plein de choses. Notamment qu'il existait des buissons de roses...rampantes.
- Planterez-vous la rose qui porte votre nom dans votre propre jardin de la Villa Clémentine?
- Certainement, oui. Il faudra que je puisse me les procurer auprès de leur créateur. Il y a beaucoup de place, pas de problème. En plus, ma rose est très résistante aux maladies. Je suis sûre que mon mari approuvera.
- Comment s'est passée la rentrée scolaire de vos trois enfants?
- Très bien. Mais déjà, je sens que le rythme s'accélère. Car après l'école, c'est moi qui surveille leurs devoirs. C'est un aspect sur lequel je suis très pointilleuse et qui demande pas mal d'investissement. C'est quelque chose que je ne laisse à personne d'autre. Louise a à présent 9 ans. Aymeric et Nicolas ont 7 ans. Comme ils sont jumeaux, je fais les mêmes devoirs deux fois!
- Et puis, il semble que vous souhaitiez reprendre votre vie professionnelle?
- Oui, mais cela se fera très très progressivement. Il faudra que mon activité s'intègre à notre organisation générale et surtout familiale".
"Madame, vous venez de découvrir la rose qui porte votre nom. Quelle est votre première impression?
- Son parfum est stupéfiant. Visuellement, cette rose est élégante, plutôt classique. Puis vient la fragrance, puissante. Le contraste est intéressant. J'ai tout de suite pensé à mon mari qui veut d'abord un jardin rempli de parfums, avant de penser au côté purement esthétique.
- Vous même, vous jardinez?
- Oui, j'aime bien cela. J'ai peu de parterres parce que je déteste arracher les mauvaises herbes. Mais je taille moi-même mes rosiers et je jardine volontiers, quand j'ai un peu de temps. Cela me fait du bien. Lorsque j'ai besoin de conseils, je téléphone à mon père en Angleterre. Ses avis sont souvent très justes. Lors de ma visite ici au Roeulx, j'ai appris plein de choses. Notamment qu'il existait des buissons de roses...rampantes.
- Planterez-vous la rose qui porte votre nom dans votre propre jardin de la Villa Clémentine?
- Certainement, oui. Il faudra que je puisse me les procurer auprès de leur créateur. Il y a beaucoup de place, pas de problème. En plus, ma rose est très résistante aux maladies. Je suis sûre que mon mari approuvera.
- Comment s'est passée la rentrée scolaire de vos trois enfants?
- Très bien. Mais déjà, je sens que le rythme s'accélère. Car après l'école, c'est moi qui surveille leurs devoirs. C'est un aspect sur lequel je suis très pointilleuse et qui demande pas mal d'investissement. C'est quelque chose que je ne laisse à personne d'autre. Louise a à présent 9 ans. Aymeric et Nicolas ont 7 ans. Comme ils sont jumeaux, je fais les mêmes devoirs deux fois!
- Et puis, il semble que vous souhaitiez reprendre votre vie professionnelle?
- Oui, mais cela se fera très très progressivement. Il faudra que mon activité s'intègre à notre organisation générale et surtout familiale".
lundi 2 septembre 2013
Activités royales en août 2013
2 activités officielles pour le roi Philippe : match à Boom de l'équipe nationale belge féminine de hockey, et match à Boom de l'équipe nationale belge masculine de hockey.
0 activité officielle pour les autres membres de la famille royale.
Récapitulatif des activités officielles de janvier à août 2013 (source : www.monarchie.be) :
Roi Philippe : 134 activités officielles + 3 audiences
Roi Albert II : 52 activités officielles + 63 audiences
Reine Mathilde : 100 activités officielles
Reine Paola : 53 activités officielles
Princesse Astrid : 40 activités officielles
Prince Laurent : 30 activités officielles
Princesse Claire : 26 activités officielles
Reine Fabiola : 20 activités officielles
Prince Lorenz : 17 activités officielles
Par ailleurs, selon le baromètre RTL/Ipsos/Le Soir/De Morgen réalisé auprès de plus de 2.000 personnes et paru ce 31 août 2013, 69% des Belges font confiance au nouveau roi Philippe (59% des néerlandophones et 82% des francophones). Par rapport aux sondages de ce printemps, sa popularité est donc en hausse tant au nord qu'au sud du pays.
Spécialiste de la monarchie pour le quotidien "Le Soir", la journaliste Martine Dubuisson commente ce sondage : "Etonnant, comme le passage à l'acte peut changer les choses. Comme la concrétisation d'un plan, pourtant annoncé de longue date, peut modifier la perception. Comme le simple fait d'être monté sur le trône apporte une légitimité que le titre de prince héritier ne conférait pas. Bien sûr, le succès de la journée de passation de pouvoir royal, le 21 juillet, a aussi contribué à rassurer l'opinion. Que Philippe ait assuré ce jour-là, lui a sans doute donné une stature qu'il n'avait pas. On pourrait juger que la popularité d'un roi importe peu, finalement, étant donné l'étroitesse de ses pouvoirs réels. Justement, son travail consistant essentiellement en de la représentation, en un soutien humain ou moral, en un accompagnement sociétal, la popularité lui est nécessaire. Il faut donc la préserver. Or, le nouvel engouement populaire est fragile. L'impression positive pourrait n'être qu'éphémère. Et l'image gauche longtemps traînée par Philippe ressurgira au premier couac. Le nouveau roi et ses conseillers en sont certainement conscients. Ce qui accentue encore l'importance de l'entourage royal, chargé d'entourer positivement un homme qui l'a peu été jusqu'ici, mais aussi de le garder scrupuleusement dans les balises de la fonction monarchique, dont on sait à quel point il la prend au sérieux. Des balises que les responsables politiques devront continuer à définir et préciser, de façon à ce que le nouveau roi sache exactement ce que l'on attend de lui et ce qui, dans une monarchie moderne du XXIème siècle, n'est plus jugé de son ressort".
0 activité officielle pour les autres membres de la famille royale.
Récapitulatif des activités officielles de janvier à août 2013 (source : www.monarchie.be) :
Roi Philippe : 134 activités officielles + 3 audiences
Roi Albert II : 52 activités officielles + 63 audiences
Reine Mathilde : 100 activités officielles
Reine Paola : 53 activités officielles
Princesse Astrid : 40 activités officielles
Prince Laurent : 30 activités officielles
Princesse Claire : 26 activités officielles
Reine Fabiola : 20 activités officielles
Prince Lorenz : 17 activités officielles
Par ailleurs, selon le baromètre RTL/Ipsos/Le Soir/De Morgen réalisé auprès de plus de 2.000 personnes et paru ce 31 août 2013, 69% des Belges font confiance au nouveau roi Philippe (59% des néerlandophones et 82% des francophones). Par rapport aux sondages de ce printemps, sa popularité est donc en hausse tant au nord qu'au sud du pays.
Spécialiste de la monarchie pour le quotidien "Le Soir", la journaliste Martine Dubuisson commente ce sondage : "Etonnant, comme le passage à l'acte peut changer les choses. Comme la concrétisation d'un plan, pourtant annoncé de longue date, peut modifier la perception. Comme le simple fait d'être monté sur le trône apporte une légitimité que le titre de prince héritier ne conférait pas. Bien sûr, le succès de la journée de passation de pouvoir royal, le 21 juillet, a aussi contribué à rassurer l'opinion. Que Philippe ait assuré ce jour-là, lui a sans doute donné une stature qu'il n'avait pas. On pourrait juger que la popularité d'un roi importe peu, finalement, étant donné l'étroitesse de ses pouvoirs réels. Justement, son travail consistant essentiellement en de la représentation, en un soutien humain ou moral, en un accompagnement sociétal, la popularité lui est nécessaire. Il faut donc la préserver. Or, le nouvel engouement populaire est fragile. L'impression positive pourrait n'être qu'éphémère. Et l'image gauche longtemps traînée par Philippe ressurgira au premier couac. Le nouveau roi et ses conseillers en sont certainement conscients. Ce qui accentue encore l'importance de l'entourage royal, chargé d'entourer positivement un homme qui l'a peu été jusqu'ici, mais aussi de le garder scrupuleusement dans les balises de la fonction monarchique, dont on sait à quel point il la prend au sérieux. Des balises que les responsables politiques devront continuer à définir et préciser, de façon à ce que le nouveau roi sache exactement ce que l'on attend de lui et ce qui, dans une monarchie moderne du XXIème siècle, n'est plus jugé de son ressort".