lundi 17 mars 2014

Témoignage du dernier secrétaire du roi Léopold II

Peu de temps avant son décès, le comte Edmond Carton de Wiart confia ses souvenirs à la Fondation Léopoldienne qui les publia dans sa revue "Les Cahiers Léopoldiens" de décembre 1959 :

"S'il fallait indiquer le trait dominant du caractère de Léopold II, je crois qu'il faudrait souligner la persévérance, l'opiniâtreté jamais lassée, jamais découragée. Il déconcertait son entourage par sa force de travail qui lui permettait de poursuivre en la même journée 20 objets divers avec 20 personnes différentes. On l'a souvent dépeint comme un solitaire ; l'on peut dire, rappelant un mot d'Emerson, que cet homme était une "île" et que nul n'a pu se flatter de le connaître tout entier.

Lorsqu'on a voulu, croyant grandir son rôle, l'opposer, lui seul, à la nation, comme s'il avait toujours agi sans elle, abandonné par elle et même contre elle, on s'est trompé. Sans doute, il a rencontré dans certains milieux belges de l'incompréhension, de l'hostilité même, mais il a aussi trouvé en Belgique ou à l'étranger des milliers de compatriotes qui lui ont apporté un concours sans réserve, généreux et désintéressé. Il les découvrait, ce qui est une des premières qualités d'un chef, savait se servir d'eux, mais savait aussi témoigner sa gratitude. Il a vécu en communion profonde avec le peuple belge qu'il connaissait parfaitement, dans ses qualités et dans ses défauts.

Ses boutades quelquefois dures contre l'aveuglement et l'apathie n'étaient pas des condamnations générales et il fallait plutôt y voir des coups d'éperon destinés à les stimuler. Il appréciait à sa juste valeur le concours dévoué qu'il trouvait chez tous ses collaborateurs, souvent bien modestes, qu'il avait rassemblés autour de lui pour fonder la colonie. Il savait leur parler un langage à la fois confiant et élevé, et je n'en veux comme preuve que cette lettre magnifique, autographe et signée par lui, qu'il adressait le 16 juin 1897 à chacun des agents du Congo. Elle est peu connue :

"Monsieur, les agents de l'Etat Indépendant du Congo ont été durement éprouvés dans ces derniers temps. Leurs rangs se sont ouverts aux coups cruels et répétés du sort. Je tiens à rendre un hommage de reconnaissance à tous ceux qui ont vaillamment sacrifié leur vie dans l'accomplissement de leur devoir. Comme toute grande cause, celle que nous servons au Congo a eu de nombreux martyrs.

Aux dépositaires de leurs viriles traditions, je veux adresser quelques paroles que me dicte mon cœur. La mission que les agents de l'Etat ont à accomplir au Congo est noble et élevée. Il leur incombe de continuer à développer l'œuvre de la civilisation au centre de l'Afrique équatoriale en s'inspirant directement des principes énoncés dans les actes de Berlin et Bruxelles. Placés en face de la sauvagerie primitive, aux prises avec des coutumes sanguinaires datant de milliers d'années, ils ont à les réduire graduellement.

Je me plais à penser que nos agents, presque tous volontaires sortis des rangs de l'armée belge, ont toujours présents à l'esprit les règles de la carrière d'honneur où ils se sont engagés. Animés d'un pur sentiment de patriotisme, peu ménagers de leur sang, ils le seront d'autant plus que celui des indigènes, qui verront en eux des protecteurs tout-puissants de leurs vies et de leurs biens, les tuteurs bienveillants dont ils ont un si grand besoin.

Notre programme à tous, je tiens à le redire ici avec vous, c'est le travail de regénération matérielle et morale qu'il s'agit d'opérer chez des populations dont on a peine à mesurer la déchéance ou la condition déshéritée. Des fléaux affreux dont elles semblaient, au sein de notre humanité, les victimes désignées, cèdent déjà peu à peu à notre intervention.

Les difficultés que nous avons, quant à nous, rencontrées, seront réduites de beaucoup quand sera réalisé, à brève échéance, le chemin de fer du Bas-Congo au Stanley-Pool. Je remercie nos agents de leurs efforts et je leur réitère l'expression de ma royale affection. Léopold".

Pensez quelle impression devait produire sur les agents, perdus dans la brousse, la réception d'une pareille lettre personnelle, signée par le Roi lui-même.

Aucun chef d'Etat de son époque n'avait aussi haute mine, autant de véritable majesté que le roi Léopold II. Il était d'une très grande taille :  dans les dernières années, celle-ci se voûta un peu, mais dès qu'il s'animait et surtout lorsqu'il parlait en public, il la redressait avec une superbe lenteur, et ce mouvement accusait l'autorité de sa parole. Ses traits étaient fortement accusés : un front vaste et puissant, légèrement dégarni, un long nez impérieux, des yeux étonnamment perçants, pouvant passer de l'expression la plus dure à la plus enjôleuse ; le bas du visage se fondait dans une barbe blanche, taillée en éventail, descendant jusque sur la poitrine et toujours soignée à la perfection.

Le Roi portait d'habitude l'uniforme extrêmement simple de petite tenue de lieutenant-général : tunique assez courte de drap bleu foncé à deux rangées de boutons dorés, sans galons ni décorations. Debout, il s'appuyait de la main gauche sur une rustique canne de chêne (une infirmité de la jambe, consécutive à une atteinte rhumatismale, le contraignait à une légère boiterie) tandis que, de la main droite, il jouait avec son pince-nez jusqu'au moment où il le dardait avec un regard terrible intimidant sur son interlocuteur. Un de ses tics familiers était, surtout lorsqu'il exposait une question avec insistance, de passer la main sur le côté de sa tunique.

Le timbre de sa voix était grave et la parole généralement très lente. Dans ses discours, il prenait volontiers un ton pathétique et martelait ses mots. Dans l'intimité, sa conversation était souvent pétillante d'esprit, ses réparties sarcastiques et mordantes. Au cours de ses longues promenades, il lui arrivait de demeurer plus d'une heure sans rien dire, perdu dans ses pensées et ses vastes projets. Puis, tout d'un coup, un mot s'échappait de ses lèvres, qui peut-être se rapportait à ses méditations, à moins qu'il ne fut une simple interjection parfois comique, destinée à couper le silence. Telle est, tracée à très larges traits, la figure de Léopold II. Je me permettrai d'éclairer et d'accentuer les grandes lignes de ce portrait esquissé, par quelques réminiscences personnelles.

Léopold II avait toujours été profondément pénétré de l'importance de son rôle d'arbitre entre ses concitoyens. Au cours des dix années pendant lesquelles j'ai eu l'honneur de le servir en qualité de secrétaire dirigeant son cabinet, j'ai toujours été frappé de son extrême souci de demeurer strictement impartial entre les partis. Depuis plusieurs années, le gouvernement était aux mains du parti catholique, qui jouissait d'une majorité considérable, mais le Roi restait dans les termes les plus amicaux avec les principaux chefs de l'opposition et ne manquait jamais de les accueillir et de les écouter dans toutes les circonstances importantes. Il était aussi extrêmement attentif à ce que les nominations dans les divers services publics ne soient pas trop exclusivement réservées aux amis du parti au pouvoir, et il intervint souvent dans ce sens. Je me souviens qu'un magistrat très distingué faillit voir sa carrière entravée d'une façon assez originale (Van den Heuvel).

Avec les chefs de l'opposition socialiste qui venait d'entrer au Parlement, les relations étaient naturellement plus délicates. Les socialistes avaient, dès le premier moment, adopté une attitude d'une extrême violence à l'égard du Roi. Cela n'empêchait pas une certaine appréciation mutuelle. Le professeur Thiriar, qui était un ami personnel d'Emile Vandervelde, et en même temps le médecin particulier de Léopold II, me raconta qu'un jour, il avait répété à celui-ci un mot que lui avait dit le chef socialiste :  "Si Léopold II n'était pas roi, il aurait fait un admirable président de la République".  Le Roi, disait Thiriar, avait paru apprécier la bonne intention du compliment, mais avait fait quelques réserves sur le terme de comparaison.

Ce souci de maintenir la balance s'exerçait également à l'égard de nos langues nationales. Il ne faut pas croire que la préoccupation de les respecter date d'aujourd'hui (allocution de Léopold Ier, 1843). Léopold II, malheureusement, n'avait jamais acquis lui-même une connaissance suffisante de la langue flamande pour la parler couramment, mais il avait beaucoup insisté pour que le prince Albert s'y applique. Il me chargea, à plusieurs reprises, de l'encourager à prononcer certains discours en flamand, et je me souviens de l'enthousiasme délirant qui accueillit la péroraison du discours que le Roi lui-même prononça à la grande manifestation au palais de la Bourse à Anvers, en 1905, lorsqu'il s'écria en levant les bras :   "Antwerpen boven, voor Antwerpen en boven al voor Belgenland".

Quant aux relations avec les pays étrangers, et particulièrement avec nos grands voisins, garants de notre neutralité, le Roi était toujours extrêmement attentif à conserver les meilleures relations officielles, au moins en apparence, avec chacun d'eux, et ce n'était pas toujours facile, les démonstrations populaires et le ton de la presse indiquant souvent d'une manière trop offensante pour certains voisins les sympathies naturelles que les Belges avaient pour d'autres.

Le Roi n'a jamais dissimulé une sympathie ou plutôt, pourrait-on mieux dire peut-être, une curiosité sympathique à l'égard des Américains du Nord. Il en a rencontré un grand nombre et entretenu des relations assez suivies avec plusieurs, notamment avec le vieux Pierpont Morgan. Alors que sous une apparente bonhomie, il était extrêmement attentif à l'observation des règles de l'étiquette, il était aussi d'une grande indulgence pour eux sous ce rapport et leur permettait des manquements aux règles protocolaires qu'il n'eût jamais tolérés chez les Européens.

Léopold II avait vivement désiré visiter les Etats-Unis et tout un grand projet de voyage dans ce pays fut secrètement élaboré. En 1903, si mes souvenirs sont exacts, le voyage devait se faire aussi incognito que possible et avec une suite très peu nombreuse qui devait seulement être constituée par le major baron Snoy et moi-même (à ma grande joie comme l'on pense). Tout était arrangé, y compris quelques réceptions magnifiques chez plusieurs grands rois de l'industrie et de la finance. Nos places même étaient déjà retenues sur le paquebot quand le gouvernement américain, alléguant ses inquiétudes au sujet des responsabilités qu'il assumait du chef d'attentats anarchistes (le président Mac Kinley avait été assassiné peu de temps auparavant) exprima le désir de voir ajourner le voyage et hélàs, l'ajournement fut définitif et le beau projet ne fut jamais repris. Je crois bien que le gouvernement américain redoutait surtout le trop grand succès qu'aurait sans nul doute rencontré ce voyage d'un roi aussi intelligent qu'habile à travers les Etats-Unis où il eût été la première tête couronnée qui se fut montrée.

Le Roi témoignait toujours des plus grands égards envers le président de la République française et les grands chefs du gouvernement de Paris. Il n'est pas douteux que son plus vif désir fut constamment d'entretenir les plus cordiales relations avec notre voisine du sud. Malheureusement, il fut souvent desservi par la personnalité du ministre de France à Bruxelles. Ce fut le cas notamment avec Mr Gérard qui représenta pendant plusieurs années le gouvernement français à Bruxelles et dont les mémoires ont permis d'apprécier l'esprit malveillant et le peu de loyauté.

J'eus l'occasion de répondre, le 15 novembre 1928, dans un article de la "Revue Générale", à certaines allégations tout à fait mensongères et calomnieuses des mémoires de Mr Gérard relatives à une négociation que j'avais suivie de très près et dans laquelle le Roi avait incontestablement voulu servir les intérêts français alors que Mr Gérard, avec sa finasserie malhabile, les a trahis. Je n'ai pas osé répéter dans cet article l'expression exacte dont s'était servi le Roi à l'égard de Mr Gérard. Lorsqu'il eut connaissance de l'échec de la négociation projetée par la faute du diplomate, il conclut en disant :  "Mr Gérard n'est qu'un épicier. Il a cru être très fin, mais lorsqu'on se croit si fin, on passe souvent à côté".

Etant donné cette situation, lorsque le Roi allait à Paris, il cherchait souvent à faire ses affaires lui-même en allant voir personnellement le président du conseil des ministres, ou le ministre des Affaires étrangères ou quelquefois le président de la République. Il le faisait avec la plus grande simplicité et je me souviens combien j'en fus surpris la première fois que je l'accompagnai chez Mr Rouvier, alors président du conseil et ministre des Affaires étrangères et où, en entrant dans l'antichambre du Quai d'Orsay, le Roi me fit simplement remettre à l'huissier une petite carte de visite où il y avait seulement ces mots : le Roi des Belges.

Un jour que je l'accompagnais à Paris et que j'avais été avec lui à l'Elysée où il avait désiré rendre visite à Mr Loubet, alors président de la République, qui était au terme de sa présidence, et dont le successeur Mr Fallières venait précisément d'être élu l'avant-veille, le Roi me dit en sortant :   "Je crois qu'il serait très aimable d'aller faire une visite chez le nouveau président élu. Ce sera certainement la première visite de ce genre qu'il recevra et il y sera d'autant plus sensible".

Le temps de téléphoner au palais du Luxembourg qu'habitait Mr Fallières, président du Sénat, pour annoncer l'arrivée du Roi et nous voilà en route pour la visite au nouvel élu. Celui-ci fut extrêmement touché de cet empressement si gracieux du vieux souverain qui mit le comble en demandant à pouvoir présenter ses respectueux hommages à Mme Fallières. On s'en fut chercher celle-ci qui arriva très confuse, fort gauche et provinciale et esquissa sa plus belle révérence devant le Roi tandis que celui-ci lui baisait galamment la main.

 Ces visites à Paris me donnèrent l'occasion de constater que le Roi, s'il était généralement fort indifférent en apparence et peu démonstratif à l'égard de ceux qui le servaient, savait cependant reconnaître les services qu'on lui rendait. Lors d'une visite officielle au président Loubet, dans laquelle j'avais accompagné le Roi, je trouvais à mon retour à l'hôtel une petite boîte qui m'avait été apportée de la part du président et qui renfermait la Croix de la Légion d'Honneur. Comme j'étais fort jeune et n'avait guère que 27 ou 28 ans, j'étais parfaitement satisfait de cette distinction qui m'était accordée spontanément. En retournant à Bruxelles, le Roi me demanda dans le train :  "Est-ce qu'ils vous ont envoyé une décoration?".  Je répondis au Roi que j'avais reçu en effet une Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur. Il fit une moue mécontente en disant simplement :  "Ce sont des malheureux".  Traiter quelqu'un de "malheureux" était dans sa bouche un terme de commisération assez méprisant et il s'appliquait évidemment au Quai d'Orsay qi avait réglé le rang de ma décoration en tenant compte de mon âge plus que de ma fonction.

J'avais tout à fait oublié ce petit incident lorsque, plusieurs mois plus tard, et comme j'avais eu la bonne fortune de régler de façon satisfaisante une petite négociation concernant le Congo avec le gouvernement français, le Roi, revenant de Paris où je ne l'avais pas accompagné, m'appela dès son retour et me remit une boîte contenant la cravate de Commandeur de la Légion d'Honneur qu'il avait personnellement, ainsi que je l'appris par la suite, demandée pour moi au gouvernement français.

Lorsque l'ingénieur Jean Jadot compléta l'achèvement de sa formidable entreprise du chemin de fer de Pékin-Hankow, le Roi qui l'admirait et l'aimait beaucoup et qui l'appela même un jour devant moi "le grand Jadot", m'envoya aussitôt chez le ministre des Affaires étrangères afin de demander pour Jean Jadot la Croix d'Officier de l'Ordre de Léopold. Or, Jadot n'avait pas celle de chevalier et lui donner d'emblée la Croix d'Officier était une chose sans précédent. Aussi le ministre, d'ailleurs très bien disposé, m'exposa-t-il que cela rencontrerait la plus vive opposition de ses bureaux et, pour m'en convaincre, il fit venir Mr Arendt, directeur général qui avait les ordres dans ses attributions.

Mr Arendt, vieux fonctionnaire très attaché aux précédents, leva les bras au ciel et déclara qu'une telle violation des usages était absolument impossible. Le ministre me pria d'avoir la bonté d'expliquer cela au Roi. Je rendis compte de mon entretien. Le Roi, qui n'aimait pas Mr Arendt, qu'il trouvait trop lent et trop timoré dans les affaires (il avait au surplus une petite infirmité dans la démarche qui le faisait marcher difficilement avec les pieds en dedans), le Roi se vengea par un sarcasme :   "Mr Arendt est un malheureux. Il marche toujours avec les pieds et les idées en dedans".

En 1909, on sentit un certain déclin dans sa santé. En juin, il se rendit aux Journées Coloniales d'Anvers, et y prononça un discours magnifique dont cette pensée trouve un exaltant écho dans le rôle dévolu aujourd'hui à Bruxelles :   "Je rêve la Belgique comme un centre de l'activité humaine et comme une grande capitale commerciale, industrielle, scientifique, littéraire et artistique. Ce rêve n'est pas irréalisable. Vouloir, c'est pouvoir".

Le Roi avait formellement défendu qu'on lui fit des funérailles solennelles, n'acceptant d'être conduit à sa dernière demeure que par le prince Albert et le personnel de sa Maison. Pour des raisons d'ordre politique, le gouvernement estima ne pas pouvoir respecter ces volontés que le public aurait mal interprétées sans doute, soit qu'il attribua ce caractère privé des funérailles royales à un mépris insultant du vieux roi pour son peuple, soit au contraire à un manque de respect du nouveau roi et du gouvernement envers le feu roi.

Il fut donc décidé que le service funèbre aurait lieu à Sainte-Gudule en grande cérémonie, mais il fallait tout d'abord ramener la dépouille mortelle au palais royal de Bruxelles. Je n'ai jamais rien vu de plus poignant et de plus funèbre que ce cortège ramenant, une nuit de décembre, le corps du Roi à Bruxelles, escorté de troupes à pied et à cheval portant des torches. Nous suivions le char funèbre et je ne pouvais m'empêcher de penser au contraste qu'offrait cette violation, quelques heures après sa mort, des volontés les plus formelles de ce souverain dont l'autorité était si respectée de son vivant.

Le corps fut exposé pendant deux jours au palais royal de Bruxelles dont la réfection, ordonnée par Léopold II, n'était pas encore achevée et c'est au milieu des échafaudages et des décombres, par une matinée lugubre, sous une pluie mêlée de neige, que le cortège funèbre se dirigea vers Sainte-Gudule. J'accompagnai le char à la gauche de celui-ci. Le service en Sainte-Gudule manqua de décorum ; il y avait beaucoup de désordre. Les évêques belges officiant en ornements blancs, cela était fort laid et peu décoratif, à l'exception du cardinal Mercier. Les princes étrangers qui étaient présents en assez grand nombre manquaient de tenue et laissaient voir trop ouvertement leur complète indifférence. La cérémonie se termina par l'inhumation dans la crypte de l'église de Laeken où descendirent seulement les princes, le gouvernement, les représentants des pays étrangers et les membres des Maisons Civile et Militaire".

Comte Edmond Carton de Wiart, dernier secrétaire du roi Léopold II

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