lundi 15 juillet 2019

Le prince Lorenz et la défense du patrimoine



Cela fait maintenant 15 ans que le prince Lorenz s'intéresse à la protection du patrimoine, à travers deux présidences d'honneur :  l'Association Royale des Demeures Historiques et Jardins de Belgique (depuis 2004) d'une part, et le Fonds du Patrimoine de la Fondation Roi Baudouin d'autre part. Depuis 2005, il accorde aussi son Haut Patronage à Europae Thesauri, une association internationale des trésors et musées d'églises dont le siège est établi au Trésor de la Cathédrale de Liège en Belgique.

Plus d'infos sur le Fonds du Patrimoine :   http://familleroyalebelge.blogspot.com/2019/03/conference-sur-le-fonds-du-patrimoine.html

Si on consulte son agenda officiel de ces trois dernières années, on constate que le prince participe chaque année à l'assemblée générale de l'Association Royale des Demeures Historiques et Jardins de Belgique, et qu'il s'est rendu notamment au Musée Bellevue, au site archéologique du Coudenberg à Bruxelles, au nouveau Musée de l'Informatique à Namur, à la remise du Prix du Patrimoine Belge à l'étranger, au Musée Royal de Mariemont à Morlanwelz, à l'exposition sur le prince Alexandre au château de Corroy-le-Château, au spectacle "En chemin" de l'asbl Eglises Ouvertes, au dîner de gala du Fonds du Patrimoine de la Fondation Roi Baudouin organisé lors de la Brafa, au Musée Hof van Busleyden à Malines (voir photo ci-dessus), etc.

Très discret, le prince Lorenz a exceptionnellement accepté en 2018 de répondre au journaliste Pierre De Vuyst du "Soir Mag" pour parler de son intérêt pour le patrimoine :

"Monseigneur, pourquoi êtes-vous investi dans l'Association Royale des Demeures Historiques et Jardins de Belgique?
- Le patrimoine d'un pays ou d'une région fait partie de son histoire, de son identité. C'est un capital. Parfois il a été négligé, parfois il a été mis en valeur,  mais c'est un capital qui doit être souligné. On n'y attache pas toujours l'importance qu'il faudrait. On ne se rend pas toujours compte des conséquences que ce patrimoine implique au niveau familial, sociétal ou même touristique. Les demeures historiques peuvent avoir un impact local très important. Si vous allez en Chine, pour voir une pagode, vous devez parfois faire des centaines de kilomètres. Ici, chaque ville, chaque village recèle des perles, des bijoux architecturaux, qui méritent d'être mis en valeur et qui ont un vrai rôle économique, sociétal et familial. Ces bâtiments maintiennent une tradition. Cela vaut la peine de s'engager pour cela.

- Etes-vous sensibilisé personnellement par cette cause? Peut-être avez-vous un patrimoine immobilier dans la famille à perpétuer, à transmettre?
- Je vous rassure tout de suite :  je n'ai pas de patrimoine immobilier!  Dans ma famille élargie, il y a des châteaux en Autriche, mais je n'ai pas grandi dans ce genre de demeure.

- Vous n'avez pas de château à sauver ou à préserver?
- Non, non, je suis assez indépendant pour ce qui concerne cette question.

- Quel est le problème principal des châtelains? Les pouvoirs publics n'entendent-ils pas assez les préoccupations des propriétaires des châteaux?
- Ca, je ne le dirais pas. Prenez par exemple la réforme de la fiscalité lors de la transmission du patrimoine qui a été mise en place. Non, je dirais qu'en parallèle au vieillissement de la population, on a vu le développement d'une société de services, de transport et de voyage. Vous avez donc des populations plus aisées, qui voyagent plus. Et je le disais, le patrimoine, c'est un capital que nous possédons en Belgique, mais aussi dans toute l'Europe. Et c'est donc un formidable moyen d'attirer des visiteurs, des touristes. Tout le monde, pouvoirs publics y compris, fait un effort pour aller dans cette direction. Regardez en France :  il y a près de 33 millions de visiteurs par an liés au patrimoine!  Attention, il ne faut pas devenir Venise non plus, mais la richesse culturelle de Belgique est un atout important à promouvoir.

- Quel trésor patrimonial belge aimez-vous particulièrement?
- Corroy, Laarne et Beersel, les trois châteaux qui ont été donnés à l'association pour les préserver, bien sûr ! Mais notre pays compte bon nombre de patrimoines de grande qualité, et pas seulement des châteaux. Je le vois au travers du Fonds du Patrimoine de la Fondation Roi Baudouin. Le patrimoine, ce sont aussi des collections de tableaux, des meubles, de l'argenterie et même des livres. Et des collectionneurs qui font des donations pour que ce patrimoine soit conservé après leur disparition. Le Fonds du Patrimoine permet de garder cet héritage en Belgique, de le gérer et de le mettre à disposition de musées en vue d'expositions. C'est, à mon sens, une initiative très positive. Les Belges ont une fibre de collectionneur. C'est bon que tous ces trésors restent en Belgique, soient mis en valeur et qu'on puisse les voir. Ca fait partie de la formation de tout un chacun, de la culture, de l'histoire.

- J'ai rencontré des propriétaires qui ressentaient, parfois durement, la difficulté d'hériter d'un bien de prestige (comme un château), de l'entretenir et de le transmettre.
- C'est un problème dont nous sommes très conscients au sein de l'association. Hériter d'un château par exemple est une belle chose, mais c'est aussi un poids et il faut le gérer. Il faut considérer le moment où la transmission se fait. Avec l'allongement de l'espérance de vie, les propriétaires sont de plus en plus âgés. Et ceux qui doivent hériter ont déjà, eux aussi, un certain âge. Or, pour qu'une transmission se fasse dans de bonnes conditions, il faut une certaine force, une certaine jeunesse. C'est la même chose lorsqu'il s'agit de reprendre une entreprise, il faut que cela se passe dans de bonnes conditions. Le bien doit être transmis plus rapidement aux jeunes générations". 

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