En 2019, je vous avais retracé les activités et prises de position de la princesse Esmeralda au cours de l'année écoulée : http://familleroyalebelge.blogspot.com/2019/04/la-princesse-esmeralda-sur-tous-les.html
Depuis 2020, suite à la pandémie, la princesse a dû diminuer ses activités publiques et ses retours en Belgique. Mais depuis sa résidence à Londres, elle a poursuivi, par vidéoconférence et son compte Twitter, les combats qui lui tiennent à coeur. En juin 2020, elle s'est prononcée clairement en faveur d'excuses de notre pays pour la période coloniale au Congo.
Et en 2021 ?
La princesse Esmeralda est devenue la marraine de la Habiba-Ahmed Foundation contre le racisme. Cette fondation a été créée par la famille de deux Marocains de Schaerbeek tués en 2002 par leur voisin raciste, sympathisant du Vlaams Blok.
La princesse a écrit une carte blanche sur les peuples autochtones. Pour la lire : https://wwf.be/fr/le-blog/les-peuples-autochtones-gardiens-de-la-terre
Avec Sandrine Dixon-Declève, Anuna De Wever et Adélaïde Charlier, la princesse a co-écrit le livre "Quel monde pour demain ? Dialogue entre générations", paru aux éditions Luc Pire. Elle est revenue en Belgique pour le présenter aux médias et à la Foire du Livre de Bruxelles.
Elle a confié à Patrick Weber pour le magazine français "Point de Vue" :
"Après une interview sur le sujet au journal "Le Soir", une maison d'édition nous a contactées. Nous voulions mener à bien un projet intergénérationnel avec Adélaïde Charlier et Anuna De Wever. Nous nous connaissions depuis notre rencontre au Parlement Européen avec Greta Thunberg en 2019. Puis, quand elles ont voulu se rendre en Amérique du Sud pour y rencontrer les peuples autochtones, le Fonds Léopold III a participé au financement de leur voyage. Nous avons développé une relation affectueuse et sympathique.
Certaines personnes se montrent parfois agressives envers les plus jeunes en leur disant : "Quelle expérience avez-vous?". Adélaïde rétorque justement qu'elle n'a pas de réponse toute faite, mais qu'elle veut agir. Il y a parfois une hargne contre les jeunes que je ne comprends pas. En réalisant ce livre, nous avons senti, au contraire, nos complémentarités. Nous avons suivi le même parcours. Les jeunes se rendent compte des urgences et ils sont parfois plus radicaux. Nous, les aînées, avons tendance à être plus patientes. Mais vous savez, nous avons perdu beaucoup de temps par rapport aux lobbyistes qui oeuvrent contre les enjeux climatiques. Je pense par exemples aux lobbys des énergies fossiles, qui suivent le même modèle que ceux du tabac, et c'est effrayant.
Faire partie de la famille de Belgique ouvre des portes, c'est vrai. Mais parfois, cela peut aussi induire une certaine réserve. Notre action s'est faite de manière naturelle. Au cours de nos entretiens pour le livre, il y a eu des moments de grâce et d'émotion. Notamment en parlant de cette génération confrontée à une médiatisation extrême. Nous avons été émues, nous les aînées, de voir les jeunes face à des critiques souvent injustes.
Mes enfants, Alexandra et Leopoldo, ont le même âge qu'Adélaïde. Ils sont aussi concernés par ces problématiques et très engagés. Mon fils Leopoldo a participé à plusieurs marches pour le climat en Angleterre. Il était d'ailleurs présent quand je me suis fait arrêter lors d'une action Extinction Rebellion en 2019 à Londres. Quand des lois ou des gouvernements n'agissent pas pour protéger les citoyens d'une crise qui nous concerne tous, il faut réagir. Par le passé, il a fallu combattre des lois qui toléraient l'esclavage, l'apartheid, ou interdisaient le droit de vote aux femmes.
Quand on rejoint une forme d'activisme, on est prêt à aller jusqu'au bout. Il faut revendiquer le droit de manifester. Je pense par exemple à une décision de justice récente acquittant des manifestants qui avaient brisé des vitres de l'immeuble d'un grand groupe pétrolier. Le tribunal a estimé que le dommage environnemental occasionné par le pétrolier était plus grave que celui causé au bâtiment. Et puis, soyons honnêtes, manifester à Londres ou à Paris n'est pas la même chose que revendiquer à Moscou.
On s'adresse à toutes les générations. A la nôtre, à celle d'Adélaïde, mais aussi à celle qui se trouve entre nous. Aujourd'hui, il existe un grand mouvement à travers le monde avec des leaders qui prennent position, comme le dalaï-lama ou le pape.
Je vais continuer à réaliser des films et des documentaires sur le sujet. Par exemple pour sensibiliser à ce qui se passe en Amazonie. Les communautés qui vivent là-bas souffrent d'une triple crise (sanitaire, économique et politique). D'un point de vue personnel, nous devons apprendre à consommer autrement. C'est une autre façon de vivre, mais il ne faut pas caricaturer, personne ne nous demande de revenir à la bougie ! Avec la pandémie, nous avons changé nos comportements. J'ai pris l'habitude de me déplacer à Londres à vélo : c'est beaucoup plus simple et nettement plus rapide".
Début septembre, la princesse Esmeralda sera à Marseille pour une conférence sur les communautés indigènes organisée par Alliance of The Guardians of Mother Earth. Puis, du 21 au 23 septembre, elle participera à Glasgow au 2ème forum mondial sur la justice climatique, deux mois avant la COP26 de Glasgow.
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