1° Princesse de Belgique
Premier enfant du prince héritier Léopold et de la princesse Astrid de Belgique, la princesse Joséphine-Charlotte, Ingeborg, Elisabeth, Marie-José, Marguerite, Astrid, naît le 11 octobre 1927 à l'hôtel Bellevue. Situé juste à côté du palais royal de Bruxelles, c'est là qu'habite le jeune couple princier au début de leur mariage (ils emménageront ensuite au château du Stuyvenbergh). Le prénom Joséphine a été choisi en hommage à l'impératrice Joséphine des Français dont Astrid avait lu la biographie durant sa grossesse) et à Joséphine de Bade (arrière-grand-mère de Léopold). Le baptême a lieu le lendemain au palais royal de Bruxelles. Sa marraine est la grande-duchesse Charlotte...qui sera plus tard sa belle-mère!
Les huit premières années de Joséphine-Charlotte sont heureuses et paisibles. Avec ses jeunes frères Baudouin et Albert, elle passe ses vacances dans les Ardennes, à la côte belge, en Suisse et à la Villa Fridhem de ses grands-parents maternels le prince Carl et la princesse Ingeborg de Suède. Il faut cependant corriger un peu l'image d'Epinal vantant l'instinct maternel d'Astrid : elle adorait certes ses trois enfants et s'impliquait dans leur éducation, mais elle partait cependant en voyage de plusieurs mois à l'étranger avec son époux, et laissait ses enfants en Belgique... En 1934, suite au décès du roi Albert Ier, Léopold III et Astrid montent sur le trône.
Pour la princesse Joséphine-Charlotte, la mort de sa maman la princesse Astrid en 1935 marque une cassure dans son enfance. Plus rien ne sera jamais comme avant. Le Roi et ses trois enfants s'installent au château de Laeken. Joséphine-Charlotte étudie à l'Institut de la Vierge Fidèle à Bruxelles (un établissement fréquenté plus tard par les princesses Astrid et Mathilde de Belgique, et la grande-duchesse héritière Stéphanie de Luxembourg), participe à des activités des guides, et assiste à des activités officielles où elle joue le rôle de "petite maman" auprès de ses deux plus jeunes frères. A cette époque, les trois orphelins souvent habillés de blanc et la mythique reine Astrid illustrent de nombreux emballages de chocolat, boîtes de biscuit, cartes postales, etc.
La deuxième guerre mondiale éclate. Après une campagne de 18 jours, Léopold III signe la capitulation de l'armée belge et est fait prisonnier politique des Allemands. Joséphine-Charlotte et ses frères vont connaître l'exode en France et en Espagne en 1940, le remariage de leur père avec Lilian Baels en 1941, la naissance de leur demi-frère Alexandre en 1942, la déportation par les Allemands à la forteresse d'Hirschtein en 1944, l'exil à Prégny en Suisse de 1945 à 1950 suite à la Question Royale. Elle y poursuit ses études à l'Institut supérieur pour jeunes filles de Genève. Tous ces événements ont pesé sur le caractère de la jeune fille qui est renfermée et peu souriante.
Sa fille la princesse Margaretha a confié au magazine "L'Eventail" : "Notre mère nous parlait peu de son enfance, mais à une occasion, elle nous a confié combien elle s'était sentie responsable de ses frères et combien elle avait donné d'elle-même, s'investissant surtout au niveau de leur éducation scolaire, notamment lors de leur captivité. Notre mère appréciait beaucoup la musique, intérêt certainement développé au contact de la reine Elisabeth. Il lui arrivait de mentionner ses vacances en Suède, auprès de ses grands-parents, et il ressortait avec évidence qu'elles avaient été de vrais moments de bonheur".
Mais en avril 1949, la princesse Joséphine-Charlotte joue le rôle le plus politique de toute sa vie. En pleine Question Royale, elle est la première à rentrer dans son pays natal qu'elle n'a plus vu depuis cinq ans. Un peu en "éclaireur", elle vient tester l'accueil de la population à l'égard de la monarchie, et est pleinement consciente que son voyage doit être une réussite afin d'aider son père Léopold III à revenir, à son tour, en Belgique. Elle arrive par la route en traversant la frontière belgo-luxembourgeoise et s'arrête au Mardasson à Bastogne. Elle se recueille devant la tombe de sa mère la reine Astrid dans la crypte de l'église Notre-Dame de Laeken. La princesse assiste à la messe du Jeudi Saint célébrée par le cardinal Van Roey à la cathédrale Saint-Rombout à Malines. Elle visite, entre autres, la Crèche Princesse Joséphine-Charlotte dans le quartier des Marolles à Bruxelles et le foyer d'aide aux enfants des prisonniers à La Panne. Sa grand-mère la reine Elisabeth l'accompagne à "La Passion selon Saint-Mathieu" de Bach au palais des Beaux-Arts de Bruxelles. L'accueil chaleureux que la princesse reçoit des Belges incite probablement son père à vouloir mettre une fin à la situation dans laquelle il se trouve depuis la fin de la guerre.
Un des événements marquants de la Régence (1944-1950) est le droit de vote accordé aux femmes lors des élections législatives de juin 1949. La reine Elisabeth et la princesse Joséphine-Charlotte effectuent leur devoir citoyen. Elle revient à nouveau de Suisse lors de la consultation populaire de mars 1950 pour voter en faveur de son père. Toute la famille royale rentre en Belgique au cours de l'été, mais Léopold III doit renoncer au trône au profit de son fils le prince héritier Baudouin.
A noter qu'en Belgique, on trouve aujourd'hui une Station de métro Joséphine-Charlotte à Bruxelles, une Place Joséphine-Charlotte à Jambes, une Avenue Joséphine-Charlotte à Rixensart, un Square Joséphine-Charlotte à Woluwe-Saint-Lambert, un Quartier Princesse Joséphine-Charlotte à Kraainem, et une Crèche Communale Princesse Joséphine-Charlotte dans le quartier des Marolles à Bruxelles.
2° Grande-duchesse héritière de Luxembourg
En novembre 1952, Joséphine-Charlotte se fiance avec le grand-duc héritier Jean de Luxembourg qu'elle connaît depuis longtemps car c'est le fils de sa marraine la grande-duchesse Charlotte. Ils se voyaient au grand-duché de Luxembourg, à Hinteris au Tyrol, à Pianore en Italie et à Bormes-les-Mimosas dans le sud de la France. Beaucoup pensent que c'est un mariage arrangé entre les deux familles. Leur union fut cependant heureuse. Le mariage a eu lieu le 9 avril 1953 civilement au palais grand-ducal et religieusement à la cathédrale Notre-Dame en présence de 2.500 invités. C'est le nonce apostolique Fernando Cento qui a présidé la cérémonie. La famille royale belge était arrivée la veille en train.
A l'occasion de son mariage, une souscription nationale est ouverte en Belgique. A la demande de Joséphine-Charlotte, une partie de cet argent est destiné au fond des calamités pour venir en aide aux sinistrés des graves inondations de février 1953 (la princesse s'était rendue dans les régions anversoises dévastées) et une autre partie du fonds permet de créer un Fonds National Belge pour la lutte contre la poliomyélite. La souscription offre à la fiancée une paire de pendants d'oreilles composés de brillant neige.
A noter que le fonds a été transformé en un Centre d'études Princesse Joséphine-Charlotte pour la lutte contre les infections virales du système nerveux et de la poliomyélite, qui existe toujours et est géré par le FNRS.
La grande-duchesse héritière Joséphine-Charlotte reçoit d'autres bijoux lors de son mariage : le roi Léopold III lui offre une broche, un bracelet et des boucles d'oreilles en rubis et diamants de Van Cleef et Arpels (plus d'infos : http://royalementblog.blogspot.be/2012/08/les-rubis-de-josephine-charlotte.html), son époux un diadème/collier collerette en diamants de Van Cleef et Arpels (créé à partir d'émeraudes des collections grand-ducales ou de la reine Astrid selon les sources), la Société Générale de Belgique un diadème composé de 854 brillants, et l'Association de la Noblesse du Royaume de Belgique un bracelet serti de 258 diamants et d'un gros saphir de Ceylan.
Après leur voyage de noces et le couronnement de la reine Elisabeth II d'Angleterre, le jeune couple s'installe à Betzdorf durant l'été 1953, où ils habiteront jusqu'à leur accession au trône. Cette première décennie de mariage est marquée par la naissance de cinq enfants : Marie-Astrid en 1954, Henri en 1955, les jumeaux Margaretha et Jean en 1957, et Guillaume en 1963.
Margaretha a confié au magazine "L'Eventail" : "Je repense aussi à l'atmosphère quelque peu austère du palais. Une certaine étiquette y était encore de mise et un sentiment de curiosité se mélangeait souvent au sentiment d'appartenir à un temps un peu révolu".
Joséphine-Charlotte est aussi la marraine de son demi-frère le prince Alexandre de Belgique, de sa nièce la princesse Astrid de Belgique, de Catherine Ferner (fille de sa cousine la princesse Astrid de Norvège) et du prince héritier Frédérik de Danemark.
Son premier rôle officiel est la présidence de la Croix-Rouge de la Jeunesse du grand-duché qu'elle exerce de 1959 à 1970.
3° Grande-duchesse de Luxembourg
Son règne commence en 1964 suite à l'abdication de sa belle-mère la grande-duchesse Charlotte, et durera jusqu'en 2000. Ils déménagent au château de Colmar-Berg et peuvent également bénéficier du palais grand-ducal pour leurs activités officielles, de la maison "La Tour Sarrazine" à Bormes-les-Mimosas et d'un domaine en Bavière pour leurs vacances, et de l'importante collection de bijoux de la famille grand-ducale. Au fil des ans, Joséphine-Charlotte reçoit des bijoux de sa famille en héritage : la broche en diamants ornée d'une perle poire de sa grand-mère maternelle la princesse Ingeborg, le collier de chien en perles de sa grand-mère paternelle la reine Elisabeth, des émeraudes de la reine Astrid (dont une paire de boucles d'oreilles et un collier/bracelet avec une émeraude au centre).
Les 36 ans de règne du grand-duc Jean et de la grande-duchesse Joséphine-Charlotte seront paisibles, sereins et discrets. Ils ont de bons rapports avec le monde politique et la presse luxembourgeoise qui respecte leur vie privée. On sait juste qu'elle a eu des problèmes de santé dans les années 70, et qu'elle aime les roses, la chasse, la pêche et le ski (ils séjournaient régulièrement dans un chalet de Crans-sur-Sierre).
Un peu à l'image de notre reine Paola, la grande-duchesse reste en retrait de son mari, fuit les médias, et paraît distante et réservée lors de ses contacts avec la population. Sa devise aurait pu être "Never explain, never complain". Son époux le grand-duc Jean paraît plus chaleureux qu'elle. Très élégante, Joséphine-Chalotte s'habillait souvent chez des couturiers parisiens.
Parmi ses dames d'honneur, citons Anne-Marie Reuter-Jörg, Andrée Neuman-Simons, Manette Meyers-Turk, Marie-Anne Kronsbruck-Raus, Marianne Hamilius-Thill.
Au cours de leurs 36 ans de règne, le couple grand-ducal a effectué une trentaine de voyages d'Etat à l'étranger : Brésil en 1965, Pays-Bas et Belgique en 1967, Yougoslavie en 1971, Royaume-Uni en 1972, Tunisie et URSS en 1975, Roumanie en 1976, Sénégal, Allemagne (RFA) et Autriche en 1977, France en 1978, Chine en 1979, Italie en 1980, Irlande en 1982, Espagne en 1983, Portugal et Etats-Unis en 1984, Islande en 1986, Grèce et Israël en 1987, Danemark en 1988, Norvège et Hongrie en 1990, Suède en 1991, Pays-Bas en 1992, Pologne et Finlande en 1993, Tchéquie en 1994, Mexique en 1996, Belgique et Japon en 1999.
En 1978, le couple grand-ducal fête ses 25 ans de mariage au palais grand-ducal de Luxembourg et au château de Colmar-Berg : http://royalementblog.blogspot.be/2012/03/les-noces-dargent-de-jean-et-josephine.html
En ce qui concerne la religion, l'historien Jo Gérard écrit dans "Albert II et sa famille" : "Joséphine-Charlotte pratique une religion à la fois ferme et nuancée, celle de Saint-François de Sales, son auteur préféré, a horreur de la bigoterie comme du mysticisme évaporé". Il faut souligner (et ce n'est probablement pas une coïncidence) que le premier et le dernier déplacement officiel de leur règne à l'étranger est pour le Vatican : en mars 1965 avec le pape Paul VI et en juillet 2000 avec le pape Jean-Paul II. En 1985, ils ont le plaisir d'accueillir Jean-Paul II, le seul pape à s'être rendu au grand-duché. Par ailleurs, le couple grand-ducal poursuit la tradition d'assister chaque année à la clôture de la procession de l'Octave dans les rues de Luxembourg.
Dans le domaine social, Joséphine-Charlotte est membre du comité d'honneur de SOS Kinderhof International et parraine diverses associations (Société Luxembourgeoise de Pédiatrie, Oeuvre de la Crèche de Luxembourg, Unicef-Luxembourg, Aide aux enfants atteints d'un cancer, SOS Interfonds, la Ligue Luxembourgeoise de Prévention et d'Action Médico-Sociales, etc.). Son rôle principal est la présidence de la Croix-Rouge luxembourgeoise depuis les années 60 (elle a succédé à son beau-père le prince Félix). Chaque année, elle ne manquait pas de récompenser les donneurs de sang les plus méritants et de visiter le bazar de Noël au profit de la Croix-Rouge. En 1992, elle participe au sommet sur les femmes rurales organisé par la reine Fabiola à Genève, mais elle ne soutient plus ensuite sa belle-soeur dans ce combat.
La grande-duchesse n'a pas de réalisation sociale concrète à son actif, ne s'est pas vraiment engagée pour une cause, et n'a jamais effectué de mission humanitaire à l'étranger. A cause de sa réserve, on n'a pas de photo d'elle "qui marque les esprits", comme sa belle-soeur la reine Fabiola qui embrasse un malade du sida ou enlace des enfants handicapés. Par ailleurs, depuis 1990, elle était chef guide du mouvement guide du grand-duché.
En ce qui concerne la culture, Joséphine-Charlotte parraine diverses initiatives (les Jeunesses Musicales, les Amis d'Histoire et d'Art-Luxembourg, le Festival d'Echternach, le Cercle Artistique de Luxembourg, l'Orchestre Philharmonique de Luxembourg, etc.) mais en secret, passionnée d'art contemporain, elle s'est constituée une très belle collection privée d'oeuvres...dont l'existence n'a été rendue publique qu'en 2003!
Depuis 1986, le grand-duc Jean et la grande-duchesse Joséphine-Charlotte accordent leur Haut Patronage à l'Union Grand-Duc Adolphe (Fédération Nationale du Mouvement Associatif de la Musique Chorale et Instrumentale, du Folklore et du Théâtre du grand-duché de Luxembourg).
Dans l'album-photos paru après sa mort, les auteurs révèlent son engagement peu connu au service de la culture :
"La grande-duchesse Joséphine-Charlotte a toujours généreusement donné suite aux demandes de prêt émanant des musées en mettant à leur disposition les joyaux des collections grand-ducales. Mais la grande-duchesse a été beaucoup plus réticente pour montrer au public sa propre collection, avant tout confidentielle et constituée pour son seul plaisir, dont elle avait fait au château de Colmar-Berg une sorte de jardin secret, où elle gardait discrètement ses coups de coeur qui lui faisaient oublier les exigences des obligations officielles et du protocole. De temps à autre, elle permettait, sous le voile de l'anonymat, à des oeuvres de choix de participer à une exposition. Ce fut notamment le cas pendant l'année européenne culturelle en 1995 lors de l'exposition sur les collections privées, ou encore lors de la réouverture du Musée National d'Histoire et d'Art en juin 2002. Ce n'est qu'en mai 2003 qu'elle a consenti à lever le voile lors de l'exposition "De Manessier à Wim Delvoye" organisée au Musée National d'Histoire et d'Art et consacrée uniquement à la collection d'art moderne constituée par la grande-duchesse Joséphine-Charlotte. Le musée n'avait d'ailleurs pu présenter qu'un choix de cette collection variée et éclectique qui a frappé les visiteurs par la modernité et l'audace des oeuvres artistiques, témoignant de l'intérêt passionné de la grande-duchesse pour l'art moderne et contemporain. Cette collection, qui réunit des oeuvres d'artistes nationaux et internationaux, qui comprend également quelques photos et sculptures et qui s'étale sur près d'un demi-siècle de création artistique, connaît ses débuts déjà dans les années 60, où Joseph-Emile Muller, critique d'art et conservateur au Musée National d'Histoire et d'Art ainsi que grand défenseur de l'Ecole de Paris, a su passionner la grande-duchesse pour l'art abstrait tout en la guidant et en la conseillant dans ses choix. En ce qui concerne cette collection, on ne peut qu'espérer que la Maison grand-ducale poursuivra l'initiative de la grande-duchesse et continuera à s'intéresser activement à l'art de notre époque.
Par l'intérêt témoigné à l'art et aux manifestations artistiques, la grande-duchesse Joséphine-Charlotte a certainement contribué dans une large mesure à promouvoir l'art au Luxembourg et à sensibiliser le public à la création artistique. Notons encore que la grande-duchesse Joséphine-Charlotte a entretenu de nombreux contacts avec les milieux artistiques internationaux qui ont apprécié à leur juste valeur ses connaissances, son jugement et ses conseils en matière d'art. Ainsi a-t-elle été promue vice-présidente d'honneur du Peggy Guggenheim Collection Advisory Board, un conseil de personnalités internationales du monde des arts créé pour veiller au bon développement de la Collection Peggy Guggenheim. En cette qualité, elle a pris part aux réunions du Advisory Board, notamment en juin 1999 à Venise où elle a profité de l'occasion pour assister également au vernissage officiel de la 48ème Biennale d'art.
Ces relations avec le monde de l'art international et notamment celles avec le grand collectionneur allemand Peter Ludwig ont contribué au développement du projet d'un musée d'art moderne à Luxembourg. Le musée d'art contemporain ouvrira, après maintes péripéties, ses portes en mai 2006. Malheureusement, la regrettée grande-duchesse Joséphine-Charlotte n'aura pas la chance d'assister à l'inauguration du musée qui portera le nom de son époux : Musée d'art moderne Grand-Duc Jean (MUDAM). Ce sera d'ailleurs avec les mêmes regrets que le pays fêtera le 26 juin 2005 l'ouverture de la nouvelle Philharmonie au Kirchberg dont le nom officiel est : Salle de concert Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte".
La pianiste et ancienne ministre de la Culture Erna Hennicot-Schoepges témoigne sur son site Internet : "La pudeur qui l'incita à ne montrer que tard dans sa vie une partie de ses oeuvres était liée à la crainte que son image auprès des Luxembourgeois fut altérée. C'était son jardin secret. Chaque fois, lors des rencontres privées avec des artistes, elle m'apparaissait transformée, d'un enthousiasme contagieux. Perspicace dans ses jugements, elle avait une grande sensibilité pour le vrai, l'authentique. Son goût pour la musique était à coup sûr l'héritage d'une grand-mère qui sut faire de la Belgique, par la création du Concours Reine Elisabeth, le centre d'intérêt du monde musical international. Jeune princesse, elle a côtoyé tant de lauréats qui sont devenus par après des solistes internationaux de haute renommée. Ses contacts personnels avec les musiciens s'étaient établis dans la durée. Menuhin et Rostropovitch étaient parmi tant d'autres des familiers, ses amis. Tout au long de la reprise de l'Orchestre de RTL et de sa transformation en Fondation Henri Pensis, elle voulait être informée, et grande était son impatience de voir aboutir le projet de la salle philharmonique".
Le couple grand-ducal était proche du célèbre violoncelliste Mstislav Rostropovitch, et a assisté à ses 70 ans en 1997 à Paris et à ses 75 ans en 2002 à Londres. Le musicien est venu jouer au grand-duché de Luxembourg pour un anniversaire de Joséphine-Charlotte. Par ailleurs, Mtislav Rostropovitch et la grande-duchesse Maria-Teresa étaient tous deux ambassadeurs de bonne volonté de l'Unesco.
4° Vie de famille
Avec les années 80 arrivent les mariages de ses cinq enfants. Joséphine-Charlotte est plutôt conservatrice dans ce domaine, et est plus proche de ses beaux-enfants issus de la noblesse (l'archiduc Carl-Christian d'Autriche, le prince Nicolas de Liechtenstein et Sibilla Weiller, petite-fille d'une infante d'Espagne) que de ses beaux-enfants roturiers (Maria Teresa Mestre et Hélène Vestur) avec qui les relations n'ont pas toujours été bonnes. Ses petits-enfants l'appelent "Amama". Le grand-duc héritier Guillaume a confié qu'il avait de bons contacts avec elle et que son meilleur souvenir avec elle était un voyage effectué à deux aux Bermudes.
La princesse Margaretha a dressé le portrait de sa mère au magazine "L'Eventail" : "Perfection et exigence furent certainement deux traits bien particuliers de son caractère, innés d'un côté et forgés par les circonstances de la vie de l'autre. La grande-duchesse Joséphine-Charlotte se faisait souvent remarquer par les personnes qu'elle rencontrait par sa culture, son goût prononcé pour l'art, surtout moderne et contemporain, pour ses lectures éclectiques, principalement des livres d'histoire, mais aussi pour son goût de la décoration intérieure, son élégance et son désir constant de représenter au mieux le Luxembourg".
En octobre 1987, la grande-duchesse fête ses 60 ans avec son époux, leurs enfants, beaux-enfants et petits-enfants au château de Vianden (ancienne propriété de la famille grand-ducale) : http://royalementblog.blogspot.be/2011/09/les-60-ans-de-la-grande-duchesse.html
Ses septante ans sont fêtés en 1997 avec un concert de son ami violoncelliste Mstislav Rostropovitch au théâtre municipal de Luxembourg. Outre la famille grand-ducale, le roi Albert II et la reine Paola, Bernadette Chirac (Première Dame de France), le prince Hassan et la princesse Sarvath de Jordanie font partie des invités.
Une Rose Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte est baptisée en 1989, à l'initiative de l'Association Les Amis de la Rose Luxembourg qui a donné plusieurs noms de la famille grand-ducale à de nouvelles variétés de roses.
5° Liens avec la famille royale belge
La grande-duchesse Joséphine-Charlotte revenait régulièrement en Belgique en dehors de ses deux voyages d'Etat en 1967 et 1999. Elle était notamment présente aux funérailles de Léopold III en 1983, au mariage d'Astrid en 1984, aux funérailles de Baudouin en 1993, au premier anniversaire de sa mort en 1994, aux 65 ans d'Albert II en 1999, au mariage de Philippe et Mathilde en 1999, à l'inauguration d'une Salle Léopold III en 2001, aux funérailles de la princesse Lilian en 2002, etc.
Ses relations n'étaient pas bonnes avec son père le roi Léopold III et sa belle-mère la princesse Lilian, mais on ignore quand elle les a vus pour la dernière fois. Léopold III n'était pas aux mariages de ses petits-enfants Henri, Margaretha et Marie-Astrid, mais a-t-il refusé ou n'a-t-il pas été invité?
Lors de la mort du roi Léopold III en 1983 aux Cliniques Universitaires Saint-Luc, son aide de camp Guy Weber est témoin de la visite de "la grande-duchesse Joséphine-Charlotte, sa fille aînée, toute simple, écrasée de chagrin, tellement émue et tendre que j'ai envie de l'étreindre. Elle me demande des détails. Elle sollicite, avec une simplicité émouvante, l'autorisation de prendre une photographie. Elle passa près de deux heures, la main de son père dans la sienne, et je la laisse seule dans la chambre pendant que j'entretiens son aide de camp".
Par contre, elle s'entendait beaucoup mieux avec ses deux frères Baudouin et Albert II, et avec ses belles-soeurs Fabiola et Paola, avec qui elle passait régulièrement des week-ends en privé au château de Ciergnon dans les Ardennes belges. Ajoutons que les huit cousins princiers et luxembourgeois s'entendent très bien.
6° Après l'abdication
A l'automne 2000, le grand-duc Jean abdique au profit de son fils le grand-duc Henri. Les années 2000 auraient dû être une retraite heureuse, mais ce ne sera malheureusement pas le cas pour la grande-duchesse Joséphine-Charlotte. Son fils cadet le prince Guillaume est victime d'un grave accident de voiture en France en septembre 2000. Il reste dans le coma plusieurs semaines et a eu besoin de plusieurs mois de revalidation, mais il s'en est sorti. Lors de la fête nationale 2002, sa belle-fille la grande-duchesse Maria Teresa convoque les journalistes et rend publique sa mésentente avec sa belle-mère qu'elle accuse de nuire à sa vie de couple.
En 2003, Joséphine-Charlotte est atteinte d'un cancer, doit annuler ses noces d'or et sa présence au mariage de son neveu le prince Laurent et au vernissage de l'unique exposition de sa collection d'oeuvres d'art contemporaines. Elle suit des traitements à l'Institut Bordet à Bruxelles, spécialisé pour les cancers, et loge parfois au château du Belvédère chez Albert et Paola. Ajoutons aussi le divorce en 2004 entre son fils le prince Jean et Hélène Vestur.
7° Sa collection privée d'art contemporain
Pour avoir une idée de la collection moderne d'art contemporain de la grande-duchesse Joséphine-Charlotte, on doit se référer au catalogue de l'exposition "De Manessier à Wim Delvoye" qui présentait 108 oeuvres en 2003 au Musée National d'Histoire et d'Art de Luxembourg. L'artiste allemand Georg Baselitz (dit Georg Kern) était l'artiste le plus représenté dans l'exposition avec 13 oeuvres, suivi par le Français Edouard Pignon (7 oeuvres) et le Belge Maurice Wyckaert (6 oeuvres). Certaines d'entre elles sont personnellement dédicacées à Joséphine-Charlotte.
La Belgique était bien représentée dans l'exposition : "Composition" (1953) de Pol Bury, "Environnement astral" (1981) de Louis Van Lint, "Paysage" (1981) de Maurice Wyckaert, "Le mystère" (1981) de Maurice Wyckaert, "Aube hivernale" (1982) de Louis Van Lint, "L'Artiste" (1984) de Jacques Charlier, "Ravenzwart met Vuurwerk" (1985) de Maurice Wyckaert, "Mont Kemmel : point culminant de la Flandre occidentale" (1985) de Maurice Wyckaert, "L'Abîme" (1986) de Jacques Charlier, "Een Lijf, Castellina, Chianti" (1987) de Maurice Wyckaert, "Bibliothèque" (1990) de Wim Delvoye, "Rose des Vents" (1992) de Wim Delvoye.
L'artiste belge Wim Delvoye témoigne après son décès : "La grande-duchesse Joséphine-Charlotte aimait venir dans l'atelier pour ouvrir elle-même les caisses des oeuvres que je devais lui expédier, mais aussi, et cela m'avait étonné au début, les portes de toutes mes armoires! Elle se permettait ici, je l'ai compris bien plus tard, ce qu'on lui avait toujours interdit dans son enfance et dans sa vie de Cour. C'était son rosebud..."
La grande-duchesse achetait aussi beaucoup d'oeuvres d'artistes luxembourgeois : Fernand Bertemes, ("Aurore" en 1989), Roger Bertemes ("Floraison" en 1961), Jean-Marie Biwer ("Luxembourg-Paris-Luxembourg" en 1988 et "Die Frauen von Jerusalem" en 1988), Tina Gillen ("Tentes" en 1997), Mett Hoffmann ("Flottant dans le gris" en 1963), Jean-Pierre Junius ("Arrière-saison à Ostende" en 1988), Emile Kirscht ("Der Hofnarr" en 1986), Jean de La Fontaine ("Green Kiss" en 1986), Joseph Probst ("Vacances de Pâques" en 1954, "Evocation du Voyage d'hiver de Franz Chubert" en 1980), Sonja Roef ("Just a dreamer" en 1987), Michel Stoffel ("Personnages/Venise" en 1941-1942), Annette Weiwers-Probst ("La pierre bleue" en 1989).
Le catalogue explique : "Stimulé par la renaissance de la peinture non-figurative, qui a lieu à Paris depuis 1945, le Luxembourgeois Joseph Probst adopte également autour de 1950 cette manière nouvelle que nombre d'artistes luxembourgeois, notamment Jean-Pierre Junius et Roger Bartemes, finissent par rallier au cours des années 1950 et 1960. Leur homogénéité fait qu'on est tenté de parler d'une Ecole luxembourgeoise d'art non-figuratif. Issue de l'Ecole de Paris, elle devient un phénomène remarquable sous l'impulsion de Joseph-Emile Muller, critique d'art et conservateur au Musée National d'Histoire et d'Art de Luxembourg".
Joséphine-Charlotte achète les sculptures "Le Solitaire" (1970), "Veinures roses" (1972) et "Maternité" (1974) de Lucien Wercollier. Le catalogue de l'exposition commente : "Parmi ses protagonistes, l'Ecole luxembourgeoise d'art non-figuratif compte également le sculpteur Lucien Wercollier qui marche sur les traces de Brancusi et d'Arp. Chez lui, la pratique de l'art de la sculpture est constamment dominée par le goût du matériau, le souci du métier et surtout par l'amour de la forme. Il y a dans la sculpture de Wercollier cet équilibre qui sait allier la force au raffinement, la simplicité à l'oppulence".
L'artiste Jean-Marie Biwer confiera à la presse après son décès : "Je crois que je fais partie de la première génération d'artistes luxembourgeois qui a pu vivre de son travail. Le Luxembourg était un pays de gens très pauvres, de paysans, qui étaient constamment occupé par les Français, les Autrichiens, les Prussiens. Vous n'aviez pas un terreau favorable à l'émergence d'ateliers comme à Florence, en Flandre ou plus tard à Paris. Nous avons tout inventé à la luxembourgeoise dans les années 1970. La grande-duchesse Joséphine-Charlotte était charmante avec les artistes. Elle mettait des bottes car je travaillais les pigments. Elle venait avec son appareil dans mon atelier et prenait énormément de photos. Mais la première chose qu'elle demandait en arrivant, c'était "Est-ce que vous avez un cendrier?". Parce qu'elle adorait fumer sa cigarette en regardant de l'art".
Outre les Belges et les Luxembourgeois, l'exposition de 2003 présentait aussi des oeuvres des Français Alfred Manessier, Maurice Estève, Edouard Pignon et Jean Hélion, des Allemands Georg Baselitz, Rebecca Horn et Markus Lüpertz, des Américains Joseph Kosuth et Peter Halley, du Danois Per Kirkeby, du Britannique Tony Cragg, du Chinois Zao Wou-Ki, de l'Italien Michelangelo Pistoletto, de l'Islandais Erro, etc. Deux photographes américains étaient également représentés : trois photos en couleurs de Nan Goldin prises dans les années 90, et quatre photos en noir et blanc de Robert Mapplethorpe prises dans les années 80. Bref, loin de se concentrer sur ses deux pays de cœur, cette collection était bien internationale.
Combien d'oeuvres comptait la collection de la grande-duchesse, en dehors des 108 présentées en 2003? Sont-elles toutes aujourd'hui au château de Colmar-Berg? Y a-t-il eu de nouveaux achats par les actuels souverains? On l'ignore, car conformément à la discrétion de Joséphine-Charlotte, la Cour grand-ducale n'a jamais rien communiqué à ce sujet, en dehors de l'exposition de 2003.
Il faut aussi ajouter que dans la vente de ses bijoux annulée en 2006, se trouvait un collier en or créé par l'artiste française Claude Lalanne, et porté par Joséphine-Charlotte lors des 75 ans de son époux. L'estimation du collier oscillait entre 3.000 euros et 5.000 euros. On ignore ce qu'il est devenu.
La grande-duchesse Joséphine-Charlotte décède le 10 janvier 2005 à 5h55 au château de Fischbach où elle habitait depuis 2002 (le château de Colmar-Berg étant réservé au souverain régnant). Le lendemain, son cerceuil est amené à la salle de la Balance du palais grand-ducal de Luxembourg, où la famille grand-ducale, le gouvernement, les députés, les ministres d'Etat honoraires, le Conseil d'Etat et le corps diplomatique viennent lui rendre hommage. Les trois jours suivants, c'est au tour de la population luxembourgeoise de pouvoir s'incliner devant son cerceuil recouvert du drapeau de la Maison grand-ducale.
Les funérailles sont célébrées le 15 janvier par l'archevêque de Luxembourg, Mgr Fernand Franck, en la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg. Sur son passage, la foule jette des roses blanches, fleurs qu'affectionnait la défunte. La famille grand-ducale et toutes les autorités du pays sont, bien entendu, présentes. La Belgique est le pays étranger le plus représenté avec le Roi, les reines Paola et Fabiola, Philippe, Mathilde, Astrid, Lorenz, Laurent, Claire, Léa, la présidente du Sénat Anne-Marie Lizin et le premier ministre Guy Verhofstadt.
Tout le Gotha est là : la reine Marghrete de Danemark, le roi Carl-Gustav et la reine Silvia de Suède, la reine Béatrix des Pays-Bas, la reine Sophie d'Espagne, la reine Sonja de Norvège, le prince héritier Aloïs et la princesse Sophie de Liechtenstein, le prince héritier Albert de Monaco, le prince Andrew de Grande-Bretagne, le prince Moulay Rachid du Maroc, le prince Hassan et la princesse Sarwath de Jordanie, le prince et la princesse Akishino du Japon, l'ex-roi Constantin et l'ex-reine Anne-Marie de Grèce, le comte Henri et la comtesse Michaela de Paris, le prince Carlos Hugo de Bourbon-Parme, le duc Duarte et la duchesse Isabel de Bragance, etc. Selon ses volontés, la grande-duchesse a ensuite été incinérée.
9° Conclusion
Aujourd'hui, que reste-t-il de la défunte? Elle laisse le souvenir d'une élégante Grande Dame qui a toujours rempli avec sérieux ses devoirs de princesse de Belgique, puis de grande-duchesse de Luxembourg. Son union avec le grand-duc Jean a été heureuse mais, femme de caractère, elle a eu des relations difficiles avec certains membres de sa famille.
Comme les autres souverains grand-ducaux, diverses institutions sociales portent son nom, mais elle n'a pas de réalisation concrète à son actif. La grande-duchesse Maria Teresa lui a succédé à la présidence de la Croix-Rouge luxembourgeoise. Sa passion pour l'art contemporain est désormais connue, ce qui n'était pas le cas au cours de son règne.
Peu de temps après son décès, un album-photos est sorti en son hommage, mais il n'existe pas de biographie sur sa vie.
Une salle de concert Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte a été inaugurée à Luxembourg quelques mois après son décès, et un concert y est organisé chaque année en sa mémoire en présence de la famille grand-ducale. Lors de l'inauguration, le ministre luxembourgeois de la Culture s'adressa au grand-duc Jean dans son discours : "Je sais que votre épouse, grande amoureuse de l'art sous toutes ses formes, grande collectionneuse d'art contemporain, appelait de tous ses vœux, et la construction du Musée d'Art Moderne (MUDAM), et celle de la Philharmonie. Nous sommes heureux que SAR la Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte ait accepté de donner son nom à cette belle salle de concerts".
On a souvent dit qu'elle était respectée des Luxembourgeois, mais pas réellement populaire car distante en public. Cependant, lorsque ses héritiers ont voulu vendre aux enchères ses bijoux personnels en 2006, de nombreuses critiques se sont élevées et ont réussi à faire annuler la vente publique. La plupart de ses bijoux sont désormais portés par la grande-duchesse Maria Teresa, qui était très émue et au bord des larmes lors des funérailles de sa belle-mère ; se sont-elles réconciliées peu de temps avant sa mort? La princesse Marie-Astrid a porté, à plusieurs reprises, des tenues ayant appartenu à sa mère.
En 2008, la Croix-Rouge de Luxembourg a inauguré le CIPA Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte de la Croix-Rouge, un centre pour personnes âgées à Junglister qui porte le nom de son ancienne présidente.
Si on ne peut associer les deux grandes-duchesses au style totalement opposé, le souvenir de la grande-duchesse Joséphine-Charlotte de Luxembourg est bien vivace en cette année 2012 grâce au mariage de son petit-fils le grand-duc héritier Guillaume avec la comtesse Stéphanie de Lannoy. Joséphine-Charlotte et Stéphanie sont toutes les deux belges et nobles, ont étudié à l'Institut de la Vierge Fidèle à Bruxelles, et présentent le même profil sérieux, calme et discret. Sans doute aurait-elle été profondément ravie par cette nouvelle union belgo-luxembourgeoise...
Merci Petit Belge pour cette biographie de la grande-duchesse Joséphine-Charlotte qui m'a émue aux larmes. Je ne réalisais pas combien elle a pu avoir une vie difficile, de quelle manière elle avait été frappée par le destin. Sa fille Marie-Astrid lui ressemble beaucoup je pense. Merci Petit Belge et bon dimanche à tous.
RépondreSupprimerCher Un Petit Belge,
RépondreSupprimerExcellent article, très bien détaillé. En tant que luxembourgeoise, je confirme votre phrase : « qu’elle était respectée des Luxembourgeois, mais pas réellement populaire car distante en public ». Dire qu’elle n’était pas facile est un euphémisme … J’ai souvenir d’un voyage en avion Nice-Luxembourg, où je me suis retrouvée dans la rangée voisine de la sienne, cela ne manquait pas de piment, surtout à l’arrivée au Luxembourg !
Quant à l'inimitié qui existait entre elle et sa belle-fille Maria-Térésa, c’était de notoriété publique et confirmer à la presse par la Grande-Duchesse Maria-Térésa. Toutefois, cette dernière n’a pas spécialement un caractère des plus faciles mais elle est très liée avec ses enfants et d’un abord plus agréable.
Pour ce qui est de la vente des bijoux, c’est le premier ministre qui demanda l’annulation de cette vente, suite aux protestations des luxembourgeois. Le Grand-Duc Henri n’a pas eu d’autre solution que de s’y résoudre. Des querelles familiales concernant l’héritage de la Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte étaient au départ la cause de cette vente.
Aujourd’hui, son souvenir est toujours présent au Luxembourg. Elle laisse l’image d’une personne d’une grande dignité et très « royale » dans son comportement.
Au plaisir de vous lire.
Marie-Claude