dimanche 13 avril 2014

Bon anniversaire au Roi qui fête ses 54 ans!


    Pièces

Il y a un an, je vous avais fait un compte-rendu de sa vie à l'occasion de ses 53 ans :  http://familleroyalebelge.blogspot.be/2013/04/les-53-ans-du-prince-heritier-philippe.html . Sa vie a bien changé suite à l'abdication de son père et à son accession au trône le 21 juillet 2013. Depuis le début de notre dynastie, il est le roi ayant le plus d'origines belges, notamment grâce à son arrière-grand-mère Laure Mosselman du Chenoy (plus d'infos à ce sujet :  http://familleroyalebelge.blogspot.be/2013/07/les-origines-belges-du-nouveau-roi.html ).

Ses premiers mois de règne ont été plutôt sereins :

- Sa prestation de serment s'est passée sans aucun incident (ce qui n'était pas le cas de ses deux prédécesseurs) et dans une bonne ambiance populaire. L'organisation de ce 21 juillet 2013 fut une réussite.

- Pour le choix de son entourage, le Roi a repris certains conseillers de son père et introduit de nouvelles personnes au Palais, en particulier son chef de cabinet Frans Van Daele et la première conseillère d'origine étrangère Rafike Yilmaz. Le départ de Jacques van Ypersele de Strihou (chef de cabinet pendant 30 ans) marque un grand changement pour le Palais.

- Les premiers contacts avec le monde politique semblent s'être bien passés, y compris avec le président de la NVA Bart De Wever qui n'a jusqu'à présent rien à lui reprocher. Leur rencontre lors de la Joyeuse Entrée à Anvers fut froide mais correcte.

- La communication du Palais s'est modernisée grâce à la réforme des dotations royales obligeant plus de transparence, l'ouverture en septembre d'un compte Twitter (261 tweets et environ 10.300 followers jusqu'à présent) et le premier chat entre Pierre-Emmanuel De Bauw (service médias et communication du Palais) et les lecteurs d'un quotidien pour les 6 mois de règne en janvier. Il reste encore cependant des choses à améliorer, et le Palais avait annoncé la préparation d'un nouveau site Internet et d'une page Facebook. Affaire à suivre...

- Le roi Philippe s'adapte à la nouvelle Belgique fédérale :  il a prononcé son discours de Noël entièrement en allemand pour la communauté germanophone, il a déjà reçu 2 fois en audience les ministres-présidents des régions et communautés (ce que ne faisait pas Albert II) et il a organisé deux réunions de travails avec les ministres communautaires de l'Enseignement et les ministres communautaires de la Culture.

- Ses trois premiers discours (prestation de serment, Noël et Nouvel An) n'ont suscité aucune polémique, mais le Roi doit encore s'améliorer pour paraître plus à l'aise lors de l'enregistrement d'un discours pour la télévision. Pas nostalgique, il s'inscrit clairement dans l'avenir :  "La nouvelle réforme de l'Etat réalise un transfert de compétences important aux entités fédérées. Cela rapprochera les citoyens de la prise de décisions. Cela permettra de mieux rencontrer les défis de l'avenir".

- Suite au reproche des partis flamands sur quelques grâces royales accordées depuis le 21 juillet 2013 sur proposition du ministère de la Justice, la ministre de la Justice Annemie Turtelboom a annoncé fin 2013 qu'elle ne proposerait plus de grâce royale à signer au Roi d'ici les élections de mai 2014. Cette tradition va-t-elle être abandonnée? Affaire à suivre...

- Bien que croyant et pratiquant, le roi Philippe garde ses convictions religieuses pour le domaine privé comme le faisait le roi Albert II. Le 21 juillet 2013, le primat de Belgique Mgr Léonard et le nonce apostolique n'étaient plus, pour la première fois, près de la famille royale au Parlement, mais relégués beaucoup plus loin dans les tribunes. Le Roi a signé la loi sur l'euthanasie des mineurs alors que certains redoutaient qu'il refuse et crée ainsi une crise constitutionnelle. On remarque aussi que lors de leur voyage officiel de courtoisie à Rome, le couple royal ne s'est pas rendu au Vatican.

- Le Roi s'est rendu aux quatre coins du pays depuis son accession au trône :  Bruxelles, Boom, Malines, Louvain, Wavre, Mons, Hasselt, Anvers, Namur, Liège, Gand, Arlon, Eupen, Bruges, Forest, Zeebrugge, Vilvorde, Seraing, Neder-Over-Heembeek, Waregem et Cambron-Casteau. On notera aussi sa présence à Temploux le soir de l'accident d'avion ayant coûté la vie à plusieurs parachutistes.

- Au cours de ces premiers mois de règne, on a remarqué le retour du chef d'Etat belge sur la scène internationale (en effet, le roi Albert II n'avait plus invité personne en voyage d'Etat en Belgique depuis 2008, et ne se déplaçait plus beaucoup en voyage officiel à l'étranger). Depuis son accession au trône, le roi Philippe a effectué six voyages officiels de courtoisie d'une journée (Luxembourg, Amsterdam, Berlin, Paris, Rome et Londres) et trois autres sont annoncés (Stockholm, Oslo et Madrid), il s'est rendu au forum économique de Davos et à l'hommage international à Nelson Mandela en Afrique du Sud, il a reçu le président chinois et son épouse en voyage d'Etat en Belgique, et il a rencontré plusieurs chefs d'Etat de passage à Bruxelles (le roi Abdallah de Jordanie, les présidents américain, haïtien et indien, p.ex.), ainsi que le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon.

- Malgré cette reprise des voyages officiels, le roi Philippe utilise moins les avions militaires que son prédécesseur (ce dernier faisant aussi parfois livrer son courrier par avion militaire lorsqu'il était dans sa résidence du sud de la France). Interrogé au Parlement, le ministre de la Défense Pieter De Crem a révélé les montants :   219.419 euros en 2012 et 137.661 euros en 2013. La réforme des dotations royales qui entrera pleinement en application en 2014 implique une plus grande transparence des comptes du Palais, ce qui était réclamé depuis plusieurs années.

- Comme son oncle et son père, Philippe s'est montré un Européen convaincu lors de sa prestation de serment ("Plus que jamais, le projet européen doit nous donner espoir et confiance. L'Europe que nous souhaitons doit apporter croissance et solidarité. Nous sommes fiers que notre capitale soit aussi la capitale de l'Europe et qu'à chaque moment de son histoire, des dirigeants belges ont été au cœur de ce grand projet") et lors de son discours de Nouvel An aux autorités du pays ("Depuis plus de 60 ans, la Belgique est au cœur de l'Union Européenne. A travers elle, nous avons pu élargir nos horizons et multiplier nos forces. L'Europe est un projet positif, tourné vers l'avenir. L'Europe nous appartient, en héritage et en projet. Continuons à nous y engager"). Le président de la Commission Européenne José Manuel Barroso était d'ailleurs la seule personnalité étrangère présente le 21 juillet 2013.

Son combat social :  l'emploi et la formation des jeunes
Si c'est surtout la reine Mathilde qui s'occupe du domaine social, le Roi a clairement indiqué sa priorité dans son discours de Noël :   "Dans notre pays, un jeune sur quatre ne trouve pas de travail et une personne sur sept vit dans la pauvreté. Des fermetures et restructurations d'entreprises nous ont très durement touchés. Trop de gens vivent dans l'isolement. Dans un contexte socio-économique difficile, le gouvernement fédéral et les gouvernements régionaux ont pris des mesures encourageantes visant à consolider nos finances publiques, protéger notre pouvoir d'achat et notre compétitivité, soutenir nos entreprises et préserver notre modèle social. Je suis confiant que cet effort sera poursuivi. Ces derniers mois et ces dernières années, mon épouse et moi avons rencontré quantité de jeunes Belges débordant de créativité et d'énergie. Nous avons aussi rencontré des personnes dont les talents n'ont pas pu se manifester ou être reconnus. Faire s'épanouir les qualités de chacun est notre responsabilité à tous. L'enseignement et la formation sont pour cela des leviers essentiels. Ils transmettent le savoir, préparent à l'emploi, à l'insertion dans la société et à l'exercice de la citoyenneté. En développant l'esprit critique et le travail en équipe, ils donnent aux jeunes la possibilité de devenir des hommes et des femmes engagés et responsables. En tant que parents, mon épouse et moi saluons avec vous le travail admirable des enseignants et des éducateurs. Nous savons que leur tâche est difficile. Il est tout aussi important de tisser des liens entre toutes les composantes de notre société. Les liens entre l'école et le monde du travail parce que chaque fois que l'enseignement et les entreprises s'ouvrent l'un à l'autre, de nouvelles opportunités d'emploi voient le jour".

Passant du discours aux actes, le Roi a organisé au palais quatre réunions de travail sur l'emploi et la formation des jeunes :   la première avec des responsables du Forem et du VDAB, la deuxième avec des représentants de la FEB, Unizo, Union des Classes Moyennes et Boerenbond, la troisième avec les trois ministres communautaires de l'Enseignement, et la quatrième avec des responsables de la FGTB, ABVV, ACV et ACLVB. Suite à ces réunions de travail, Philippe s'est rendu sur le terrain (une visite par région, équilibre linguistique oblige!) :  au centre de compétence maritime du VDAB à Zeebrugge, au centre de compétence Technifutur du Forem à Seraing, et au centre construction de Bruxelles-Formation à Neder-Over-Heembeek.

D'autres visites sociales ont été effectuées par le souverain :  visite du resto social "Parnassus" à Gand, rencontre avec les travailleurs du dépôt de Bruxelles-Propreté à Forest, visite de l'unité de soins palliatifs pour adultes de l'UCL, visite de la cellule de reconversion pour les travailleurs d'Arcelor Mittal, p.ex.

Première polémique du règne : le licenciement de Vincent Pardoen
Pendant les 20 ans de règne d'Albert II, Vincent Pardoen a été Intendant de la Liste Civile du Roi, et donc l'un des deux "hommes forts" du Palais avec Jacques van Ypersele de Strihou (l'un gérait tout ce qui était politique et l'autre tous les comptes). Le roi Albert et Vincent Pardoen ont sympathisé et sont devenus amis : ils ont passé des vacances ensemble, et ils ont acheté chacun un appartement dans le même complexe à Ostende. L'influence de l'Intendant de la Liste Civile avait déjà été dénoncée il y a quelques années dans le livre "De tuinman van de koning", où l'ancien régisseur des serres royales de Laeken lui reprochait de ne pas savoir refuser les caprices financiers des souverains.

Après l'abdication du roi Albert II, Vincent Pardoen laisse le poste d'Intendant de la Liste Civile à Noël De Bruyne, mais devient le principal conseiller du roi Albert et de la reine Paola (un poste beaucoup moins important, vu qu'ils ne sont plus sur le trône). A l'automne 2013, plusieurs responsables politiques confient à la presse qu'ils ont été contactés par Vincent Pardoen pour augmenter la dotation de l'ancien roi. Le Palais n'était pas au courant de ces démarches secrètes. Interrogé au Parlement, le premier ministre Elio Di Rupo s'en tient aux montants décidés en début de règne. C'est la première erreur de Vincent Pardoen.

L'absence du roi Albert et de la reine Paola au chevet du prince Laurent, hospitalisé aux Cliniques Universitaires Saint-Luc, suscite beaucoup de critiques dans les médias et sur les réseaux sociaux. On ne sait toujours pas pourquoi ils sont restés aussi longtemps en France. De retour en Belgique, après avoir été voir leur fils cadet, la reine Paola souhaite faire publier un communiqué. Le service communication du Palais refuse. Vincent Pardoen brave l'interdit et envoie le communiqué à l'agence Belga. C'est sa deuxième erreur, même s'il a sans doute sincèrement voulu faire plaisir à la reine Paola sans se rendre compte des conséquences. Enfin, troisième erreur :  Vincent Pardoen se confie aux quotidiens du groupe Sud Presse, alors qu'il sait très bien que les conseillers de la famille royale n'ont jamais eu le droit de donner des interviews sans l'aval du Palais. La sanction ne se fait pas attendre :  après en avoir discuté avec son père, le roi Philippe décharge Vincent Pardoen de ses fonctions.

Conclusion
Si ces premiers mois de règne sont plutôt réussis, il est évidemment trop tôt pour tirer des conclusions. Deux défis attendent prochainement le roi Philippe :   recréer l'unité au sein de la famille royale après la polémique de ces dernières semaines (notamment lors de la communion des jumeaux et du mariage d'Amedeo), et gérer l'après-élections législatives de mai.

9 commentaires :

  1. Merci pour votre reportage très complet et objectif !
    Bien à vous,
    Damien B.

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    1. Ben oui, les subjets se trouvent habituellement dans les contextes.

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  2. Marie du Béarn21 avril 2014 à 08:29

    Petit Belge, la première communion des jumeaux de Claire et Laurent aura lieu à quelle date ?

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    1. D'après les rumeurs (car le Palais n'a pas confirmé l'information), ce serait le 29 mai (jeudi de l'Ascension) dans la petite église de Bonlez fréquentée par la famille Coombs. La princesse Louise y avait également fait sa communion.

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  3. Bonjour. Est-ce que c'est vrai que le premier ministre belge Di Rupo est pédophile? Si c'est vrai, pourquoi n'est-il pas condamné? Merci de me donner des réponses exactes. Salut cordial. Une française royaliste. Béatrice

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    1. Béatrice, notre premier ministre belge Elio Di Rupo est homosexuel, et aucun fait de mœurs ne lui est reproché. Mais récemment, le député indépendant Laurent Louis l'a traité de "pédophile" au Parlement, ce qui a d'ailleurs provoqué une interruption de la séance et le départ de la plupart des députés de l'hémicycle en signe de soutien au premier ministre. Laurent Louis est un habitué de ce genre de provocation qui lui permet de se retrouver dans les médias...

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  4. J'admire Philippe, il se revele et sera un grand roi.

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  5. Merci, Monsieur pour ce compte-rendu de l'activité mais également de l'esprit dans lequel le Roi Philippe a pris la dimension de ses charges.
    Ce "rapport d'activités" est-il soumis à contrôle, avis, avant d'être déposé au Parlement par exemple ou à une Cour des Comptes?
    Bien à Vous

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    1. Oui, normalement, à partir de cette année 2014, les comptes financiers du Palais devraient être soumis à la Cour des Comptes.

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