lundi 29 août 2016

Le Roi et le terrorisme

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(Article actualisé en décembre 2021)

Année 2014

En mai 2014, un homme entre au Musée Juif de Belgique à Bruxelles et tire sur quatre personnes. C'est la première attaque perpétrée par l'organisation terroriste Etat Islamique en Occident. Le Palais diffuse ce communiqué :  "Le Roi a appris avec consternation la fusillade qui a eu lieu cet après-midi au Musée Juif de Belgique. Il présente ses condoléances aux proches des victimes. Le Roi est indigné par cet acte de violence qui touche de très près la communauté juive".  Quelques semaines après sa réouverture, il se rend au musée.


Année 2015

Un an après l'attentat du Musée Juif de Belgique, notre souverain invite des représentants de la communauté juive à un déjeuner au château de Laeken en mai 2015, afin de leur apporter à nouveau son soutien.

Critiqué pour son manque de réaction suite aux attentats de Paris du 13 novembre 2015 et pour son week-end en thalasso en Bretagne du 20 au 22 novembre (alors que la menace terroriste force le gouvernement à relever le niveau de sécurité à Bruxelles, devenue une ville morte pendant plusieurs jours),  le Roi se rend fin novembre au centre de crise du gouvernement pour une réunion de travail sur le rôle du centre depuis les attentats du 13 novembre et la proclamation du niveau de menace 3 sur l'entièreté du territoire national et de menace 4 dans l'agglomération bruxelloise. On sait aussi qu'il a téléphoné au roi Mohammed VI du Maroc pour faciliter la collaboration entre les services de sécurité belges et marocains.

D'autres activités du souverain ont lieu sur le même sujet les semaines suivantes :  audiences avec le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw, le coordinateur de l'Union Européenne pour la lutte contre le terrorisme Gilles de Kerchove, les ministres de la Justice Koen Geens et de l'Intérieur Jan Jambon, tables rondes au palais royal sur l'antiterrorisme et la prévention de la radicalisation, rencontre avec les familles des victimes belges des attentats de Paris et Bamako.

Philippe en fait le thème central de son discours télévisé de Noël 2015 :

"En cette fin d'année, nous restons malheureusement marqués par les dramatiques attentats perpétrés à Paris et conscients des menaces qui continuent à peser sur nous. Au-delà de l'horreur qui se multiplie en divers endroits, en Europe et ailleurs, nos démocraties sont confrontées à un triple défi :  se défendre, prévenir, construire. J'ai pleine confiance en notre capacité de mener à bien cette tâche.

Face à la menace terroriste, nos autorités ont réagi avec calme, rapidité et détermination. Je tiens à rendre hommage à tous ceux et celles qui se sont engagés et le restent plus que jamais pour assurer notre sécurité, poursuivre les coupables et prévenir de nouveaux attentats. Les événements récents ont prouvé combien il est important d'investir dans la justice, la police, l'armée et les services de renseignements. Je tiens à vous remercier tous, et en particulier les habitants de Bruxelles, pour votre comportement digne et responsable pendant cette période difficile.

Pour défendre notre société, il est aussi primordial de ne pas nous laisser intimider et de ne pas nous diviser. C'est ce que recherchent nos agresseurs. J'ai confiance dans le fait que nous resterons unis, citoyens d'un pays ouvert, où la grande majorité des compatriotes d'origine étrangère ont saisi les chances qui leur étaient offertes et partagent les valeurs de notre pays. Ils sont les fils et les filles de ce pays. Ne confondons pas ceux qui dévoient leur religion avec ceux qui la pratiquent dans le respect des valeurs universelles de l'humanité.

Ensuite, il me paraît important de revenir à ce qui fait le socle de notre société, ce à quoi nous tenons absolument : nos valeurs et nos règles de vie commune. Cela implique que nous éduquions nos enfants au respect des diverses religions et convictions philosophiques. Elles ont en commun la volonté de donner sens à la vie, de respecter autrui, de s'ouvrir aux autres. Le respect de ces règles communes, c'est la tolérance zéro par rapport aux discours de haine. C'est combattre jour après jour toute forme de stigmatisation et de ségrégation. C'est aussi aider les personnes tentées par des endoctrinements fanatiques à y résister.

Enfin, je suis confiant dans notre capacité à construire une société plus harmonieuse. Je voudrais pour cela m'adresser spécialement à vous, les jeunes, vous qui avez un désir profond de croire dans la vie, de croire en l'autre. Cultivez cet idéal et investissez votre énergie et vos talents dans tout ce qui rassemble. L'harmonie d'une famille, d'un quartier, d'une commune, d'une région, d'un pays dépend en premier lieu de notre façon de créer des liens les uns avec les autres. Là, se trouve le sens de la vie, dans des projets qui reconnaissent une place à l'autre et qui lui permettent de donner le meilleur de lui-même. Ce sont les fanatiques qui refusent à l'autre le droit de penser et de vivre autrement. Tout projet qui donne sens à la vie se construit dans le temps. Pour bâtir l'avenir, cultivez les liens avec les générations qui vous précèdent. C'est dans l'histoire que nous enracinons nos valeurs. Les fanatiques, eux, veulent effacer toute trace de l'histoire.

Finalement, je vous encourage à dialoguer et à débattre sur les questions essentielles. Le dialogue et le débat sont au cœur de la rencontre de l'autre, tout comme de la connaissance de soi. Allez à la découverte de l'autre dans sa culture et ses convictions philosophiques et religieuses. Au contraire du fanatisme qui, lui, refuse tout débat.

Je sais que nous sommes capables de surmonter les épreuves auxquelles nous sommes confrontés aujourd'hui. L'histoire a prouvé que notre modèle est plus fort que tous les fanatismes et tous les totalitarismes. Mais il nous faut continuer à construire ensemble cette société, plus humaine et plus juste".

Année 2016

En février 2016, le Roi reçoit en audience le nouveau et l'ancien directeurs de l'Organe de Coordination pour l'Analyse de la Menace. Il effectue une visite symbolique à Molenbeek-Saint-Jean (où habitaient des terroristes ayant participé aux attentats de Paris) : il se rend au centre de formation de Lidl et à la Maison des Cultures. Une réunion de travail sur le thème de l'intégration est également organisée en mars au palais royal.

Le 16 mars, le Roi se rend à la Cellule Terrorisme de la Police Judiciaire Fédérale suite à l'opération antiterrorisme à Forest. Il y rencontre les agents impliqués dans l'opération et est informé de la poursuite de l'enquête. Deux jours plus tard, suite à l'arrestation de Salah Abdeslam, le Palais réagit sur Twitter et sur Facebook :  "Félicitations aux services de sécurité et aux agents qui ont participé aux opérations à Molenbeek aujourd'hui".

Un double attentat est perpétré le 22 mars dans notre capitale, causant la mort d'une trentaine de personnes. Le Palais diffuse ce communiqué :   "Le Roi et la Reine sont bouleversés par les attentats à l'aéroport de Bruxelles National et dans le métro bruxellois. Ces actes sont odieux et lâches. Les pensées émues du Roi et de la Reine vont en premier lieu aux victimes, à leurs familles et aux services de secours qui mettent tout en oeuvre pour porter assistance aux victimes".

Les rois Willem-Alexander des Pays-Bas, Felipe VI d'Espagne, Mohammed VI du Maroc et Abdallah II de Jordanie téléphonent personnellement au souverain pour lui présenter leurs condoléances. D'autres chefs d'Etat lui adressent un télégramme. Durant les trois jours de deuil national, toutes les activités officielles prévues de Philippe et Mathilde sont annulées et le drapeau belge est mis en berne sur le toit du palais royal.

A 19h,  le Roi prononce une courte allocution télévisée :  "Mesdames et Messieurs, aujourd'hui, notre pays est en deuil. Pour chacun de nous, ce 22 mars ne sera plus jamais une journée comme les autres. Les vies brisées, les blessures profondes, ces souffrances sont celles de tout notre pays. Mathilde et moi partageons votre peine, vous qui avez perdu un proche ou qui avez été blessés par les attentats lâches et odieux d'aujourd'hui. Nous exprimons tout notre soutien à l'égard des membres des services de secours et de sécurité et notre reconnaissance à tous ceux qui spontanément offrent leur aide. Face à la menace, nous continuerons à répondre ensemble avec fermeté, avec calme et dignité. Gardons confiance en nous-mêmes. Cette confiance est notre force".

Quatre différences sont à noter par rapport à ses traditionnels discours de Noël et de la fête nationale. Le Roi était assis à son bureau, et non debout. Il a utilisé l'expression  "Mathilde et moi" au lieu de l'habituel "La Reine et moi". Le drapeau belge était mis clairement en évidence derrière lui. Il n'y a pas eu de Brabançonne au début et à la fin du discours.

Dans les jours qui suivent, le couple royal se rend sur les lieux des deux attentats, participe à la cérémonie d'hommage des autorités belges devant le Parlement et à la minute de silence à la Commission Européenne (en présence du président Jean-Claude Juncker et du premier ministre français Manuel Valls), remercie le personnel des centres d'appel d'urgence 112 de Louvain et Bruxelles qui ont joué un rôle crucial dans la réaction rapide et efficace des services de secours.

Nos souverains se rendent au chevet des blessés dans neuf hôpitaux du pays :  Hôpital militaire de Neder-Over-Heembeek, Hôpital Erasme, Hôpital Universitaire de Louvain, Hôpital Universitaire Saint-Pierre à Bruxelles, Hôpital Universitaire de Bruxelles sur le campus de Jette, Hôpital Jan Portaels à Vilvorde, Hôpital de Loverval à Charleroi, Hôpital Stuyvenbergh à Anvers, Hôpital Saint-Michel à Bruxelles. De passage en Europe, le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'arrête à Bruxelles pour rencontrer le Roi et lui apporter le soutien des Etats-Unis.

Parmi les autres membres de la famille royale, la princesse Léa met un message de soutien sur son site Internet. Et le prince Laurent confie à VTM :   "Parce que les dirigeants ont mal géré les affaires du monde, ce sont les gens ordinaires qui doivent souffrir. Aucune bombe n'explose au palais royal ou à l'Elysée, mais dans le métro où il y a forcément beaucoup plus de gens, ce que je ne peux pas supporter. C'est horrible et scandaleux. C'est parce que les politiciens au plus haut niveau ne se comprennent pas et ne comprennent pas ce que le peuple endure. Le problème ne se situe pas au niveau de la justice ou à celui de la police, mais bien à celui de la politique européenne et mondiale".

Suite à de nouvelles arrestations le 8 avril à Anderlecht, le Palais réagit sur Twitter :   "Félicitations et merci à tous ceux qui ont permis d'interpeler deux présumés terroristes".

Un sondage paru à la mi-avril montre que 77% des Belges estiment que le couple royal a bien réagi suite aux attentats du 22 mars à Bruxelles.

Fin avril, le Roi se rend en métro de la Gare Centrale à la station Maelbeek qui venait d'être réouverte au public. Il reçoit aussi en audience le ministre de l'Intérieur Jan Jambon et le président de l'Exécutif des Musulmans de Belgique Salah Echallaoui.

Lors de la remise du Prix Reine Mathilde 2016, la souveraine déclare dans son discours :  "Les événements tragiques qui ont récemment secoué notre pays nous ont rappelé d'une manière particulièrement pénible que nous devons accorder davantage d'attention à la place des jeunes dans la société. Nous savons que les jeunes sont souvent vulnérables et incertains quant à leur avenir. Ils sont très réceptifs à des messages à sens unique et à certaines influences négatives émanant de leur entourage et, de ce fait, ne font pas toujours les bons choix. De nombreux jeunes se fixent un but et sont prêts à s'investir afin de l'atteindre. Ils sont en permanence à la recherche d'expériences, de nouveaux défis, de nouvelles chances. Nous pouvons faire en sorte qu'ils mettent cette énergie positive à profit pour devenir des citoyens responsables".

La Reine passe des paroles aux actes en se rendant à l'Athénée Royal Serge Creuz à Molenbeek-Saint-Jean pour y découvrir le projet "Une étoile, un destin", une initiative de l'Organisation pour la Réussite et le Développement afin d'encourager les jeunes à réaliser leurs rêves. Le choix de Molenbeek-Saint-Jean n'est évidemment pas un hasard dans l'agenda de Mathilde.

Les 12 et 13 mai, le couple royal reçoit des membres des familles des victimes des attentats de Bruxelles au château de Laeken, à l'abri des caméras. Quelques jours plus tard, ils ont rencontré le personnel de l'aéroport d'Ostende qui avait dû gérer la déviation du trafic aérien vers cet aéroport régional suite à l'attentat de Bruxelles-National.

Lors du dîner de gala offert au couple royal jordanien lors de son voyage d'Etat en Belgique en mai, le roi Philippe déclare dans son discours :

"Votre visite vient à un moment où la Belgique ressent avec douleur les conséquences de l'instabilité au Moyen Orient. Les attentats du 22 mars dernier, revendiqués par le soi-disant Etat islamique, ont, après ceux de Paris, rendu très concrète et très proche la barbarie et l'ignominie. Des hommes et des femmes, citoyens innocents et pacifiques, en porteront à vie les lourdes séquelles. Le pays tout entier en est encore marqué.

Mais cette émotion collective ne nourrit ni peur, ni haine. Elle ne nous divisera pas. Au contraire, elle renforcera simplement notre détermination à combattre ces terroristes où qu'ils se trouvent. En Belgique, nos services de sécurité, qui ont déjà fait un travail merveilleux, poursuivront sans relâche leurs efforts pour détecter et démanteler les cellules terroristes. Au Moyen Orient, l'armée belge s'est engagée aux côtés de la Jordanie au sein de la coalition internationale contre Daesh. Dès le mois prochain, nos F16 devraient à nouveau être en action dans votre région. Votre visite aujourd'hui nous permet de réaffirmer avec force que nos deux pays sont partenaires dans cette lutte contre le terrorisme et la barbarie.

Dans votre message à l'occasion de l'anniversaire de la naissance du prophète Mahomet et de Noël en décembre dernier, vous avez souligné l'harmonie qui règne en Jordanie entre les religions chrétiennes et musulmanes et les valeurs communes qui sont les leurs. Cette cohabitation dans la région d'origine des trois grandes religions du Livre est d'autant plus précieuse aujourd'hui qu'elle est directement menacée par les discours de haine des extrémistes et des idéologues de la violence. Que ce soit au Moyen Orient ou en Europe, le radicalisme nihiliste se nourrit abusivement de références religieuses.

Les extrémistes sont en réalité en rupture avec les sociétés dans lesquelles ils vivent. Notre principal défi - et il est de taille - est de faire triompher les valeurs d'ouverture, de dialogue et de respect entre hommes et femmes d'origines diverses, d'appartenances ethniques ou culturelles différentes. Ces valeurs sont ancrées dans nos sociétés à travers des convictions religieuses et philosophiques séculaires. C'est cette richesse que nous avons en commun qui est aujourd'hui menacée. Pour la préserver, nous devons construire et reconstruire les ponts entre tous ceux que nos pays hébergent. Plus que jamais, nos deux pays doivent unir leurs forces pour soutenir les dynamiques positives qui ont animé leurs populations par le passé et qui peuvent façonner un avenir fait de compréhension, d'harmonie et de paix".

Le 22 mai, deux mois jour pour jour après les attentats de Bruxelles, un hommage aux victimes est organisé dans la salle du Trône du palais royal, en présence de la famille royale, du gouvernement fédéral, des représentants des services de secours, des familles de victimes, etc. La cérémonie a débuté par la chanson "Imagine" de John Lennon reprise par le chanteur belge Getch Gaëtano.

Le Roi a prononcé le discours suivant lors de cet hommage :

"Il y a deux mois, 32 personnes, belges et étrangers, vivant ou travaillant ici, ont perdu la vie parce qu'elles se trouvaient tragiquement au mauvais moment au mauvais endroit. Leurs noms, leurs visages, leurs témoignages de vie nous ont tous profondément touchés. Ils resteront à jamais des parents, des frères et des sœurs, des amis, unis à nous, proches de nous.

Certains d'entre vous ont été blessés, marqués dans votre corps et dans votre esprit, par les crimes perpétrés ce 22 mars. Et vous, membres des services d'intervention, de sécurité et de santé, vous les bénévoles, vous qui avez donné sans compter pour sauver et aider. Vous aussi êtes marqués par ce que vous avez vécu. La Reine et moi avons déjà pu rencontrer beaucoup d'entre vous tous ici présents. Nous avons été émus par vos témoignages et par les récits de vos actions. Si nous sommes ici au palais, c'est pour vous exprimer le soutien et la reconnaissance de tout le peuple belge.

Guidés par le mal, les terroristes qui nous ont frappés ont voulu tuer, mutiler et faire souffrir. Par la souffrance directe qu'ils infligent, les terroristes cherchent en outre à faire peur et à diviser. Ils cherchent à détruire notre société, en la touchant en plein cœur, dans ce qui nous relie les uns aux autres.

En me rendant à la station de Maelbeek le mois passé, j'ai été impressionné par les messages laissés par des voyageurs et des passants sur les tableaux commémoratifs. On peut notamment y lire ceci :  "Je n'ai plus de mots mais il me reste des pensées : je crois en nous pour un monde meilleur".  Ou encore :  "Ce matin, j'ai vécu l'horreur, l'innommable. J'ai aussi vécu et vu la solidarité, la vie dans les regards des personnes les plus touchées. J'ai été témoin de fraternité".  Et puis ces trois phrases toutes simples mais tellement fortes :  "Le cœur de l'humanité bat ici", "Tous ensemble pour que la vie continue" et  "L'amour est plus fort que tout".

Ce que démontrent ces messages, tout comme ceux exprimés avec un infini courage par nombre d'entre vous, c'est une grande dignité dans l'épreuve. Ils ne s'arrêtent pas à la haine et à la vengeance. Ni à un appel à vivre de façon effrénée et égoïste sans penser au lendemain. Au contraire, ces messages sont l'expression du désir d'un monde meilleur, d'une foi en l'homme malgré l'horreur, d'une unité possible, et parfois même d'une promesse : nous construirons un monde meilleur. Pour eux (les victimes et leurs familles). Pour nous tous.

Nous avons montré que notre société était forte. Forte de votre courage, de vos valeurs, de votre dignité. Forte de ses liens qui se sont raffermis autour de vous en ces jours noirs. Vous n'avez pas cédé, pas plus que l'ensemble de notre société. Au contraire, la réponse de vos cœurs meurtris est pleine d'amour et de générosité. Et la réponse de notre société indignée a été responsable et solidaire. Elle est fondée sur un socle solide. Plutôt que de se laisser désarçonner, nous avons répondu par un appel à l'unité :  "Tous ensemble", proclame le tableau de Maelbeek. Votre réaction et votre attitude, et celles de toute la population, montrent que notre pays peut compter sur des ressources inestimables. C'est sur elles que nous pouvons construire l'avenir.

Les événements nous demandent de prendre du recul. Dans des moments dramatiques comme ceux que nous avons vécus, le côté humain de la gestion de crise est cruciale. Ayons à cet égard une attention toute particulière pour l'accompagnement des familles touchées. Par ailleurs, même si la sécurité absolue n'existe pas, poursuivons nos efforts pour diminuer au maximum les risques. Continuons aussi à jeter de nouveaux ponts entre nous et à construire une société solidaire et ouverte. Il y a évidemment bien d'autres chantiers. Abordons-les lucidement et sereinement sans céder à l'autocritique stérile ni à la morosité.

Mais une autre façon de répondre à ce qui s'est passé, n'est-ce pas, pour nous tous, de se tourner vers notre cœur profond, chacun d'entre nous, et de nous demander :  en quoi cela me concerne-t-il? Que puis-je faire, moi, pour rendre notre monde plus sûr, plus ouvert, plus humain? La réponse est claire :  oui, j'ai une responsabilité dans notre vivre ensemble ; oui, je peux adopter un regard et une attitude valorisante ; oui, je peux agir pour raffermir les liens dans mon entourage. L'héroïsme discret et authentique que beaucoup d'entre vous ont démontré en ces circonstances exceptionnelles, en est un exemple. L'épreuve qui nous a touchée doit nous faire réagir. Prenons conscience de nos forces, corrigeons nos faiblesses et engageons-nous, chacun selon ses responsabilités, et tous ensemble, pour un monde meilleur".

Trois jours plus tard, la princesse Léa visite l'Amicale des Corps de Sauvetage de La Hulpe en compagnie de la marraine de cette asbl, la baronne Jacques Solvay de La Hulpe. L'ACS de La Hulpe a été rappelée en renfort lors des attentats de Bruxelles.

En juin, le Roi téléphone au roi Abdallah de Jordanie lorsque cinq agents de renseignement jordaniens sont tués dans une attaque. Le Palais réagit via Twitter aux attentats d'Istanbul en juin ("Force et courage au peuple turc, aux victimes et à leurs proches suite aux cruels attentats d'Istanbul") et de Nice en juillet ("Profondément choqués par le cruel attentat de Nice, les Belges sont solidaires de la France. Toutes nos pensées vont vers les victimes et leurs proches"). Début juillet, le Roi préside une réunion de travail sur la sécurité avec le procureur fédéral et des responsables de la Défense, de la Sûreté de l'Etat, de l'Organe de Coordination pour l'Analyse de la Menace, de la Police Fédérale et du centre de crise.

Pour la traditionnelle photo de famille estivale avec leurs enfants, le couple royal choisit le Musée de la Bande Dessinée et le Musée des Instruments de Musique à Bruxelles comme lieux des prises de vue. Une manière de soutenir le secteur touristique de la capitale qui connaît une forte baisse de fréquentation depuis les attentats.

Dans son discours de la fête nationale 2016, Philippe déclare :   "Le courage auquel je pense est bien plus que de la témérité. Il surmonte les épreuves en s'appuyant sur ce qui est beau et grand. Il exprime une force intérieure qui rejette le confort du défaitisme. La Reine et moi avons, récemment encore, été témoins de ce courage, après les attentats terroristes du 22 mars. Vous, les blessés et les membres des familles touchées, avez réagi à cette épreuve avec une infinie dignité. Vous les membres des services de sécurité et d'intervention, vous avez agi avec un dévouement extraordinaire. Ce courage nous est donné en exemple. Il permet de garder confiance - en nous-mêmes, dans les autres et dans nos institutions - quand les crises se succèdent et ébranlent nos certitudes".

En août, deux policières sont blessées lors d'une attaque à la machette par un individu devant l'hôtel de police de Charleroi. Cette tentative d'attentat est revendiqué par l'Etat Islamique. Nos souverains se rendent à Charleroi pour apporter leur soutien aux policiers.

Le 15 novembre, le Roi se rend en Jordanie pour rencontrer les militaires belges des six chasseurs-bombardiers F16 engagés dans la campagne aérienne menée par une coalition internationale dirigée par les Etats-Unis contre le groupe djihadiste terroriste Etat Islamique en Irak et en Syrie. Lors de sa visite, il était accompagné du roi Abdallah de Jordanie.

Suite à l'attentat de Berlin en décembre, le Palais diffuse ce communiqué :  "La Reine et moi sommes profondément choqués par la tragédie du marché de Noël de Berlin. Nos pensées vont aux victimes, à leurs proches et à la population allemande". Comme les autres bâtiments publics, le drapeau du palais royal de Bruxelles est mis en berne le 21 décembre 2016.

Année 2017

En mars, le Roi participe à une table ronde sur la sécurité et l'antiterrorisme, et téléphone à la reine Elisabeth II de Grande-Bretagne pour lui présenter personnellement les condoléances de la Belgique suite à l'attentat de Londres. Un an après les attentats de Bruxelles, nos souverains rencontrent les personnes blessées le 22 mars 2016, et sont présents aux commémorations organisées à Brussels Airport, à la station de métro Maelbeek et à la Petite Rue de la Loi.

Le Roi prend la parole lors de ces cérémonies :

"Chères familles, personne ne peut prétendre comprendre pleinement l'épreuve que vous traversez. Vous qui avez perdu un être cher et vous qui portez dans votre corps et dans votre esprit les séquelles des attentats terroristes, nous voulons écouter votre souffrance et respecter votre épreuve. La Reine et moi avons rencontré beaucoup d'entre vous. A la haine et à la violence, vous avez répondu par la dignité. Au doute et à la crainte, vous avez opposé le courage et une magnifique volonté de reconstruire. Ce matin encore, vous nous le témoignez de manière poignante. C'est un exemple pour nous.

Vous nous avez dit combien vous avez vécu de moments d'intime solidarité. Je remercie chaleureusement tous ceux qui se sont donnés sans compter pour vous venir en aide, répondre à votre détresse et vous permettre de trouver le chemin de la résilience. Il est, dans ce contexte, essentiel que vous puissiez avoir accès à la protection, au soutien et à l'accompagnement nécessaires. Vous partagez avec d'innombrables victimes à travers le monde une humanité blessée par la folie meurtrière.

Je veux partager avec vous une conviction :   il est de notre responsabilité à chacun et à chacune de rendre notre société plus humaine et plus juste. Réapprenons à nous écouter mutuellement, à nous respecter et à corriger nos faiblesses. Et surtout, osons la tendresse. En cette journée de recueillement et de souvenir, notre pays vous doit cet engagement".

Philippe téléphone au roi Felipe d'Espagne suite à l'attentat de Barcelone d'août 2017 afin de lui présenter les condoléances et le soutien de notre pays. En octobre, il envoie une lettre de condoléances au président américain suite à l'attentat de Las Vegas, et organise une nouvelle table ronde au palais royal  avec les principaux acteurs impliqués dans les opérations d'antiterrorisme depuis les attentats de Bruxelles.

Suite à l'attentat de New York fin octobre, le Palais réagit via Twitter :  "Nos pensées pour les victimes de New York, en solidarité avec leurs familles. Force et courage à eux et aux autorités américaines".  Notre souverain téléphone au Belge Alexander Naessens, dont l'épouse est décédée dans l'attentat.

Lors de son voyage d'Etat en Inde en novembre, le Roi se rend au Taj Mahal Palace Hôtel pour se recueillir devant le mémorial à la mémoire des victimes des attaques terroristes ayant touché la ville de Mumbai durant trois jours en novembre 2008. Le Taj Mahal Palace Hôtel avait été une des cibles des terroristes. De retour en Belgique, nos souverains se rendent au Disaster Victim Identification qui est intervenu lors des attentats de Bruxelles en 2016, et participent à une table ronde à l'hôtel de ville de Vilvorde sur les initiatives prises en matière de déradicalisation.

Année 2018

Fin mai,  un nouvel attentat terroriste a lieu dans notre pays :   Benjamin Herman, un délinquant belge, qui s'était radicalisé en prison et bénéficiait d'une permission de sortie,  tue deux policières et un étudiant dans le centre de Liège, avant d'être abattu par les forces de l'ordre. Dans l'après-midi, le Roi et le premier ministre Charles Michel se rendent au centre de crise de l'hôtel de police de Liège, puis auprès des blessés à l'hôpital de la Citadelle. 

Une polémique intervient lors des funérailles des deux policières qui sont décorées à titre posthume :  le souverain se fait représenter par un de ses aides de camp, tandis que le prince Laurent est présent à titre privé sans aucun protocole dans la foule. La réaction des deux frères est comparée et va en faveur du prince.

En septembre, une nouvelle table ronde est organisée au palais royal pour expliquer au souverain l'état de la situation et les mesures prises pour lutter contre le terrorisme. Lors du voyage d'Etat du président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte en Belgique, le Roi insiste pour se rendre avec eux à Molenbeek-Saint-Jean et donner une image plus positive de cette commune, très critiquée par les médias français.

Année 2019

En mars,  le Palais publie deux communiqués des souverains en lien avec le terrorisme. Le 18 :  "Nos pensées vont auprès des victimes de la fusillade d'Utrecht. Toutes nos condoléances à la population néerlandaise".   Le 22 :  "Il y a trois ans, notre pays a été touché par deux terribles attentats. Nos pensées sont auprès des victimes et de leurs familles. Merci à tous ceux qui s'engagent et oeuvrent pour une société plus unie et plus sûre". 

Année 2020

Lors de leur voyage à New York en février, nos souverains se rendent au Mémorial du 11 septembre, et y rencontrent quatre policiers fédéraux belges intervenus lors des attentats de 2016 à Bruxelles. Le 22 mars, le Palais diffuse ce communiqué :   "Il y a quatre ans, notre pays a été touché par deux terribles attentats qui ont bouleversé notre société. Nos pensées sont auprès des victimes et de leurs familles".

Année 2021

Cinq ans après les attentats de Bruxelles, le couple royal assiste en mars aux commémorations à l'aéroport de Bruxelles, à la station de métro de Maelbeek et au monument de la rue de la Loi. Le 11 septembre, le Palais déclare :   "Vingt ans après les terribles attentats du 11 septembre 2001, nos pensées vont aux victimes du terrorisme".

lundi 22 août 2016

Mathilde et les Objectifs de développement durable de l'ONU

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(Article actualisé en septembre 2024)

En janvier 2016, le secrétaire-général des Nations Unies invite la reine Mathilde à faire partie du Groupe des défenseurs des Objectifs de développement durable des Nations Unies pour un mandat de trois ans (de 2016 à 2018). Ce groupe d'une quinzaine de personnalités (dont fait également partie la princesse héritière Viktoria de Suède) est chargé d'aider l'ONU à mobiliser les énergies et l'action de la communauté internationale en vue de réaliser les Objectifs de Développement Durable d'ici 2030 (ces objectifs ont été adoptés par les Etats membres de l'ONU en septembre 2015).

La Reine a expliqué au journal "Le Soir" pourquoi elle a accepté ce rôle :

"La Belgique est acteur engagé et important de la communauté internationale. Sa contribution au développement durable au sein des Nations Unies et dans sa coopération bilatérale est reconnue. Notre pays a participé activement à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Il est engagé résolument dans la poursuite des Objectifs de Développement Durable (ODD) pour mettre fin à la pauvreté, renforcer l'égalité et la justice, et lutter contre les conséquences du changement climatique. Depuis mon mariage, aux côtés de mon mari, j'ai soutenu les efforts du gouvernement belge, des Nations Unies et des ONG en matière de développement. J'ai également développé une expérience de terrain avec Unicef Belgique et la Coopération belge au développement. C'est la suite logique de mon engagement de longue date en faveur du développement et dans le domaine humanitaire. Par le passé, je m'étais déjà mobilisée à de nombreuses reprises, notamment en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement, de la microfinance, des droits de l'enfant, du droit à la santé et du droit à l'éducation.

L'approche nouvelle du développement durable qui est au cœur des ODD me plaît particulièrement parce qu'elle est globale :  les problèmes (paix et sécurité, santé, éducation, droits de l'homme, climat, développement économique, ....) n'y sont pas dissociés les uns des autres. Ils sont étroitement liés et forment un tout ; des solutions bénéficiant au bien-être de tous doivent y être apportées. J'ai accepté cette mission avec conviction, en accord avec le gouvernement, parce qu'elle touche à des domaines qui me tiennent fort à cœur. Il y a beaucoup à faire, tant au niveau international que près de chez nous :  ne sommes-nous pas tous en développement? Par mon action au service du développement durable, je souhaite avant tout donner une voix aux personnes qui vivent des situations difficiles ou précaires, et accroître la visibilité et l'efficacité de celles et ceux qui oeuvrent à des solutions. Je veux rendre hommage aux professionnels et aux bénévoles qui s'engagent sans compter pour transformer le monde".


Année 2016

La Reine commence par rencontrer en janvier le secrétaire-général des Nations Unies Ban Ki-Moon et le créateur du micro-crédit Mohammad Yunus lors du forum économique de Davos, et par recevoir en février au palais royal de Bruxelles le président de la 70ème session de l'assemblée général des Nations Unies et le ministre belge de la Coopération au Développement Alexander De Croo. Lors de sa visite du campus Diepenbeek de l'Université d'Hasselt, elle met l'accent sur les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) au cours de sa discussion avec les étudiants. Et le 7 avril, elle se rend au palais d'Egmont à Bruxelles pour prononcer le discours d'ouverture du forum 2016 de coopération pour le développement des Nations Unies.

En juin, Mathilde assiste aux 10èmes Journées Européennes de Développement organisées par la Commission Européenne à Bruxelles sur le thème "Le rôle de la femme dans le développement est au cœur des Objectifs de Développement Durable", participe à un déjeuner de travail avec des représentants des institutions européennes afin d'être informée sur la réalisation des ODD au sein de l'Union Européenne,  et reçoit au palais royal le secrétaire général des Nations Unies et le président de la Banque Mondiale.

Dans son discours aux Journées Européennes de Développement, elle déclare :   "Les Objectifs de Développement Durable nous rappellent que le développement nous concerne tous, collectivement et individuellement. D'une façon, ne sommes-nous pas tous des pays en développement? Les maîtres-mots qui distinguent les nouveaux objectifs de leurs prédécesseurs sont "inclusivité" et "universalité". Le développement ne concerne pas uniquement une relation nord-sud ou sud-sud. C'est à chacun des pays à tous les niveaux de développement, aux nombreuses dynamiques à l'intérieur de nos sociétés, à chacun de nous tous qu'il incombe de s'approprier les ambitions définies dans les objectifs. Les responsabilités sont dès lors partagées. Nous avons des engagements précis à prendre et à respecter. Il s'agit d'un véritable partenariat, où personne ne peut être laissé pour compte".

La Reine se rend deux jours en juillet au siège de l'ONU à New York avec le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders. Ils y enchaînent les réunions de travail sur la protection des enfants dans les conflits armés, les droits de l'homme, la problématique des maladies mentales ou la violence contre les enfants. Ils rencontrent également le secrétaire-général des Nations Unies et le directeur général de l'Unicef.

Dans un de ses discours prononcés lors de sa visite à l'ONU, Mathilde déclare :
"Dix mois après l'adoption des Objectifs de Développement Durable, cette assemblée générale est engagée dans une réflexion particulièrement bienvenue et opportune sur l'impact des droits humains sur les objectifs de développement, et inversement. En souscrivant à ces engagements, la communauté internationale a formulé une vision partagée d'un monde juste, pacifique et stable : un monde où le rôle central d'institutions efficaces et inclusives se trouve reconnu, et où sont promus l'état de droit, l'accès à la justice et les droits de l'homme. Le lien intrinsèque entre la poursuite des objectifs de développement durable et la promotion des droits humains se trouve donc clairement articulé. Mais le chemin vers cette paix durable, vers cette justice, vers ce bien-être est encore long et sera ardu.

C'est pourquoi le dialogue d'aujourd'hui et des jours à venir aurait tout son sens s'il parvenait à expliciter et à étayer encore davantage ce constat et cette ambition. Deux dynamiques (développement et droit humain) se légitiment et se renforcent mutuellement. Toutes deux sont nécessaires, l'une facilitant la réalisation de l'autre. J'ose espérer que les efforts seront poursuivis pour aboutir à une intégration harmonieuse de tous les leviers de développement, que ce soient les outils et instruments institutionnels, économiques ou juridiques, actionnés par nombre de stakeholders tels les autorités, la société civile, les entreprises, le monde académique et culturel.

J'ai reçu il y a quelques semaines un dessin d'une petite fille qu'elle m'avait adressé à l'occasion des Journées Européennes du Développement. Sur ce dessin, quelques mots éloquents pleins de sens, et je cite : "Pas de futur sans culture". La culture est, en effet, un levier de développement. Il n'est certes pas le seul, mais l'importance de ce levier culturel est prépondérante.

Sans tenter d'épuiser tous les aspects et conséquences de la complémentarité des actions à mener en faveur du développement et des droits de l'homme, je voudrais souligner trois principes, qui ne manqueront pas de nous inspirer.

Tout d'abord, la lutte contre la discrimination et contre les inégalités doit se poursuivre. Hier, j'ai participé à un débat sur la réhabilitation et la réintégration des enfants affectés par les conflits armés. Une fois de plus, on y a clairement condamné toute pratique discriminatoire. Par ailleurs, nous devons poursuivre les efforts pour garantir aux filles et aux femmes leur droit à la formation et à l'éducation. Je salue les propositions que le président du Conseil des Droits de l'Homme a formulées récemment à cet effet. Elles répondent au souci largement partagé de veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte, that nobody should be left behind.

Ensuite, la stricte observance des droits de l'homme et des libertés fondamentales présuppose, tout comme les autres objectifs de développement, un fonctionnement correct des institutions et une bonne gouvernance.

Enfin, tous ces objectifs seront d'autant plus réalistes et réalisables qu'ils seront poursuivis en symbiose entre les nombreux acteurs concernés. De nombreuses dynamiques éclosent, au sein des gouvernements bien sûr, mais également dans la société civile, les milieux académiques, les organisations non gouvernementales, les médias, le monde culturel. C'est très encourageant. Il faut y ajouter le secteur privé, moteur de la croissance économique, mais aussi responsable de la protection des droits de l'homme. Un climat propice aux investissements, soutenu par un état de droit crédible, constitue un stimulant important du développement. Les initiatives doivent se multiplier visant l'incorporation, dans la gestion des entreprises, des objectifs de développement durable et d'une véritable culture de respect et de promotion des droits de l'homme.

Nous vivons en ce moment une dynamique importante. Notre monde est confronté à des turbulences mais il connaît également des développements positifs. La prise de conscience grandissante du changement climatique, de la dimension inclusive de notre développement et de la dignité de toute personne humaine génère des engagements nouveaux ainsi que des marques de confiance dans notre avenir. Je suis persuadée que les Nations Unies, fortes de 70 ans d'expérience et d'une ambition juvénile, relèveront ces grands défis avec une détermination renouvelée".

A New York, la Reine confie aux journalistes belges qui l'accompagnent :   "Je suis ici pour quelques heures seulement mais c'était très important d'être ici pour rencontrer des personnes importantes dont Ban Ki-Moon et le féliciter pour son engagement depuis huit ans dans la lutte contre la pauvreté et pour donner un monde meilleur, et qui se termine avec ces Objectifs de Développement Durable (ODD) que je suis enthousiaste de soutenir pour les prochaines années. Soutenir ces ODD, c'est la prolongation d'un travail que j'ai commencé avant mon mariage, car l'enfance et les personnes vulnérables étaient déjà au centre de mes préoccupations. J'avais à cœur de donner une voie aux plus vulnérables et d'investir dans l'éducation, car j'y crois profondément.

Je parle beaucoup à mes enfants. Je leur explique que c'est un luxe d'avoir accès à la culture, notamment musicale, et que des millions d'enfants n'ont pas la chance d'aller à un concert par exemple. Je leur ai expliqué l'histoire de ce petit garçon sous-alimenté enfant, et que cela impactera toute sa vie future. Que certaines filles ne peuvent pas aller à l'école. C'est un monde plein de défis où il y a certaines turbulences. En tant que mère, il faut y croire et vouloir donner un monde meilleur pour les générations futures. Et je pense que cela passe par l'éducation : il y a encore beaucoup trop d'enfants qui quittent l'école à 10-12 ans et qui ne savent pas lire".

Du 23 au 25 octobre, Mathilde se rend en Jordanie. Elle y rencontre la reine Rania, le premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et le Haut-Commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés. Elle visite des centres de réfugiés gérés par l'ONU ou l'Unicef, ainsi que la Jordan River Foundation. La Belgique a versé 10 millions d'euros à la Jordanie pour l'aider à gérer l'afflux massif de réfugiés syriens.

Le Palais diffuse ce message de la reine Mathilde :   "Depuis la Jordanie, je souhaite à tous une belle journée des Nations Unies. Je souhaite en particulier remercier les nombreux collaborateurs des Nations Unies dans le monde entier pour leur engagement. En tant que défenseur des Objectifs de Développement Durable, j'ai pu me rendre compte de l'ampleur des besoins humanitaires en Jordanie et des efforts extrêmement importants que fournit le pays pour accueillir les nombreux réfugiés de la région. Tous les enfants réfugiés ont besoin d'un accès à l'enseignement et aux soins de santé de qualité. Je constate également que beaucoup d'enfants qui ont fui la guerre en Syrie nécessitent un accompagnement psychologique. C'est pourquoi je demande une attention spéciale pour l'enseignement, les soins de santé, et en particulier la santé mentale des réfugiés. Je félicite tous les travailleurs humanitaires pour leur engagement quotidien qui ne va pas sans risques. J'adresse également toute ma gratitude aux volontaires et familles jordaniennes qui accueillent ces personnes vulnérables, et je tiens à souligner leur engagement exceptionnel. Par ma présence sur le terrain, je souhaite donner une voix et un visage à ces personnes".

Le 20 décembre, Mathilde prononce le discours d'ouverture du High Level Policy Summit organisé par la Commission Européenne et consacré à la mise en oeuvre des objectifs de développement durable.

Année 2017

Au forum économique de Davos en janvier, la Reine participe à des discussions sur les ODD, et rencontre d'autres défenseurs de ces objectifs et le nouveau secrétaire-général des Nations Unies Antonio Gutteres. Au palais royal de Bruxelles, une table ronde est organisée avec diverses ONG belges (Iles de Paix, Unicef Belgique, Plan Belgique, Oxfam, 11.11.11, Caritas International, Broederlijk Delen).

En février, elle visite le siège bruxellois d'ATD Quart Monde, se rend au Laos avec Unicef-Belgique, et participe à une table ronde au palais royal avec les SDG Voices belges qui sont chargés de faire connaître en Belgique les Objectifs de Développement Durable de l'ONU. Parmi les participants : Duo 4 a job, la Ville de Gand, Good Planet, Bond Beter Leefmilieu, le Mouvement Action Paysanne, Colruyt Group, le Centre National de la Coopération au Développement, 11.11.11, l'Institut Fédéral pour le Développement Durable, et The Shift.

Lors du voyage d'Etat au Danemark, Mathilde visite UNCity, un centre unique en Europe qui regroupe onze agences de l'ONU et 1.500 personnes à Copenhague, et participe avec la princesse Mary à une table ronde sur les Objectifs de Développement Durable. De passage à Bruxelles en avril, le secrétaire-général des Nations Unies Antonio Gutteres déjeune avec les souverains belges.

En juin, la reine Mathilde explique son rôle au journal "Le Soir" :   "Mon rôle est d'accroître l'information et la sensibilisation aux ODD. Je décline ce rôle de plusieurs façons. D'abord par des rencontres et des échanges avec les acteurs belges du développement durable (autorités, entreprises, ONG, ...). Ensuite en participant à des rencontres internationales comme les Journées Européennes du Développement qui nous réunissent cette semaine à Bruxelles. J'y noue des contacts utiles et y prends la parole pour mettre les ODD au centre des priorités. Enfin, j'essaie de renforcer mon expérience de terrain auprès des personnes les plus exposées aux défis du développement durable. Le développement, c'est d'abord sur le terrain que çà se passe, avec les gens et pour les gens. J'ai, par exemple, pu me rendre récemment dans des camps de réfugiés syriens en Jordanie. J'ai été très touchée par leur engagement participatif. Au Laos, où je me suis rendue avec Unicef-Belgique, j'ai pu donner une voix à des personnes qui ont moins de chance que nous. Les visites de terrain me permettent de témoigner des projets positifs et des réussites en matière de développement durable".

Et elle explique ses priorités :  "Les 17 objectifs forment un tout. Ils sont indissociables et doivent être traités de manière inclusive. J'ai choisi de me concentrer sur deux objectifs que je connais bien :  le 3 (santé) et le 4 (éducation), parce qu'il s'agit de leviers essentiels du développement et qu'ils sont étroitement liés. La logique est implacable, comme j'ai pu le constater au Laos :  un enfant malnutri verra ses capacités cognitives diminuées, son apprentissage en sera plus lent et plus limité, ce qui aura un impact sur son développement intellectuel et professionnel, et donc sur le développement du pays. La santé - et en particulier la santé des femmes, des enfants, des handicapés et de toutes les personnes vulnérables - est une ressource fondamentale pour l'épanouissement de chaque personne. Et donc un atout essentiel pour le développement. C'est notre bien le plus précieux. Sans soins de santé adéquats, aucun développement n'est possible. L'éducation, l'enseignement et la formation sont des outils fondamentaux pour améliorer la capacité des personnes à se développer, à développer leur famille, leur communauté, leur pays. Investir dans l'éducation de qualité, investir dans la formation des enseignants, c'est investir directement dans un avenir meilleur.

Ma formation et mon expérience de terrain m'ont amenée naturellement à m'intéresser à la santé mentale. Il y a énormément à faire en cette matière. Ce n'est que récemment que l'on a découvert à quel point la lutte contre les maladies mentales est directement liée à l'amélioration du développement durable. L'ampleur des retards mentaux dus à la sous-alimentation et à la malnutrition, à la dépression, au burn-out ou aux addictions ne peut être sous-évaluée. Nous devons éviter que ces maladies hypothèquent le développement. J'ai rencontré à New York des responsables des programmes de santé mentale des Nations Unies et des acteurs de terrain. Ces entretiens ont encore renforcé ma conviction qu'il est urgent d'agir. Le nombre de crises humanitaires et de situations de conflit augmente. Ceux qui y survivent physiquement en ressortent brisés, profondément perturbés, angoissés. Il faut se battre pour les aider à se reconstruire, en particulier les enfants :  évitons qu'ils deviennent une génération perdue".

Le 6 juin, la Reine se rend à Flagey au concert Voices4Development destiné à sensibiliser les jeunes aux ODD. Le lendemain matin, elle inaugure les Journées Européennes de Développement organisées à Tour&Taxis par la Commission Européenne. Le thème de cette année est "Investir dans le développement". A midi, elle reçoit à déjeuner au château de Laeken d'autres défenseurs des ODD, dont le professeur Muhammad Yunus (fondateur de la Grameen Bank), la première ministre norvégienne Erna Solberg et le président du Ghana Nana Akufo-Addo. Le directeur général de l'Organisation Mondiale de la Santé et le commissaire européen à la coopération internationale et au développement étaient également conviés à ce déjeuner.

Dans l'après-midi, Mathilde retourne à Tour&Taxis pour visiter des stands des Journées Européennes de Développement, et prononcer un discours. Elle déclare notamment :

"Partout, nous sommes confrontés à de nouveaux fossés entre ceux qui mettent ces changements à profit et ceux qui risquent de rester en arrière. Si nous ne comblons pas ces fossés, nous en payerons le prix plus tard. Tensions et affrontements, instabilité et conflits risquent d'être notre lot. Les efforts qu'un pays ou une société consent dans ce domaine s'avèreront des investissements intelligents. Dans cet esprit, je crois fermement que la santé et l'éducation de qualité sont parmi les tout premiers leviers pour éviter les clivages et les ruptures au sein de nos sociétés. Sans soins de base pour tous, sans école pour tous, tout progrès restera précaire. Pour assurer cet accès à tous, il faut bien sûr que des infrastructures soient mises en place. Toutefois, celles-ci constituent une condition nécessaire, mais pas suffisante. Je suis convaincue que nous devons nous concentrer sur les groupes les plus vulnérables, sur les groupes qui risquent de ne pas trouver le chemin de l'école ou la porte du médecin".

Au cours du mois de juin, elle participe également à une table ronde avec les entreprises signataires de la Belgian SDG Charter, et elle rencontre le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial David Beasley.

La Reine reçoit au palais royal Claudine Talon (Première Dame du Bénin) en septembre, et Rula Ghani (Première Dame d'Afghanistan) en octobre. D'après le Palais,  "ces rencontres ont permis un échange de vues sur la mise en oeuvre inclusive des Objectifs du Développement Durable, en particulier la santé, l'éducation et la situation sociétale de la femme".

Mathilde visite le village de conteneurs baptisé Poliopolis. C'est un projet pilote de l'Université d'Anvers, où des volontaires ont été mis en quarantaine pendant 28 jours pour tester deux nouveaux vaccins oraux contre la poliomyélite. Elle a été informée des premiers résultats scientifiques. Notre souveraine accorde son Haut Patronage au Centre pour l'Evaluation des Vaccinations de l'Université d'Anvers, et a été représentante spéciale pour la vaccination de l'Organisation Mondiale de la Santé Europe de 2011 à 2013.

Après avoir présidé une réunion de travail au palais royal sur les ODD avec des jeunes actifs dans la vie associative, sociale, académique et syndicale,  la Reine prononce un discours lors de la conférence "L'ONU, parlons-en" organisée en octobre par le ministère des Affaires étrangères à l'occasion de la Journée des Nations Unies.

Plusieurs activités du voyage d'Etat en Inde ont lieu sur ce thème :   visite d'un projet de microfinance, petit déjeuner de travail sur les ODD, rencontre avec la Première Dame, visite du programme Plan-It Girls, présentation du travail de l'association de Sœur Jeanne, déjeuner sur l'autonomisation des femmes. De retour en Belgique, la Reine prend la parole lors du séminaire national  "SDG : allons-nous dans la bonne direction?", (qui a pour objectif de faire une évaluation des ODD dans notre pays) et participe à Ghislenghien à une réunion de travail avec des entreprises prenant part à la mise en oeuvre des ODD.

En décembre, à Düsseldorf, Mathilde reçoit le Prix Honorary National German Sustainability pour son engagement en faveur du développement durable et des projets humanitaires. Ajoutons qu'elle a également rejoint un groupe informel de leaders mondiaux au sein du Groupe de la Banque Mondiale, afin de soutenir son "Projet pour le Capital Humain". Celui-ci a pour objectif d'investir plus et mieux dans le capital humain en mettant l'accent sur la santé (y compris la santé mentale), la qualité de l'enseignement et une bonne alimentation.

Année 2018

Au forum économique mondial de Davos en janvier, la Reine retrouve la première ministre norvégienne Erna Solberg (co-présidente du Groupe des Défenseurs des ODD), rencontre le directeur exécutif du Programme Alimentaire Mondial, le directeur général de la Banque Mondiale et Malala Yousafzai (Prix Nobel de la Paix 2014), et assiste à la session "Ask About Vaccines".

A l'invitation du président Nana Akufo-Addo (également défenseur des ODD),  la reine Mathilde et le ministre belge de la Coopération au Développement Alexander De Croo se rendent trois jours en février au Ghana. Ils y visitent une série de projets en lien avec l'enseignement, la santé et les femmes. Le Ghana ne fait pas partie des pays aidés par la coopération belge, mais notre pays y soutient des projets par le biais de la Société d'Investissement pour les Pays en Développement (Bio), dont le prince Philippe était président d'honneur.

En mars, Mathilde participe à un petit-déjeuner sur le thème des ODD lors du voyage d'Etat au Canada, et est invitée au port d'Anvers lors de la signature du World Ports Sustainability Programm, dans lequel la communauté maritime internationale s'engage en faveur des ODD. Le mois suivant, elle participe à une journée de réflexion à la KUL sur les ODD.

Fin avril, en visite officielle à New York avec son époux pour promouvoir la candidature belge à un siège de membre non permanent du conseil de sécurité de l'ONU,  la Reine rencontre le secrétaire-général Antonio Guterres et prend la parole lors d'une réunion de travail sur les ODD.  

De retour à Bruxelles, elle reçoit en mai Geert Cappelaere (directeur régional de l'Unicef pour le Moyen Orient et l'Afrique du Nord) et Henrietta Fore (directrice exécutive de l'Unicef). Après accord du gouvernement belge, la Reine devient la nouvelle présidente d'honneur du Conseil Fédéral du Développement Durable (une fonction qu'avait assumée le prince héritier Philippe de 1993 à son accession au trône en 2013).

Comme en 2016 et en 2017,  la reine Mathilde participe aux Journées Européennes de Développement organisées en juin à Bruxelles par la Commission Européenne. Elle prend la parole lors de la cérémonie d'ouverture, en présence notamment de la reine Letizia d'Espagne.

La Reine préside aussi en juin deux tables rondes avec des entreprises prenant part à la mise en oeuvre des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies. En septembre, elle se rend à New York pour une réunion entre le Groupe des Défenseurs des ODD et le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, pour une conférence sur les enfants dans les conflits armés et pour le lancement d'une campagne internationale afin de lever 500 millions d'euros en faveur des femmes et des filles dans le monde.

A Bruxelles, Mathilde prend la parole en octobre lors du Global Girls Summit 2018 et à l'occasion du 25ème anniversaire du Conseil Fédéral de Développement Durable (dont elle est la nouvelle présidente d'honneur).

En décembre, la Reine participe à une table ronde sur le développement durable à la Fédération des Entreprises de Belgique, et prononce un discours lors d'une réunion mondiale de l'Unesco à Bruxelles sur l'éducation :

"C'est un privilège pour mon pays d'accueillir la réunion mondiale de l'Unesco consacrée au thème important qu'est l'éducation. Nous savons tous que l'éducation est à la base de tout développement. Les progrès accomplis en matière d'accès à l'éducation, dans la plupart des pays du monde et au niveau mondial, sont indéniables. Le nombre d'enfants, d'adolescents et de jeunes ne fréquentant pas l'école - qui s'élevait à 376 millions en 2000 - s'est réduit de 35 % environ. Désormais, l'universalité de l'accès à l'école primaire semble davantage à notre portée, bien que des disparités régionales restent importantes. Le taux de scolarisation des filles en primaire témoigne aussi d'avancées réelles.

Mais, encore aujourd'hui,  262 millions d'enfants, d'adolescents et de jeunes ne vont pas à l'école, soit 1 sur 5.  Moins de 60% des filles dans les pays les plus pauvres terminent à l'école primaire. 17% des enfants qui fréquentent l'école primaire ne terminent pas ce cycle. Plus inquiétant encore, les progrès enregistrés semblent désormais stagner. Enfin, des conflits prolongés, causant d'importants déplacements de population, ont privé de nombreux enfants et adolescents de plusieurs années de scolarité, au point que l'on a parlé à leur sujet de génération perdue. Parmi eux, des enfants-soldats dont la réintégration nécessitera des efforts soutenus.

Alors que les objectifs quantitatifs fixés par la communauté internationale ne sont pas encore atteints, l'Objectif 4 du développement durable nous a fixé un nouveau défi, à savoir   "assurer à tous et à toutes une éducation de qualité, sur un pied d'égalité et promouvoir les possibilités d'apprentissage tout au long de la vie", qui fait aujourd'hui l'objet de cette réunion mondiale. En tant que défenseur des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies,  j'y attache une importance particulière. J'oeuvrerai aussi à la promotion de l'investissement dans le capital humain :  le développement des individus joue un rôle essentiel dans la réalisation d'un développement durable.

Il est de plus en plus évident qu'il ne suffit pas d'être à l'école pour apprendre, pour bien apprendre. Beaucoup d'élèves n'acquierent pas, au cours de leur scolarité, les connaissances et les méthodes d'apprentissage qui doivent leur permettre de progresser et de s'adapter, dans des sociétés et dans des économies en mutation. Ce sont donc aussi ces déficiences qualitatives dans les systèmes d'enseignement qu'il faut pouvoir repérer, analyser et mesurer, afin de mettre en place les actions qui permettront d'y remédier et faire en sorte que l'école retrouve son rôle de garant d'une formation inclusive et adéquate pour tous les enfants et les adolescents. 

Les inégalités d'accès à un enseignement de qualité ne sont pas le seul résultat des disparités économiques entre pays. Grâce à des politiques appropriées et à des réformes ciblées de leur système scolaire, certains pays en développement ont obtenu des résultats encourageants qui placent leurs jeunes à des niveaux compétitifs dans les tests destinés à évaluer la qualité de l'enseignement. Et, à l'inverse, dans de nombreux pays, riches ou pauvres, l'inégalité des chances pour les élèves issus de milieux défavorisés se trouve encore trop souvent aggravée par les difficultés qu'ils rencontrent à accéder à un enseignement de qualité". 

Année 2019

Après un premier mandat de trois ans (de 2016 à 2018), les Nations Unies demandent à la Reine de poursuivre en 2019 et 2020 son rôle de défenseur des Objectifs de Développement Durable, 

Au forum économique mondial de Davos, Mathilde rencontre le président d'un camp de réfugiés au Kenya Mohammed Hassan Mohamud, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi, le Docteur Denis Mukwege (Prix Nobel de la Paix 2018), le directeur général de l'Organisation Mondiale de la Santé Tedros Adhanom Ghebreyesus, et la Première Dame du Paraguay Silvana Abdo. Elle assiste aussi à une réunion avec des spécialistes de la santé, à la conférence du secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, à la session "Making Education Inclusive", et à une réunion à la Schwab Foundation for Social Entrepreneurship (dont elle est membre d'honneur du conseil d'administration).

En février, la Reine effectue un voyage de travail de trois jours au Mozambique en tant que Défenseur des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies. Au programme :  rencontres avec le président de la République, le ministre des Finances et la ministre de l'Enfance et des Affaires Sociales, visite à l'école communautaire Santo Antonio da Malhangalene, dîner offert par la gouverneure de la province de Gaza, rencontre avec les habitants du village de Bilene, découverte d'un projet de dessalement de l'eau, visite à l'hôpital de Chokwé, échange avec des victimes de violence domestique et de mariages d'enfants, découverte du programme UNWOMEN en faveur des femmes, déjeuner de travail avec la Première Dame, visite de l'Institut National de gestion des catastrophes du Mozambique, discours à l'université de Maputo, visite d'un centre de santé à Marracuene, déjeuner de travail avec le représentant de l'Unicef et le directeur régional de la Banque Mondiale, visite de l'association "Light of the World".

La presse lui demande s'il n'est pas frustrant avec cet agenda chargé de ne pas pouvoir approfondir certaines rencontres. La Reine leur répond :   "J'ai la chance d'aller à la rencontre de cette population, de plein de personnes extrêmement intéressantes, donc je ne veux pas repartir avec un sentiment de frustration. Je suis quelqu'un qui prend ce qui lui est donné dans les limites de son possible. Je dis toujours que faire son petit possible chaque jour, c'est comme ça que les choses avancent. C'est ma philosophie. Je ne sais pas faire plus, je fais ce que je peux avec les moyens que j'ai. Chaque rencontre est unique. Si je ne montrais pas d'intérêt à ces gens, ce serait frustrant pour eux car ils ont énormément travaillé pour organiser au mieux ma visite. Ils ont donné beaucoup d'eux-mêmes et la moindre des choses, c'est que je sois attentive à eux". 

Lors du voyage d'Etat en Corée du Sud en mars,  la Reine rencontre l'ancien secrétaire-général des Nations Unies Ban Ki-Moon, participe à l'ouverture du séminaire "Solutions innovantes pour une économie circulaire, mobilité durable et changement climatique" et à un déjeuner de travail sur la santé mentale, discute des ODD avec des jeunes Coréens au siège d'Unicef Corée, et se rend au centre Jeon Jin Sang qu'elle avait déjà visité en 2000 lors d'une mission économique. Ce centre a été fondé en 1975 par Marie-Hélène Brasseur, une infirmière belge, et propose des soins médicaux et palliatifs dans un quartier défavorisé de Séoul.

En Belgique, d'autres activités officielles sont en lien avec ce thème durant le premier semestre de 2019 :  World Ressources Forum, remise du Prix Womed Award Sud à une entrepreneure du Salvador, 20ème anniversaire de l'Agence de développement belge Enabel,  visite à l'Université de Gand pour découvrir des projets réalisés par les étudiants et les chercheurs autour du développement durable, table ronde sur le développement durable avec des représentants de hautes écoles et universités chargés de formations en gestion, rencontre avec Kailash Satyarthi (Prix Nobel de la Paix 2014), ouverture des Journées Européennes du Développement.

A l'étranger, la Reine se rend en mai aux sièges de l'Organisation Mondiale de la Santé et du Comité International de la Croix-Rouge à Genève pour attirer l'attention sur la question de la santé mentale au niveau mondial. Le mois suivant, en compagnie de sa fille Elisabeth, elle effectue un voyage au Kenya avec Unicef Belgique (dont elle est présidente d'honneur).

D'autres activités officielles de la souveraine en Belgique sont en lien avec les ODD lors du deuxième semestre de l'année :   table ronde avec les trois lauréats du Prix Fédéral de Lutte contre la Pauvreté 2019,  rencontre avec la nouvelle Première Dame du Congo, Sommet Mondial sur la Vaccination organisé à Bruxelles par la Commission Européenne et l'Organisation Mondiale de la Santé, 50ème anniversaire de l'ONG Via Don Bosco, colloque "One Planet, One Health, One Future", ouverture du premier congrès de la Chaire Internationale Mukwege de l'Université de Liège sur les violences faites aux femmes et aux filles dans les conflits armés, 1ère journée "UCLouvain en transition" à Louvain-la-Neuve.

La Reine se rend en septembre à New York, où elle assiste à diverses réunions autour du développement durable, elle rencontre le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres et la directrice générale de l'Unicef Henrietta Fore, et elle assiste au 30ème anniversaire de la Convention des droits de l'enfant et au 100ans de Save the Children.

Année 2020

Sa première activité de l'année en lien avec les ODD est la visite du siège de J&Joy à Waremme en province de Liège. Il s'agit de la seule marque de prêt-à-porter belge ayant un fonds philanthropique géré par la Fondation Roi Baudouin. Ils soutiennent les Petits Riens en Belgique, des projets en Inde en faveur de l'éducation des enfants, et l'association Objectif Ô de Jean-Denis Lejeune pour creuser des puits d'eau potable dans les zones défavorisées d'Afrique et d'Inde. Tous les vêtements de cette marque belge sont fabriqués dans des usines pratiquant le commerce équitable, n'employant pas de travailleurs âgés de moins de 16 ans, et conformes aux chartes internationales du travail. Mathilde porte-t-elle parfois des vêtements J&Joy?  On l'ignore.

A l'occasion de la Journée Internationale de l'Education le 24 janvier, la Reine fait publier le communiqué suivant :   "En ma qualité de Défenseur des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, j'accorde une attention particulière à l'objectif 4,  relatif à l'éducation. Un enseignement accessible, inclusif et de qualité, tant pour les enfants que pour les adultes, est indispensable à la réalisation des Objectifs du Développement Durable. La formation, via un enseignement de qualité des générations actuelles et à venir,  est cruciale pour répondre aux défis globaux et ainsi rendre possible une société ouverte, innovante et juste". 

Au forum économique mondial de Davos, elle retrouve le conseil d'administration de la Schwab Foundation for Social Entrepreneurship (dont elle est membre d'honneur), et rencontre le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, le directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture, et le gestionnaire du programme de développement des Nations Unies.

En février, le couple royal se rend au siège de l'ONU à New York et est reçu par le secrétaire général Antonio Guterres. Le Roi prend la parole devant le Conseil de Sécurité de l'ONU à l'occasion de la Journée Internationale des Enfants Soldats.

Ses actions sont interrompues durant le confinement. Le Palais a cependant signalé que la Reine avait poursuivi, par téléphone ou Skype, des entretiens avec plusieurs hauts responsables d'organisations multilatérales au sujet de leur réponse à la pandémie de COVID-19. Elle a insisté auprès d'eux sur l'attention accrue qu'il faudra réserver à la santé mentale, y compris après la levée des mesures de confinement. Elle a relayé les témoignages recueillis dans notre pays auprès de jeunes, de femmes victimes de violence, de personnes âgées, et auprès de ceux qui leur viennent en aide. Mathilde leur a fait part de son inquiétude pour l'avenir de l'éducation dans de nombreux pays en voie de développement, suite aux longues semaines d'absence des élèves liées au confinement. Si certains ont pu suivre des cours à distance, d'autres s'en sont trouvés exclus, faute de moyens. Dans certains pays, l'abandon scolaire et les mariages précoces en sont des conséquences immédiates.

La réunion annuelle de septembre entre le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres et les défenseurs des ODD ne peut avoir lieu comme d'habitude à New York. Elle se déroule par vidéoconférence (avec la participation de Mathilde) et aborde la mise en oeuvre des ODD suite à la pandémie du Covid 19.

En octobre, par vidéoconférence, la Reine (présidente d'honneur d'Unicef Belgique) s'entretient  avec des responsables de l'Unicef en Inde et au Brésil, deux pays durement touchés par le Covid-19, et prononce une allocution lors du SDG Forum virtuel 2020 réunissant des associations et organisations engagées dans la mise en oeuvre des Objectifs de Développement Durable.

Mathilde s'exprime également par vidéoconférence au cours d'un webinaire de la FAO sur la nutrition et l'alimentation (en novembre), et sur la santé mentale lors du European Health Summit (en décembre).

Année 2021

Son combat continue durant le premier semestre de 2021  :   visite du siège d'Handicap International Belgique, entretiens par vidéoconférence en février avec les lauréats de la Schwab Foundation for Social Entrepreneurship, avec les directrices régionales de l' Organisation Mondiale de la Santé pour l'Afrique et les Amériques, avec les représentants d'Enabel Belgium (agence belge de développement) dans plusieurs pays d'Afrique, entretiens par vidéoconférence en mars sur l'impact du coronavirus sur les réfugiés et sur la préparation du sommet de l'ONU sur les systèmes alimentaires prévu fin 2021 à New York, discussion autour du développement durable en mai avec des étudiants belges en économie et gestion, participation à la conférence virtuelle "Voix de la santé mentale en Afrique", table ronde à l'Union Wallonne des Entreprises au sujet des ODD, rencontre avec le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres de passage à Bruxelles, entretiens par vidéoconférence avec différents responsables de l'ONU et de l'OMS sur les violences contre les enfants.

Durant le deuxième semestre, diverses activités officielles sont en lien avec son rôle de défenseur des ODD :  visite de Micro Start Charleroi, discours par vidéoconférence à la conférence virtuelle sur la santé mentale avec la secrétaire générale adjointe des Nations Unies, visite du siège bruxellois des agences de l'ONU, présentation de la Coalition paneuropéenne pour la santé mentale lancée par l'OMS, rencontre avec la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay, 3ème sommet mondial sur la santé mentale à Paris, événement "Les ODD comme outil de transition vers des organisations responsables" sur le campus de l'UCL, débat organisé par l'Unicef sur le bien-être mental des enfants dans le monde, discussion autour des ODD avec les rhétos du Collège Da Vinci de Perwez, rencontres avec le directeur de Fairtrade Belgium dans le cadre de la Semaine du commerce équitable, puis avec le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi, audience pour la Première Dame du Botswana.

Année 2022

La Reine continue son engagement durant le premier semestre de 2022 :   rencontres avec les Premières Dames de Namibie, de Côte d'Ivoire et du Congo, visite du navire-hôpital de l'organisation caritative internationale Mercy Ships avant son départ en Afrique, rencontre avec le docteur Denis Mukwege (Prix Nobel de la Paix 2018). table ronde sur la communication autour du développement durable, 25ème anniversaire de la loi belge sur la coordination de la politique fédérale de développement durable, réunion sur la mise en oeuvre des ODD en Grèce, rencontre avec la représentante spéciale de l'ONU pour les violences sexuelles en période de conflit, remise du Prix Roi Baudouin pour le Développement en Afrique, table ronde sur les droits des femmes au Congo, visite de l'hôpital Panzi du docteur Denis Mukwege (Prix Nobel de la Paix 2018) à Bukavu, visite du village Katanga et de son projet de forêt communautaire soutenu par la FAO et la Belgique, Journées Européennes du Développement organisées par la Commission Européenne, rencontre avec la directrice générale de l'Unicef Catherine Russell. 

La souveraine prend la parole en septembre lors des Journées de contact diplomatique à Bruxelles :

Son combat se poursuit durant le deuxième semestre de 2022 :  rencontre avec le journaliste Rudi Vranckx sur ses reportages consacrés à l'éducation des filles en Afghanistan, visite du nouveau centre Vaccinopolis à Edegem, événement organisé au palais de Buckingham par la nouvelle reine Camilla en faveur des femmes victimes de violence, visite au Conseil Fédéral du Développement Durable avec la ministre fédérale Zakia Khattabi, rencontre avec le docteur belge Hélène Brasseur qui s'investit depuis de nombreuses années auprès des défavorisés en Corée du Sud. 

Année 2023

En janvier, la Reine remet le Prix Awa de l'Agence Belge de Développement en faveur de l'entreprenariat des femmes dans les pays partenaires de la coopération belge. Au forum mondial économique de Davos, elle s'entretient avec le secrétaire général des Nations Unies, le Haut Commissaire aux réfugiés et le directeur général de l'Organisation Mondiale de la Santé. Le mois suivant, Mathilde se rend trois jours au Bangladesh pour découvrir différents projets humanitaires et environnementaux, et visite le magasin Oxfam à Malines. La Reine effectue également un voyage au Vietnam avec l'Unicef, et reçoit le secrétaire général et la secrétaire générale adjointe lors de leur passage à Bruxelles ainsi qu'une délégation de la Fédération Internationale des travailleurs domestiques.

Mathilde se rend en septembre à New York pour la réunion annuelle des défenseurs des ODD avec le secrétaire général des Nations Unies. Le bilan n'est cependant pas positif :   seuls 15 % des objectifs à atteindre d'ici 2030 sont déjà réalisés, plusieurs objectifs n'ont pas du tout évolué et ont même plutôt régressé.

Année 2024

En 2024, la Reine poursuit son mandat de défenseur des Objectifs de développement durable des Nations Unies :   réunions sur les ODD au forum économique de Davos, 25ème anniversaire de Good Planet Belgium, 3ème Forum Humanitaire Européen, séminaire "Femmes, Paix et Sécurité", Journée Internationale de la Femme au palais de Buckingham à l'invitation de la reine Camilla, voyage de travail en Côte d'Ivoire pour promouvoir les ODD, visite de la Fédération Bancaire Européenne, ouverture de la 5ème Conférence Mondiale du Cacao, symposium sur les systèmes d'étiquetage nutritionnel, rencontre avec le nouveau directeur général d'Handicap International Belgium, voyage de travail aux Nations Unies à New York pour l'ouverture du Sommet de l'Avenir. 

Lors de son voyage en Côte d'Ivoire, Mathilde explique son mandat de défenseur des ODD à la presse :

"Cela s'inscrit dans une prolongation de cet engagement social que j'ai depuis longtemps. Ces objectifs de développement durable offrent un cadre à tous les pays qui les ont adoptés, un cadre pour pouvoir améliorer la durabilité, faire face aux grands défis auxquels ils sont confrontés. J'ai accepté cette mission. C'est vrai que c'est un agenda ambitieux. Pour le faire connaître au grand public, c'est très complexe mais si vous parlez du changement climatique,de l'interdiction du travail des enfants, l'éducation, des femmes victimes de violences ou accusées de sorcellerie, ce sont des problématiques très concrètes. Sur chacune des activités que nous avons faites ici en Côte d'Ivoire, vous pouvez coller plusieurs objectifs de développement durable tant sur le plan social qu'écologique ou économique. C'est très concret. Alors, est-ce que je peux faire la différence ? En tout cas, j'ai vu par exemple ici sur le terrain les défis des producteurs de cacao. Dans un mois a lieu en Belgique une conférence internationale sur la durabilité du cacao, où il y aura les grands acteurs du secteur. Je pourrai leur parler des difficultés concrètes des producteurs sur le terrain et répéter combien il est important d'investir dans un cacao durable. Je parle des ODD dans d'autres forums. Je suis là en soutien des autorités pour rappeler à quel point c'est important de continuer. Il reste encore énormément de travail à réaliser. Mais nous devons être ambitieux pour la prochaine génération ! On ne doit quand même pas désespérer...  C'est pour cela qu'il est important d'écouter les jeunes pour faire la différence. Oui, c'est un agenda ambitieux, mais la jeunesse mérite de telles ambitions, pour son bien-être futur". 


lundi 15 août 2016

Les liens entre la dynastie belge et le Brésil

                    
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Juillet 2016 :  voyage de la princesse Maria-Esmeralda au Brésil
Du 3 au 7 juillet, la princesse Maria-Esmeralda s'est rendue au Brésil sur les traces de son père et de ses grands-parents. Au programme de son voyage :   inauguration d'un buste de la reine Elisabeth dans les jardins de l'ambassade de Belgique à Brasilia, visite du village de Porteira afin de rencontrer le peuple indigène des Xerente (le roi Léopold III avait déjà rencontré cette communauté lors d'une expédition au Brésil dans les années 60), rencontre avec le vice-gouverneur et le gouverneur de l'Etat du Tocantins, visite du projet social "Kritzelei" à Sao Sebastiao (dans lequel la chanteuse belge Dorka Hepp est impliquée en faveur de filles et adolescentes de 9 à 18 ans), inauguration au Mémorial des Peuples Indigènes de Brasilia de l'exposition des photos prises par Léopold III lors de son voyage au Brésil en 1964

Août 2016 : le roi Philippe et la reine Mathilde aux Jeux Olympiques de Rio
Le couple royal s'est rendu au Brésil pour les premières journées des Jeux Olympiques 2016 de Rio : cérémonie d'ouverture, visite du Village Olympique, réception offerte aux chefs d'Etat et de gouvernement présents par le président intérimaire du Brésil Michel Temer, rencontre avec les responsables d'un projet social de l'ONG belge Kiyo, rencontre avec le président du Comité International Olympique Thomas Bach, réception du Comité Olympiques et Interfédéral Belge, ainsi que diverses épreuves sportives auxquelles participaient des Belges (judo, hockey, tennis, haltérophilie, p.ex.).

C'est le deuxième voyage de nos souverains au Brésil depuis le début de leur règne. En effet, ils s'y étaient rendus un week-end en 2014 pour assister à un match des Diables Rouges dans le cadre de la Coupe du Monde de football. Ils en avaient profité pour dévoiler la nouvelle plaque de l'avenue dédiée à la reine Elisabeth et déposer des fleurs devant le buste du roi Albert Ier (ces deux hommages du Brésil aux souverains belges rappellent leur voyage dans ce pays en 1920).

Avant 2014 et 2016, il y a eu d'autres visites de notre famille royale au Brésil, mais celle qui est restée dans les mémoires, c'est celle du roi Albert Ier et de la reine Elisabeth (voir ci-dessous).

Le voyage du roi Albert Ier et de la reine Elisabeth au Brésil en 1920
En voici le compte-rendu que j'ai trouvé dans le livre "Elisabeth de Belgique : les défis d'une reine" de l'historien Georges-Henri Dumont :


"Pour de multiples raisons, les souverains belges avaient accepté l'invitation officielle que leur avait faite le président brésilien Epitacao Pessoa. Le Brésil était entré dans la guerre aux côtés des Alliés en 1917. Assez modestement sur le plan militaire (il s'était contenté d'envoyé une petite flotille dans les mers septentrionales), mais c'est en grandes quantités qu'il avait expédié des médicaments et des vivres. La Belgique ne l'avait pas oublié. Et puis Elisabeth n'était-elle pas une Bragance par sa mère, une "fille des enfants de lumière", selon les mots de Camoëns?  République depuis 1889, le Brésil se souvenait néanmoins du roi Joao VI et surtout de don Pedro qui avait proclamé l'indépendance en 1822 et pris le titre d'empereur. Les Brésiliens considéraient Elisabeth presque comme des leurs. Enfin, les souverains belges, qui avaient l'intention de se rendre bientôt au Congo, étaient heureux de l'occasion qui leur était offerte de parcourir une région tropicale. La Reine avait d'ailleurs demandé au docteur Nolf de l'accompagner afin d'enquêter sur place sur le diagnostic et le traitement des maladies tropicales.


L'embarquement eut lieu le mercredi 1er septembre 1920 au port de Zeebrugge, où avait accosté le cuirassé brésilien "Sao Paulo". Avant de franchir la passerelle et de faire ses adieux à ses trois enfants, la Reine s'entretint pendant quelques instants avec les orphelins de marins et de pêcheurs, élèves de l'école Ibis, venus lui offrir des fleurs. Puis ce furent la montée à bord, les traditionnelles acclamations de la foule massée sur le môle ou les toits des hangars, les hymnes nationaux, les ancres levées, les amarres lâchées.


La traversée fut presque sans histoire. La Reine qui aimait la chaleur et en éprouvait le besoin physique se dorait volontiers au soleil, un livre à la main. L'équipage était surpris par sa jovialité et son apparente simplicité. Elle se mêlait aux habituels jeux de bord qu'elle connaissait bien depuis son voyage aux Etats-Unis. Et le soir, elle prenait souvent sa place parmi les violonistes de l'orchestre. Comme c'était la première fois qu'elle franchissait la ligne de l'équateur, il lui fallut subir l'épreuve du baptême par le roi Neptune. En souvenir de quoi les marins lui offrirent un poudrier en cristal et bronze.


Escorté de dix torpilleurs, le "Sao Paulo" pénétra majestueusement dans la baie de Rio au début de l'après-midi du dimanche 19 septembre 1920. Pendant que, sous un soleil éclatant, les forteresses de Santa Cruz, Sao Joao et Imbuhy saluaient le cuirassé de leurs canons, soixante-quatre rameurs conduisaient vers le Roi et la Reine une galiote toute blanc et or. C'était l'historique "Dom Joao VI", construite en 1808, venue du Portugal lorsque l'arrière-grand-père maternel d'Elisabeth, fuyant l'occupation napoléonienne, s'était exilé en terre brésilienne.


Albert et Elisabeth, accueillis par le président Epitacao Pessoa, sa femme et sa fille, descendirent dans la galiote qui les mena au débarcadère. Discours, cortège triomphal jusqu'au palais de Guanabara, apparitions au balcon : la visite officielle commençait. Trop, beaucoup trop officielle au gré de la Reine. Les autorités brésiliennes avaient cru bien faire en montrant à leurs hôtes combien leur pays était européanisé. Réception au parlement, soirées de gala au théâtre, parades militaires, garden-parties, concours hippique, match de football : rien ne leur fut épargné alors qu'ils souhaitaient essentiellement rencontrer ceux qui luttaient difficilement pour le développement, les dirigeants d'établissements industriels, les responsables de l'urbanisme aux prises avec l'extension des favellas, etc.


Le mardi 27 septembre, après une semaine de cérémonies aussi lassantes que brillantes, la Reine, accompagnée du docteur Nolf et de la comtesse de Caraman-Chimay, put enfin visiter l'Institut de Médecine Tropicale Oswaldo-Cruz situé dans un faubourg de Rio. Elle s'y fit notamment expliquer comment, en quelques années, le docteur Oswaldo-Cruz, un élève de Pasteur, avait réussi à éradiquer la fièvre jaune apportée en 1849 par des navires venant d'Amérique centrale. Nommé directeur de la Santé publique par le président Rodriguez Alvoz, il avait constitué une brigade de 1.500 hommes qui procédèrent systématiquement à l'assèchement ou à la pétrolisation des marais, au nettoyage régulier des petites rivières et à l'examen quotidien des égouts de la capitale. Les résultats ne s'étaient guère fait attendre :   dès 1903, la mortalité due à la fièvre jaune était tombée à 584 décès. En 1908, on n'en enregistrait plus que 4 et l'année suivante, plus du tout. Le docteur Chagaz, successeur de Cruz, étendit le domaine des recherches de l'Institut de Médecine Tropicale aux épidémies qui décimaient le bétail. Après avoir entendu les paroles élogieuses de la Reine, Chagaz et ses collaborateurs signalèrent à celle-ci qu'ils connaissaient et appréciaient les travaux de plusieurs médecins belges, notamment le docteur Jules Bordet.


La flore brésilienne fascinait la Reine. Aussi voulut-elle passer de longues heures au jardin botanique où on lui fit admirer le premier palmier que son arrière-grand-père, le roi Joao du Portugal, planta en 1808. Albert Ier, qui semblait soucieux depuis qu'il savait son gouvernement menacé par les démissions successives du ministre de la Défense Nationale et du ministre des Colonies, planta, lui aussi, un arbre pour commémorer sa visite :  un metrodora. Pour compenser les effets débilitants de la chaleur humide de Rio de Janeiro, les souverains furent conviés à passer un jour et une nuit dans une plantation de café établie dans la montagne. La Reine en profita pour chevaucher dans la région, tantôt au trot, tantôt au galop. A un moment donné, elle piqua des deux à la poursuite d'un immense papillon bleu. Epuisés par son rythme, transpirant, la plupart des membres de sa suite abandonnèrent, l'un après l'autre, la randonnée. Elle, elle continuait, joyeuse et fougueuse comme aux beaux jours de Possenhofen.


Le périple brésilien conduisit Albert et Elisabeth à la ville résidentielle de Petrópolis, à Theresopolis peuplée de colons allemands et suisses, à Belo Horizonte, la nouvelle capitale de l'Etat de Minas Gerais, construite de toutes pièces en quelques années sur l'emplacement d'un village perdu, à Sao Paulo où le prince Léopold vint rejoindre ses parents. A nouveau, trop de cérémonies officielles, mais aussi un enthousiasme populaire délirant, ponctué à chaque gare de salves de fusil et de coups de revolver. Le roi Albert prononça une nouvelle série de discours de remerciement dans le style banal qui convenait. Toutefois, lors de la réception à la Cour de Justice de Belo Horizonte, il glissa une petite phrase qui ne passa pas inaperçue :  "Plus un pays avance dans la civilisation, plus le pouvoir judiciaire y occupe une situation indépendante et respectée".

Quant à la Reine, elle visita à Sao Paulo le couvent de l'ordre belge de Saint-Vincent dont l'école était fréquentée par les enfants de la classe ouvrière. Et pour ne pas faire de discrimination, elle s'arrêta aussi chez les sœurs de Saint-Augustin, un autre ordre belge, qui réservaient leur enseignement aux enfants de ce qu'on appelait la "bonne société".


Le vendredi 8 octobre, le Roi, la Reine et le prince Léopold partirent pour la plaine de Campinas, le plus ancien centre de plantations de café de la région. A cheval, ils montèrent jusqu'à l'important institut zootechnique. Puis ce fut la visite des différents centres agricoles de la Fazenda de Guatapara, suivies de celle du port de Santos aux entrepôts bourrés de sacs de café.


Le voyage se termina comme il avait commencé : à bord du "Sao Paulo". A l'escale de Lisbonne, Elisabeth retrouva le souvenir de ses ancêtres : pour elle, les Portugais tirèrent les carrosses royaux exposés au musée près de la tour de Belem".


(extrait de "Elisabeth de Belgique : les défis d'une reine" de Georges-Henri Dumont)   

lundi 8 août 2016

Les voyages d'Etat

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(Article actualisé en avril 2024)

En règle générale, les voyages d'Etat n'ont lieu qu'une seule fois par règne ou mandat présidentiel, et par pays (le roi Baudouin s'est cependant rendu deux fois en France et aux Pays-Bas, et le roi Albert II deux fois en Allemagne). Ceux-ci sont des événements politiques importants suite aux échanges que le Roi, son ministre des Affaires étrangères et leur délégation ont à leur niveau respectif d'une part, et aux discours prononcés par les deux chefs d'Etat lors du traditionnel dîner de gala d'autre part. Le protocole est très présent lors des voyages d'Etat avec passage des troupes en revue, échanges de décorations et cadeaux, p.ex. Des visites sociales, économiques et culturelles sont également au programme, ainsi qu'une rencontre avec la communauté belge d'un pays visité. La durée d'un voyage d'Etat peut varier de deux jours à une semaine.

Sous le règne de Baudouin Ier (1951-1993)
En 42 ans de règne, le roi Baudouin a effectué 47 voyages d'Etat :  Etats-Unis, Luxembourg et Pays-Bas en 1959, France en 1961, Royaume-Uni en 1963, Japon, Thaïlande, Suède et Iran en 1964, Norvège, Mexique, Chili, Argentine et Brésil en 1965, Danemark et Italie en 1966, Irlande et Maroc en 1968, Finlande en 1969, Inde en 1970, Allemagne/RFA et Autriche en 1971, Ethiopie en 1972, Yougoslavie en 1973, Indonésie en 1974, Tunisie, Sénégal, Tanzanie, Zambie, URSS et Arabie Saoudite en 1975, Roumanie en 1976, Canada et Pologne en 1977, Espagne en 1978, Cameroun et Côte d'Ivoire en 1979, Bangladesh et Chine en 1981, Portugal en 1984, Australie en 1987, Suisse en 1989, Hongrie et Algérie en 1990, Corée du Sud et France en 1992, Pays-Bas en 1993.

La reine Fabiola a participé à tous les voyages d'Etat de son époux, à l'exception des trois de 1959 (ils n'étaient pas encore mariés) et à celui d'Arabie Saoudite (le protocole y étant trop strict à l'époque à l'égard des femmes).

Sous le règne d'Albert II (1993-2013)
En 20 ans de règne, le roi Albert et la reine Paola ont effectué 29 voyages d'Etat :  Luxembourg, Suède et Espagne en 1994, Danemark et Allemagne en 1995, Finlande et Japon en 1996, Norvège et Autriche en 1997, Russie et Italie en 1998, Pologne et Portugal en 1999, Pays-Bas, Tchéquie et Suisse en 2000, Grèce en 2001, Hongrie en 2002, Bulgarie et France en 2003, Maroc en 2004, Chine en 2005, Lituanie en 2006, Lettonie et Irlande en 2007, Estonie et Irlande en 2008, Roumanie en 2009, avant d'effectuer un second voyage d'Etat en Allemagne avec un protocole cependant plus allégé par rapport au premier.

Le couple royal a reçu 15 chefs d'Etat en voyage d'Etat en Belgique au cours de leur règne :  l'empereur Akihito du Japon en 1993, le président allemand Roman Herzog en 1998, le grand-duc Jean de Luxembourg en 1999, le roi Juan-Carlos d'Espagne en 2000, le roi Carl-Gustav de Suède en 2001, la reine Marghrete de Danemark et le président italien Ciampi en 2002, le roi Harald de Norvège en 2003, la présidente finlandaise Tarja Halonen et le président polonais Aleksander Kwasniewski en 2004, le président grec Constantinos Stephanopoulos et le président portugais Jorge Sampaio en 2005, la reine Béatrix des Pays-Bas en 2006, le grand-duc Henri de Luxembourg en 2007, le président hongrois Laslzo Solyom en 2008. Depuis 1998, le dîner de gala a désormais lieu au château de Laeken, et plus au palais royal comme c'était le cas sous le règne du roi Baudouin.

Sous le règne de Philippe Ier (depuis 2013)
Depuis leur accession au trône, le roi Philippe et la reine Mathilde ont effectué 14 voyages d'Etat :  Chine et Pologne en 2015,  Japon et Pays-Bas en 2016,  Danemark et Inde en 2017, Canada et Portugal en 2018, Corée du Sud et grand-duché de Luxembourg en 2019, Grèce et Lituanie en 2022, Afrique du Sud et Allemagne en 2023. 

La grande différence, c'est qu'ils y sont accompagnés par les ministres-présidents de nos trois régions (Flandre, Wallonie et Bruxelles-Capitale) en plus du ministre fédéral des Affaires étrangères. Ce ne fut jamais le cas sous le règne précédent.

Les voyages d'Etat prévus en 2020 et 2021 ont été annulés suite à l'épidémie du coronavirus.

On remarque que le couple royal applique un équilibre entre pays européens (Pologne, Pays-Bas, Danemark, Portugal, Luxembourg, Grèce, Lituanie, Allemagne) et pays non européens (Chine, Japon, Inde, Canada, Corée du Sud, Afrique du Sud), ainsi qu'entre républiques (Chine, Pologne, Inde, Portugal, Corée du Sud, Grèce, Lituanie, Afrique du Sud, Allemagne) et monarchies (Japon, Pays-Bas, Danemark, Canada, Luxembourg).

Depuis leur accession au trône, notre nouveau couple royal a reçu 10 chefs d'Etat étrangers en voyage d'Etat en Belgique :   le président chinois Xi Jinping en 2014, le président turc Recep Tayyip Erdogan en 2015, le président allemand Joachim Gauck et le roi Abdallah de Jordanie en 2016, le gouverneur général d'Australie Peter Cosgrove et le président français Emmanuel Macron en 2018, le président autrichien Alexander Van der Bellen et le président de Suisse Ignazio Cassis en 2022, le roi Willem-Alexander des Pays-Bas en 2023, le grand-duc Henri de Luxembourg en 2024.

On constate donc que le roi Philippe a voulu effectuer le premier voyage d'Etat de son règne en Chine, et a choisi le président chinois comme le premier de son règne à être reçu en voyage d'Etat en Belgique. Cela montre l'importance qu'il accorde à ce pays dans lequel il s'est souvent rendu en mission économique. 

Parmi les chefs d'Etat reçus, on dénombre cinq Européens et quatre non Européens d'une part, et seuls trois monarques (le roi Abdallah de Jordanie, le roi Willem-Alexander des Pays-Bas, le grand-duc Henri de Luxembourg) d'autre part. 

Conclusion

Si on analyse les trois règnes, seuls les Pays-Bas ont eu droit, depuis 1951, à quatre voyages d'Etat belges (Baudouin en 1959 et 1993, Albert II en 2000, Philippe en 2016).

Ensuite, d'autres pays ont eu droit à trois voyages d'Etat depuis 1951 (France, Chine, Pologne, Japon, Danemark, Inde, Portugal, Luxembourg, Allemagne). Par contre, bizarrement, il n'y a plus eu de voyage d'Etat belgo-britannique depuis plus de soixante ans...

lundi 1 août 2016

Activités royales en juillet 2016

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12 audiences pour le Roi :   le premier ministre Charles Michel (reçu 3 fois), le président d'Argentine Mauricio Macri et son épouse, l'ancien chef de la Défense Gerard Van Caelenberge, le président de Slovaquie Andrej Kiska, le président du parlement flamand Jan Peumans, le vice-président du gouvernement wallon Jean-Claude Marcourt, le nouveau chef de la Défense Marc Compernol, le nonce apostolique Giacinto Berloco, le commandant de la Composante Air Frederik Vansina, le commandant de la Composante Médicale Pierre Neirinckx.

14 activités officielles pour le Roi :  hommage au ministre d'Etat Andries Kinsbergen, match de football Belgique-Pays de Galles à Lille, 18èmes Fêtes du Couronnement à Tongres, déjeuner avec le duc et la duchesse de Wellington, table ronde au palais royal sur la sécurité, visite de l'exposition "L'âge d'or des Pays-Bas méridionaux" à Gand, visite d'un camp de vacances pour enfants défavorisés à Grammont, réception pour les athlètes belges médaillés aux championnats d'Europe d'athlétisme, inauguration des expositions estivales du palais royal, concert de l'Orchestre National de Belgique pour la fête nationale, Te Deum de la fête nationale à Bruxelles, défilé militaire et civil, visite de La Fête au Parc, feu d'artifice.

20 activités officielles pour la Reine :  18èmes Fêtes du Couronnement à Tongres, audience avec le président d'Argentine Mauricio Macri et son épouse, conférence "Children's rights matter : why Europe needs to invest in children", déjeuner avec le duc et la duchesse de Wellington, visite de l'exposition "L'âge d'or des Pays-Bas méridionaux" à Gand, conférence de l'Unicef sur les enfants dans les conflits armés, conférence sur les droits de l'homme au cœur de l'agenda mondial, réception pour la campagne de la Belgique pour avoir un siège au conseil de sécurité de l'ONU, table ronde à l'ONU sur la santé mentale, rencontre avec la représentante spéciale du secrétaire-général de l'ONU sur le sort des enfants dans les conflits armés, rencontre avec la représentante spéciale du secrétaire-général de l'ONU sur les violences contre les enfants, rencontre avec le secrétaire-général de l'ONU Ban Ki-Moon, rencontre avec le directeur-général de l'Unicef, visite de l'exposition "Belgian Crew" au palais d'Egmont, inauguration des expositions estivales du palais royal, concert de l'Orchestre National de Belgique pour la fête nationale, Te Deum de la fête nationale à Bruxelles, défilé militaire et civil, visite de La Fête au Parc, feu d'artifice.

0 activité officielle pour le roi Albert II et la reine Paola

5 activités officielles pour la princesse Elisabeth :  match de football Belgique-Pays de Galles à Lille, 18èmes Fêtes du Couronnement à Tongres, Te Deum de la fête nationale à Bruxelles, défilé militaire et civil, feu d'artifice.

3 activités officielles pour la princesse Astrid et le prince Lorenz :   concert de l'Orchestre National de Belgique pour la fête nationale, Te Deum de la fête nationale à Arlon, gala d'ouverture de l'Européade à Namur.

4 activités officielles pour le prince Laurent :  rencontre avec le président du Comité Européen des Régions Markku Markkula, cérémonie d'ouverture de la 5ème Semaine Mondiale des Forêts et de la 23ème session du Comité des Forêts de la FAO, Te Deum de la fête nationale à Hasselt, défilé militaire et civil.

0 activité officielle pour la princesse Claire

Récapitulatif des activités officielles de janvier à juillet (source : www.monarchie.be) :

Roi :  124 activités officielles + 101 audiences

Reine :  148 activités officielles

Princesse Astrid :   61 activités officielles

Prince Laurent :  39 activités officielles

Prince Lorenz :  15 activités officielles

Princesse Claire :   13 activités officielles

Reine Paola :   7 activités officielles

Princesse Elisabeth :   6 activités officielles

Roi Albert II :   5 activités officielles