lundi 29 décembre 2014

Quel membre de la famille royale a été le plus actif en 2014?

1° Roi : 164 activités officielles + 193 audiences
Pour la troisième année consécutive,  Philippe (qu'il soit prince ou roi) termine en tête de ce classement :   267 activités officielles en 2012 / 209 activités officielles + 67 audiences en 2013 / 164 activités officielles + 193 audiences en 2014. Concernant les audiences, il est dans la moyenne de ce que faisait son père Albert II (145 en 2009, 197 en 2010, 181 en 2011 et 134 en 2012). Au cours de l'année écoulée, le roi Philippe était attendu au tournant pour la signature de la loi sur l'euthanasie des jeunes et la gestion de l'après-élections législatives, mais tout s'est bien passé et il semble entretenir de bonnes relations avec le monde politique. Les sondages lui sont plutôt favorables, tant au nord qu'au sud du pays. Outre une équipe de conseillers plus jeunes et plus dynamiques, on constate deux changements par rapport à la fin de règne de son père :   des discours plus neutres, plus consensuels et moins politiques ne créant pas de polémiques d'une part ; une présence plus importante sur la scène internationale donnant l'impression que Philippe semble estimer que son premier rôle est de représenter la Belgique à l'étranger (un rôle de représentation correspondant plus à ce qu'attendent les partis flamands, ce qui explique peut-être sa hausse de popularité au nord du pays).  Point noir de ce début de règne :  les relations tendues avec ses parents.


2° Princesse Astrid :  156 activités officielles
Suite à la demande du gouvernement fédéral d'emmener quatre missions économiques à l'étranger au cours de l'année écoulée,  son nombre d'activités officielles a augmenté :   90 activités officielles en 2011, 63 en 2012, 133 en 2013 et 156 en 2014. Ce qui explique qu'elle passe de la 3ème à la 2ème place qu'elle occupe pour la première fois. Mais alors que les entreprises belges sont contentes de sa présence qui ouvre des portes, et que les ministres qui l'accompagnent s'entendent bien avec la princesse, la Flandre a demandé qu'il n'y ait plus que 2 missions économiques à l'étranger l'an prochain.


3° Reine : 154 activités officielles
Chute pour la reine Mathilde qui a été moins active que les années précédentes, et passe de la 2ème à la 3ème place :   166 activités officielles en 2011, 196 en 2012, 190 en 2013, 154 en 2014. Mais ce nombre aurait été plus important si sa mission humanitaire avec l'Unicef au Burkina Faso n'avait pas été annulée (troubles politiques). Au cours de l'année écoulée, la reine Mathilde a repris la présidence d'honneur du centre Child Focus et du Concours Musical Reine Elisabeth.


4° Prince Laurent :  59 activités officielles
Suite au changement de règne, le prince Laurent est plus sollicité par le Palais et passe de la 5ème à la 4ème place de ce classement :   30 activités officielles en 2009, 40 en 2010, 31 en 2011, 35 en 2012, 61 en 2013, et 59 en 2014. Ce nombre aurait été plus important sans la convalescence du prince suite à son hospitalisation au printemps.


5° Princesse Claire :   31 activités officielles
Assez paradoxalement, la princesse passe de la 7ème à la 5ème place alors qu'elle a été moins active que l'année précédente :   30 activités officielles en 2009,  41 en 2010,  23 en 2011,  30 en 2012,  46 en 2013,  31 en 2014.


6° Reine Paola :  26 activités officielles
La reine Paola reste à la 6ème place du classement qu'elle occupait déjà l'an dernier, mais son nombre d'activités officielles a été divisé en deux :   70 activités officielles en 2011,  67 en 2012,  59 en 2013,  26 en 2014. On retiendra aussi la polémique autour de son communiqué diffusé contre l'avis du Palais suite à l'hospitalisation du prince Laurent.


7° Prince Lorenz :  23 activités officielles
Stabilité pour le prince Lorenz qui est le seul membre de la famille royale à travailler à temps plein, ce qui ne l'empêche pas d'avoir en moyenne une vingtaine d'activités officielles par an :  23 en 2009,  18 en 2010,  30 en 2011,  28 en 2012,  26 en 2013,  23 en 2014. A l'occasion du mariage de son fils Amedeo en juillet à Rome, le prince Lorenz a donné sa toute première conférence de presse.


8° Roi Albert II :  17 activités officielles
L'année 2014 aura été difficile pour le roi Albert II entre ses problèmes de santé, le procès de Delphine Boël, et les tensions avec son fils aîné. Son nombre d'activités officielles a été divisé par trois (50 activités officielles en 2011,  54 en 2012,  58 en 2013,  17 en 2014), ce qui explique qu'il passe de la 4ème à la dernière place du classement. Par contre, l'interview qu'il a accordée à l'occasion de ses 80 ans est un exercice de communication réussi, où on l'a senti très à l'aise.

lundi 22 décembre 2014

Activités royales en décembre 2014

12 audiences pour le Roi :   le premier ministre Charles Michel (reçu 3 fois), le secrétaire d'Etat Théo Francken, le ministre de la Défense Steven Vandeput, la ministre flamande de l'Enseignement Hilde Crevits, le secrétaire d'Etat au Commerce Exétieur Pieter De Crem, la ministre de la Mobilité Jacqueline Galant, la ministre francophone de l'Education Joëlle Milquet, ainsi que les ambassadeurs de Suède, Slovaquie et Zimbabwe.


11 activités officielles pour le Roi :  visite du Centre d'Innovation Textile de Renaix, visite de l'Institut Provincial Heynsdaele à Renaix, visite de la crypte de l'église St-Hermes de Renaix, réception à l'hôtel de ville de Renaix, funérailles de la reine Fabiola, 70ème anniversaire de la Bataille des Ardennes, 10ème anniversaire du projet Belgodyssée, déjeuner avec l'ancien président de la Commission Européenne José Manuel Barroso, visite du centre psychiatrique de Zelzote, concert de Noël au palais royal, hommage à la dépouille mortelle du ministre d'Etat Leo Tindemans.


14 activités officielles pour la Reine :   remise des Grants 2014 de la Fondation contre le Cancer, 125ème anniversaire de l'entreprise Vanparys, visite du Centre d'Innovation Textile de Renaix, visite de l'Institut Provincial Heynsdaele à Renaix, visite de la crypte de l'église St-Hermes de Renaix, réception à l'hôtel de ville de Renaix, funérailles de la reine Fabiola, 70ème anniversaire de la Bataille des Ardennes, 60ème anniversaire du CERN, déjeuner avec l'ancien président de la Commission Européenne José Manuel Barroso, visite du centre psychiatrique de Zelzote, concert de Noël au palais royal, visite de l'exposition d'Hans Op de Beeck à St-Josse, audience avec l'écrivain Stefan Hertmans.


1 activité officielle pour le roi Albert II :   funérailles de la reine Fabiola.


4 activités officielles pour la reine Paola :  conférence de Missing Children Europe, concert de l'Association Femmes d'Europe, funérailles de la reine Fabiola, concert de Noël de la Fondation Reine Paola.


4 activités officielles pour la princesse Astrid :  funérailles de la reine Fabiola, remise du Innovation Award, concert de Noël de la Fondation Reine Paola, concert de Noël au palais royal.


3 activités officielles pour le prince Lorenz :  funérailles de la reine Fabiola, installation du nouveau comité de gestion du Fonds du Patrimoine, conférence sur le patrimoine mondial en Afrique.


7 activités officielles pour le prince Laurent :  funérailles de la reine Fabiola, remise du Trophée National du Mérite Sportif, 25ème Annual International Symposium on ALS/MND, première de la comédie musicale "Brabançonne", présentation du dernier roman de la princesse Marie-Christine de Kent, première de la comédie musicale "Annie", lancement du Plan Froid de la Fondation Prince Laurent.


4 activités officielles pour la princesse Claire :  funérailles de la reine Fabiola, présentation du dernier roman de la princesse Marie-Christine de Kent, première de la comédie musicale "Annie", concert de Noël au palais royal.


Récapitulatif des activités officielles de janvier à décembre 2014 (source : www.monarchie.be) :


Roi :  164 activités officielles + 193 audiences


Princesse Astrid :  156 activités officielles


Reine :  154 activités officielles


Prince Laurent :   59 activités officielles


Princesse Claire :  31 activités officielles


Reine Paola :   26 activités officielles


Prince Lorenz :   23 activités officielles


Roi Albert II :  17 activités officielles

lundi 15 décembre 2014

Activités royales de novembre 2014

20 audiences pour le Roi :  le premier ministre Charles Michel (reçu 3 fois), le ministre de la Justice Koen Geens, le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, le président de Colombie Juan Manuel Santos, le président du Service public sécurité sociale Frank Van Massenhoven, le ministre des Pensions Daniel Bacquelaine, le président du PS Elio Di Rupo, le ministre des Classes Moyennes Willy Borsus, le ministre du Budget Hervé Jamar, l'administrateur général de l'INAMI Jo De Cock, la ministre de l'Energie Marie-Christine Marghem, le directeur de l'OCAM André Vandoren, la ministre des Affaires sociales Maggie De Block, le ministre wallon de l'Economie Jean-Claude Marcourt, le président de la Suisse Didier Burkhalter, ainsi que les ambassadeurs de Jordanie, Indonésie et Vietnam.


15 activités officielles pour le Roi :  inauguration de Technocentre à Gosselies, inauguration du Flanders Fields Mémorial Garden, visite du Musée Juif de Bruxelles, concert Thousand Voices for Peace, commémoration de l'Armistice au Soldat Inconnu, déjeuner avec les souverains espagnols, rencontre avec les Belges anoblis en 2013, visite de la firme Mathy à Couvin, réunion sur la gestion d'une commune à Cerfontaine, réception à la maison communale de Cerfontaine, visite de travail à la Défense, déjeuner avec le président de la Commission Européenne Jean-Claude Juncker, rencontre avec les nouveaux fournisseurs brevetés de la Cour, table ronde sur la sécurité sociale, déjeuner avec le gouvernement fédéral.


13 activités officielles pour la Reine :  funérailles du comte Jean-Pierre de Launoit (président du Concours Musical Reine Elisabeth), concert Thousand Voices for Peace, déjeuner avec les souverains espagnols, rencontre avec les Belges anoblis en 2013, visite de la firme Mathy à Couvin, réunion sur la gestion d'une commune à Cerfontaine, réception à la maison communale de Cerfontaine, fête des droits de l'enfant à Auderghem, déjeuner avec le président de la Commission Européenne Jean-Claude Juncker, semaine de la lecture à haute voix, rencontre avec les nouveaux fournisseurs brevetés de la Cour, déjeuner avec le gouvernement fédéral, visite du centre médical d'aide aux victimes de l'excision.


1 activité officielle pour le roi Albert II :  concert de gala de la Musique Royale des Guides.


5 activités officielles pour la reine Paola :  funérailles du comte Jean-Pierre de Launoit (président du Concours Musical Reine Elisabeth), Te Deum de la fête du Roi, réception au Parlement pour la fête du Roi, visite de la Maison La Fontaine, concert de gala de la Musique Royale des Guides.


0 activité officielle pour la reine Fabiola.


41 activités officielles pour la princesse Astrid :   Te Deum de la fête du Roi, réception au Parlement pour la fête du Roi  + 39 activités officielles lors de la mission économique en Malaisie et à Singapour (visite du musée des Arts Islamiques de Kuala Lumpur, session informative au Mandarin Oriental Kuala Lumpur, ouverture d'un séminaire sur la technologie médicale belge, ouverture d'un séminaire sur le développement urbain durable, rencontre avec le ministre du Commerce Extérieur, cocktaïl de clôture des trois séminaires, inauguration des nouveaux bureaux de Lhoist Asia Regional Office, inauguration des nouveaux bureaux de Swift, visite d'une usine de traitement de déchets, VIP Networking Night, déjeuner sur le thème de la chimie, rencontre avec le premier ministre de Malaisie, cocktaïl de clôture de deux séminaires, lunch-présentation de Maybank, inauguration de l'usine de production d'Uni Oleon, cérémonie de signature de contrats au Mandarin Oriental, réception officielle belge, session d'information au Shangaï La Hotel, rencontre avec le ministre de la Santé, ouverture d'un séminaire sur la technologie médicale belge, visite de GSK Biologicals, visite du nouveau centre de recherche et d'innovation de Solvay, Antwerp Diamond Night Dinner, rencontre avec la 2ème ministre des Affaires étrangères, ouverture d'un séminaire sur le développement urbain durable, rencontre avec le ministre du Commerce, rencontre avec PSA International, cocktaïl de clôture d'un séminaire, rencontre avec le premier ministre de Singapour, dîner d'affaires organisé par FIT, cérémonie de remise de décorations, séminaire à l'Université Nationale de Singapour, exposé sur le projet du Buzon, cérémonie de signatures de contrats, réception officielle belge, visite de l'expansion du terminal logistique de l'île de Jurong, visite des installations solaires de Katoen Natie, dîner d'affaire sur les technologies bancaires, visite du parc Gardens by the Bay).


2 activités officielles pour le prince Lorenz :  Te Deum de la fête du Roi, réception au Parlement pour la fête du Roi.


6 activités officielles pour le prince Laurent :  concert à Rixensart au profit de l'enfance en difficulté, remise du "Prix Flame of Peace" au prince, réception au Parlement pour la fête du Roi, spectacle du cirque Bouglione au profit du Fonds d'Entraide Prince et Princesse Alexandre, course cycliste Zesdaagse Vlaanderen-Gent, remise des prix 2014 du Fonds Houtman.


3 activités officielles pour la princesse Claire :  concert à Rixensart au profit de l'enfance en difficulté, Te Deum de la fête du Roi, spectacle du cirque Bouglione au profit du Fonds d'Entraide Prince et Princesse Alexandre.


Récapitulatif des activités officielles de janvier à novembre (source : www.monarchie.be) :


Roi :  153 activités officielles + 181 audiences


Princesse Astrid :   152 activités officielles


Reine :   140 activités officielles


Prince Laurent :   52 activités officielles


Princesse Claire :   27 activités officielles


Reine Paola :   22 activités officielles


Prince Lorenz :  20 activités officielles


Roi Albert II :   16 activités officielles


Reine Fabiola :  0 activité officielle

samedi 6 décembre 2014

Décès de la cinquième reine des Belges

                    

On a appris hier le décès de Fabiola, cinquième reine des Belges. Née en Espagne en 1928, elle a épousé le roi Baudouin, et occupé les fonctions de Première Dame de 1960 à 1993. Après le décès de son époux, elle s'était mise en retrait au profit des nouveaux souverains Albert II et Paola. Elle avait fait ses dernières apparitions publiques très symboliques en juillet 2013 pour l'abdication de son beau-frère Albert II, la prestation de serment de son cher neveu Philippe, et la messe à la mémoire des 20 ans du décès du roi Baudouin.

Plus d'infos sur les actions de la reine Fabiola :   http://familleroyalebelge.blogspot.be/2009/11/les-actions-de-la-reine-fabiola.html

Plus d'infos sur le Fonds Reine Fabiola pour la Santé Mentale :   http://familleroyalebelge.blogspot.be/2012/10/le-fonds-reine-fabiola-pour-la-sante.html

Plus d'infos sur le Dorp n°2 Koningin Fabiola :   http://familleroyalebelge.blogspot.be/2015/03/dorp-nr2-koningin-fabiola.html

Plus d'infos sur ses voyages d'Etat avec le roi Baudouin :   http://familleroyalebelge.blogspot.be/2016/08/les-voyages-detat.html

Plus d'infos sur les timbres à l'effigie de la reine Fabiola :   http://royalementblog.blogspot.be/2015/01/la-reine-fabiola-en-philatelie.html

Plus d'infos sur l'asbl Les Oeuvres de la Reine :   http://familleroyalebelge.blogspot.be/2015/01/lasbl-les-oeuvres-de-la-reine.html

Plus d'infos sur la villa Astrida de la reine Fabiola à Motril :  http://familleroyalebelge.blogspot.be/2014/08/la-villa-astrida-de-la-reine-fabiola.html

lundi 17 novembre 2014

Deux nouveaux livres de la princesse Marie-Esméralda de Belgique







                                      Journaliste, S.A.R. la princesse Esmeralda de Belgique vit à Londres, entourée de son mari, le professeur Salvador Moncada, et de ses deux enfants. Elle a édité plusieurs ouvrages, à la mémoire de ses parents, S.A.R. la princesse Lilian et S.M. le roi Léopold III, et s'implique avec conviction dans le domaine de la protection de l'environnement. Elle préside notamment le Fonds Léopold III pour l'Exploration et la Conservation de la Nature.


A l'occasion de la sortie de ses deux nouveaux livres ("Albert et Elisabeth" aux éditions Racine ;  "Femmes prix Nobel de la Paix" aux éditions Avant-Propos), la princesse Marie-Esméralda a accordé une interview au magazine français "Point de Vue" :


"Pourquoi un nouveau livre sur vos grands-parents?
- J'ai écrit sur mon père le roi Léopold III, et sur ma mère la princesse Lilian. Le centenaire de la guerre de 1914-1918 était une bonne occasion. S'il y a beaucoup de biographies de mon grand-père, les historiens ont finalement peu évoqué le destin de ma grand-mère. Je l'ai redécouverte. Une femme de caractère qui ne cachait pas ses convictions. Albert et Elisabeth sont les souverains les plus populaires de la monarchie belge. Je souhaitais les montrer sous un angle plus personnel, plus intime. Christophe Vachaudez a retrouvé de beaux documents dans nos collections privées et aux archives royales. J'ai écrit les textes en me fondant sur des correspondances, des carnets privés, des conversations avec ma famille, dont ma cousine Marie-Gabrielle de Savoie, la fille de la reine Marie-José, qui a bien connu notre grand-mère.

- Vous ne vous souvenez pas de la reine Elisabeth?
- Quand ma grand-mère est morte, je n'avais que huit ans. En fait, je ne fais plus très bien la différence entre ce que l'on m'a raconté et ma mémoire propre. Il me reste l'image d'une dame très élégante, lumineuse, toujours habillée de blanc. Très affectueuse aussi. Je conserve jalousement les livres dédicacés qu'elle m'a offerts à l'occasion de Noël, pour mes anniversaires.

- Comment avez-vous travaillé?
- Dans le film, réalisé par Nicolas Delvaulx, comme pour le livre album "Albert et Elisabeth", je pars sur les traces de mes grands-parents, et je raconte. Nous avons tourné en Belgique, puis en Bavière pour la jeunesse de ma grand-mère. Mon père me parlait souvent de Possenhofen, le château où était née sa mère, comme l'impératrice Sissi, sa tante. Un lieu incroyablement romantique, baigné par les eaux du lac de Starnberg et cerné par les montagnes. Le chalet de ma mère, dans le Tyrol autrichien, est assez proche, et pourtant je n'étais jamais venue. Nous avons terminé par l'Egypte où ma grand-mère et mon père ont assisté à l'ouverture de la tombe de Toutankhamon en 1923. Quelle impression extraordinaire de me retrouver dans la chambre d'hôtel du Winter Palace de Louxor où était descendue la Reine! Presque cent ans après, je marchais dans ses pas.

- Votre grand-mère était très attachée à sa famille Wittelbasch?
- Elle était très proche de son père, le duc Carl-Théodore en Bavière, auprès de qui elle a travaillé à Munich. Mon arrière-grand-père était un ophtalmologue renommé, un homme remarquable, pas du tout prisonnier de ses origines. Il a pratiqué plus de 5.000 interventions de la cataracte et il opérait gratuitement ses patients pauvres. Les plus riches payaient pour soutenir sa fondation. La clinique Duc Carl-Théodore fonctionne toujours et l'on peut voir ses instruments conservés dans une vitrine. Ses idées sociales ont probablement beaucoup influencé sa fille. Le cœur de la reine Elisabeth penchait résolument à gauche. Elle n'a jamais eu peur de l'affirmer.

- Et l'enfance du roi Albert?
- Elle a été plus difficile : beaucoup de protocole et peu de contacts chaleureux. Le comte de Flandre, mon arrière-grand-père, en raison de sa surdité probablement, demeurait très froid, silencieux. Rien de très gai pour l'épanouissement des enfants. Mon père m'a raconté que sa grand-mère, la comtesse de Flandre, était adorable. Elle gâtait beaucoup ses petits-enfants. Mais comme toutes les mères de cette époque, elle n'avait pas de vrai contact avec ses propres enfants. Elle était peut-être trop dévote, ce que répète souvent le roi Albert dans ses lettres :  "Ma mère est une sainte!". Mais une sainte, en famille, c'est sans doute pesant. Au château de Laeken, l'ambiance était plus morose encore. Le roi Léopold II ne s'entendait pas avec sa femme Marie-Henriette d'Autriche, il avait des relations difficiles avec ses filles, et il ne s'est jamais remis de la perte de son fils unique, le duc de Brabant, en 1869.

- Vos grands-parents, en revanche, sont très amoureux?
- Au départ, il s'agit d'un mariage arrangé, comme ils le sont à l'époque dans les familles royales. Mais il va fonctionner. L'amour est bien au rendez-vous et une grande complicité s'établit entre Albert et Elisabeth. Comme dans tous les foyers, il y a parfois des tensions avec les enfants. Marie-José, leur fille, est naturellement plus proche de son père. Et tous les espoirs reposent sur Léopold, l'héritier. Charles, l'enfant du milieu, aura plus de mal à trouver sa place. Il a hérité des côtés un peu fantasques des Wittelbasch, il est le plus rebelle. Il se heurte avec sa mère à qui, finalement, il ressemble beaucoup. Dans ses carnets et sa correspondance, la Reine écrit combien elle est fière de son fils cadet, c'est un artiste comme elle, "il peint!". Parfois, mère et fils sont incroyablement proches, avec des périodes d'entente absolue. Et au moindre accrochage, ils cessent de se parler pendant des mois! Un amour en dents de scie.

- Comment expliquer l'immense popularité de vos grands-parents dès leur avènement?
- Quand Albert Ier succède à son oncle Léopold II en 1909, un grand désamour mine la monarchie belge. Mes grands-parents vont s'employer à changer cela. C'est amusant, en compulsant les archives, de voir soudain tous les journaux parler de la famille royale, montrer les enfants. Les portraits du Roi et de la Reine figurent sur les fameuses boîtes à biscuits, si populaires en Belgique. Les prémices de la communication. Les souverains offrent à leurs contemporains une image plus adaptée en ce début de XXème siècle, plus proche des gens. Et ils étaient bien, de fait, une famille plus normale, bourgeoise pourrait-on dire.

- Vous avez aussi beaucoup voyagé pour votre livre "Femmes prix Nobel de la paix"?
- En effet, j'ai eu une année assez chargée. En examinant la liste des 150 prix Nobel de la paix, je me suis aperçue que seulement quinze femmes ont été distinguées. Dix sont encore en vie, alors je suis partie les interviewer partout dans le monde :  Aung San Suu Kyi en Birmanie, Mairead Corrigan et Betty Williams en Irlande, Rigoberta Menchu au Guatemala, Jody Williams aux Etats-Unis, Malala Yousafzai la Pakistanaise, Tawakkol Karman la Yéménite, et même la présidente Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee au Libéria, heureusement avant l'épidémie d'Ebola...  "Femmes prix Nobel de la paix" est un hommage à leurs histoires, souvent tragiques. Toutes ont mené des combats extraordinaires. Elles restent chaleureuses et humaines. Dix belles rencontres, c'est important pour moi, je reste journaliste dans l'âme. Et comme j'ai hérité du "gène vagabond" de mon père, je boucle ma valise à la première occasion".

Retrouvez aussi l'interview que m'a accordée Christophe Vachaudez :  http://familleroyalebelge.blogspot.be/2014/11/interview-de-christophe-vachaudez-sur.html

dimanche 9 novembre 2014

Interview de Christophe Vachaudez sur ses ouvrages sur la famille royale

                              


A l'occasion de la sortie de l'album-photos "Albert et Elisabeth" qu'il a co-réalisé avec la princesse Marie-Esméralda de Belgique, l'historien Christophe Vachaudez a répondu à mes questions par mail :


"Comment est née votre passion pour les familles royales?
- Il y a bien longtemps, j'en ai peur. Je devais avoir neuf ans quand on m'a offert un livre sur les palais royaux et puis de fil en aiguille, mes intérêts pour la généalogie et le bijou ont fait le reste!


- Votre ouvrage sur les bijoux de notre famille royale paru en 2004 fait figure de référence. Des bijoux sont sortis de l'ombre depuis lors, notamment lors de la succession de la grande-duchesse Joséphine-Charlotte et de la vente de la princesse Marie-Gabrielle de Savoie. Pouvez-vous nous en dire plus?
- Il est toujours frustrant d'écrire un livre et puis de constater que certaines questions qui se posaient peuvent être solutionnées après la parution. Je pourrais en effet le ré-éditer avec nombre d'informations supplémentaires....peut-être un jour? La grande-duchesse Joséphine-Charlotte a reçu nombre de bijoux ayant appartenu à sa mère et voilà qui est bien normal. Elle en a achetés également. La reine Marie-José possédait, elle aussi, une très belle collection combinant les bijoux de la maison d'Italie et de Belgique.

- Peut-on s'attendre à voir prochainement ré-apparaître des bijoux de notre dynastie?
- Pas que je sache pour le moment, bien que des mystères doivent encore trouver une solution...

- Ne faut-il pas trouver une solution comme aux Pays-Bas ou en Suède, afin que l'écrin de nos reines ne soit pas démantelé à chaque génération?
- Cette décision incombe au monarque mais la collection actuelle est plutôt réduite. Il est à espérer que la reine Fabiola privilégie Mathilde dans l'héritage. C'était le souhait de la reine Marie-Henriette, mais Léopold II ne l'a pas appliqué.

- Comment est né ce projet d'album-photos sur le roi Albert Ier et la reine Elisabeth?
- La princesse Marie-Esméralda et moi avons eu une idée similaire et nous avons joint nos forces pour concevoir cet album.

- Où avez-vous trouvé les photos inédites de ce nouvel ouvrage et de "L'Album royal de Léopold Ier à Baudouin" (que vous avez réalisé avec Olivier Defrance)?
- Nombre de photos sont issues des collections royales (aussi bien des archives que des albums privés), de collections privées et publiques, tant en Belgique qu'à l'étranger. Il s'agit d'un travail de fourmis.

- Comment présenteriez-vous le roi Albert et la reine Elisabeth en quelques lignes?
- Le roi Albert et la reine Elisabeth sont des figures complexes et éminemment intéressantes. Lui est plus taciturne mais son caractère s'est quelque peu affiné au fil des années, ce qui lui a permis de prendre des décisions pour le bien de la population en désaccord avec le gouvernement et les Alliés durant la guerre. Il a vraiment joué cavalier seul et pris de lourdes responsabilités. Comme son épouse, il s'intéressait aux nouvelles technologies et était heureux de rencontrer des scientifiques et des savants. Il appréciait aussi les moments de solitude.
La Reine est un personnage hors norme, qui a conscience de sa position mais ne réchigne pas à enfreindre les règles établies. Elle était, à ma connaissance, la seule souveraine à piloter, à faire de l'alpinisme, de la natation ou du yoga, à escalader en nacelle les murs des temples égyptiens, à maintenir une correspondance avec des figures comme Einstein, Colette, Jean Cocteau ou Albert Schweitzer. Elle est allée en Pologne, en Russie et en Chine à l'époque du rideau de fer et contre l'avis du gouvernement. Elle était partout, a sauvé des enfants juifs, a institué un concours musical reconnu internationalement, a œuvré pour la protection du palais des Beaux-Arts, patronné une association qui luttait contre les maladies vénériennes...la liste est longue!

- Quels sont vos projets pour 2015?
- J'ai plein de projets en cours en Belgique, au Luxembourg, en Autriche et en Serbie, mais tout dépend des autorisations que j'aurai.

- Quel regard portez-vous sur le début de règne du nouveau couple royal?
- Je pense qu'il est difficile d'évoluer sous l'œil peu complaisant de la presse qui ne tolère aucun faux pas, mais je trouve, et c'est très personnel, que les souverains tirent bien leur épingle du jeu. Par contre, on peut regretter la mauvaise gestion de certains faits, comme l'interview du roi Albert accordée à RTL-TVI. Le Palais n'aurait pas dû marteler qu'il n'était pas au courant et agir avec plus de diplomatie. Tout a été codifié avec des côtés positifs et négatifs, mais des évolutions sont nécessaires, et je pense que l'image que renvoient les souverains et leurs enfants est très positive autant en Belgique qu'à l'étranger. Le prince Laurent paraît plus serein, mais il est dommage que la princesse Astrid semble un peu mise à l'écart de même que les anciens souverains. Les rancunes personnelles devraient prendre un aspect moins public. L'amour du prochain n'est-il pas une vertu que doivent cultiver les gens qui se disent chrétiens?".

Vous pouvez retrouver mon compte-rendu du livre "Bijoux des reines et princesses de Belgique" de Christophe Vachaudez (paru en 2004) :  http://familleroyalebelge.blogspot.be/2010/02/bijoux-des-reines-et-princesses-de.html


  

dimanche 2 novembre 2014

Activités royales en octobre 2014

23 audiences pour le Roi :   le premier ministre Elio Di Rupo (reçu 2 fois), le CEO de BPost Koen Van Gerven, le sous-lieutenant Anthony Leduc (Epée du Roi 2014), la secrétaire d'Etat bruxelloise Cécile Jodogne, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw, le président du Kazakhstan Nursultan Nazarbaïev, les co-formateurs Kris Peeters et Charles Michel, le vice-premier ministre Jan Jambon, le vice-premier ministre Alexander De Croo, le ministre-président de la Région wallonne Paul Magnette, ainsi que les ambassadeurs de Chine, Islande, Saint-Marin, Grande-Bretagne, Sri Lanka, Tchéquie, Danemark, Arménie, Togo, Australie et Japon.


19 activités officielles pour le Roi :   inauguration à Anvers de la réplique du pont flottant sur l'Escaut, cérémonie commémorative à Saint-Adresse, visite du centre de tri de la Poste à Fleurus, 9ème édition du Young Executive Stay Programme, 75ème anniversaire du Canal Albert, Conseil de Physique Solvay, prestation de serment du nouveau gouvernement, visite d'Audi Brussels, remise du Prix Entreprise de l'Année 2014, concert d'automne au palais royal, cérémonie commémorative à Ploegsteert, réception à Laeken pour les athlètes de haut niveau, 10ème anniversaire d'Erasmus Belgica, première de Shellshock, 80ème anniversaire de l'Ordre de Léopold, dîner avec le gouverneur-général du Canada, cérémonie commémorative à Nieuport, cérémonie commémorative à Ypres, concert de Wim Mertens.


15 activités officielles pour la Reine :   visite de l'exposition "Rubens et son héritage", congrès "Challenge in Visual Rehabilitation" à Anvers, concert d'automne au palais royal, cérémonie commémorative à Ploegsteert, déjeuner à Hasselt avec les femmes de l'asbl Markant, table ronde de Child Focus sur la pornographie enfantine, visite de l'exposition sur 25 designers belges, visite de l'asbl Pag-Asa à Bruxelles, visite de l'asbl Music Fund à Marche-en-Famenne, réception à Laeken pour les athlètes de haut niveau, première de Shellshock, dîner avec le gouverneur-général du Canada, cérémonie commémorative à Nieuport, cérémonie commémorative à Ypres, concert de Wim Mertens.


1 activité officielle pour le roi Albert II :  conférence du professeur Benoît Lengelé dans le cadre des Grandes Conférences Catholiques.




2 activités officielles pour la reine Paola :  conférence du professeur Benoît Lengelé dans le cadre des Grandes Conférences Catholiques, visite de l'exposition "Ce tant curieux musée du monde" au Grand-Hornu.




0 activité officielle pour la reine Fabiola.




44 activités officielles pour la princesse Astrid :   breefing général à Woluwe-Saint-Lambert pour les participants à la mission économique, dîner de gala à Monaco au profit de l'EORTC   + 23 activités officielles lors de la mission économique en Colombie (session informative d'accueil, visite du Musée d'Art Moderne de Bogota, visite du Musée de l'Or de la Banque de la République, rencontre avec la ministre colombienne du Commerce, ouverture d'un séminaire avec l'Association Nationale des Entrepreneur, ouverture du séminaire "Océans Opportunities", rencontre avec le président de la République, rencontre avec le maire de Bogota, déjeuner d'affaire sur le thème des énergies, rencontre avec la vice-ministre des Mines, inauguration du Lighting Experience Center, visite d'Ecopetrol, cérémonie de signature de contrats entre Exnor et Pacific Rubiales Energy, rencontre avec le ministre colombien de la Santé, présentation de la coopération belgo-colombienne sur le cancer du cerveau, rencontre avec la vice-ministre colombienne de l'Information, table ronde sur le thème "E-Government Solutions", dîner offert par le ministre des Affaires étrangères, rencontre avec le ministre colombien de l'Agriculture, présentation des contrôles de résidus de pesticides, séminaire sur le commerce et les investissements Belgique/Colombie, cérémonie de signature de contrats académiques et économiques, réception officielle belge)  + 19 activités officielles lors de la mission économique au Pérou (rencontre avec le ministre péruvien des Transports, ouverture du séminaire "La route vers notre marché européen", rencontre avec la ministre péruvienne du Commerce Extérieur, remise d'une décoration belge à Salomon Lerner Febres, rencontre avec l'adjoint au maire de Lima, rencontre avec le président péruvien et son épouse, dîner offert par le couple présidentiel, cérémonie pour le don d'un équipement de surveillance de l'eau, rencontre avec le ministre péruvien du Logement, rencontre avec le ministre péruvien de la Santé, séminaire "Un effort commun pour une vaccination durable",visite de l'Institut National des Maladies Néoplasiques, réception officielle belge, visite de l'International Potato Center, visite de l'Université Nationale Agraire, rencontre avec le ministre péruvien de l'Agriculture, présentation du projet One Stevia, visite du plan Prodac, visite du complexe archéologique de Pachacénac).




1 activité officielle pour le prince Lorenz :  dîner de gala à Monaco au profit de l'EORTC.




10 activités officielles pour le prince Laurent :  inauguration à Anderlecht du 100ème logement rénové par Renovassistance, 30ème anniversaire de la pédiatrie du Centre Hospitalier de la Citadelle à Liège, rencontre annuelle des agents de renseignement et d'action de la deuxième guerre mondiale, 50ème anniversaire de l'Institut d'Aéronomie Spatiale de Belgique à Uccle, cérémonie commémorative à Dixmude, première mondiale du film "The Loft", concert d'automne au palais royal, concours du plus beau zinneke organisé par la Fondation Prince Laurent, remise des World Soundtrack Awards, visite de l'exposition "Caricaturistes : fantassins de la démocratie".


6 activités officielles pour la princesse Claire :   inauguration à Anderlecht du 100ème logement rénové par Renovassistance, 30ème anniversaire de la pédiatrie du Centre Hospitalier de la Citadelle à Liège, 50ème anniversaire du centre culturel de Chaumont-Gistoux, remise du Prix Terre d'Avenir de la Fondation Reine Paola, concert d'automne au palais royal, concours du plus beau zinneke organisé par la Fondation Prince Laurent.


Récapitulatif des activités officielles de janvier à octobre (source : www.monarchie.be) :


Roi :   138 activités officielles + 161 audiences


Reine :   127 activités officielles


Princesse Astrid :   111 activités officielles


Prince Laurent :   46 activités officielles


Princesse Claire :   24 activités officielles


Prince Lorenz :   18 activités officielles


Reine Paola :  17 activités officielles


Roi Albert II :   15 activités officielles


Reine Fabiola :   0 activité officielle

samedi 18 octobre 2014

Les 13 ans de la princesse héritière Elisabeth

                              elisabeth_lichtfront   

La princesse Elisabeth est actuellement en 2ème secondaire au collège Sint-Jan Berchmans de Bruxelles, un établissement scolaire néerlandophone déjà fréquenté par les enfants de la princesse Astrid et du prince Lorenz. La sécurité y a été renforcée suite aux menaces de mort proférées fin 2013 à l'égard d'Elisabeth. Son frère Gabriel et sa sœur Eléonore étudient dans la section primaire de ce collège. Souvent, c'est leur père le Roi qui les conduit le matin avant d'aller à son bureau du palais royal.


Au cours de sa première année secondaire, la presse a révélé que la princesse avait fait partie de la chorale du collège qui avait chanté lors d'un concert de Noël donné en présence des souverains. Ensuite, 63 enfants de la chorale sont partis du 5 au 11 avril 2014 dans une tournée sur le thème du centenaire de la première guerre mondiale. Ils ont chanté à Beauvais, Verdun, Koksijde et Langemark-Poelkappelle. Cette tournée leur a permis aussi de découvrir les falaises de Mers-les-Bains, le centre Nausicaa de Boulogne-sur-Mer, les tranchées de l'Yser ou l'Aquafun d'Oostduinkerke. Contrairement aux autres élèves qui logeaient dans des familles, la princesse héritière a logé, pour des raisons de sécurité, dans des hôtels avec ses deux gardes du corps.


Suite à l'accession au trône de son père le 21 juillet 2013, Elisabeth a reçu le titre de duchesse de Brabant et est devenue officiellement princesse héritière. On l'a vue une vingtaine de fois depuis lors :  Te Deum et défilé militaire de la fête nationale, événements familiaux (communion de ses cousins Nicolas et Aymeric, 80 ans de son grand-père Albert II, mariage de son parrain Amedeo), rentrée scolaire en présence de la presse, journées sans voitures à Bruxelles, prises de photos en famille (sur l'île d'Yeu, aux sports d'hiver et au Sea Life Center de Blankenberghe), événements culturels (demi-finale et finale du Concours Musical Reine Elisabeth, compétition internationale de ballet), sportifs (20kms de Bruxelles, dernier entraînement des Diables Rouges) et patriotiques (spectacle musical 14-18 à Malines, commémoration à Ploegsteert).


Lors de la récente commémoration du centenaire de la première guerre mondiale à Ploegsteert  en province du Hainaut (voir photo ci-dessus), la princesse Elisabeth a prononcé, avec beaucoup d'aisance, un message en français, en néerlandais et en allemand. C'était sa troisième intervention publique, après un court message bilingue d'encouragement au personnel de la Station Polaire Princesse Elisabeth et un discours en néerlandais lors de l'inauguration de l'Hôpital Princesse Elisabeth. Bref, comme en Espagne ou aux Pays-Bas, la préparation de la princesse héritière se poursuit petit à petit... Bon anniversaire!

lundi 6 octobre 2014

Activités royales en septembre 2014

22 audiences pour le Roi :  le premier ministre Elio Di Rupo (reçu 4 fois), le ministre d'Etat André Flahaut, les co-formateurs Kris Peeters et Charles Michel (reçus ensemble), le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, le chef de la Défense Gérard Van Caelenberge, le ministre-président flamand Geert Bourgeois, le ministre-président francophone Rudy Demotte, le commissaire au Plan Philippe Donnay, le président des Philippines Benigno Aquino, le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort, le secrétaire-général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen, le ministre-président germanophone Olivier Paasch, le président du parlement francophone Jean-Charles Luperto, ainsi que les ambassadeurs du Japon, Djibouti, Gambie, Argentine, Salomon et Erythrée.


8 activités officielles pour le Roi :  passage de la flamme olympique des Special Olympics European Summer Games sur la place des Palais, réunion du comité de gestion du Fonds Prince Philippe, 75ème anniversaire de l'Academia Belgica, visite à l'Office Régional Bruxellois de l'Emploi, rencontre des chefs d'Etat de pays germanophones, visite de l'exposition "Lieux sacrés, livres sacrés", 70ème pèlerinage national du fort de Breendonk, visite au S.H.A.P.E. à Casteau.


9 activités officielles pour la Reine :  28ème Rencontre Internationale Hommes et Religions à Anvers, cérémonie d'ouverture des Special Olympics European Summer Games, visite du Relais Social du Pays de Liège, rencontre avec des athlètes des Special Olympics European Summer Games, visite de l'asbl Borgerstein, rencontre de chefs d'Etat de pays germanophones, visite de l'exposition "Lieux sacrés, livres sacrés", compétition internationale de ballet, visite au S.H.A.P.E. à Casteau.


0 activité officielle pour le roi Albert II, la reine Paola et la reine Fabiola.


2 activités officielles pour la princesse Astrid :   inauguration du Belgian Chocolate Village, cérémonie de clôture des Special Olympics European Summer Games.


1 activité officielle pour le prince Lorenz :  cérémonie de clôture des Special Olympics European Summer Games.


9 activités officielles pour le prince Laurent :   70ème anniversaire de la libération de Rumes, 70ème anniversaire de la libération d'Anvers, inauguration des Journées du Patrimoine Wallon à Bastogne, inauguration de l'exposition sur Constantin Meunier à Bruxelles, répétition de l'Orchestre National de Belgique, activité à Tongres au profit de la lutte contre le cancer, remise du 100ème chien offert par le Centre Belge pour Chiens-Guides, dîner du comité de soutien de Flandre Occidentale de la Fondation Roi Baudouin, inauguration à Anderlecht du 100ème immeuble rénové par la Fondation Pro Renovassistance.


4 activités officielles pour la princesse Claire :   inauguration des Journées du Patrimoine Wallon à Bastogne, activité à Tongres au profit de la lutte contre le cancer, dîner du comité de soutien de Flandre Occidentale de la Fondation Roi Baudouin, inauguration à Anderlecht du 100ème immeuble rénové par la Fondatrion Pro Renovassistance.


Récapitulatif des activités officielles de janvier à septembre (source :  www.monarchie.be) :


Roi :  119 activités officielles + 138 audiences


Reine :  112 activités officielles


Princesse Astrid :   67 activités officielles


Prince Laurent :   36 activités officielles


Princesse Claire :   18 activités officielles


Prince Lorenz :   17 activités officielles


Reine Paola :   15 activités officielles


Roi Albert II :   14 activités officielles


Reine Fabiola :   0 activité officielle

lundi 29 septembre 2014

"Guide de la Belgique royale" (Patrick Weber)

Né à Bruxelles en 1966, Patrick Weber est licencié en histoire de l'art et archéologie. Outre son intérêt pour les familles royales, il est aussi journaliste, scénariste et romancier. En 1997, Patrick Weber a écrit un guide très bien documenté et facile à consulter sur les traces laissées par les membres de la famille royale aux quatre coins du royaume.


Bruxelles, notre capitale, doit beaucoup à Léopold II, le roi bâtisseur, qui transforme le palais royal, agrandit le château de Laeken, crée l'avenue de Tervuren et de nombreux parcs publics, et fait construire, entre autres, la Tour Japonaise, le Pavillon Chinois, les arcades du Cinquantenaire, le palais de justice, le Mont des Arts et les serres de Laeken. Son père le roi Léopold Ier est, lui, à l'origine de l'église Notre-Dame de Laeken en hommage à son épouse la reine Louise-Marie. C'est dans cette église que se trouve la crypte de la famille royale. Quant à la Cour des Comptes (rue de la Régence), elle évoque le souvenir de leurs anciens propriétaires Philippe et Marie, comte et comtesse de Flandre, et de leur fils le roi Albert Ier qui est né dans ce palais.


Plus d'infos sur le palais royal :  http://familleroyalebelge.blogspot.be/2014/01/le-palais-royal-de-bruxelles.html


Plus d'infos sur la crypte royale :   www.noblesseetroyautes.com/nr01/2010/07/la-crypte-royale


Plus d'infos sur l'église St-Jacques-sur-Coudenberg :  http://probelgicahainaut.blogspot.be/2012/08/leglise-saint-jacques-sur-coudenberg.html


Plus d'infos sur le château du Belvédère :  http://royalementblog.blogspot.be/2012/02/le-chateau-du-belvedere.html


Dans le Brabant wallon , la Chapelle Musicale Reine Elisabeth de Waterloo rappelle l'amour de la souveraine pour la musique. Non loin de là, le roi Léopold III, la princesse Lilian et leurs enfants se sont installés en 1960 au domaine royal d'Argenteuil, vendu par l'Etat belge en 2004.


Plus d'infos sur le domaine royal d'Argenteuil :  http://journalpetitbelge.blogspot.be/2007/01/le-domaine-royal-dargenteuil.html


Plus d'infos sur le bureau du roi Léopold III à Waterloo :   http://probelgicahainaut.blogspot.be/2011/01/le-bureau-de-leopold-iii-waterloo.html


La province de Namur  abrite plusieurs sites liés à la famille royale :  les statues des rois Léopold Ier, Léopold II et Albert Ier à Namur, les châteaux de Ciergnon, Fenffe et Villers-sur-Lesse, mais aussi le rocher de Marche-les-Dames où le roi Albert Ier est décédé le 17 février 1934.


Plus d'infos sur le château de Ciergnon :  http://royalementblog.blogspot.be/2011/08/le-chateau-de-ciergnon.html


Plus d'infos sur le château de Villers-sur-Lesse :  http://royalementblog.blogspot.be/2011/08/le-chateau-de-villers-sur-lesse.html


Plus d'infos sur le château de Fenffe :  http://royalementblog.blogspot.be/2011/09/le-chateau-de-fenffe.html


Plus d'infos sur l'ancien presbytère de Villers-sur-Lesse :  http://familleroyalebelge.blogspot.be/2014/01/lancien-presbytere-de-villers-sur-lesse.html


Plus d'infos sur la Chapelle Reine Astrid de Briquemont :   http://royalementblog.blogspot.be/2014/01/la-chapelle-reine-astrid-de-briquemont.html


La ville de Spa est associée à la reine Marie-Henriette qui y a passé les dernières années de sa vie, loin de son époux volage et du protocole de la Cour.


A la côte belge , la statue de Léopold Ier sur la digue de La Panne rappelle son arrivée d'Angleterre en juillet 1831, le Mémorial du roi Albert à Nieuport a été construit en hommage à son comportement durant la première guerre mondiale, tandis que le monument du roi Léopold II sur la digue d'Ostende a été construit pour remercier le roi bâtisseur de ses travaux d'embellissement en faveur de cette station balnéaire. Le Mémorial Prince Charles à Raversijde raconte la vie du prince Charles, oncle d'Albert II et régent du royaume de 1944 à 1950, et permet de visiter la maison de pêcheurs où il a vécu de 1950 à son décès en 1983.


Plus d'infos sur la Villa Royale d'Ostende :  http://royalementblog.blogspot.be/2011/10/la-villa-royale-dostende.html


Plus d'infos sur le Mémorial Prince Charles :  http://probelgicahainaut.blogspot.be/2010/12/domaine-provincial-de-raversijde-13-le.html


Plus d'infos sur la dernière demeure de la reine Louise-Marie à Ostende :   www.noblesseetroyautes.com/2013/12/langestraat-69-a-ostende-la-derniere-demeure-de-la-reine-louise-marie


Plus d'infos sur l'hôpital de l'Océan à La Panne :  www.noblesseetroyautes.com/2014/07/lhopital-de-locean-a-la-panne


Plus d'infos sur Ostende, station balnéaire royale :   www.noblesseetroyautes.com/2010/11/ostende-station-balneaire


Source :  "Guide de la Belgique royale" de Patrick Weber, éditions J-M Collet, 1997.



lundi 15 septembre 2014

La princesse Marie-Esméralda et la delphinothérapie

La princesse Esmeralda (tante du Roi)  a accompagné l'association Delphus à l'occasion de l'envoi du 100ème enfant belge autiste à Benidorm en Espagne pour y suivre de la delphinothérapie. La princesse est la présidente d'honneur de Delphus (www.delphus.be), et avait d'ailleurs reçu, en octobre 2013, le soutien de sa belle-soeur la princesse Léa et de son neveu le prince Laurent venus au Musée Bellevue pour le dîner au profit de l'association. 

Voici une carte blanche que la princesse Marie-Esméralda avait écrite à ce sujet en 2007 pour "Paris Match Belgique" :

Le dauphin glisse à la surface de l'eau, plongeant et émergeant tour à tour dans une sorte de ballet silencieux. Assis sur les marches du bassin, un enfant au visage hermétique, isolé dans son propre monde, observe l'animal. Il s'accroche à l'épaule de Branko, le thérapeute, qui ne le quitte pas. Le dauphin s'approche doucement. On dirait qu'il veut rassurer l'enfant. Puis, il s'éloigne. Le petit garçon agite la tête comme s'il voulait appeler l'animal. Et celui-ci revient. Soudain, il donne un gros coup de queue qui éclabousse l'enfant. Surpris, le garçon hésite une seconde puis, d'un grand geste de la main, à son tour, il envoie une gerbe d'eau vers le dauphin. Le premier enfant est établi. Un sourire éclaire les visages du patient et du thérapeute.

Comme à chaque fois qu'il m'a été donné d'assister à une séance de delphinothérapie, l'émotion me serre la gorge. Il se passe décidément quelque chose de très fort entre l'enfant et l'animal, avec la complicité essentielle du thérapeute. Comment me suis-je retrouvée au bord de cette piscine, par une belle journée de septembre sur la côte espagnole? Par l'entremise des dauphins, tout naturellement. Le Fonds Léopold III pour la protection et l'exploration de la nature que je préside depuis la mort de mon père, a financé une mission de Thierry Bouveroux, un jeune chercheur qui étudie les cétacés dans leur milieu naturel au large de la Floride. Il était soutenu par l'association Delphus et j'ai ainsi rencontré le comte Baudouin de Grunne, son enthousiaste et infatigable président. Il m'a offert la présidence d'honneur. Avant d'accepter, j'ai voulu me rendre en Espagne et assister à une séance de delphinothérapie. Pour comprendre en quoi elle consiste. C'est ainsi que j'ai découvert le dévouement et le professionnalisme du personnel soignant et la joie des enfants et de leur famille. Depuis, investie dans l'action de Delphus, je suis revenue à Mundomar où nous avons tenu, au mois de mai dernier, un colloque scientifique sur la delphinothérapie.


En 2007, Delphus a envoyé onze enfants belges suivre le traitement offert par la fondation Aqualandia à Benidorm en Espagne. Cette fondation permet chaque année à plus de 300 enfants souffrant de différents troubles physiques et mentaux tels que l'autisme, la trisomie, la mucoviscidose, les lésions de la moëlle épinière, de bénéficier gratuitement d'une semaine de delphinothérapie.


"Les séances durent de 30 à 45 minutes", explique Branko Weitzmann, un Allemand athlétique aux yeux clairs. Psychologue et kinésithérapeute, il travaille depuis de longues années en Espagne. Il a rejoint l'équipe d'Aqualandia après avoir visité plusieurs centres de thérapie aux Etats-Unis et en Israël. "Chaque enfant est différent et j'étudie avec soin son dossier médical", précise Branko.


Parfois, deux ou trois séances sont nécessaires avant que l'enfant se sente à l'aise et établisse le contact avec le dauphin. Nous ne forçons jamais l'animal et nous ne le récompensons pas par de la nourriture, à l'inverse de ce qui se passe pendant le dressage ou le spectacle. Pendant le traitement, le contact avec les patients est entièrement spontané. Selon moi, toutes les thérapies utilisant des animaux, tels que les chevaux, les chiens ou les dauphins, obtiennent des résultats positifs. La delphinothérapie présente toutefois deux avantages :  l'élément aquatique propice à la relaxation du patient et la fascination qu'exerce ce mammifère si ludique.


Dès que l'enfant se sent en confiance dans la piscine avec le dauphin, nous commençons la thérapie proprement dite. Des mouvements, bien sûr, mais aussi des exercices de coordination, de concentration, de reconnaissance de couleurs et de formes. L'animal agit comme un catalyseur dans la relation d'aide. Il est, à la fois, source de motivation et de récompense pour l'enfant qui tente d'atteindre un objectif ou de réaliser une tâche bien précise. Je suis toujours émerveillée d'observer comment le dauphin, un animal puissant et parfois agressif, perçoit immédiatement la fragilité d'un enfant handicapé et le traite différemment d'un enfant sain ou d'un adulte.


Les thérapies assistées par l'animal sont aujourd'hui utilisées, un peu partout dans le monde, comme auxiliaires aux thérapies conventionnelles. Elles ne les remplacent pas, et, en aucun cas, elles ne guérissent le malade. Mais elles permettent souvent d'instaurer une communication et d'améliorer la qualité de vie des patients ainsi que l'ont remarqué de nombreux parents d'enfants traités à Mundomar. Elles complètent et renforcent les résultats obtenus avec des méthodes traditionnelles de soins. La semaine de traitement à Benidorm est précédée et suivie par une visite médicale afin d'enregistrer les éventuelles améliorations. Un questionnaire exhaustif a été mis au point par l'association "Le Chat Botté", un centre d'accueil et de stimulation précoce pour enfants de 2 à 6 ans dans le Brabant wallon. Il est soumis aux parents et à une personne étrangère, et se veut une véritable échelle d'évaluation du développement de chaque enfant.


Cette année, en outre, deux doctorantes, Lieve Meers de l'Université de Gand et Marie Maurer de l'Université de Paris V, ont entrepris une étude scientifique sur la relation enfant/dauphin. Ces jeunes femmes analysent le produit de 150 heures de tournage à Mundomar. Cinq caméras ont, en effet, été placés à différents endroits stratégiques au bord du bassin afin de suivre, en continu, les séances de delphinothérapie. Un programme informatique permet à Marie Meunier de coder les comportements des enfants, leurs gestes, leurs expressions, leurs regards vers l'animal, et d'établir ainsi le profil comportemental de chacun. Lieve Meers, quant à elle, s'intéresse à l'éventuel impact de la thérapie sur les dauphins. Cette double étude, basée sur un matériel vidéo exceptionnel, devrait apporter des informations très intéressantes et représente une première européenne. La direction générale de la santé de la Commission Européenne a d'ailleurs marqué son intérêt et nous a demandé de venir exposer notre action à l'occasion du lancement d'une stratégie communautaire sur la santé mentale.


Le succès croissant de la delphinothérapie ne va pas sans susciter des critiques. Des associations de protection des animaux s'élèvent contre l'utilisation des dauphins en captivité. Ce débat nous tient à cœur. Delphus étant une association d'étude et de protection des dauphins, et moi-même étant une farouche avocate de la protection de l'environnement, nous avons pris toutes nos précautions et nous avons voulu vérifier les conditions de vie des dauphins de Mundomar. Nous avons constaté que ceux-ci sont en excellente santé et qu'il y a eu plusieurs naissances ces dernières années. Les bassins sont spacieux et bien entretenus. D'autre part, la réinsertion en mer de dauphins captifs n'étant pas réalisable, pourquoi ne pas les utiliser pour soigner gratuitement les enfants?


Il est également important de souligner que les enfants ne sont pas les seuls bénéficiaires de cette semaine de traitement en Espagne. Les parents en ressentent les bienfaits grâce à la rencontre avec d'autres parents vivant des difficultés semblables. Ils parviennent à partager avec eux leurs angoisses, leurs doutes et aussi ces moments d'émotion et de bonheur. Cela représente souvent pour ces familles une plage de repos dans un quotidien difficile.


Un message d'espoir. Un sourire. C'est ce que nous souhaitons apporter à ces enfants et ces familles désemparées auxquels notre société accorde peu d'écoute et de compassion.


Princesse Esmeralda de Belgique, 2007.

lundi 1 septembre 2014

Activités royales en août 2014

1 audience pour le Roi :  les co-formateurs Kris Peeters et Charles Michel (reçus ensemble).


8 activités officielles pour le Roi :  hommage à Thimister au cavalier Fonck, hommage aux victimes du fort Loncin, commémoration de la première guerre mondiale à Liège, déjeuner au palais provincial de Liège avec les chefs d'Etat et de gouvernement, commémoration de la première guerre mondiale à Louvain, commémoration de la première guerre mondiale au cimetière militaire de Saint-Symphorien, commémoration de la première guerre mondiale à Dinant, 200ème anniversaire du royaume des Pays-Bas à Maastricht.


5 activités officielles pour la Reine :  commémoration de la première guerre mondiale à Liège, déjeuner au palais provincial de Liège avec les chefs d'Etat et de gouvernement, commémoration de la première guerre mondiale à Louvain, commémoration de la première guerre mondiale au cimetière militaire de Saint-Symphorien, 200ème anniversaire du royaume des Pays-Bas à Maastricht.


1 activité officielle pour le roi Albert II et la reine Paola :  inauguration de l'exposition sur le peintre italien Carlo Carra à Forte dei Marmi.


0 activité officielle pour la reine Fabiola, la princesse Astrid, le prince Lorenz, le prince Laurent et la princesse Claire.


Récapitulatif des activités officielles de janvier à août 2014 (source : www.monarchie.be) :


Roi :  111 activités officielles + 116 audiences


Reine :   103 activités officielles


Princesse Astrid :   65 activités officielles


Prince Laurent :   27 activités officielles


Prince Lorenz :   16 activités officielles


Reine Paola :   15 activités officielles


Roi Albert II :   14 activités officielles


Princesse Claire :   14 activités officielles


Reine Fabiola :   0 activité officielle

lundi 18 août 2014

La villa Astrida de la reine Fabiola à Motril

                                 Villa Astrida de Motril: la Reine Fabiola  

(Article actualisé en juillet 2023)

Après leur mariage, le couple royal prend l'habitude de passer ses vacances en Espagne afin de revoir la famille de la reine Fabiola. En 1970, ils décident de construire une résidence de vacances à Motril en Andalousie. Situé au bord de la Méditerranée, Motril se trouve non loin de Grenade. Le terrain de deux hectares, qui appartenait aux autorités locales et à des dirigeants d'une sucrerie, leur est offert. Nommée "Villa Astrida" (en hommage à la quatrième reine des Belges), la demeure comporte un bâtiment principal (voir photo ci-dessus) avec piscine, et deux bâtiments annexes plus petits. La propriété est entourée d'un haut muret, et est ceinturée d'un côté par une route (en haut de la photo ci-dessus) et de l'autre par une plage accessible à tous.    

Pendant 23 ans, Baudouin et Fabiola vont se rendre à Motril pour leurs vacances d'été, et aussi à d'autres moments de l'année comme Noël ou Pâques. Ils y recevront plusieurs fois la visite du roi Juan Carlos et de la reine Sophie d'Espagne. Et c'est sur une des terrasses que le roi Baudouin décède le 31 juillet 1993....  Le lendemain, le premier ministre belge Jean-Luc Dehaene s'y rend, avec le ministre de la Justice, pour constater le décès, et confiera plus tard que l'intérieur était très simple, sans aucun luxe. Un festival de musique sacrée sera organisé par les autorités locales en la mémoire de leur plus célèbre résident.

Après les funérailles de son époux et la prestation de serment du nouveau roi Albert II, la reine Fabiola retourne à la Villa Astrida en compagnie de la princesse Nori du Japon, fille du couple impérial, qui passe ses vacances avec elle en août 1993. Par contre, elle renonce à leur bateau "Avila" qui était amarré non loin de là, et va désormais rejoindre le Musée de l'Armée à Bruxelles.

Chaque été, la reine Fabiola va continuer de se rendre à Motril, et ,selon certains échos, sa dernière visite remonterait à 2011. Sa santé ne lui permettra plus ensuite d'y aller, mais la propriété est cependant occupée de temps en temps par ses neveux espagnols, et les princes Philippe et Laurent y auraient également passé des vacances.

En 2013, les autorités locales ont exproprié une petite bande du terrain :  368 mètres carrés longeant le littoral, afin d'y construire un chemin public. Les touristes et les habitants se plaignaient de devoir se garer d'un côté de la propriété de la Reine, et de devoir en faire le tour pour profiter de la plage. Le chemin leur permet désormais de relier plus facilement la plage et le parking. Et un muret garantit toujours la tranquilité des locataires de la "Villa Astrida".

Depuis le décès de la reine Fabiola en décembre 2014,  la Villa Astrida appartient à la "Fundacion In Eis", une fondation espagnole privée qu'elle avait créée une dizaine d'années plus tôt pour ses neveux et nièces. Dans un premier temps, ceux-ci avaient décidé de se défaire de la villa qui intéressait beaucoup les promoteurs immobiliers. Le conseil municipal de Motril avait lancé les démarches administratives pour convertir la villa en hôtel, et consulté les comités environnementaux du coin. 

Mais finalement, le projet d'hôtel a été abandonné. La vente d'un collier des Mora y Aragon (hérité de la reine Fabiola) par Sotheby's pour 630.000 euros a-t-il changé les choses ?  La villa Astrida est rénovée pour le 30ème anniversaire du décès du roi Baudouin. De passage dans la région, le roi Felipe d'Espagne vient s'y recueillir devant la statue du défunt souverain. Et le 31 juillet 2023, le roi Philippe et la princesse Eléonore de Belgique, la reine Sophie d'Espagne, les Mora y Aragon, la famille grand-ducale luxembourgeoise (la princesse Marie-Astrid, la princesse Margaretha et son époux, le prince Guillaume et son épouse) viennent inaugurer un musée consacré au roi Baudouin et à la reine Fabiola dans la villa de Motril.                                

lundi 11 août 2014

"Albert et Elisabeth : le film de la vie d'un couple royal" (éditions Mardaga)

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Ecrit par 12 auteurs du nord et du sud du pays,  cet ouvrage collectif prolonge l'exposition organisée en hommage au roi Albert Ier et à la reine Elisabeth durant l'été 2014 au palais royal. Ils ont bénéficié de l'aide de la Cinémathèque Royale de Belgique, du Centre d'étude Guerres et Sociétés, et de l'Association Dynastie et Patrimoine Culturel.


C'est le roi Philippe en personne qui a écrit l'avant-propos de ce livre et fait remarquer plusieurs choses :
"Lorsqu'Albert Ier a succédé à son oncle, la monarchie avait pour plusieurs raisons perdu de sa popularité. A son décès tragique, 25 ans et une guerre mondiale plus tard, le Roi avait réussi à gagner le cœur de son peuple et à donner un nouvel élan à la Belgique, tant au niveau national qu'international".
-  "Pendant cette guerre, Albert Ier ne s'est pas seulement comporté en chef d'Etat responsable. Il a également senti que le monde était en train de changer. Et que la souffrance du soldat dans la boue des tranchées et l'oppression pesant sur le pays occupé étaient portées par tous les Belges, solidaires et unis".
-  "Mon arrière-grand-père avait aussi compris que le cinéma permettait de communiquer d'une tout autre façon avec le monde extérieur, mieux encore, que cela rendait cette communication nécessaire. Comme dans tout ce qu'il faisait ou presque, il n'a donc rien laissé au hasard dans ce domaine".
-  "J'ai aussi été frappé par l'enthousiasme du Roi et de la Reine à parcourir le monde. Albert et Elisabeth ont régné dans un monde globalisé avant la lettre".
-  "Le roi Albert Ier a été le premier roi des Belges à ne pas se présenter seul au monde extérieur, mais à le faire, dès le début, avec la Reine à ses côtés".


Le roi Philippe résume assez bien les différents aspects mis en avant par les spécialistes de cet ouvrage, qui n'est pas une biographie mais donne déjà un bel aperçu de leur règne, tant par les textes que par les photos. Durant la guerre, Albert Ier a parfois agi sans l'accord de ses ministres et jusqu'en septembre 1918, il maintient ses troupes dans des positions défensives et ne veut pas participer aux combats des Britanniques et des Français. Il impose ensuite le suffrage universel qui change le système parlementaire belge :  des gouvernements de coalition sont désormais nécessaires, ce qui renforce le rôle de médiateur du Roi. Quelques fois, il utilise des lettres ouvertes rendues publiques pour soutenir certaines réformes ou projets de lois. Cet ouvrage explique aussi l'intérêt du couple royal pour le Congo, les sciences et le cinéma (qu'il a abondamment utilisé pour sa communication).

mardi 5 août 2014

Activités royales en juillet 2014

15 audiences pour le Roi :   le premier ministre Elio Di Rupo (reçu 2 fois), l'informateur Charles Michel (reçu 3 fois), les co-formateurs Charles Michel et Kris Peeters (reçus ensemble), le général-major Jean-Paul De Coninck, le général-major d'aviation Michel Ocula, le général-major Marc Thys, le président du parlement flamand Jan Peumans, ainsi que les ambassadeurs du Kirghistan, Caraïbe orientale, Libye, Mauritanie et Togo.


13 activités officielles pour le Roi :  rencontre avec les Diables Rouges au palais royal, départ à Ypres de la 5ème étape du Tour de France, prestation de serment du ministre-président de la région bruxelloise Rudi Vervoort, prestation de serment du ministre-président de la communauté française Rudy Demotte, prestation de serment du ministre-président de la région wallonne Paul Magnette, prestation de serment de la secrétaire d'Etat Catherine Fonck, prestation de serment du ministre-président de la région flamande Geert Bourgeois, concert de l'Orchestre National de Belgique, bal populaire dans le quartier des Marolles, Te Deum à Bruxelles, défilé militaire sur la place des Palais, fête au parc royal, feu d'artifice.


10 activités officielles pour la Reine :  visite de l'Institut Huis aan Zee au Coq, rencontre avec les Diables Rouges au palais royal, baptême du patrouilleur Castor à Zeebrugge, 20ème anniversaire des Ciniclowns à Anvers, concert de l'Orchestre National de Belgique, bal populaire dans le quartier des Marolles, Te Deum à Bruxelles, défilé militaire sur la place des Palais, fête au parc royal, feu d'artifice.


0 activité officielle pour le roi Albert II, la reine Paola et la reine Fabiola.


4 activités officielles pour la princesse Astrid :  concert de l'Orchestre National de Belgique, Te Deum à Bruges, défilé militaire sur la place des Palais, fête au parc royal.


5 activités officielles pour le prince Lorenz :  concert de l'Orchestre National de Belgique, Te Deum à Bruges, défilé militaire sur la place des Palais, fête au parc royal, messe à Laeken à la mémoire du roi Baudouin.


8 activités officielles pour le prince Laurent :  cérémonie au Cénotaphe à Londres, concert de l'Orchestre National de Belgique, Te Deum à Namur, défilé militaire sur la place des Palais, fête au parc royal, hommage aux victimes du vol de Malaysia Airlines, foire agricole de Libramont, festival Tomorowland.


4 activités officielles pour la princesse Claire :  concert de l'Orchestre National de Belgique, Te Deum à Namur, défilé militaire sur la place des Palais, fête au parc royal.




Récapitulatif des activités officielles de janvier à juillet 2014 :


Roi :   103 activités officielles + 115 audiences


Reine :  98 activités officielles


Princesse Astrid :   65 activités officielles


Prince Laurent :  27 activités officielles


Prince Lorenz :   16 activités officielles


Princesse Claire :  14 activités officielles


Reine Paola :  14 activités officielles


Roi Albert II :  13 activités officielles


Reine Fabiola :   0 activité officielle    

mercredi 16 juillet 2014

Interview de l'historien Damien Bilteryst

           9782873868949      


"D'où vous vient votre intérêt pour les têtes couronnées, et en particulier celles du XIXème siècle?
- A vrai dire, cet intérêt est tellement ancré en moi qu'il m'est impossible d'expliquer ses origines ; c'est une évidence, elle est là. La période que je préfère va de la fin du XVIIIème siècle jusqu'à 1914. Cet intérêt n'est pas seulement lié aux royautés, il concerne plusieurs aspects, et notamment l'architecture. Tout ce qui a été bâti entre disons 1760 et 1880 est séduisant et les personnes, les princes qui vivaient dans ces demeures suscitent l'intérêt.

- Comment avez-vous procédé pour les recherches? Lequel des deux livres a été le plus facile à écrire?
- Les recherches ont naturellement débuté aux archives du palais royal de Bruxelles. Là sont conservés deux fonds justement dénommés "Comte de Flandre" et "Comtesse de Flandre". Ils incluent une grande variété de documents qui permettent de côtoyer au plus près l'univers des Flandre :  des milliers de lettres privées, des cahiers scolaires, des photographies,... Bien entendu, j'ai aussi consulté d'autres fonds d'archives au palais :  le célèbre fonds Goffinet, les archives du Grand Maréchalat de la Cour, des dossiers du cabinet du roi Léopold II, du secrétariat du prince Albert, les fonds Conway, d'Hulst, Mexique, les archives de la reine Louise, ... Ensuite, au Musée de l'Armée, il y a l'incontournable fonds Wilmet :  6.660 pages de documents retranscrits comprenant de la correspondance privée aujourd'hui détruite ou dispersée suite à des ventes et des témoignages recueillis dans les années 30 auprès des princesses Henriette et Joséphine, de serviteurs, de proches des Flandre. Je m'en voudrais d'oublier les dossiers d'officiers, les archives de l'Ecole Militaire et les lettres en mains privées. Des documents inédits constituant autant de sources premières passionnantes à analyser. Je n'ai pas trouvé l'un des deux livres plus difficile à écrire, j'ai pris autant de plaisir lors de l'écriture des deux biographies!

- On a souvent décrit le foyer des comtes de Flandre comme plus bourgeois que royal, mais vous démontrez dans vos livres que ce n'était pas tout à fait la réalité?
- Oui, cette épithète "bourgeoise" est une erreur d'appréciation due à la plume de Martin Schweisthal, le dernier bibliothécaire du comte de Flandre. Depuis elle a fait flores, sans tenir aucun compte de la réalité. Le comte de Flandre est l'une des premières fortunes du royaume, il possède nombre de domaines à l'étranger, vit dans le luxe le plus absolu et voyage dans l'Europe entière. Ses goûts sont ceux d'un aristocrate de très haute naissance. Je ne vois donc rien de comparable avec la bourgeoisie de l'époque...

- Autre légende :  les comtes de Flandre étaient présentés comme un couple très uni par opposition aux souverains qui vivaient séparés. Or, vous dévoilez un grand scoop à ce sujet. Comment est-ce possible que cette relation extraconjugale ait pu rester secrète pendant plus d'un siècle?
- Philippe mène exactement le même genre de vie que celui de son frère Léopold II. Son entourage ne peut l'ignorer, les milieux proches des Flandre non plus. Cependant, au moment où la presse antimonarchique commence à s'intéresser à la vie sentimentale des princes, vers 1902-1903, le comte de Flandre est à la fin de sa vie et a retrouvé une existence moins sujette aux commérages.

- S'il était connu que Maximilien et Charlotte ne formaient pas un couple uni, vous avez trouvé une lettre du prince Philippe qui donne clairement son point de vue sur le mariage de sa sœur. N'est-ce pas la première fois qu'on en parle de façon si directe?
- Nous n'allons bien sûr pas dévoiler le contenu de cette lettre de Philippe (intégralement reproduite dans la biographie) que j'ai lue avec la stupéfaction que vous imaginez. Ce témoignage de première main apporte en effet un nouvel éclairage sans ambiguïté sur la situation conjugale de Maximilien et Charlotte....

- Dans votre biographie du prince Baudouin, vous démontez les nombreuses thèses fantaisistes qui ont circulé sur sa mort. Tout cela aurait pu être évité avec une meilleure communication de la famille royale, et on ne peut s'empêcher de penser que c'est toujours d'actualité plus d'un siècle plus tard?
- On connaît Léopold II comme bâtisseur, colonisateur, visionnaire mais il est également un excellent "communiquant" si toutefois on se permet cet anachronisme. Or, dans les jours qui ont précédé la mort de Baudouin, le Roi n'a pas mesuré l'impact que le manque d'informations aurait auprès du public... Pour ce qui est de l'époque actuelle, je dirais simplement que tout en reconnaissant le rôle nécessaire de la communication, je trouve qu'il est surestimé en règle générale. Si ce qui est mis en scène ne correspond pas à la réalité, on tombe dans la fausseté, éphémère par essence.

- On pourrait aussi rapprocher le débat sur la dotation et le rôle du comte de Flandre avec deux autres cadets (le prince-régent Charles et le prince Laurent)?
- On pourrait parler de situation récurrente au sein de la dynastie et aborder le thème de la place peu enviable du second fils. Or, à y voir de plus près, les situations sont très différentes. Le comte de Flandre bataillait pour ne plus recevoir de dotation et second fils, il était le préféré de son père, vous voyez que les données diffèrent... Pour ce qui est de la relation entre le roi Albert II et son frère aîné le roi Baudouin, elle est exemplaire comme l'était d'ailleurs celle entre le futur roi Albert I et son frère le prince Baudouin.... Le roi Albert II a d'ailleurs évoqué récemment cette coïncidence entre les deux prénoms. C'est plutôt cette répétition qui me frappe.

- Autre thème toujours d'actualité :  les problèmes linguistiques. Vous en parlez beaucoup dans votre livre sur le prince Baudouin et son premier discours en néerlandais, mais quelle était la position de son père le comte de Flandre à ce sujet?
- Le discours prononcé par le prince Baudouin en néerlandais lors des fêtes de Bruges en 1887 est un excellent exemple de la communication intelligente du roi Léopold II dont je parlais tout à l'heure. Quant à l'opinion du comte de Flandre, elle était voisine d'un désintérêt total sur la question linguistique...

- Qu'est devenue la bibliothèque réputée du prince Philippe? Si ses diverses propriétés ont été vendues par ses héritiers, seule la villa d'Halishorn est restée dans la famille royale?
- Cette bibliothèque était une propriété privée :  elle a subi un sort similaire à celui des héritages privés : partages, ventes,...  La villa de Halishorn, achetée quelques années avant la mort du comte de Flandre, devait permettre d'offrir un lieu de villégiature qui remplacerait les séjours aux Amerois où Philippe ne se plaisait guère. Elle a en effet été conservée par la famille royale belge durant plusieurs décennies.

- On a souvent écrit que la comtesse de Flandre avait voulu privilégier son petit-fils Charles, le nouveau comte de Flandre, mais il s'avère que ce ne fut pas le cas après son décès. Était-ce une rumeur ou avez-vous trouvé des informations à ce sujet?
- J'ai, en effet, lu dans le fonds Wilmet que la comtesse de Flandre souhaitait qu'un jour, les Amerois deviennent la propriété de son petit-fils Charles. Pour le reste de l'héritage, elle n'a exprimé, à ma connaissance, aucun souhait de privilégier quiconque.

- Lors de vos recherches dans les archives, quels sont les personnages, les sujets, les périodes de l'histoire de notre dynastie qui ont été oubliés par les historiens et mériteraient de futures recherches? Avez-vous des projets personnels?
- Il y a encore beaucoup à dire sur la dynastie belge. J'ai à l'esprit plusieurs idées, mais aucune d'elle ne s'impose encore de manière évidente. Je sais en revanche que le prochain livre sera dans la lignée des premiers et me permettra de faire découvrir des aspects méconnus de la famille royale.

- Dans quelques jours, il y aura un an que le roi Philippe (qui porte le prénom de son arrière-arrière-grand-père) est monté sur le trône. Quel regard portez-vous sur cette première année de règne?
- Je porte un regard très positif sur cette première année de règne. Au moment où le prince Philippe a prêté le serment constitutionnel, il est devenu le Roi dans toute l'acceptation du terme. Cela ne m'a d'ailleurs guère surpris!".

lundi 7 juillet 2014

"Philippe, comte de Flandre, frère de Léopold II" (Damien Bilteryst)

                                               9782873868949              


Né en 1837, le prince Philippe de Belgique est le fils cadet du roi Léopold Ier et de la reine Louise-Marie, et est titré comte de Flandre. Il reçoit des cours particuliers jusqu'à l'âge de 18 ans, mais son instruction manque de structure et souffre de rivalités et de clivages d'âge entre les professeurs. En 1846, il est nommé sous-lieutenant au régiment des guides, mais cette désignation est surtout symbolique. Le décès de sa mère et le départ de sa sœur Charlotte dont il est proche, l'attristent beaucoup. L'ambiance à Laeken devient morose.


C'est Auguste Scheler (bibliothécaire du Roi) qui transmet sa passion des livres à Philippe dont les premiers achats remontent aux années 50. Ses deux autres grandes passions sont la chasse et les antiquités. Il achète le domaine de Campine de plus de 2.000 ha. A partir de 21 ans, il commence à devenir sourd. Son père et sa grand-mère la reine Marie-Amélie déplorent son oisiveté. Léopold Ier lui demande de le représenter en Scandinavie et en Russie en 1860, puis deux fois en 1861 en Prusse. En 1863, il se rend à Paris qu'il n'avait plus revu depuis l'abdication de son grand-père en 1848, et est reçu chaleureusement par Napoléon III.


Le comte de Flandre refuse les trônes de Grèce et Roumanie, un mariage avec la princesse héritière du Brésil, et s'en explique dans une lettre :   "Je n'aurai jamais ici qu'un rôle très effacé et je ne m'en plains pas. Je n'ambitionne pas la périlleuse et difficile mission de diriger un peuple".  Il dit de sa sœur Charlotte, éphémère impératrice du Mexique :   "Toujours la même folie : l'ambition. Si je deviens un jour fou, ce ne sera pas de cela".  Sur le plan privé, à part un coup de cœur pour la princesse Alice de Grande-Bretagne (fille de la reine Victoria), il rejette toutes les suggestions de mariage.


Le prince est avantagé dans le testament de son père (décédé en 1865) dont la fortune totale est estimée à un milliard d'euros actuels. Il reçoit notamment la bibliothèque, plusieurs tableaux (dont 4 Breughel l'Ancien), la villa Giulia en Italie (qu'il vendra en 1871), 2.500 ha en Moravie et 7.000 ha en Slovaquie (qu'il vendra en 1889). Son frère Léopold II devenu roi, Philippe prend son indépendance :  il achète un palais dans la rue de la Régence à Bruxelles et le château des Amerois près de Bouillon, et il fait un mariage arrangé en 1867 avec la princesse Marie de Hohenzollern qui lui permet de jouer les intermédiaires entre Léopold II et la Prusse.


Le comte et la comtesse de Flandre auront cinq enfants :   Baudouin, Joséphine (morte en bas âge), Henriette, Joséphine et Albert. Si leur foyer est nettement plus chaleureux que celui des souverains, l'auteur nous livre un grand scoop dont les historiens n'avaient jamais parlé :  une relation extra-conjugale d'une dizaine d'années entre Philippe et Marie Bastin, une femme de chambre engagée en 1884. Le prince voyage également souvent seul à Paris et en Italie.


En 1891, c'est le drame :   "La mort inopinée de Baudouin change à jamais la vie des Flandre. Si Marie parvient peu à peu à trouver, dans le secours de la religion et dans la pratique de ses activités artistiques, une relative sérénité, Philippe sombre dans de véritables accès de dépression qui dureront jusqu'à son dernier jour. Jadis flegmatique et désinvolte, il devient maussade, perpétuellement anxieux et tracassé. Ses railleries d'autrefois prennent maintenant un tour plus sarcastique. Elles masquent mal ses blessures personnelles et surtout le deuil si brutal de son fils qu'il ne parviendra jamais à faire. A 53 ans, il s'est déjà désinvesti depuis longtemps des rôles qu'il aurait dû jouer :  successeur peu impliqué du Roi son frère, père parfois lointain de ses trois enfants survivants, époux amical mais devenu volage de Marie, paroissien zélé en apparence, mais sans réelle ferveur religieuse, Philippe, souvent sous l'emprise d'un chagrin chronique, ne songe plus qu'à s'affranchir des dernières contraintes qui pèsent sur son existence".

Suite à l'élection de députés socialistes au Parlement en 1894, le vote de la dotation du comte de Flandre donne lieu chaque année à des débats houleux. Devenu malgré lui le symbole du capitalisme, Philippe veut y renoncer mais Léopold II refuse. Il est également opposé aux projets africains de son frère.


Ses deux sœurs mariées (Henriette avec le prince Emmanuel d'Orléans, Joséphine avec le prince Charles de Hohenzollern), Albert reste le seul célibataire avec ses parents au palais de la rue de la Régence où il étouffe. Les comtes de Flandre ne comprennent pas leur fils, un homme bien de son temps, ouvert aux idées neuves et soucieux des questions sociales. Mais ils soutiennent Albert dans son projet de mariage avec la princesse Isabelle d'Orléans ; Léopold II refuse. Finalement, il épouse Elisabeth de Bavière.


Devenu grand-père, le prince Philippe achète la villa Halishorn près de Lucerne en 1899, et démissionne du commandement supérieur de la cavalerie en 1902 suite à un désaccord avec Léopold II sur une nomination. Les deux frères ne se verront plus beaucoup. Victime d'une congestion cérébrale en 1902, il se rapproche de son épouse et s'éteint en 1905. Son fils, le futur Albert Ier, devient le nouvel héritier du trône.


Bien que prince cadet, le comte de Flandre aura assuré l'avenir de la dynastie suite au décès du fils unique de Léopold II, et c'est aujourd'hui son arrière-arrière-petit-fils (qui porte son prénom) qui est le septième roi des Belges. Son palais de la rue de la Régence est actuellement occupé par la Cour des Comptes, et son château des Amerois appartient à la famille Solvay. Et bravo à Damien Bilteryst pour cette biographie intéressante, bien documentée, objective et agréable à lire!


Du même auteur :   http://familleroyalebelge.blogspot.be/2013/08/le-prince-baudouin-frere-du-roi.html

mardi 1 juillet 2014

Activités officielles en juin 2014

16 audiences pour le Roi :  le premier ministre Elio Di Rupo (reçu 4 fois), le président de la NVA Bart De Wever (reçu 4 fois), le président des Etats-Unis Barack Obama, le président du MR Charles Michel (reçu 2 fois), le président du CD&V Wouter Beke, le président f.f. du PS Paul Magnette, le président du CDH Benoît Lutgen, la présidente du VLD Gwendolyn Rutten et le président du SPA Bruno Tobback.


19 activités officielles pour le Roi :  messe pour la Liberté en la cathédrale de Varsovie, cérémonie officielle pour les 25 ans des élections libres polonaises, déjeuner au palais présidentiel de Varsovie, clôture du Forum des Entrepreneurs Chinois à Bruxelles, déjeuner offert par le président français au château de Bénouville, 70ème anniversaire du Débarquement de Normandie, inauguration de la nouvelle salle Albert II du musée Bellevue, dernier entraînement des Diables Rouges avant leur départ, concert de clôture du Concours Musical Reine Elisabeth, remise du Prix Francqui 2014, table ronde avec des entreprises belges ayant eu des contrats à la Coupe du Monde au Brésil, prestation de serment du secrétaire d'Etat John Crombez, prestation de serment du secrétaire d'Etat Philippe Courard, dépôt de fleurs devant le buste du roi Albert Ier à Rio, inauguration de la nouvelle plaque de l'avenue reine Elisabeth à Rio, rencontre à Rio avec des entreprises belges, visite du Pain de Sucre à Rio, match de football Belgique/Russie, prestation de serment du ministre-président de la communauté germanophone Olivier Paasch.


20 activités officielles pour la Reine :  remise des prix du Concours Musical Reine Elisabeth, messe pour la Liberté en la cathédrale de Varsovie, cérémonie officielle pour les 25 ans des élections libres polonaises, déjeuner au palais présidentiel de Varsovie, symposium European Fashion Summit, déjeuner offert par le président français au château de Bénouville, 70ème anniversaire du Débarquement de Normandie, inauguration de la nouvelle salle Albert II du musée Bellevue, dernier entraînement des Diables Rouges avant leur départ, concert de clôture du Concours Musical Reine Elisabeth, visite du service de psychiatrie pour personnes âgées de la KUL, dépôt de fleurs devant le buste du roi Albert Ier à Rio, inauguration de la nouvelle plaque de l'avenue reine Elisabeth à Rio, rencontre à Rio avec des entreprises belges, visite du Pain de Sucre à Rio, visite de SOS Villages d'Enfants à Rio, visite du projet "Eyes of the World" soutenu par les Diables Rouges à Rio, match de football Belgique/Russie, déjeuner de travail sur la Global Education First Initiative, remise du Prix Fédéral de Lutte contre la Pauvreté 2014.


2 activités officielles pour le roi Albert II :  inauguration de la nouvelle salle Albert II du musée Bellevue, séance académique de l'asbl Quartier des Arts (dont il est le président d'honneur).


3 activités officielles pour la reine Paola :  remise des Prix Reine Paola pour l'Enseignement 2014, inauguration de la nouvelle salle Albert II du musée Bellevue, séance académique de l'asbl Quartier des Arts.


0 activité officielle pour la reine Fabiola.


6 activités officielles pour la princesse Astrid :  inauguration de la nouvelle salle Albert II du musée Bellevue, 3ème conférence de suivi de la convention d'Ottawa sur les mines antipersonnels, rencontre avec la Première Dame du Mozambique, visite d'un projet d'Handicap International, visite d'un projet d'aide aux victimes des mines antipersonnels soutenu par l'Union Européenne, fête nationale du Mozambique.


2 activités officielles pour le prince Lorenz :  inauguration de la nouvelle salle Albert II du musée Bellevue, visite de l'exposition "Petites Histoires d'un Grand Trésor" à Namur.


6 activités officielles pour le prince Laurent :  inauguration de la nouvelle salle Albert II du musée Bellevue, inauguration d'un nouveau commissariat en région bruxelloise, visite du centre neurologique William Lennox à Ottignies, concert au profit de la Fondation Prince Laurent, rencontre à Rome avec le directeur général de la FAO, session plénière à Rome de la commission des forêts de la FAO.


5 activités officielles pour la princesse Claire :  concert de clôture du Concours Musical Reine Elisabeth, cérémonie franco-belge à Deauville pour les 70 ans du Débarquement, inauguration de la nouvelle salle Albert II du musée Bellevue, concert au profit de la Fondation Prince Laurent, baptême de la Rose Edouard Vermeulen au château d'Hex.


Récapitulatif des activités officielles de janvier à juin (source :  www.monarchie.be) :


Roi :   90 activités officielles + 100 audiences


Reine :   88 activités officielles


Princesse Astrid :   61 activités officielles


Prince Laurent :   19 activités officielles


Reine Paola :   14 activités officielles


Roi Albert II :   13 activités officielles


Prince Lorenz :  11 activités officielles


Princesse Claire :   10 activités officielles


Reine Fabiola :   0 activité officielle

lundi 23 juin 2014

Le voyage d'Albert Ier et Elisabeth au Brésil en 1920

Lors de leur week-end au Brésil, le roi Philippe et la reine Mathilde ont dévoilé la nouvelle plaque de l'avenue dédiée à la reine Elisabeth, et déposé des fleurs devant le buste du roi Albert Ier. Ces deux hommages du Brésil aux souverains belges rappellent leur voyage dans ce pays en 1920. En voici le compte-rendu que j'ai trouvé dans le livre "Elisabeth de Belgique : les défis d'une reine" de l'historien Georges-Henri Dumont :


"Pour de multiples raisons, les souverains belges avaient accepté l'invitation officielle que leur avait faite le président brésilien Epitacao Pessoa. Le Brésil était entré dans la guerre aux côtés des Alliés en 1917. Assez modestement sur le plan militaire (il s'était contenté d'envoyé une petite flotille dans les mers septentrionales), mais c'est en grandes quantités qu'il avait expédié des médicaments et des vivres. La Belgique ne l'avait pas oublié. Et puis Elisabeth n'était-elle pas une Bragance par sa mère, une "fille des enfants de lumière", selon les mots de Camoëns?  République depuis 1889, le Brésil se souvenait néanmoins du roi Joao VI et surtout de don Pedro qui avait proclamé l'indépendance en 1822 et pris le titre d'empereur. Les Brésiliens considéraient Elisabeth presque comme des leurs. Enfin, les souverains belges, qui avaient l'intention de se rendre bientôt au Congo, étaient heureux de l'occasion qui leur était offerte de parcourir une région tropicale. La Reine avait d'ailleurs demandé au docteur Nolf de l'accompagner afin d'enquêter sur place sur le diagnostic et le traitement des maladies tropicales.


L'embarquement eut lieu le mercredi 1er septembre 1920 au port de Zeebrugge, où avait accosté le cuirassé brésilien "Sao Paulo". Avant de franchir la passerelle et de faire ses adieux à ses trois enfants, la Reine s'entretint pendant quelques instants avec les orphelins de marins et de pêcheurs, élèves de l'école Ibis, venus lui offrir des fleurs. Puis ce furent la montée à bord, les traditionnelles acclamations de la foule massée sur le môle ou les toits des hangars, les hymnes nationaux, les ancres levées, les amarres lâchées.


La traversée fut presque sans histoire. La Reine qui aimait la chaleur et en éprouvait le besoin physique se dorait volontiers au soleil, un livre à la main. L'équipage était surpris par sa jovialité et son apparente simplicité. Elle se mêlait aux habituels jeux de bord qu'elle connaissait bien depuis son voyage aux Etats-Unis. Et le soir, elle prenait souvent sa place parmi les violonistes de l'orchestre. Comme c'était la première fois qu'elle franchissait la ligne de l'équateur, il lui fallut subir l'épreuve du baptême par le roi Neptune. En souvenir de quoi les marins lui offrirent un poudrier en cristal et bronze.


Escorté de dix torpilleurs, le "Sao Paulo" pénétra majestueusement dans la baie de Rio au début de l'après-midi du dimanche 19 septembre 1920. Pendant que, sous un soleil éclatant, les forteresses de Santa Cruz, Sao Joao et Imbuhy saluaient le cuirassé de leurs canons, soixante-quatre rameurs conduisaient vers le Roi et la Reine une galiote toute blanc et or. C'était l'historique "Dom Joao VI", construite en 1808, venue du Portugal lorsque l'arrière-grand-père maternel d'Elisabeth, fuyant l'occupation napoléonienne, s'était exilé en terre brésilienne.


Albert et Elisabeth, accueillis par le président Epitacao Pessoa, sa femme et sa fille, descendirent dans la galiote qui les mena au débarcadère. Discours, cortège triomphal jusqu'au palais de Guanabara, apparitions au balcon : la visite officielle commençait. Trop, beaucoup trop officielle au gré de la Reine. Les autorités brésiliennes avaient cru bien faire en montrant à leurs hôtes combien leur pays était européanisé. Réception au parlement, soirées de gala au théâtre, parades militaires, garden-parties, concours hippique, match de football : rien ne leur fut épargné alors qu'ils souhaitaient essentiellement rencontrer ceux qui luttaient difficilement pour le développement, les dirigeants d'établissements industriels, les responsables de l'urbanisme aux prises avec l'extension des favellas, etc.


Le mardi 27 septembre, après une semaine de cérémonies aussi lassantes que brillantes, la Reine, accompagnée du docteur Nolf et de la comtesse de Caraman-Chimay, put enfin visiter l'Institut de Médecine Tropicale Oswaldo-Cruz situé dans un faubourg de Rio. Elle s'y fit notamment expliquer comment, en quelques années, le docteur Oswaldo-Cruz, un élève de Pasteur, avait réussi à éradiquer la fièvre jaune apportée en 1849 par des navires venant d'Amérique centrale. Nommé directeur de la Santé publique par le président Rodriguez Alvoz, il avait constitué une brigade de 1.500 hommes qui procédèrent systématiquement à l'assèchement ou à la pétrolisation des marais, au nettoyage régulier des petites rivières et à l'examen quotidien des égouts de la capitale. Les résultats ne s'étaient guère fait attendre :   dès 1903, la mortalité due à la fièvre jaune était tombée à 584 décès. En 1908, on n'en enregistrait plus que 4 et l'année suivante, plus du tout. Le docteur Chagaz, successeur de Cruz, étendit le domaine des recherches de l'Institut de Médecine Tropicale aux épidémies qui décimaient le bétail. Après avoir entendu les paroles élogieuses de la Reine, Chagaz et ses collaborateurs signalèrent à celle-ci qu'ils connaissaient et appréciaient les travaux de plusieurs médecins belges, notamment le docteur Jules Bordet.


La flore brésilienne fascinait la Reine. Aussi voulut-elle passer de longues heures au jardin botanique où on lui fit admirer le premier palmier que son arrière-grand-père, le roi Joao du Portugal, planta en 1808. Albert Ier, qui semblait soucieux depuis qu'il savait son gouvernement menacé par les démissions successives du ministre de la Défense Nationale et du ministre des Colonies, planta, lui aussi, un arbre pour commémorer sa visite :  un metrodora. Pour compenser les effets débilitants de la chaleur humide de Rio de Janeiro, les souverains furent conviés à passer un jour et une nuit dans une plantation de café établie dans la montagne. La Reine en profita pour chevaucher dans la région, tantôt au trot, tantôt au galop. A un moment donné, elle piqua des deux à la poursuite d'un immense papillon bleu. Epuisés par son rythme, transpirant, la plupart des membres de sa suite abandonnèrent, l'un après l'autre, la randonnée. Elle, elle continuait, joyeuse et fougueuse comme aux beaux jours de Possenhofen.


Le périple brésilien conduisit Albert et Elisabeth à la ville résidentielle de Petrópolis, à Theresopolis peuplée de colons allemands et suisses, à Belo Horizonte, la nouvelle capitale de l'Etat de Minas Gerais, construite de toutes pièces en quelques années sur l'emplacement d'un village perdu, à Sao Paulo où le prince Léopold vint rejoindre ses parents. A nouveau, trop de cérémonies officielles, mais aussi un enthousiasme populaire délirant, ponctué à chaque gare de salves de fusil et de coups de revolver. Le roi Albert prononça une nouvelle série de discours de remerciement dans le style banal qui convenait. Toutefois, lors de la réception à la Cour de Justice de Belo Horizonte, il glissa une petite phrase qui ne passa pas inaperçue :  "Plus un pays avance dans la civilisation, plus le pouvoir judiciaire y occupe une situation indépendante et respectée".

Quant à la Reine, elle visita à Sao Paulo le couvent de l'ordre belge de Saint-Vincent dont l'école était fréquentée par les enfants de la classe ouvrière. Et pour ne pas faire de discrimination, elle s'arrêta aussi chez les sœurs de Saint-Augustin, un autre ordre belge, qui réservaient leur enseignement aux enfants de ce qu'on appelait la "bonne société".


Le vendredi 8 octobre, le Roi, la Reine et le prince Léopold partirent pour la plaine de Campinas, le plus ancien centre de plantations de café de la région. A cheval, ils montèrent jusqu'à l'important institut zootechnique. Puis ce fut la visite des différents centres agricoles de la Fazenda de Guatapara, suivies de celle du port de Santos aux entrepôts bourrés de sacs de café.


Le voyage se termina comme il avait commencé : à bord du "Sao Paulo". A l'escale de Lisbonne, Elisabeth retrouva le souvenir de ses ancêtres : pour elle, les Portugais tirèrent les carrosses royaux exposés au musée près de la tour de Belem".


(extrait de "Elisabeth de Belgique : les défis d'une reine" de Georges-Henri Dumont)