lundi 5 septembre 2016

La communication autour du 1er septembre

      

Ce 1er septembre 2016, le Palais avait décidé d'ouvrir son compte Instagram avec ces deux jolies photos des enfants princiers prises le matin même à Laeken. Puis, les photographes ont pu prendre d'autres photos à leur arrivée au collège Sint-Jan Berchmans à Bruxelles et à l'école Eureka à Kessel-Lo. Mais ce qui devait être un beau coup de pub fut cependant balayé par une polémique :  dans l'après-midi, le Palais a demandé à la presse de ne pas diffuser une photo de l'agence Belga montrant le prince Emmanuel dans les bras du Roi. Ils ont accepté, mais les pressions royales ont été rendues publiques.

Le débat est :  jusqu'où doit aller la communication du Palais, en particulier autour des quatre enfants des souverains?  Le couple royal veut-il délibérément donner l'image d'une "famille parfaite" sans défauts, sans problèmes, sans soucis, par contraste avec le roi Albert II et la reine Paola qui ne les cachaient pas et voulaient plus apparaître comme des "gens normaux"?  La volonté des souverains de tout contrôler se retourne-t-il contre eux?

Le groupe Sud Presse a consacré deux pages à cette polémique, et a donné son point de vue.

Pierre Nizet, journaliste spécialiste de la monarchie :   "Il n'est pas facile d'être roi. Il n'est pas facile d'être journaliste. Avant l'intronisation de Philippe comme septième roi des Belges, nous avons connu son père le roi Albert II. On n'a pas le souvenir d'avoir un jour reçu un appel du Palais parce qu'une photo parue dans nos éditions posait problème. Et pourtant, il y en a eu, des photos :  d'Albert sur son yacht dans les îles Eoliennes, de Delphine quand le "scandale" a été révélé en octobre 1999... et bien d'autres encore. Le contraste avec Philippe est saisissant. Il a beau être entré dans l'époque de l'information qui circule à la vitesse VVprime, il ne comprend pas qu'une photo prise de lui en Italie se retrouve le jour même sur les sites d'information belges. Cela a été le cas récemment avec ce cliché paru dans la "Stampa" où on le voit randonner dans le nord de l'Italie. Le lendemain, des médias belges ont reçu un mail de protestation pour avoir relayé cette photo parce que le Roi n'avait pas donné son accord. Début août, le magazine flamand "TV Familie" avait consacré quatre pages aux vacances royales sur l'île d'Yeu. Ils avaient pris le soin de flouter les photos des enfants, pour ne pas s'attirer les foudres du Palais. Cela ne l'avait pourtant pas calmé avec une plainte déposée illico presto au siège de la rédaction d'un magazine appartenant au même groupe que le journal "Het Laatste Nieuws". En septembre 2014, nous avions subi la même réaction quand nous avions consacré un reportage au prince Gabriel. Il était venu disputer un match de hockey à Huy avec son équipe du White Star. La rencontre s'était pourtant déroulée devant un vrai public. Le Roi et la Reine tiennent à préserver la vie de leurs enfants. Un souhait qu'on peut comprendre mais comment faire son travail si on active comme un bouclier, chaque fois et pour chaque occasion, le respect de la protection de la vie privée et des mineurs?  Au XXIème siècle, on ne peut plus se contenter des images d'Epinal qu'on retrouve sur les belles boîtes de biscuits....".

Demetrio Scagliola, rédacteur en chef adjoint :   "C'est une photo toute simple, touchante et émouvante. Un papa qui prend son fils dans ses bras, pour sécher les larmes qui coulent lors de la rentrée des classes. Et ce papa, ce n'est pas n'importe qui. C'est Philippe, le roi des Belges, qui tente, comme des milliers de parents hier matin, de consoler son fils dans la cour de l'école. Cette photo, vous ne la verrez pas. Car le Palais, suivant les ordres du souverain, a demandé à ce qu'elle ne soit pas diffusée par les médias. Motif : respect de la vie privée d'un mineur et choix des parents. Cette démarche du Palais, nous la respectons, et c'est pour cette raison que nous ne publierons pas l'image. Mais nous ne la comprenons pas. Est-ce si grave de voir les larmes d'un enfant, fût-il prince, le jour de la rentrée des classes? Et de voir un papa humain, affectueux et aimant prendre son fils dans ses bras? Pour nous, c'est non, deux fois non. Au contraire, il s'agit d'une occasion manquée. Car cette "belle" photo aurait donné une autre image de notre souverain, qui apparaît souvent comme distant, emprunté et peu à l'aise avec son rôle public. Bien sûr, le Palais croit bien faire en protégeant ses enfants et en restant au second plan. Mais il n'est pas certain que cette stratégie de la discrétion, qui confine parfois à la censure, serve à calmer les pulsions républicaines de certains partis flamands. Selon nous, le pays a davantage besoin d'une famille royale misant avec mesure sur son capital sympathie. Bien plus que d'une monarchie qui a peur de son ombre....et de ses larmes".

1 commentaire :

  1. The Sudpresse tabloids donned several articles on Emmanuel’s condition (including his alleged IQ, visits to a psychologist etc). They don’t give a damn about anything and don’t mind spreading lies or violating privacy, so it’s really hypocrite to rant and rave like this. Had it been a quality paper like LeSoir or LaLibre it would have been a different matter.
    Also it’s a bit rich to present Albert and Paola as positive counter-example to say the least. They didn’t have minor children when they ascended the throne and social media with all its negative aspects was a non-issue back then. When their children were little though they had several photoshoots and even tv reports to present a family life which never existed in reality. And Albert’s chief-of-cabinet Michel Didisheim constantly pressured journalists to keep Albert and Paola’s many adventures a secret, including the existence of Delphine Boel for more than 20 years. That’s taking it to a whole different level imo.
    Was it right to ask the papers not to publish the picture? I’m torn on this. Sure it shows a loving father who comforts his crying son and it probably creates sympathy. Except that these kind of pictures and the intrusive articles on Emmanuel’s dyslexia will haunt him for a long time. And it’s only human to pull out all stops to limit the damage.
    On a side note: The francophone press obviously feels the need to mention the N-VA in almost every article. So far this has been a non-issue for the N-VA and the Flemish papers I read didn’t mention the picture incident at all.

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