Je vous ai déjà parlé des liens entre la famille royale et le Brésil : https://familleroyalebelge.blogspot.com/2016/08/les-liens-entre-la-dynastie-belge-et-le.html
Il y a quelques semaines, la princesse Esméralda a répondu aux questions du magazine français "Point de Vue" :
"Quelle est la genèse de votre documentaire "Amazonia, coeur de la Terre Mère", co-réalisé avec Gert-Peter Bruch, président de l'ONG française Planète Amazone ?
- Nous voulions donner la parole aux peuples indigènes d'Amazonie, au Brésil, qui luttent depuis des siècles pour préserver leur terre et leur culture, en mettant en lumière leur histoire. Le film raconte l'histoire inachevée de la reconnaissance de leurs territoires à travers les témoignages de cinq dirigeants indigènes de quatre générations différentes, dont Raoni, le célèbre chef du peuple Kayapo que Sting a rendu mondialement célèbre à la fin des années 1980. Gert-Peter Bruch et moi avions en commun de le connaître. Nous sommes donc partis dans son village, à sa rencontre. C'est une immense star, mais il vit très simplement. C'était aussi un voyage sur les traces de mon père : en 1964, il a été l'un des premiers Blancs à pénétrer dans les réserves indigènes protégées du Mato Grosso, dans le parc de Xingu. Il a vécu plusieurs mois parmi les communautés locales en partageant vraiment leur existence. Il dormait dans un hamac, mangeait leur nourriture. Dans le film, on me voit à un moment au bord du fleuve Xingu ; je possède une photo de mon père exactement au même endroit. C'était très émouvant pour moi.
- C'est donc votre père le roi Léopold III qui a nourri votre intérêt pour la défense de l'environnement ?
- Certainement, oui. C'était la grande cause de sa vie. Je l'ai souvent entendu dire que d'avoir abdiqué en 1951 lui avait finalement offert cette chance extraordinaire d'avoir encore trente ans devant lui pour se consacrer à sa passion. Quand j'étais enfant, au lieu de me raconter des contes de fées, il me relatait ses expéditions. C'était fabuleux. Je rêvais de l'accompagner. Un jour, il m'a envoyé une carte postale en me racontant qu'un petit Indien s'était pris d'affection pour lui. Il lui montrait comment pêcher et chasser, et ne le quittait pas. Je me rappelle avoir été très jalouse! Bien après sa mort en 1983, lors d'une réunion culturelle du Brésil en Belgique, un homme de la délégation indigène du Xingu s'est avancé vers moi et m'a dit : "Je suis le petit Indien qui ne quittait pas ton père, tu es comme ma soeur, parce que la rencontre avec lui a été très importante pour moi". Nous sommes toujours en contact. Je suis devenue journaliste et, depuis la mort de mon père, présidente de la fondation qu'il a créée, le Fonds Léopold III pour l'exploration et la conservation de la nature ( fondsleopoldiii.naturalsciences.be.
- Avez-vous, vous aussi, transmis votre engagement pour la protection de l'environnement à vos enfants Alexandra (26 ans) et Leopoldo (23 ans) ?
- Oui, ils sont très concernés par toutes les causes, sociales ou environnementales. Ma fille a commencé en étudiant la biologie marine avant de bifurquer vers la médecine. Elle est passionnée de nature et de conservation. Mon fils vient de terminer un master à New York et a commencé son premier travail comme assistant d'une sociologue belge. Tous deux me soutiennent : mon fils était avec moi lors du lancement de Suena ("rêve" en espagnol), un projet journalistique pour une transition verte que je lance avec une amie, Séverine Dieudonné. L'idée est de sensibiliser le public à l'environnement à travers des reportages, des conférences et des visites éducatives, sans culpabiliser mais en proposant des solutions et des initiatives positives, notamment auprès des jeunes.
- Vous pensez que votre vie doit être plus utile que les autres ?
- Absolument. J'estime que quand on a la chance de pouvoir être entendu, il faut en profiter. Beaucoup de membres des familles royales sont engagés eux aussi : regardez le roi Charles III ou le prince Albert de Monaco. Je n'ai pas ce qu'on appelle une liste civile, donc je ne dépends pas du gouvernement belge pour mes propos. Je ne prends pas de position politique en Belgique et je ne me mets pas à critiquer ma famille non plus, du moins l'actuelle. Les ancêtres, c'est différent, ce sont des personnages historiques. J'ai la grande chance de ne pas avoir de limite à ce que je peux dire".
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