Que devient la princesse Léa de Belgique ? Depuis plusieurs années, elle a quitté sa maison de Rhode-Saint-Genèse pour s'installer en province de Luxembourg où elle accueille avec plaisir ses deux enfants et ses trois petits-enfants. Elle y a d'abord rénové le château de Humain (qui est loué mais qui accueille toujours le secrétariat du Fonds d'entraide Prince et Princesse Alexandre), avant de s'installer dans la commune de Nassogne.
La princesse Léa continue cependant de revenir dans la capitale pour ses activités publiques : en janvier et février, on l'a vue à la soirée de gala de la Fondation Reine Paola avec le prince Laurent et la princesse Claire, à la Foire des Antiquaires de Bruxelles (Brafa), et à la messe à Laeken à la mémoire des défunts de la dynastie.
Sa dernière interview remonte à il y a quelques semaines pour le magazine français "Point de Vue" :
"Le 29 novembre 2009, il y a quinze ans, disparaissait votre époux le prince Alexandre de Belgique. On imagine que c'est une date importante pour vous ?
- D'autant que le prince Alexandre est décédé le 29 novembre, vous l'avez dit, et que, le 2 décembre, le jour de mon anniversaire, j'ai reçu un immense bouquet de fleurs de sa part. C'était la chose la plus troublante et la plus touchante qui soit. Ce bouquet était accompagné d'un mot, comme toujours délicieusement écrit.
- Vous avez créé ensemble le Fonds d'Entraide Prince et Princesse Alexandre, qui n'a jamais cessé de fonctionner. Racontez-nous cette aventure.
- A partir du moment où l'on a le privilège de porter le nom qui est le nôtre, je crois qu'il faut se mettre au service de tous. L'essentiel, c'est de pouvoir servir. Avec mon mari, nous organisions régulièrement des soirées ou des événements caritatifs pour récolter des fonds. Mais nous n'avions pas de statut : l'enfant ne portait pas de nom... En 2006, nous avons créé le Fonds d'Entraide Prince et Princesse Alexandre de Belgique. J'avais très envie que les gens puissent approcher mon mari pour mieux le connaître, le découvrir. Lors des soirées de gala, il n'avait pas le choix : il était obligé d'être là !
- C'était un homme timide ?
- Disons qu'il était réservé. Nous nous sommes donnés pour but d'aider des Belges en soutenant chaque année une cause différente. Et c'est ce que nous faisons depuis 19 ans, de ville en ville, dans toute la Belgique. A partir du moment où vous vous consacrez à une problématique, vous réalisez qu'il y en a d'autres. Toute l'année, nous recevons des dossiers sollicitant notre intervention. On aurait envie d'aider tout le monde, même si nous sommes trop modestes pour y parvenir. Un autre but du Fonds d'entraide est d'aider les Belges à se rencontrer. Je regrette qu'ils ne se connaissent pas mieux, surtout dans le domaine culturel.
- Certaines causes vous ont-elles particulièrement marquées ?
- Toutes sont d'égale importance. L'année où nous avons concentré nos efforts sur les sans-abris, j'ai servi des repas chaque semaine et je me suis mise à l'écoute. Je crois que le plus important, justement, c'est de savoir écouter. J'ai rencontré des gens extraordinaires, vivant dans une grande précarité. Un accident peut arriver à tout le monde, à vous comme à moi. D'un instant à l'autre, la vie peut basculer et on peut tout perdre. J'ai aussi en mémoire la lutte contre les troubles alimentaires. Cette année-là, j'ai passé une journée chez une thérapeute après avoir demandé aux patients qu'elle recevait si ma présence ne les gênait pas. Leurs récits étaient poignants. Un jour, bien plus tard, je rencontre une dame qui me salue et me confie : "Je dois vous remercier car grâce à vous, ma mère va beaucoup mieux". Je ne savais pas de qui il s'agissait. C'était la fille d'une des patientes avec qui j'avais passé la journée. Et cette femme, croisée par hasard, m'a dit cette phrase que je n'oublierai jamais : "Vous avez aidé ma maman parce que tout le monde l'a écoutée mais vous, vous l'avez entendue".
- Peut-on changer le monde avec de petites attentions ?
- Je n'aurais pas cette prétention. Il y a des gens puissants pour changer le monde. Je pense, en revanche, que l'on peut donner du bonheur, un peu de joie. C'est un cadeau. Moi, j'ai l'impression d'être dans l'égoïsme pur car ce sont les autres qui m'apportent tant.
- Vous travaillez beaucoup néanmoins ?
- Pas du tout. Les choses que je fais, je les fais avec tant de plaisir que ce n'est certainement pas du travail. C'est beaucoup de temps, c'est vrai, car nous sommes quatre bénévoles. Nous sommes une petite équipe mais parfois les petites structures fonctionnent aussi bien - si ce n'est mieux - que les grandes. Nous savons exactement où vont les fonds. Chaque euro est dépensé pour aider nos concitoyens. En 2024, nous avons soutenu le Fonds Patrick Declerck, un ami galeriste anversois qui a perdu, dans son enfance, de nombreux camarades de classe dans le terrible incendie de son pensionnat. Patrick Declerck se bat aujourd'hui pour la prise en charge psychologique des jeunes victimes d'incendie. Comme lui, je crois que c'est un sujet primordial. Notre objectif est de pouvoir financer une cellule psychologique pérenne pour recueillir la parole de ces victimes et les suivre dans le temps.
- Etes-vous proche de votre neveu le roi Philippe et des autres membres de la famille royale de Belgique ?
- Nous avons d'excellentes relations et je suis toujours enchantée de pouvoir les retrouver, notamment au mois de février à l'occasion de la messe donnée à l'église Notre-Dame de Laeken en mémoire des défunts de notre famille. J'ai eu la chance d'être invitée trois jours par le roi Albert II et la reine Paola à l'occasion de leurs 65 ans de mariage dans leur résidence du midi de la France. C'était un privilège tout particulier.
- Etes-vous une optimiste ?
- Oui. Heureusement. Peut-être même à l'excès, mais là aussi, c'est une chance".
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