vendredi 20 juillet 2018

Les Belges anoblis par le roi Philippe

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(Article actualisé en juillet 2024)

Ils sont en tout 103 Belges :   16 en 2014, 14 en 2015, 8 en 2016, 11 en 2017,  8 en 2018, 0 en 2019 et 2020,  12 en 2021,  10 en 2022,  10 en 2023,  14 en 2024. 

Les femmes sont sous-représentées :  37 femmes anoblies (3 en 2014,  3 en 2015, 2 en 2016, 2 en 2017,  4 en 2018, 6 en 2021, 5 en 2022, 5 en 2023,  7 en 2024) contre 66 hommes anoblis. Mais, pour la première fois, la parité a été appliquée lors de la fête nationale 2018 ; du jamais vu auparavant ! Cette tendance s'est poursuivie dans les années suivantes. 

Si on regarde par titre de noblesse, Philippe a titré 3 comtes, 94 baron(nes) et 5 chevaliers. Parmi les nouveaux anoblis, seuls six d'entre eux l'ont été à titre héréditaire pour leurs descendants (les comtes Paul Buysse et Etienne Davignon, les barons Marc du Bois, Jean Charlent, Jean De Cloedt et Herman Daems). A noter que le baron Albert Frère, anobli à titre personnel au début du règne d'Albert II, a vu son titre accordé à ses descendants en 2017 par le roi Philippe.

Le Roi a élevé au titre de comte trois personnalités du pays :  le baron Paul Buysse, patron de Bekaert, administrateur de sociétés, ancien président du Fonds Prince Philippe (ainsi qu'à ses descendants), Herman Van Rompuy, premier président du Conseil Européen, ancien premier ministre belge, et Etienne Davignon, homme d'affaires et ancien commissaire européen (ainsi qu'à ses descendants).

Le titre de baron(ne) est celui qui est le plus attribué :   14 en 2014,  10 en 2015, 8 en 2016, 9 en 2017, 7 en 2018, 12 en 2021, 10 en 2022,  10 en 2023,  14 en 2024.  Beaucoup de scientifiques et de professeurs l'ont reçu :  Georges de Leval (professeur émérite de l'ULG), Corinne Hubinont (gynécologue), Jean Bourgain (mathématicien), Peter Carmeliet (médecin et professeur à la KUL), Marc Henneaux (physicien), Koenraad Debackere (professeur à la KUL en sciences de gestion), Isabelle Salmon (professeur à l'ULB), François Cornelis (chimiste), Hilde Laga (professeur de droit à la KUL), Sophie De Schaepdrijver (spécialiste de la première guerre mondiale), Emile Van Schaftingen (directeur de l'Institut de Duve), Mark Waer (recteur honoraire de la KUL), Anne De Paepe (première rectrice de l'Université de Gand), Cédric Blanpain (lauréat du Prix Fracqui 2020), Brigitte Velkeniers-Hoebanckx (première femme présidente de l'Académie royale de médecine), Véronique Halloin (secrétaire générale du FNRS), p.ex. 

Le monde des affaires est également bien représenté :  Marc du Bois (patron de Spa Monopole et manager de l'année 2013), Herman Daems (président de BNP Paribas Fortis), Jean De Cloedt (entrepreneur spécialisé dans le dragage), Jean-Pierre Hansen (ex-patron d'Electrabel), Pierre-Alain De Smedt, Bernard Gilliot et Michèle Sioen (anciens présidents de la FEB), Eddy Bruyninckx (patron du port d'Anvers), Jacques Delen (actif dans les milieux bancaires), Pierre Rion (patron de diverses sociétés), Joseph Martial (fondateur de la première spin-off liégeoise Eurogentec), Pieter Timmermans (administrateur-délégué de la FEB), Jan Smets (ancien gouverneur de la Banque Nationale de Belgique), entre autres, ont reçu le titre de baron. 

A noter que Jean De Cloedt l'avait eu à titre personnel, mais que le roi Philippe a ensuite décidé de l'octroyer en 2017 à ses descendants. Seuls les hommes d'affaires Paul Buysse et Etienne Davignon ont été titrés au rang supérieur de comte.

Deux anciens responsables politiques néerlandophones à la retraite ont été titrés :  le baron Karel Pinxten (Open VLD) et le comte Herman Van Rompuy (CD&V). Mais ils l'ont été car après la politique belge, ils ont été nommés dans des institutions européennes :  Karel Pinxten à la Cour des Comptes Européenne et Herman Van Rompuy au Conseil Européen.  De même pour l'ancien gouverneur de Bruxelles Hugo Nys (Open VLD) qui doit son titre de baron à son passage ensuite à la tête de la Donation Royale.

La diplomatie a également droit à des titres de noblesse :   Ernest de Laminne de Bex (président du Cercle International Diplomatique Consulaire),  Johan Swinnen (ancien ambassadeur belge à Kigali et Kinshasa), Bénédicte Frankinet (représentante permanente de la Belgique à l'ONU) et Alexis Brouhns (ancien ambassadeur belge) ont reçu le titre de baron(ne).  Même titre pour le magistrat eupenois Serge Brammertz, procureur au tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.

Dans le domaine culturel, la célèbre romancière Amélie Nothomb, le directeur du Koninklijke Concertgebouworkest d'Amsterdam Jan Raes, le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui, le peintre Charles Schelfout, l'antiquaire Axel Vervoordt, p.ex., ont été titrés baron(ne). 

Cinq autres personnalités du monde culturel ont reçu le titre de chevalier :  Thierry Bosquet (décorateur de théâtre), François Glorieux (pianiste, compositeur et chef d'orchestre), Albert Vandervelden (galeriste liégeois), Jean Van Hamme (romancier et scénariste de bande dessinée) et Jean-Claude Vanden Eynden (pianiste, ancien lauréat du Concours Musical Reine Elisabeth).

Deux couturiers de la reine Mathilde ont reçu le titre de baron en 2017 :  Edouard Vermeulen et Dries Van Noten. Le même titre a aussi été octroyé en 2023 à Henri Goldberg, co-fondateur et président de la Fondation Auschwitz pour récompenser son travail de mémoire sur la Shoah. 

Les femmes anoblies par le Roi viennent principalement du domaine social et ont reçu le titre de baronne : Marie-Claire Léonard (pionnière de l'intégration), Jenny Vanlerberghe (journaliste et écrivain engagée pour les droits des femmes), Mariette Delahaut (fondatrice d'écoles d'enseignement spécialisé), Diane Hennebert (responsable du projet pédagogique "Out of the Box" pour les jeunes en décrochage scolaire),  Yvonne L'Hoest (présidente de la Fédération Belge des Restos du Coeur),  Ingrid De Jonghe (créatrice de l'association Tejo qui aide psychologiquement des ados en souffrance), Carla Molenberghs (fondatrice du centre Perrekes à Geel pour personnes démentes), Marie-José Simoen (créatrice du Télévie), Emilie Meessen (fondatrice de l'asbl Infirmiers de la rue), p.ex.  

Des hommes ont aussi été récompensés dans le domaine social :  Jean-Pierre Schenkelaars (qui a été actif pour les Mutualités chrétiennes francophones, Action Damien et Caritas), Michel Pradolini (qui préside le club de foot City Pirates Antwerp ayant un projet social avec 1.400 jeunes de milieux défavorisés), le directeur de l'association Kom op tegen Kanker Tom Michils, le fondateur de YouthStart pour les jeunes défavorisés Gaëtan Hannecart. 

Et aucun représentant du monde sportif jusqu'à présent.

Le gouvernement fédéral étant en affaires courantes lors des fêtes nationales de 2019 et 2020,  le Roi n'a anobli personne (ce qu'avait également fait son père le roi Albert II durant la crise politique de 2010-2011). Mais bizarrement, des Belges ont été anoblis pour le 21 juillet 2024 alors que le gouvernement fédéral n'était pas encore formé. 

Conclusion :

Comme son père, le roi Philippe utilise son droit d'anoblir pour mettre en valeur les Belges qui se distinguent dans tous les domaines. On note une plus grande diversité que sous le règne précédent, avec la parité homme/femme depuis la fête nationale 2018,  plus d'attention au domaine social, et un premier titre de baron octroyé en 2023 au Belge d'origine marocaine Sidi Larbi Cherkaoui.  

3 commentaires :

  1. Merci pour cet article très intéressant, c'est en effet le monde des affaires qui est le mieux distingué.

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  2. Je suis surpris certain deviennent baron alors qu'ils étaient probablement déjà "de bons comptes"

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  3. Serait-il possible d' avoir des dates précises pour chacun des ces anoblissements ? Merci d' avance

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