lundi 15 novembre 2010

"Reines de pouvoir : la face cachée des reines de Belgique"

Les deux premiers mariages royaux sont des unions politiques destinées à renforcer la position de la Belgique : Louise-Marie pour avoir le soutien de la France, Marie-Henriette celui de l'Autriche. Elles ne seront pas heureuses et devront vivre avec les infidélités de leur époux. Marie-Henriette quitte même la Cour pour s'installer à Spa. Excepté quelques apparitions publiques, elles n'ont aucun rôle et aucune influence sur la vie du pays. Ainsi la reine Louise-Marie est contre la peine de mort et tente sans grand succès de rallier son mari Léopold Ier et son père Louis-Philippe à sa cause.

L'énergique et anticonformiste Elisabeth, troisième reine des Belges, a joué un rôle nettement plus important et a multiplié les initiatives sociales et culturelles. Durant la première guerre mondiale, elle reste derrière les tranchées aux côtés de son époux Albert Ier et est surnommée la "Reine Infirmière". Lors de la deuxième guerre mondiale, Elisabeth prend le parti de Léopold III et ne soutient pas beaucoup la régence de son fils cadet Charles. A la fin de sa vie, ses voyages dans des pays communistes lui valent de nombreuses critiques et le surnom de "reine rouge".

Les auteurs démontent les mythes autour de la gentille reine Astrid, décédée à l'âge de 30 ans dans un accident de voiture en Suisse. Leur mariage avait été arrangé et Astrid a dû composer avec les infidélités de son époux. Elle n'était pas une mère très présente et a effectué sans ses enfants des voyages à l'étranger de plusieurs mois. L'Appel de la Reine en 1935 est jugé paternaliste par les auteurs.

Fabiola ne donne pas d'héritiers à la Couronne, mais elle rend heureux son mari Baudouin (le seul roi des Belges à ne pas avoir eu de relations extraconjugales!) et remplit son rôle de reine à la perfection. Elle a le sens du contact et n'a pas peur des caméras. On lui reproche ses liens avec Franco et l'Eglise, ses goûts vestimentaires démodés et certaines tensions au sein de la famille royale et de sa propre famille.

Paola est la première reine à avoir des origines belges grâce à sa grand-mère paternelle Laure Mosselman du Chenoy. Elle souhaite volontairement rester à l'arrière-plan et ne pas faire de l'ombre à son mari. Elle se consacre à sa fondation, au centre Child Focus, à l'art contemporain et à la restauration des demeures royales. Sa mauvaise connaissance du néerlandais et sa réserve lors de ses apparitions publiques ternissent son image.

Co-écrit par les auteurs flamands Misjoe Verleyen, Lieve Beullens et Mark Van den Wijngaert, cet ouvrage bien documenté et destiné au grand public ne contient aucune erreur historique, mais en insistant plus sur les défauts de nos reines que sur leurs qualités, il donne l'impression de vouloir casser des mythes (Astrid, p.ex.) ou affaiblir leur image (Paola, p.ex.).

1 commentaire :

  1. Ce livre a l'air d'être fort intéressant pour une première approche, il est bon aussi de démystifié quelques-unes de ces personnalités, mais tout l'art consiste à rester dans la bonne mesure.

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