Le Roi ne sera pas entendu : le ministre d'Etat Johan Vande Lanotte ne parvient pas à trouver un accord entre les sept partis (PS, NVA, SPA, CDH, CD&V, Ecolo et Groen) et demande à être déchargé de sa mission en janvier 2011. Le 2 février, Albert II désigne un nouvel informateur, le vice-premier ministre Didier Reynders, afin de trouver une autre coalition de partis pour former le nouveau gouvernement. La famille libérale est désormais invitée à participer aux négociations. Parallèlement, le Roi demande au gouvernement sortant d'Yves Leterme de préparer le budget 2011 et de le présenter au Parlement.
Philippe Moureaux, vice-président du PS et bourgmestre de Molenbeek, déclare le 18 février au journal "La Libre Belgique" : "Heureusement qu'on a encore un chef de l'Etat qui a beaucoup de patience, qui réussit chaque fois à remettre la machine en marche. Faisons-lui confiance. Il a aujourd'hui des pouvoirs que le roi des Belges n'a plus eus depuis des dizaines d'années. Même les partis de gauche applaudissent parce qu'ils préfèrent cela au vide. C'est un paradoxe extraordinaire. Et je suis de ceux qui applaudissent sans réticence. On a besoin de cela pour le moment. Et j'espère qu'il continuera avec le même talent".
Après la mission d'information de Didier Reynders, Albert II charge, le 2 mars, le jeune président du CD&V Wouter Beke de relancer les négociations sur la prochaine réforme de l'Etat.
Pendant ce temps, le Palais est confronté à la sortie de "Belgique, un roi sans pays". L'initiative est intéressante à double titre : consacrer tout un ouvrage au rôle politique d'Albert II (ce qui n'avait jamais été fait) et confier sa rédaction à un journaliste francophone (Martin Buxant de "La Libre Belgique") et à un journaliste néerlandophone (Steven Samyn de "De Morgen"), tous deux âgés d'une trentaine d'années. Pour mener leur enquête objective et sérieuse, ils ont rencontré des responsables politiques et des proches de la Cour.
Ce livre aborde très peu la première partie du règne d'Albert II (1993-2007) où il se mêle peu de politique et a un rôle presque protocolaire. Selon les auteurs, le Roi aurait voulu ne pas signer la loi dépénalisant l'euthanasie, mais il se serait ensuite laissé convaincre par le monde politique et n'aurait aujourd'hui aucun regret à ce sujet. En 2003, il aurait encouragé le gouvernement belge à ne pas envoyer de troupes en Irak, par crainte de voir notre pays menacé par le terrorisme. Mais il préférerait la politique pro-atlantiste du ministre de la Défense Pieter De Crem à celle plus humanitaire de son prédécesseur André Flahaut. Il manque un chapitre sur les initiatives prises par le couple royal suite à l'affaire Dutroux en 1996.
Ils racontent ensuite les décisions politiques prises par Albert II depuis 2007. Les problèmes communautaires l'ont en effet obligé à jouer un rôle nettement plus important. On découvre les coulisses de ce qui se passe derrière les grilles du palais, notamment l'influence des partis et de son chef de cabinet Jacques van Ypersele de Strihou. Le Roi prend quelques risques mais ne commet aucun faux pas. Il donne l'image d'un bon papa sympathique qui tente de recoller les morceaux entre Flamands et francophones. Mais il peut être aussi en colère, par exemple contre le jeune président du VLD Alexander De Croo qu'il accuse d'être responsable de la chute du gouvernement en 2010.
Des chapitres sont ensuite consacrés à l'entourage, au coût et à la foi de la famille royale, ainsi qu'aux personnes anoblies par le Roi. Les auteurs affirment que c'est la reine Paola qui s'opposerait à la reconnaissance officielle de Delphine Boël par son père. Ils évoquent ensuite les mauvaises relations entre le prince Philippe d'une part, et le monde politique, la presse et le chef de cabinet d'Albert II d'autre part, ainsi que le souhait de plusieurs partis d'une monarchie protocolaire (comme en Suède) pour le prochain règne.
Leur conclusion? "Jusqu'ici, Albert II a pu slalomer entre les exigences des uns et des autres. Mais chacun, aujourd'hui en Belgique, pressent que cet exercice de style a atteint ses limites et n'est plus guère tenable. Jusqu'ici, Albert II a eu les épaules assez larges que pour ne pas laisser l'édifice royal s'effondrer. Mais tout porte à croire - de la difficulté de la succession royale à l'évolution des esprits de la classe politique en passant par un pays si particulier à gouverner - que le temps presse. Jusqu'ici, ce roi est à la tête d'un pays. Jusqu'ici ce pays a un roi. Jusqu'ici".
Si cet ouvrage intéressant est plutôt positif pour l'image d'Albert II, il brise cependant un tabou : le secret entourant les colloques singuliers entre le Roi et les responsables politiques. Certains ont été peu loquaces avec les deux journalistes, mais d'autres (comme Bart De Wever et Alexander De Croo qui n'avaient pas de bonnes relations avec le souverain durant la crise politique) ont raconté en détail leurs audiences royales. Cela ajoute donc une difficulté à la tâche d'Albert II qui devra être beaucoup plus prudent à l'avenir lors de ses consultations politiques...
Le Palais réagit le 5 mai : "Plusieurs quotidiens ont publié ce matin des extraits d'un livre faisant état du contenu d'entretiens du Roi. Le Palais regrette que la discrétion du colloque singulier ne soit pas respectée. Cette discrétion a pour but de permettre au chef de l'Etat de remplir sa fonction. Certains des extraits publiés comportent des inexactitudes manifestes, notamment sur les entretiens du 16 juin et du 8 octobre 2010".
Entretemps, le Roi remet le Prix International Roi Baudouin pour le Développement 2011 au Docteur Denis Mukwege, récompensé pour son travail au Congo auprès des milliers de femmes victimes de violences sexuelles. Un mois plus tard, lors d'un sommet à New York, le premier ministre belge Yves Leterme remet au secrétaire-général de l'ONU Ban Ki-Moon une lettre personnelle d'Albert II pour encourager les Nations Unies à accorder suffisamment d'attention à la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes. Il est extrêmement rare qu'il écrive à une organisation internationale. Notre souverain en parle aussi dans son discours télévisé de la fête nationale :
"Nos problèmes internes ne doivent pas nous conduire vers un repli égoïste sur nous-mêmes et nous faire oublier le monde qui nous entoure. A ce propos, je voudrais partager avec vous l'émotion que j'ai ressentie lors de la remise du Prix International Roi Baudouin pour le Développement au médecin congolais Denis Mukwege. Dans des conditions très difficiles, il soigne et vient en aide aux femmes qui sont victimes de terribles violences dans l'est du Congo. J'appelle notre pays, l'Union Européenne et les Nations Unies à travailler efficacement avec les autorités du Congo et des pays voisins pour mettre fin à ce drame. Nous ne pouvons pas rester indifférents à de telles situations".
Revenons à la crise politique... Le 12 mai, Wouter Beke demande à Albert II de le décharger de sa mission sans avoir pu relancer les négociations. Après avoir reçu en audience les présidents de partis, le Roi accepte sa démission et nomme formateur Elio Di Rupo, président du PS et ministre d'Etat. Le 4 juillet, celui-ci présente au souverain et aux partis démocratiques un nouveau compromis pour la réforme de l'Etat, ainsi qu'une série de propositions socio-économiques pour assainir les finances publiques. Sept partis (PS, SPA, Ecolo, Groen, MR, VLD et CDH) acceptent cette base de négociations, mais ils n'ont pas la majorité des 2/3 au Parlement pour entreprendre une réforme de l'Etat. Elio Di Rupo apporte sa démission au roi Albert qui la garde en suspens, le temps de laisser quelques jours au formateur pour tenter de convaincre le CD&V de rejoindre les sept partis.
Le Roi se montre très irrité lors de son discours du 21 juillet : "En cette fête nationale, j'aurais aimé me réjouir avec vous de la prestation de serment d'un nouveau gouvernement fédéral de plein exercice. Nous n'en sommes hélàs pas là, et je le déplore. Entretemps, pendant cette longue négociation, le gouvernement en affaires courantes a su prendre efficacement les mesures nécessaires pour préserver dans l'avenir proche le bien-être des citoyens. Toutefois, cela ne diminue en rien l'urgence et la nécessité de former un gouvernement investi de pleines responsabilités et qui devra réaliser les réformes structurelles nécessaires dans les domaines institutionnel et socio-économique. De là mon nouvel appel à tous les citoyens et en premier lieu aux responsables politiques.
Un célèbre constitutionnaliste anglais, Walter Bagehot, précisait les prérogatives de la monarchie constitutionnelle comme suit : le droit d'être informé, le droit d'encourager et le droit de mettre en garde. Ces derniers mois, dans mes audiences, j'ai beaucoup utilisé les deux premières prérogatives : être informé et encourager. Avec vous, je voudrais à présent faire usage publiquement, en toute transparence, de la troisième prérogative : le droit de mettre en garde. Je le fais fortement et avec conviction pour les raisons suivantes.
1° Comme un très grand nombre de Belges, je suis affligé par la plus longue durée, de mémoire d'homme, de formation d'un gouvernement. Cela crée chez beaucoup d'entre vous un sentiment d'inquiétude quant à l'avenir. J'ai pu m'en rendre compte lors de mes visites dans les différentes régions.
2° La durée de cette crise suscite aussi, dans une grande partie de la population, de l'incompréhension vis-à-vis du monde politique qui n'apporte pas de solution aux problèmes. Cela risque de développer une forme de poujadisme qui est dangereuse et néfaste pour la démocratie.
3° Si cette situation perdure longtemps encore, elle pourrait affecter de façon négative et très concrète le bien-être économique et social de tous les Belges. Il faut en être bien conscient.
4° Un des atouts importants de la Belgique, depuis la seconde guerre mondiale, est son rôle au sein de l'Europe. Cela nous a valu de devenir de fait, comme pays, la capitale de l'Europe et de jouer un rôle moteur dans cette formidable aventure qu'est la construction européenne. Notre pays, avec sa diversité culturelle, était considéré d'une certaine manière comme un modèle pour l'Union Européenne. Notre situation actuelle crée de l'inquiétude auprès de nos partenaires, et pourrait endommager notre position au sein de l'Europe, voire l'élan même de la construction européenne déjà mis à mal par les eurosceptiques et les populistes.
Je ne serais donc pas fidèle à mon rôle, si je ne rappelais pas solennellement les risques qu'une longue crise fait courir à tous les Belges, et si je n'exhortais pas à nouveau tous les hommes et toutes les femmes politiques, et ceux qui peuvent les aider, à se montrer constructifs et à trouver rapidement une solution équilibrée à nos problèmes. Comme je le rappelais à l'occasion de la Noël, et je cite :
"Dans la recherche de cet accord raisonnable, il est évident que chaque partie devra faire des concessions. Chacun aura donc l'obligation de prendre ses responsabilités. Le moment est venu où le vrai courage consiste à chercher fermement le compromis qui rassemble, et non à exacerber les oppositions. Si un tel accord se réalise, un nouveau gouvernement fédéral pourrait être constitué. Avec les entités fédérées, il sera à même de prendre des mesures nécessaires pour sauvergarder le bien-être de la population, et pour rétablir la confiance au sein du pays" (fin de citation)
Mais les citoyens ne doivent pas seulement exhorter leurs représentants à prendre les décisions courageuses qui s'imposent. Ils doivent aussi s'efforcer de favoriser une meilleure entente entre nos communautés en faisant des pas concrets vers l'autre, en parlant sa langue, en s'intéressant à sa culture, en essayant de mieux le comprendre. C'est là une forme importante de citoyenneté moderne".
Dans la nuit du 21 au 22 juillet, Elio Di Rupo fait part au Roi que huit partis (PS, SPA, Ecolo, Groen, MR, VLD, CDH et CD&V), disposant de la majorité des 2/3 au Parlement, sont d'accord d'entreprendre des négociations à la mi-août. Le parti nationaliste flamand NVA de Bart De Wever est relégué dans l'opposition.
Un accord sur la future réforme de l'Etat intervient enfin à la mi-octobre et le Palais ne cache pas que "le Roi s'en est réjoui vivement". Les deux partis écologistes (Ecolo et Groen) sont ensuite envoyés dans l'opposition par leurs partenaires, désireux de former une coalition gouvernementale à six. Le 21 novembre, suite au blocage des négociations socio-économiques, Elio Di Rupo se rend au château de Ciergnon pour demander au souverain de le décharger de sa mission de formateur. Il refuse et fait publier le communiqué suivant : "Le Roi rappelle la gravité de la situation actuelle et souligne que la défense de l'intérêt général de tous les Belges et les échéances européennes nécessitent une résolution très rapide de la crise politique. Il demande que chaque négociateur prenne dans les heures à venir un temps de réflexion pour mesurer les conséquences d'un échec et chercher activement une solution".
Nouveau communiqué le lendemain après avoir reçu en audience à Ciergnon les présidents des six partis : "Le Roi demande à chacun des six partis d'accomplir l'effort additionnel nécessaire pour clôturer les négociations budgétaires et socio-économiques et former un gouvernement dans les meilleurs délais". Un accord intervient quelques jours plus tard et Elio Di Rupo vient l'expliquer le 1er décembre à Albert II. La prestation de serment du nouveau gouvernement (PS, SPA, CDH, CD&V, MR et VLD) a lieu le 6 décembre au château de Laeken. Le lendemain, le premier ministre sortant Yves Leterme est nommé ministre d'Etat.
Le Roi se montre soulagé dans son discours de Noël 2011 :
"Aujourd'hui, je puis enfin me réjouir vivement avec vous des accords réalisés et de la formation d'un nouveau gouvernement fédéral de plein exercice. Cela prouve que notre pays demeure capable de réaliser des compromis qui rassemblent, tant sur le plan communautaire qu'en matière économique et sociale. Bien sûr, cela ne signifie pas que tout soit résolu pour autant. Plusieurs défis nous attendent.
Tout d'abord, il va falloir traduire en textes de loi les réformes institutionnelles profondes qui ont été décidées. Elles donneront aux entités fédérées davantage de compétences, une plus grande autonomie fiscale et une responsabilisation accrue. Cette transformation doit se réaliser sans nostalgie et avec la ferme volonté de voir ce nouveau projet pour notre pays réussir pleinement.
En même temps, le gouvernement devra faire face à des défis économiques et sociaux énormes. Là aussi, des décisions rigoureuses ont été prises afin de préserver à terme le bien-être de la population. Chacun devra cependant contribuer, en fonction de ses capacités, aux sacrifices nécessaires pour rétablir au plus vite les finances publiques de notre pays. Mais suffit-il de mettre en oeuvre des réformes institutionnelles et économiques pour faire progresser notre pays de façon décisive?
C'est essentiel mais pas suffisant. Il importe que ces réformes s'accompagnent d'une évolution profonde de nos mentalités. A ce sujet, je pense d'abord à une meilleure compréhension entre les citoyens de nos différentes communautés et régions. Il serait quand même incompréhensible, à une période où il est tant question de globalisation, d'ouverture aux autres cultures sur le plan international, que l'entente entre voisins immédiats, au sein d'un même pays, soit déficiente.
Veillons donc à mieux comprendre la culture, la mentalité des uns et des autres. Nous percevrons alors les complémentarités qui existent entre nos diverses communautés et régions. Nous réaliserons combien ces complémentarités sont une richesse qui favorise la tolérance et la créativité. Encourageons des projets qui mobilisent les citoyens à mieux se connaître. Rejetons fermement les caricatures simplistes et injustes de l'autre, qui attisent les préjugés et les antagonismes stériles et sèment la division. Je suis convaincu que si nous avançons sur cette voie, de nouvelles formes de collaboration se développeront entre nos entités fédérées, devenues plus autonomes. C'est ce qui s'est passé dans le monde universitaire.
Veillons enfin, dans la période économique la plus difficile depuis la seconde guerre mondiale, à préserver au mieux la tradition de dialogue entre partenaires sociaux, qui est un des grands acquis de notre pays. Le souci de cohésion sociale doit être une préoccupation constante pour tous. Maintenant que nous avons retrouvé notre capacité à résoudre nos difficultés intérieures, nous sommes à nouveau crédibles sur le plan international pour reprendre notre rôle de pionnier dans la construction européenne. Dans de nombreux domaines, seule une Europe cohérente est en mesure de répondre aux grands défis que nous connaissons actuellement. Nous pouvons y contribuer efficacement".
lundi 25 février 2013
Le rôle politique du roi Albert II en 2011
mardi 19 février 2013
Le rôle politique du roi Albert II en 2010
Dans son discours de Nouvel An 2010 aux autorités du pays, le Roi déclare : "J'aimerais vous parler d'un sujet particulier : il s'agit des qualités qui sont attribuées aux Belges, et comment faire pour assurer la persistance de ces qualités. Plusieurs événements récents touchant des compatriotes qui oeuvrent dans des domaines bien différents m'ont impressionné. Il y eut la désignation du premier président permanent du Conseil Européen, le retour de notre astronaute après une mission de six mois dans l'espace, le renouvellement du mandat du président du Comité Olympique International, le lancement d'initiatives nouvelles par le président de la Banque Européenne d'Investissement, la désignation du procureur du Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie, et les performances internationales de nos artistes et de nos sportifs de top niveau.
Ces remarquables consécrations publiques de personnalités belges ne doivent pas nous faire oublier des réalisations de grande qualité accomplies collectivement par des Belges. Songeons à nos militaires à l'étranger qui se distinguent par l'excellence de leurs interventions dans beaucoup de domaines et dans de multiples régions du monde, à l'équipe qui a développé une nouvelle station polaire belge, à nos scientifiques, à nos centres de recherche performants dans nombre de disciplines, et aux organisateurs d'événements culturels internationaux comme le Concours Musical Reine Elisabeth ou le festival Europalia.
A chaque fois, le monde extérieur a souligné un nombre de qualités qui seraient spécifiques des Belges : il y a notre ouverture aux autres cultures, notre créativité pour trouver des compromis, notre pragmatisme, une certaine modestie et notre faculté de ne pas nous prendre trop au sérieux. Beaucoup de ces qualités sont liées au caractère multiculturel de notre pays et au fait que nous nous trouvons aux frontières de deux grandes cultures européennes, le monde latin et le monde germanique. L'influence de ces cultures différentes nous procure l'avantage d'acquérir une disposition d'accueil et de compréhension des autres, de nous adapter avec pragmatisme à des situations diverses, voire les plus inattendues ou même surréalistes. Assurer la permanence de ces qualités chez nos concitoyens se fera en maintenant et en renforçant les échanges au sein de notre propre pays tout comme sur le plan international.
Se rencontrer, se parler, crée des relations, ouvre des perspectives dont on ne soupçonne pas toujours a priori les conséquences bénéfiques. C'est un extraordinaire moyen d'habituer nos jeunes aux contacts avec d'autres cultures, de les préparer à réconcilier des points de vue différents. Concrètement, cela implique, entre autres, de stimuler l'apprentissage de nos trois langues nationales, mais aussi de l'anglais et d'autres langues. Etre multilingue est un atout énorme et une qualité très appréciée dans la vie professionnelle. Le nombre des investisseurs étrangers dans notre pays en témoigne. Il est nécessaire aussi d'inciter davantage encore les jeunes à suivre des formations et des stages à l'étranger, que ce soit à travers les programmes Erasmus, ou par l'intermédiaire du Fonds Prince Albert qui envoie des jeunes acquérir de l'expérience dans des entreprises belges à l'étranger. J'ai reçu les lauréats de ce Fonds à l'occasion de nos 50 ans de mariage et j'ai été impressionné par leur ouverture d'esprit et leur enthousiasme.
Comme je viens de le dire, il importe bien sûr de développer les échanges au sein de notre propre pays, notamment entre écoles secondaires, hautes écoles ou universités de nos communautés. C'est l'objectif principal du Fonds Prince Philippe qui chaque année permet à de très nombreux jeunes de mieux connaître une autre région ou une autre culture de notre pas. Il est précieux aussi que nos universités poursuivent et renforcent leurs échanges avec une ou plusieurs universités d'une autre communauté. Il en est de même pour la collaboration entre chercheurs. Lors d'une récente visite à un pôle d'attraction universitaire, j'ai été saisi de voir combien la collaboration entre nos meilleurs scientifiques de communautés différentes était fructueuse et conduisait à des résultats concrets de grande valeur.
C'est également le cas dans le domaine culturel. J'ai vu avec grand intérêt combien, à Bruxelles, les principaux artistes et les institutions culturelles liées aux différentes communautés collaboraient efficacement et avec facilité. Dans le monde politique, les contacts entre responsables issus de nos communautés doivent également se renforcer. On a pu constater, encore récemment, combien il était précieux d'avoir des hommes politiques qui puissent jouer le rôle de médiateur dans certaines situations. Pour cela, il leur faut, bien entendu, connaître chaque communauté, chaque région. Enfin, valorisons pleinement le rôle central de notre pays en Europe. Bruxelles, capitale de l'Europe, est un atout considérable pour l'ensemble de notre pays, que ce soit sur le plan économique, culturel ou politique. Utilisons cette chance que l'histoire et la géographie nous ont offerte.
Pour conclure, je crois que c'est en accentuant ou en rétablissant toutes ces relations dans les différents domaines que nous maintiendrons et développerons les qualités qui nous sont attribuées internationalement. Nous le ferons évidemment dans le respect de l'identité propre de chaque communauté, de chaque région, et dans un esprit de loyauté fédérale".
Le 30 juin 2010, Albert et Paola sont les invités d'honneur du président Joseph Kabila lors de la cérémonie organisée pour le cinquantième anniversaire de l'indépendance du Congo. Au cours de son séjour, le couple royal effectue quelques visites sociales et économiques liées à notre pays, rencontre le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon, mais ne prononce aucun discours afin de ne pas créer des tensions dans les relations belgo-congolaises qui sont parfois tendues. Une polémique survient cependant après leur retour en Belgique lorsque la presse révèle que Mme Kabila a offert une parure de diamants à la reine Paola. Ce coûteux cadeau contraste avec la pauvreté des Congolais. Aussi le Palais annonce que les bijoux ont été remis à la Donation Royale. Lors de la fête nationale 2010, Albert confiera dans son discours : "Nous avons pu proposer aux autorités congolaises un nouveau partenariat, franc et constructif, axé sur les besoins de la population congolaise et soutenant les nouvelles institutions que le Congo s'est donnés démocratiquement. Notre vif espoir est qu'un tel partenariat entre nos pays puisse contribuer à consolider la paix en Afrique centrale qui a tellement souffert. Cette paix est aussi vitale pour l'indispensable développement économique et social auquel notre pays est prêt à collaborer activement".
Revenons en Belgique... Une nouvelle crise politique survient en avril 2010. Sous l'impulsion de son jeune président Alexander De Croo, le VLD quitte la majorité suite à l'absence d'accord sur Bruxelles-Hal-Vilvorde au terme de la mission de Jean-Luc Dehaene. Yves Leterme remet la démission de son gouvernement au Roi qui la tient en suspens et explique sa décision dans le communiqué publié par le Palais : "Le Roi et le premier ministre ont souligné combien, dans les circonstances actuelles, une crise politique serait inopportune et porterait un grave préjudice d'une part au bien-être économique et social des citoyens et d'autre part au rôle de la Belgique sur le plan européen". Après avoir rencontré les présidents de la Chambre, du Sénat et des partis démocratiques, les partenaires sociaux, Albert II charge Didier Reynders, vice-premier ministre et président du MR, "de s'assurer dans très court délai de ce que les conditions sont remplies pour la reprise rapide des négociations sur des problèmes institutionnels et en particulier celui de Bruxelles-Hal-Vilvorde" , selon les termes du communiqué diffusé par le Palais. Mais la confiance est rompue entre les partis de la majorité et les négociations ne reprennent pas. Après avoir à nouveau reçu en audience les présidents de partis, Albert II accepte la démission du gouvernement. Les Chambres sont dissoutes.
Les élections fédérales ont lieu le 13 juin. Le Parti Socialiste est le grand vainqueur en Wallonie tandis que la NVA devient le premier parti de Flandre. L'extrême-droite continue de baisser : le Vlaams Belang perd 5 sièges à la Chambre et le Front National n'a plus aucun sénateur et député fédéral. Après trois jours de consultation, le Roi nomme informateur Bart De Wever, le président de la NVA. Le 8 juillet, il demande à être déchargé de sa mission sans avoir obtenu d'accord. Le même jour, Elio Di Rupo, le président du PS, est nommé pré-formateur par Albert II.
Dans son discours de la fête nationale 2010, le Roi évoque brièvement la situation politique : "Notre pays a été secoué par des tensions communautaires qui ont conduit à des élections anticipées et qui causèrent d'importants glissements politiques. A présent, ce qui importe, c'est de se tourner vers l'avenir. Il y a donc lieu de préparer pour nos régions et communautés de nouvelles formes de vie commune où chacun se sent bien, de résoudre les questions épineuses qui ont divisé, et de trouver de nouveaux équilibres entre le fédéral et les entités fédérées".
Le 18 août, Elio Di Rupo fait part au Roi des progrès obtenus et des difficultés à surmonter. Albert II décide de rencontrer les présidents des sept partis participant aux négociations. Le ministre d'Etat Louis Tobback confie à la presse : "Je suis et reste un républicain. Mais dans de telles circonstances, la monarchie montre toute son utilité. Tous les politiciens qui réclament un rôle protocolaire pour la monarchie depuis des décennies doivent maintenant examiner la situation. Le Roi est très respecté. Lorsqu'il parle, il est écouté". Les négociations reprennent le 21 août.
Une semaine plus tard, le projet de compromis de la réforme de l'Etat proposé par Elio Di Rupo est accepté par cinq partis (PS, SPA, CDH, Ecolo et Groen), mais n'obtient pas le soutien de la NVA et du CD&V. La famille libérale n'a pas été conviée aux discussions. Le pré-formateur demande à Albert II d'être déchargé de sa mission. Celui-ci refuse et lui demande de faire un nouvel essai qui n'aboutit pas à un accord. Aussi après avoir à nouveau reçu en audience les présidents des sept partis, le Roi demande, le 4 septembre, aux présidents de la Chambre André Flahaut (PS) et du Sénat Danny Pieters (NVA) un travail de médiation sur les désaccords rencontrés par le pré-formateur. Pas de résultat. Même mission pour le président de la NVA Bart De Wever le 8 octobre. Pas de résultat. Et pour le ministre d'Etat Johan Vande Lanotte le 21 octobre.
En novembre, le président du PS Elio Di Rupo parle pour la première fois d'Albert II depuis les élections : "J'ai toujours trouvé que le Roi avait une maîtrise totale de la situation. C'est la personnalité qui connaît le mieux la situation du pays. Il agit dans l'intérêt du pays. Celles et ceux qui pensent que le Roi peut être influencé se trompent. Personne ne l'influence. Il sait où il va. Il compose avec la réalité du pays, très différente au nord et au sud". Cet avis n'est pas partagé par le président de la NVA Bart De Wever qui déclare en décembre : "Le problème, c'est que le Roi joue encore un rôle politique. Quand il y a une crise, le rôle du Roi est important. Pour nous, Flamands, cela pose un problème parce que le Roi ne pense pas comme nous. Pour les Wallons, c'est un avantage car ils sont alliés avec lui".
Dans son discours télévisé de Noël, Albert II évoque la réussite de la présidence belge de l'Union Européenne, puis la crise politique : "Cet art du compromis, il me semble qu'au sein de notre propre pays, nous l'avons quelque peu oublié ces dernières années. D'où ma préoccupation et ma ferme volonté de lancer un appel à tous nos responsables et à tous les citoyens.
Notre pays a l'occasion de se transformer en profondeur pour mieux répondre aux attentes de nombreux Belges, et pour affronter les défis à venir. Désormais, après plus de six mois de négociations, tous les éléments sont sur la table pour réaliser une profonde réforme de l'Etat. Il y aurait un important transfert de compétences aux régions et communautés, une autonomie et une responsabilisation beaucoup plus poussées des entités fédérées, y compris sur le plan fiscal, un refinancement de Bruxelles et le maintien d'une réelle solidarité au sein de notre pays. En même temps, il sera nécessaire d'assurer le financement dans la durée de l'Etat fédéral pour exercer les compétences et les obligations qu'il continuera à assumer vis-à-vis de tous les Belges, mais aussi sur le plan européen et dans le monde. Il faudra également inclure une solution pour Bruxelles-Hal-Vilvorde et définir des règles en matière d'éthique politique.
Il s'agit donc de trouver des compromis équilibrés qui tiennent compte des aspirations légitimes des uns et des autres. Dans un tel accord, il ne doit pas avoir de perdants. Nous devons trouver des solutions où chacun est gagnant. Dans la recherche de cet accord raisonnable, il est évident que chaque partie devra faire des concessions. Chacun aura donc l'obligation de prendre ses responsabilités. Le moment est venu où le vrai courage consiste à chercher fermement le compromis qui rassemble, et non à exacerber les oppositions.
Si un tel accord se réalise, un nouveau gouvernement fédéral pourrait être constitué. Avec les entités fédérées, il sera à même de prendre des mesures nécessaires pour sauvegarder le bien-être de la population et pour rétablir la confiance au sein du pays. C'est cela que tous nos concitoyens attendent. Lorsque nous réussirons, car je suis convaincu que nous le pouvons, nous redeviendrons à nouveau un exemple d'entente et un facteur d'unité dans un monde qui en a grandement besoin. Nous pourrons présenter l'image juste d'un pays qui parvient dans la paix, à se transformer profondément. Nos partenaires européens, et tous les autres pays, constateront que la Belgique demeure un Etat responsable auxquels ils peuvent faire confiance. Cet appel que je vous lance solennellement à tous, je l'adresse évidemment en premier lieu aux responsables politiques, mais aussi aux responsables économiques, sociaux, culturels et des médias. Tous, par nos actions et par notre comportement, nous devons avoir le courage d'être des artisans de paix".
Ces remarquables consécrations publiques de personnalités belges ne doivent pas nous faire oublier des réalisations de grande qualité accomplies collectivement par des Belges. Songeons à nos militaires à l'étranger qui se distinguent par l'excellence de leurs interventions dans beaucoup de domaines et dans de multiples régions du monde, à l'équipe qui a développé une nouvelle station polaire belge, à nos scientifiques, à nos centres de recherche performants dans nombre de disciplines, et aux organisateurs d'événements culturels internationaux comme le Concours Musical Reine Elisabeth ou le festival Europalia.
A chaque fois, le monde extérieur a souligné un nombre de qualités qui seraient spécifiques des Belges : il y a notre ouverture aux autres cultures, notre créativité pour trouver des compromis, notre pragmatisme, une certaine modestie et notre faculté de ne pas nous prendre trop au sérieux. Beaucoup de ces qualités sont liées au caractère multiculturel de notre pays et au fait que nous nous trouvons aux frontières de deux grandes cultures européennes, le monde latin et le monde germanique. L'influence de ces cultures différentes nous procure l'avantage d'acquérir une disposition d'accueil et de compréhension des autres, de nous adapter avec pragmatisme à des situations diverses, voire les plus inattendues ou même surréalistes. Assurer la permanence de ces qualités chez nos concitoyens se fera en maintenant et en renforçant les échanges au sein de notre propre pays tout comme sur le plan international.
Se rencontrer, se parler, crée des relations, ouvre des perspectives dont on ne soupçonne pas toujours a priori les conséquences bénéfiques. C'est un extraordinaire moyen d'habituer nos jeunes aux contacts avec d'autres cultures, de les préparer à réconcilier des points de vue différents. Concrètement, cela implique, entre autres, de stimuler l'apprentissage de nos trois langues nationales, mais aussi de l'anglais et d'autres langues. Etre multilingue est un atout énorme et une qualité très appréciée dans la vie professionnelle. Le nombre des investisseurs étrangers dans notre pays en témoigne. Il est nécessaire aussi d'inciter davantage encore les jeunes à suivre des formations et des stages à l'étranger, que ce soit à travers les programmes Erasmus, ou par l'intermédiaire du Fonds Prince Albert qui envoie des jeunes acquérir de l'expérience dans des entreprises belges à l'étranger. J'ai reçu les lauréats de ce Fonds à l'occasion de nos 50 ans de mariage et j'ai été impressionné par leur ouverture d'esprit et leur enthousiasme.
Comme je viens de le dire, il importe bien sûr de développer les échanges au sein de notre propre pays, notamment entre écoles secondaires, hautes écoles ou universités de nos communautés. C'est l'objectif principal du Fonds Prince Philippe qui chaque année permet à de très nombreux jeunes de mieux connaître une autre région ou une autre culture de notre pas. Il est précieux aussi que nos universités poursuivent et renforcent leurs échanges avec une ou plusieurs universités d'une autre communauté. Il en est de même pour la collaboration entre chercheurs. Lors d'une récente visite à un pôle d'attraction universitaire, j'ai été saisi de voir combien la collaboration entre nos meilleurs scientifiques de communautés différentes était fructueuse et conduisait à des résultats concrets de grande valeur.
C'est également le cas dans le domaine culturel. J'ai vu avec grand intérêt combien, à Bruxelles, les principaux artistes et les institutions culturelles liées aux différentes communautés collaboraient efficacement et avec facilité. Dans le monde politique, les contacts entre responsables issus de nos communautés doivent également se renforcer. On a pu constater, encore récemment, combien il était précieux d'avoir des hommes politiques qui puissent jouer le rôle de médiateur dans certaines situations. Pour cela, il leur faut, bien entendu, connaître chaque communauté, chaque région. Enfin, valorisons pleinement le rôle central de notre pays en Europe. Bruxelles, capitale de l'Europe, est un atout considérable pour l'ensemble de notre pays, que ce soit sur le plan économique, culturel ou politique. Utilisons cette chance que l'histoire et la géographie nous ont offerte.
Pour conclure, je crois que c'est en accentuant ou en rétablissant toutes ces relations dans les différents domaines que nous maintiendrons et développerons les qualités qui nous sont attribuées internationalement. Nous le ferons évidemment dans le respect de l'identité propre de chaque communauté, de chaque région, et dans un esprit de loyauté fédérale".
Le 30 juin 2010, Albert et Paola sont les invités d'honneur du président Joseph Kabila lors de la cérémonie organisée pour le cinquantième anniversaire de l'indépendance du Congo. Au cours de son séjour, le couple royal effectue quelques visites sociales et économiques liées à notre pays, rencontre le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon, mais ne prononce aucun discours afin de ne pas créer des tensions dans les relations belgo-congolaises qui sont parfois tendues. Une polémique survient cependant après leur retour en Belgique lorsque la presse révèle que Mme Kabila a offert une parure de diamants à la reine Paola. Ce coûteux cadeau contraste avec la pauvreté des Congolais. Aussi le Palais annonce que les bijoux ont été remis à la Donation Royale. Lors de la fête nationale 2010, Albert confiera dans son discours : "Nous avons pu proposer aux autorités congolaises un nouveau partenariat, franc et constructif, axé sur les besoins de la population congolaise et soutenant les nouvelles institutions que le Congo s'est donnés démocratiquement. Notre vif espoir est qu'un tel partenariat entre nos pays puisse contribuer à consolider la paix en Afrique centrale qui a tellement souffert. Cette paix est aussi vitale pour l'indispensable développement économique et social auquel notre pays est prêt à collaborer activement".
Revenons en Belgique... Une nouvelle crise politique survient en avril 2010. Sous l'impulsion de son jeune président Alexander De Croo, le VLD quitte la majorité suite à l'absence d'accord sur Bruxelles-Hal-Vilvorde au terme de la mission de Jean-Luc Dehaene. Yves Leterme remet la démission de son gouvernement au Roi qui la tient en suspens et explique sa décision dans le communiqué publié par le Palais : "Le Roi et le premier ministre ont souligné combien, dans les circonstances actuelles, une crise politique serait inopportune et porterait un grave préjudice d'une part au bien-être économique et social des citoyens et d'autre part au rôle de la Belgique sur le plan européen". Après avoir rencontré les présidents de la Chambre, du Sénat et des partis démocratiques, les partenaires sociaux, Albert II charge Didier Reynders, vice-premier ministre et président du MR, "de s'assurer dans très court délai de ce que les conditions sont remplies pour la reprise rapide des négociations sur des problèmes institutionnels et en particulier celui de Bruxelles-Hal-Vilvorde" , selon les termes du communiqué diffusé par le Palais. Mais la confiance est rompue entre les partis de la majorité et les négociations ne reprennent pas. Après avoir à nouveau reçu en audience les présidents de partis, Albert II accepte la démission du gouvernement. Les Chambres sont dissoutes.
Les élections fédérales ont lieu le 13 juin. Le Parti Socialiste est le grand vainqueur en Wallonie tandis que la NVA devient le premier parti de Flandre. L'extrême-droite continue de baisser : le Vlaams Belang perd 5 sièges à la Chambre et le Front National n'a plus aucun sénateur et député fédéral. Après trois jours de consultation, le Roi nomme informateur Bart De Wever, le président de la NVA. Le 8 juillet, il demande à être déchargé de sa mission sans avoir obtenu d'accord. Le même jour, Elio Di Rupo, le président du PS, est nommé pré-formateur par Albert II.
Dans son discours de la fête nationale 2010, le Roi évoque brièvement la situation politique : "Notre pays a été secoué par des tensions communautaires qui ont conduit à des élections anticipées et qui causèrent d'importants glissements politiques. A présent, ce qui importe, c'est de se tourner vers l'avenir. Il y a donc lieu de préparer pour nos régions et communautés de nouvelles formes de vie commune où chacun se sent bien, de résoudre les questions épineuses qui ont divisé, et de trouver de nouveaux équilibres entre le fédéral et les entités fédérées".
Le 18 août, Elio Di Rupo fait part au Roi des progrès obtenus et des difficultés à surmonter. Albert II décide de rencontrer les présidents des sept partis participant aux négociations. Le ministre d'Etat Louis Tobback confie à la presse : "Je suis et reste un républicain. Mais dans de telles circonstances, la monarchie montre toute son utilité. Tous les politiciens qui réclament un rôle protocolaire pour la monarchie depuis des décennies doivent maintenant examiner la situation. Le Roi est très respecté. Lorsqu'il parle, il est écouté". Les négociations reprennent le 21 août.
Une semaine plus tard, le projet de compromis de la réforme de l'Etat proposé par Elio Di Rupo est accepté par cinq partis (PS, SPA, CDH, Ecolo et Groen), mais n'obtient pas le soutien de la NVA et du CD&V. La famille libérale n'a pas été conviée aux discussions. Le pré-formateur demande à Albert II d'être déchargé de sa mission. Celui-ci refuse et lui demande de faire un nouvel essai qui n'aboutit pas à un accord. Aussi après avoir à nouveau reçu en audience les présidents des sept partis, le Roi demande, le 4 septembre, aux présidents de la Chambre André Flahaut (PS) et du Sénat Danny Pieters (NVA) un travail de médiation sur les désaccords rencontrés par le pré-formateur. Pas de résultat. Même mission pour le président de la NVA Bart De Wever le 8 octobre. Pas de résultat. Et pour le ministre d'Etat Johan Vande Lanotte le 21 octobre.
En novembre, le président du PS Elio Di Rupo parle pour la première fois d'Albert II depuis les élections : "J'ai toujours trouvé que le Roi avait une maîtrise totale de la situation. C'est la personnalité qui connaît le mieux la situation du pays. Il agit dans l'intérêt du pays. Celles et ceux qui pensent que le Roi peut être influencé se trompent. Personne ne l'influence. Il sait où il va. Il compose avec la réalité du pays, très différente au nord et au sud". Cet avis n'est pas partagé par le président de la NVA Bart De Wever qui déclare en décembre : "Le problème, c'est que le Roi joue encore un rôle politique. Quand il y a une crise, le rôle du Roi est important. Pour nous, Flamands, cela pose un problème parce que le Roi ne pense pas comme nous. Pour les Wallons, c'est un avantage car ils sont alliés avec lui".
Dans son discours télévisé de Noël, Albert II évoque la réussite de la présidence belge de l'Union Européenne, puis la crise politique : "Cet art du compromis, il me semble qu'au sein de notre propre pays, nous l'avons quelque peu oublié ces dernières années. D'où ma préoccupation et ma ferme volonté de lancer un appel à tous nos responsables et à tous les citoyens.
Notre pays a l'occasion de se transformer en profondeur pour mieux répondre aux attentes de nombreux Belges, et pour affronter les défis à venir. Désormais, après plus de six mois de négociations, tous les éléments sont sur la table pour réaliser une profonde réforme de l'Etat. Il y aurait un important transfert de compétences aux régions et communautés, une autonomie et une responsabilisation beaucoup plus poussées des entités fédérées, y compris sur le plan fiscal, un refinancement de Bruxelles et le maintien d'une réelle solidarité au sein de notre pays. En même temps, il sera nécessaire d'assurer le financement dans la durée de l'Etat fédéral pour exercer les compétences et les obligations qu'il continuera à assumer vis-à-vis de tous les Belges, mais aussi sur le plan européen et dans le monde. Il faudra également inclure une solution pour Bruxelles-Hal-Vilvorde et définir des règles en matière d'éthique politique.
Il s'agit donc de trouver des compromis équilibrés qui tiennent compte des aspirations légitimes des uns et des autres. Dans un tel accord, il ne doit pas avoir de perdants. Nous devons trouver des solutions où chacun est gagnant. Dans la recherche de cet accord raisonnable, il est évident que chaque partie devra faire des concessions. Chacun aura donc l'obligation de prendre ses responsabilités. Le moment est venu où le vrai courage consiste à chercher fermement le compromis qui rassemble, et non à exacerber les oppositions.
Si un tel accord se réalise, un nouveau gouvernement fédéral pourrait être constitué. Avec les entités fédérées, il sera à même de prendre des mesures nécessaires pour sauvegarder le bien-être de la population et pour rétablir la confiance au sein du pays. C'est cela que tous nos concitoyens attendent. Lorsque nous réussirons, car je suis convaincu que nous le pouvons, nous redeviendrons à nouveau un exemple d'entente et un facteur d'unité dans un monde qui en a grandement besoin. Nous pourrons présenter l'image juste d'un pays qui parvient dans la paix, à se transformer profondément. Nos partenaires européens, et tous les autres pays, constateront que la Belgique demeure un Etat responsable auxquels ils peuvent faire confiance. Cet appel que je vous lance solennellement à tous, je l'adresse évidemment en premier lieu aux responsables politiques, mais aussi aux responsables économiques, sociaux, culturels et des médias. Tous, par nos actions et par notre comportement, nous devons avoir le courage d'être des artisans de paix".
lundi 4 février 2013
Activités royales en janvier 2013
14 audiences pour le Roi : le premier ministre Elio Di Rupo (reçu 4 fois), la présidente du VLD Gwendolyn Rutten, le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, le nouveau ministre de la Coopération Jean-Pascal Labille venu prêter serment, le ministre des Pensions Alexander De Croo, le gouverneur de la Banque Nationale de Belgique Luc Coene, la ministre de l'Intérieur Joëlle Milquet, ainsi que les ambassadeurs d'Italie, Turquie, Nouvelle-Zélande et Tunisie.
4 activités officielles pour le Roi : réception de Nouvel An pour les ambassadeurs étrangers, réception de Nouvel An pour les autorités européennes, réception de Nouvel An pour les responsables de l'Otan et du Shape, réception de Nouvel An pour les autorités belges.
6 activités officielles pour la reine Paola : réception de Nouvel An pour les ambassadeurs étrangers, réception de Nouvel An pour les autorités européennes, réception de Nouvel An pour les responsables de l'Otan et du Shape, réception de Nouvel An pour les autorités belges, concert de gala de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, lancement à Child Focus de la 10ème Journée mondiale pour un Internet plus sûr.
0 activité officielle pour la reine Fabiola.
8 activités officielles pour le prince Philipe : réception de Nouvel An pour les ambassadeurs étrangers, réception de Nouvel An pour les responsables de l'Otan et du Shape, réception de Nouvel pour les autorités belges, inauguration du Salon de l'Auto, audience pour le secrétaire général du parti communiste du Vietnam, journée internationale de commémoration des victimes de l'Holocauste, forum économique de Davos, congrès interdisciplinaire du développement durable à Namur.
7 activités officielles pour la princesse Mathilde : réception de Nouvel An pour les ambassadeurs étrangers, réception de Nouvel An pour les responsables de l'Otan et du Shape, réception de Nouvel An pour les autorités belges, lancement du timbre émis pour ses 40 ans, colloque sur la pauvreté infantile, forum économique de Davos, conférence nationale sur l'éducation financière.
4 activités officielles pour la princesse Astrid : visite au siège de la FIFA à Zürich, forum économique de Davos, table ronde sur la recherche clinique en Belgique, réception de Nouvel An pour les autorités belges.
1 activité officielle pour le prince Lorenz : réception de Nouvel An pour les autorités belges.
1 activité officielle pour le prince Laurent : réception de Nouvel An pour les autorités belges.
3 activités officielles pour la princesse Claire : inauguration de logements rénovés par la Fondation Pro Renovassitance (dont elle est la présidente d'honneur), spectacle du Sparadrap Circus, réception de Nouvel An pour les autorités belges.
Récapitulatif des activités officielles de janvier 2013 :
Roi : 4 activités officielles + 14 audiences
Prince Philippe : 8 activités officielles
Princesse Mathilde : 7 activités officielles
Reine Paola : 6 activités officielles
Princesse Astrid : 4 activités officielles
Princesse Claire : 3 activités officielles
Prince Laurent : 1 activité officielle
Prince Lorenz : 1 activité officielle
Reine Fabiola : 0 activité officielle
4 activités officielles pour le Roi : réception de Nouvel An pour les ambassadeurs étrangers, réception de Nouvel An pour les autorités européennes, réception de Nouvel An pour les responsables de l'Otan et du Shape, réception de Nouvel An pour les autorités belges.
6 activités officielles pour la reine Paola : réception de Nouvel An pour les ambassadeurs étrangers, réception de Nouvel An pour les autorités européennes, réception de Nouvel An pour les responsables de l'Otan et du Shape, réception de Nouvel An pour les autorités belges, concert de gala de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, lancement à Child Focus de la 10ème Journée mondiale pour un Internet plus sûr.
0 activité officielle pour la reine Fabiola.
8 activités officielles pour le prince Philipe : réception de Nouvel An pour les ambassadeurs étrangers, réception de Nouvel An pour les responsables de l'Otan et du Shape, réception de Nouvel pour les autorités belges, inauguration du Salon de l'Auto, audience pour le secrétaire général du parti communiste du Vietnam, journée internationale de commémoration des victimes de l'Holocauste, forum économique de Davos, congrès interdisciplinaire du développement durable à Namur.
7 activités officielles pour la princesse Mathilde : réception de Nouvel An pour les ambassadeurs étrangers, réception de Nouvel An pour les responsables de l'Otan et du Shape, réception de Nouvel An pour les autorités belges, lancement du timbre émis pour ses 40 ans, colloque sur la pauvreté infantile, forum économique de Davos, conférence nationale sur l'éducation financière.
4 activités officielles pour la princesse Astrid : visite au siège de la FIFA à Zürich, forum économique de Davos, table ronde sur la recherche clinique en Belgique, réception de Nouvel An pour les autorités belges.
1 activité officielle pour le prince Lorenz : réception de Nouvel An pour les autorités belges.
1 activité officielle pour le prince Laurent : réception de Nouvel An pour les autorités belges.
3 activités officielles pour la princesse Claire : inauguration de logements rénovés par la Fondation Pro Renovassitance (dont elle est la présidente d'honneur), spectacle du Sparadrap Circus, réception de Nouvel An pour les autorités belges.
Récapitulatif des activités officielles de janvier 2013 :
Roi : 4 activités officielles + 14 audiences
Prince Philippe : 8 activités officielles
Princesse Mathilde : 7 activités officielles
Reine Paola : 6 activités officielles
Princesse Astrid : 4 activités officielles
Princesse Claire : 3 activités officielles
Prince Laurent : 1 activité officielle
Prince Lorenz : 1 activité officielle
Reine Fabiola : 0 activité officielle
lundi 28 janvier 2013
"Questions royales" (Frédéric Deborsu)
Au terme de son enquête et à l'aide de plusieurs témoignages inédits, le journaliste Frédéric Deborsu nous explique le fonctionnement actuel de la monarchie avec comme fil rouge les nombreuses questions laissées sans réponse par le Palais. Albert II est un bon roi et un véritable homme d'Etat ayant le sens du contact, mais c'est un mauvais père. L'auteur retrace les problèmes conjugaux des princes de Liège, leurs deux tentatives de divorce, l'échec de l'éducation de leurs enfants et leur réconciliation à l'aube des années 80. Si le couple royal et Astrid ont aujourd'hui tourné la page de cette période tourmentée, ce n'est pas le cas pour Philippe, Laurent et Delphine qui en souffrent toujours et recherchent une certaine reconnaissance.
Comme d'autres journalistes, Frédéric Deborsu écrit au sujet de Delphine : "Le Roi ne fera rien sans l'avis positif de son épouse, la reine Paola. Il est peu probable qu'elle change d'avis. En définitive, c'est souvent elle qui a décidé de tout. En famille, Albert est souvent en retrait. Soumis à son épouse, une femme de tête. Paola ne permettra jamais à son mari de reconnaître sa fille illégitime. Elle a bien trop de fierté et de pouvoir pour accepter le poids de ce passé".
Autre rupture au sein de la famille royale : de 1960 à 1993 entre "la branche de Laeken" et "la branche d'Argenteuil". Selon l'auteur, entre les fiançailles et le mariage, Léopold III et Lilian auraient reçu des lettres d'Espagne prédisant la stérilité de Fabiola, et auraient tenté en vain de faire renoncer son fiancé à l'épouser. L'affaire des meubles emportés à Argenteuil aurait été un "prétexte officiel" pour cacher les vraies raisons.
La famille royale n'est guère unie. D'autres polémiques sont évoquées par l'auteur : les violences de Laurent à l'égard de sa petite amie Diane de Schaetzen, les citations au tribunal de Patrick d'Udekem d'Acoz par des forestiers et fermiers qu'il tente d'arnaquer, les échecs scolaires de Philippe et Laurent oubliés des CV officiels (le prince héritier a certes suivi des cours à l'Ecole Royale Militaire mais il n'en a pas été diplômé), le scandale Eurosystem (un témoignage inédit dégage le prince Albert de toute corruption), l'absence d'étrangers au sein des domaines royaux (à l'opposé des discours du Roi sur la multiculturalité et l'intégration), les problèmes de sécurité du château de Ciergnon où des scouts et Frédéric Deborsu sont entrés sans problème, etc. Par contre, on est heureux d'apprendre que le roi Baudouin a offert entièrement sa part d'héritage du prince-régent Charles (décédé en 1983) à la fille illégitime de son oncle, Isabelle Wybo. Beau geste.
L'argent est le thème d'un autre chapitre de ce livre. L'auteur estime la fortune personnelle du couple royal à 25 millions d'euros et dénonce le manque de transparence du Palais sur la Liste Civile du Roi et les dotations princières. Comment gèrent-ils cet argent donné par l'Etat? Pourquoi Laurent a-t-il acheté via la société La Compagnie des Eoliennes (dont il possède 1/4) une villa à Panarea en Sicile qu'il laisse à l'abandon? Utilise-t-il son titre pour faire des affaires? Pourquoi Astrid a-t-elle eu besoin d'une dotation alors que son époux gagne très bien sa vie en tant que co-propriétaire d'une banque suisse privée et administrateur de plusieurs sociétés? Pourquoi la Donation Royale s'est-elle mise en déficit en construisant une villa de 1,8 million d'euros pour Astrid et Lorenz, et a dû ensuite vendre le domaine de Postel pour payer les dettes? Proche du couple royal, Vincent Pardoen, intendant de la Liste Civile du Roi, sait-il dire non à leurs caprices? Pourquoi la reine Fabiola ne rétrocède pas une partie de son importante dotation? Toutes ces questions restent sans réponse.
Le chapitre sur une éventuelle abdication d'Albert II le 21 juillet 2013 fait la synthèse de l'enquête de Martine Dubuisson pour le journal "Le Soir", et n'apporte aucun élément neuf. Affaire à suivre...
Frédéric Deborsu évoque aussi les liens de la famille royale avec la religion et le Renouveau Charismatique. Il révèle que le prince Albert a offert sa prime de départ de président de la CGER (1 million d'euros) pour la restauration de 1989 à 1996 de l'église du Finistère à Bruxelles, où les princes de Liège se rendaient à la messe dans les années 80. Bien que croyant et pratiquant, Albert II a signé les lois sur l'euthanasie et le mariage homosexuel. Et l'auteur fait remarquer : "Le premier ministre actuel est homosexuel et franc-maçon (l'antithèse de ce que doit être un croyant). Le Roi a oeuvré pour qu'Elio Di Rupo réussisse sa mission. Qui n'a rien de divine, celle-là. Albert II est très religieux mais il peut être aussi réaliste lorsqu'il s'agit des intérêts de son pays".
A côté de ces chapitres sérieux, objectifs et bien documentés, le chapitre sur le prince Philippe pose question car il se base sur des témoignages courageusement anonymes et est donc invérifiable. L'auteur sous-entend sans l'affirmer clairement que le prince aurait eu une relation homosexuelle avec le comte François de Marchant et d'Ansembourg (mais celui-ci dément) et que ses enfants seraient nés par fécondation in vitro. Il certifie aussi que Philippe et Mathilde se seraient mariés sous la pression de leurs parents respectifs, qu'ils auraient connu plusieurs ruptures entre 1996 et 1999, et que Stéphanie de Lalaing apparaissait aux côtés du prince en 1998. Impossible de dire quelle est la vérité dans tout cela...
J'ai aussi retrouvé quelques erreurs :
p.11 : "Un jour de septembre 2004, Albert et Paola visitent Namur, ma ville, durant les fêtes de Wallonie". Faux, ce fut en 2005 pour les 25 ans du fédéralisme.
p.23 : "Un bal avait été organisé pour dénicher à Astrid le chevalier servant idéal". Ce bal a bien eu lieu pour ses 18 ans en 1980 mais, comme la princesse l'a elle-même raconté, elle a rencontré son futur époux au grand-duché de Luxembourg en 1978 où ils étaient assis côte à côte.
p.24 : "Le 25 septembre 1999, c'est donc un joli coup médiatique que propose le palais royal". Faux, la présentation officielle de Mathilde a eu lieu le 13 septembre 1999.
p.28 : "Tous les princes héritiers européens de sa génération, tous, se sont liés à un conjoint qui n'a rien d'aristocrate". Faux, c'est le cas de 7 sur 10 mais il y a trois princesses aristocrates (Mathilde d'Udekem d'Acoz, Sophie de Bavière et Stéphanie de Lannoy).
p.30 : "Le roi Baudouin lui procure une habitation, un appartement pour lui seul, dans une aile du château de Laeken". Faux, c'est dans une aile du palais royal de Bruxelles.
p.31 : "Le nouveau roi et la nouvelle reine font courir le bruit qu'ils vont venir vivre avec Philippe au château de Laeken". Faux, le prince Philippe habitait à cette époque au palais royal et a emménagé à Laeken après son mariage.
p.55 : "En ce 4 décembre 2001, au balcon de l'hôtel de ville de Bruxelles". Faux, le mariage a eu lieu en 1999 et non en 2001.
p.64 : "Qui a vu les photos de la nouvelle maison d'Astrid, un petit château construit pour sa famille à Bruxelles aux frais de la Donation Royale? Quasi personne". Faux, la princesse Astrid a ouvert les portes de sa demeure aux caméras et photographes pour le baptême de sa fille cadette en 2003, pour les 20 ans d'Amedeo en 2004, pour le reportage de "La Libre Match" lors de la fête des mères 2004 et pour ses 50 ans en 2012.
p.82 : "Paola est également de la partie lors d'un séjour au Maroc en 1964. Ensuite, il y a 15 ans sans la moindre trace d'un voyage officiel de Paola aux côtés de son mari". Faux, ils se sont rendus encore ensemble en mission économique au Mexique en 1966 et à l'Exposition Universelle de Montréal en 1967.
p.212 : "En 2010, Albert II a encore donné 90.000 euros à des personnes endettées qui avaient écrit au Palais, une somme répartie entre 450 familles". Faux, ces 450 familles ont reçu une aide financière des Oeuvres Sociales de la Reine, et non de la Liste Civile du Roi.
p.248 : "C'est dans cette église qu'Astrid et Lorenz se sont mariés en 1983". Faux, c'était en 1984.
Comme d'autres journalistes, Frédéric Deborsu écrit au sujet de Delphine : "Le Roi ne fera rien sans l'avis positif de son épouse, la reine Paola. Il est peu probable qu'elle change d'avis. En définitive, c'est souvent elle qui a décidé de tout. En famille, Albert est souvent en retrait. Soumis à son épouse, une femme de tête. Paola ne permettra jamais à son mari de reconnaître sa fille illégitime. Elle a bien trop de fierté et de pouvoir pour accepter le poids de ce passé".
Autre rupture au sein de la famille royale : de 1960 à 1993 entre "la branche de Laeken" et "la branche d'Argenteuil". Selon l'auteur, entre les fiançailles et le mariage, Léopold III et Lilian auraient reçu des lettres d'Espagne prédisant la stérilité de Fabiola, et auraient tenté en vain de faire renoncer son fiancé à l'épouser. L'affaire des meubles emportés à Argenteuil aurait été un "prétexte officiel" pour cacher les vraies raisons.
La famille royale n'est guère unie. D'autres polémiques sont évoquées par l'auteur : les violences de Laurent à l'égard de sa petite amie Diane de Schaetzen, les citations au tribunal de Patrick d'Udekem d'Acoz par des forestiers et fermiers qu'il tente d'arnaquer, les échecs scolaires de Philippe et Laurent oubliés des CV officiels (le prince héritier a certes suivi des cours à l'Ecole Royale Militaire mais il n'en a pas été diplômé), le scandale Eurosystem (un témoignage inédit dégage le prince Albert de toute corruption), l'absence d'étrangers au sein des domaines royaux (à l'opposé des discours du Roi sur la multiculturalité et l'intégration), les problèmes de sécurité du château de Ciergnon où des scouts et Frédéric Deborsu sont entrés sans problème, etc. Par contre, on est heureux d'apprendre que le roi Baudouin a offert entièrement sa part d'héritage du prince-régent Charles (décédé en 1983) à la fille illégitime de son oncle, Isabelle Wybo. Beau geste.
L'argent est le thème d'un autre chapitre de ce livre. L'auteur estime la fortune personnelle du couple royal à 25 millions d'euros et dénonce le manque de transparence du Palais sur la Liste Civile du Roi et les dotations princières. Comment gèrent-ils cet argent donné par l'Etat? Pourquoi Laurent a-t-il acheté via la société La Compagnie des Eoliennes (dont il possède 1/4) une villa à Panarea en Sicile qu'il laisse à l'abandon? Utilise-t-il son titre pour faire des affaires? Pourquoi Astrid a-t-elle eu besoin d'une dotation alors que son époux gagne très bien sa vie en tant que co-propriétaire d'une banque suisse privée et administrateur de plusieurs sociétés? Pourquoi la Donation Royale s'est-elle mise en déficit en construisant une villa de 1,8 million d'euros pour Astrid et Lorenz, et a dû ensuite vendre le domaine de Postel pour payer les dettes? Proche du couple royal, Vincent Pardoen, intendant de la Liste Civile du Roi, sait-il dire non à leurs caprices? Pourquoi la reine Fabiola ne rétrocède pas une partie de son importante dotation? Toutes ces questions restent sans réponse.
Le chapitre sur une éventuelle abdication d'Albert II le 21 juillet 2013 fait la synthèse de l'enquête de Martine Dubuisson pour le journal "Le Soir", et n'apporte aucun élément neuf. Affaire à suivre...
Frédéric Deborsu évoque aussi les liens de la famille royale avec la religion et le Renouveau Charismatique. Il révèle que le prince Albert a offert sa prime de départ de président de la CGER (1 million d'euros) pour la restauration de 1989 à 1996 de l'église du Finistère à Bruxelles, où les princes de Liège se rendaient à la messe dans les années 80. Bien que croyant et pratiquant, Albert II a signé les lois sur l'euthanasie et le mariage homosexuel. Et l'auteur fait remarquer : "Le premier ministre actuel est homosexuel et franc-maçon (l'antithèse de ce que doit être un croyant). Le Roi a oeuvré pour qu'Elio Di Rupo réussisse sa mission. Qui n'a rien de divine, celle-là. Albert II est très religieux mais il peut être aussi réaliste lorsqu'il s'agit des intérêts de son pays".
A côté de ces chapitres sérieux, objectifs et bien documentés, le chapitre sur le prince Philippe pose question car il se base sur des témoignages courageusement anonymes et est donc invérifiable. L'auteur sous-entend sans l'affirmer clairement que le prince aurait eu une relation homosexuelle avec le comte François de Marchant et d'Ansembourg (mais celui-ci dément) et que ses enfants seraient nés par fécondation in vitro. Il certifie aussi que Philippe et Mathilde se seraient mariés sous la pression de leurs parents respectifs, qu'ils auraient connu plusieurs ruptures entre 1996 et 1999, et que Stéphanie de Lalaing apparaissait aux côtés du prince en 1998. Impossible de dire quelle est la vérité dans tout cela...
J'ai aussi retrouvé quelques erreurs :
p.11 : "Un jour de septembre 2004, Albert et Paola visitent Namur, ma ville, durant les fêtes de Wallonie". Faux, ce fut en 2005 pour les 25 ans du fédéralisme.
p.23 : "Un bal avait été organisé pour dénicher à Astrid le chevalier servant idéal". Ce bal a bien eu lieu pour ses 18 ans en 1980 mais, comme la princesse l'a elle-même raconté, elle a rencontré son futur époux au grand-duché de Luxembourg en 1978 où ils étaient assis côte à côte.
p.24 : "Le 25 septembre 1999, c'est donc un joli coup médiatique que propose le palais royal". Faux, la présentation officielle de Mathilde a eu lieu le 13 septembre 1999.
p.28 : "Tous les princes héritiers européens de sa génération, tous, se sont liés à un conjoint qui n'a rien d'aristocrate". Faux, c'est le cas de 7 sur 10 mais il y a trois princesses aristocrates (Mathilde d'Udekem d'Acoz, Sophie de Bavière et Stéphanie de Lannoy).
p.30 : "Le roi Baudouin lui procure une habitation, un appartement pour lui seul, dans une aile du château de Laeken". Faux, c'est dans une aile du palais royal de Bruxelles.
p.31 : "Le nouveau roi et la nouvelle reine font courir le bruit qu'ils vont venir vivre avec Philippe au château de Laeken". Faux, le prince Philippe habitait à cette époque au palais royal et a emménagé à Laeken après son mariage.
p.55 : "En ce 4 décembre 2001, au balcon de l'hôtel de ville de Bruxelles". Faux, le mariage a eu lieu en 1999 et non en 2001.
p.64 : "Qui a vu les photos de la nouvelle maison d'Astrid, un petit château construit pour sa famille à Bruxelles aux frais de la Donation Royale? Quasi personne". Faux, la princesse Astrid a ouvert les portes de sa demeure aux caméras et photographes pour le baptême de sa fille cadette en 2003, pour les 20 ans d'Amedeo en 2004, pour le reportage de "La Libre Match" lors de la fête des mères 2004 et pour ses 50 ans en 2012.
p.82 : "Paola est également de la partie lors d'un séjour au Maroc en 1964. Ensuite, il y a 15 ans sans la moindre trace d'un voyage officiel de Paola aux côtés de son mari". Faux, ils se sont rendus encore ensemble en mission économique au Mexique en 1966 et à l'Exposition Universelle de Montréal en 1967.
p.212 : "En 2010, Albert II a encore donné 90.000 euros à des personnes endettées qui avaient écrit au Palais, une somme répartie entre 450 familles". Faux, ces 450 familles ont reçu une aide financière des Oeuvres Sociales de la Reine, et non de la Liste Civile du Roi.
p.248 : "C'est dans cette église qu'Astrid et Lorenz se sont mariés en 1983". Faux, c'était en 1984.
dimanche 20 janvier 2013
Les 40 ans de la princesse Mathilde
1° Ses origines belges
Mathilde d'Udekem d'Acoz est issue d'une famille noble de Flandre occidentale. Elle est la petite-fille du baron Charles d'Udekem d'Acoz (1885-1968) et de Suzanne van Outryve d'Ydewalle (1898-1983). Le couple habite le château Couthove à Proven et a trois fils : Henri (qui reçoit le titre de baron à la mort de son père), Raoul et Patrick. Ce dernier part s'installer en 1958 au château de Losange en province de Luxembourg. Les deux oncles de Mathilde restent en Flandre occidentale et se marient avec des Flamandes (Henri avec Marie-Madeleine Kervyn d'Oud Mooreghem ; Raoul avec Françoise de Maere d'Aertrycke) et font de la politique au sein du parti social-chrétien CVP. Le baron Henri sera bourgmestre de Proven de 1960 jusqu'à la fusion des communes en 1977, puis premier échevin (de 1977 à 1982) et bourgmestre (de 1995 à 2005) de la commune de Poperinge. Il a également été président du conseil provincial de Flandre occidentale et, à ce titre, a reçu officiellement sa nièce Mathilde lors de la Joyeuse Entrée dans cette province fin 1999. Quant à Raoul, il a siégé pendant une vingtaine d'années au conseil communal d'Ypres puis, après son déménagement dans la province du Brabant flamand, a été échevin à Herne de 2000 à 2006. Les deux frères Henri et Raoul (titrés comtes en 1999 par le Roi) ont quitté définitivement la politique en 2006. C'est aujourd'hui Bernard d'Udekem d'Acoz (fils de Raoul) qui a pris la relève et a été conseiller communal CD&V d'Oostkamp de 2001 à 2006. Il habite le château Raepenburg à Ruddevoorde (province de Flandre occidentale).
Patrick d'Udekem d'Acoz s'installe donc en 1958 dans les dépendances du château de Losange (plus d'infos : http://royalementblog.blogspot.be/2011/09/le-chateau-de-losange.html) , très endommagé lors de la Bataille des Ardennes. Il tente diverses carrières : gérant du dancing "Le Los Angeles" près de Bastogne de 1962 à 1970, exploitant forestier, juge consulaire au tribunal de Neufchâteau, dernier bourgmestre de Villers-la-Bonne-Eau jusqu'à la fusion des communes en 1977, puis conseiller communal de Bastogne et conseiller provincial de la province de Luxembourg, etc. Entretemps, en 1971, Patrick a épousé la comtesse Anna Komorowska, issue d'une famille aristocratique polonaise ayant fui le régime communiste. Le couple a cinq enfants : Mathilde, Marie-Alix, Elisabeth, Hélène et Charles-Henri.
2° Sa jeunesse
Mathilde d'Udekem d'Acoz naît le 20 janvier 1973 à Uccle. Un mois plus tard, elle est baptisée en la chapelle de Lutrebois par Jean Godenir, curé de la paroisse de Villers-la-Bonne-Eau. Sa première communion coïncide avec la naissance d'Hélène et aura lieu en la chapelle de la clinique Sainte-Elisabeth de Namur. Après ses maternelles et ses primaires à l'Ecole Notre-Dame de Bastogne, elle effectue ses études secondaires à l'Institut de la Vierge Fidèle à Bruxelles (un établissement très réputé et fréquenté également par Joséphine-Charlotte de Luxembourg, Astrid de Belgique et Stéphanie de Lannoy). En 1991, elle choisit d'étudier la logopédie à l'Institut Marie Haps (Bruxelles) où elle obtient son diplôme avec grande distinction. Tout en poursuivant des études de psychologie à l'Université Catholique de Louvain-la-Neuve, elle ouvre un cabinet de logopédie dans la capitale belge. Le week-end, elle retrouve ses parents au château de Losange. Comme toute sa famille, Mathilde est marquée par le décès en 1997 de sa grand-mère maternelle et de sa soeur Marie-Alix dans un accident de voiture à Herstal. Le prince Philippe est présent aux funérailles.
3° Son mariage
C'est au château de Beloeil que Mathilde aurait rencontré le prince Philippe en 1996 (à mettre au conditionnel car le couple princier n'a jamais voulu confirmer ou démentir cette rumeur). Pendant trois ans, ils parviennent à cacher leur relation. Les voisins, qui les voient dans l'appartement bruxellois de Mathilde, aux abords des châteaux de Fenffe et Losange, ne diront rien. Le touriste belge, qui les photographie à Cuba durant l'été 1999, ne donnera ses photos à la presse qu'après les fiançailles.
Le 10 septembre 1999, le Palais confirme la rumeur de mariage du prince héritier (39 ans) et de Mathilde d'Udekem d'Acoz (26 ans) parue le matin dans la presse. Trois jours plus tard, la fiancée de Philippe est présentée dans le parc du château de Laeken, et suscite l'enthousiasme et la sympathie. Le mariage a lieu le 4 décembre 1999. Mathilde porte une robe fourreau du couturier Edouard Vermeulen, le voile en dentelles de la famille Ruffo di Calabria et un diadème ayant appartenu aux reines Elisabeth et Astrid. La cérémonie civile se déroule en l'hôtel de ville de Bruxelles et est présidée par le chevalier François-Xavier de Donnéa, bourgmestre de la capitale. Le mariage religieux est célébré par le cardinal Godfried Danneels dans la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule en présence des autorités belges, de tout le Gotha, de plusieurs présidents de la République, des présidents de la Commission Européenne et du Parlement Européen. L'Association de la Noblesse du Royaume de Belgique lui offre un diadème feuillagé composé de 631 diamants et réalisé en 1912 par le joaillier londonien Hennell and Sons pour une certaine Mrs Helen May White.
Après leur voyage de noces, le couple s'installe au premier étage du château de Laeken, que la reine Fabiola avait quitté un an auparavant. Ils auront quatre enfants : la princesse Elisabeth (2001), le prince Gabriel (2003), le prince Emmanuel (2005) et la princesse Eléonore (2008). Leur vie privée loin de la jet-set n'a jamais donné lieu à aucun scandale.
4° Princesse de Belgique
Avec le Roi et le prince héritier, la princesse Mathilde fait partie des trois membres les plus actifs de la famille royale belge (166 activités officielles en 2011 ; 196 activités officielles en 2012). Elle participe aux grands événements de la Cour et à certaines missions économiques à l'étranger de son mari. C'est surtout dans le domaine social qu'elle s'investit (la culture l'attire moins) : les droits de l'enfant, la protection des femmes, le micro-crédit, l'alphabétisation, la maladie d'Alzheimer, le sida, le cancer, la pauvreté infantile, la coopération au développement, etc.
En 2000, elle crée le Fonds Princesse Mathilde qui soutient chaque année financièrement des projets en Belgique susceptibles d'améliorer la situation des personnes les plus vulnérables (plus d'infos : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2009/06/le-fonds-princesse-mathilde.html). Ainsi, en 2011, le Fonds s'est intéressé à la pauvreté infantile : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2012/07/laction-du-fonds-princesse-mathilde-en.html).
La protection de l'enfant est le premier combat qu'elle a entamé quelques semaines après son mariage. Elle a notamment présidé la délégation belge à la conférence des Nations Unies sur les droits de l'enfant à New York en 2002 (comme l'avaient fait le roi Baudouin et la reine Fabiola en 1990), elle a accordé son Haut Patronage à SOS Villages d'Enfants-Belgique et est, depuis 2009, la présidente d'honneur d'Unicef-Belgique avec qui elle vient de se rendre en Haïti (plus d'infos : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2012/12/le-combat-de-la-princesse-mathilde-pour.html).
En 2005, les Nations Unies lui demandent d'être émissaire pour la promotion du micro-crédit au cours de l'Année Internationale du Micro-Crédit (plus d'infos : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2011/11/le-combat-de-la-princesse-mathilde-en.html). Pendant plusieurs années, la princesse a été représentante spéciale d'Unicef et d'Onusida pour les enfants affectés par ce virus (interview de la princesse suite à son voyage au Liberia en 2010 : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2010/10/interview-de-la-princesse-mathilde-au.html). Actuellement, elle est représentante spéciale pour la vaccination de l'Organisation Mondiale de la Santé Europe pour la période 2011-2013.
Depuis 2007, la princesse fait partie des Young Global Leaders et a participé, en mars 2011, pendant dix jours à leur forum à l'Université d'Harvard aux Etats-Unis (plus d'infos : http://familleroyalebelge.blogspot.com/2011/04/la-princesse-mathilde-harvard-mars-2011.html).
Présidente d'honneur du Breast International Group (un réseau mondial qui facilite la recherche sur le cancer du sein au niveau international), Mathilde est donc engagée dans la lutte contre le cancer depuis plusieurs années (plus d'infos : http://familleroyalebelge.blogspot.com/2012/05/le-combat-de-la-princesse-mathilde.html). Elle accorde aussi son Haut Patronage à Handicap International Belgique, l'Association de parents pour l'épanouissement des enfants autistes, l'ONG Plan Belgique, la Ligue Alzheimer, l'Association Françoise Dolto, la Ligue Belge de la Surdité, l'Assistance Discrète à l'Enfance Défavorisée (centre "Les Glaïeuls" à Paliseul), le NFTE-Belgium (Network for Training Entrepreneurship), ainsi qu'à l'asbl Les Amis du Théâtre Royal de la Monnaie.
En 2010, Mathilde est adoubée dame grand-croix de l'Ordre Equestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, dont son défunt père, le Roi, la Reine et le prince Philippe étaient déjà membres. La princesse est aussi la marraine de la princesse Alexia des Pays-Bas et de la princesse Isabella de Danemark.
Mathilde fait rarement des confidences aux journalistes. En 2009, elle confie à l'occasion de ses dix ans de mariage : "Je me souviens du jour du mariage comme si c'était hier. J'ai rencontré des Belges merveilleux. Comme tout au long de ces dix années où j'ai vu des gens porter des projets très intéressants. Nous essayons de former un cocon chaleureux et structurant pour nos quatre enfants dynamiques qu'on adore énormément. Ces dix années ont également été marquées par la mort de mon père en 2008. Ce fut un moment très difficile mais j'ai pu compter sur ton soutien. Ce que j'apprécie le plus chez Philippe, c'est sa profondeur, son sens de l'engagement. Il est très engagé dans la famille. C'est un père de famille extrêmement présent, mais aussi très engagé dans sa fonction".
En 2010, elle parle des langues au magazine "Onze Taal" : "Petite, j'entendais ma mère parler polonais et parfois mon père néerlandais. Cela m'a donné le goût des langues. Philippe et moi voulons transmettre ce même goût à nos enfants. C'est un atout pour l'avenir et une ouverture vers une richesse culturelle. J'ai commencé à apprendre le néerlandais à 12 ans. Un peu tard peut-être, car c'est lorsqu'on est enfant qu'il faut apprendre une langue, et de manière ludique. Les trois dernières années de mes secondaires, nous avions un professeur fantastique. Il ne s'attardait pas uniquement sur l'aspect linguistique, mais apportait un côté culturel qui rendait ses cours captivants. Ce qui est plus difficile, ce sont les constructions de phrases, la prononciation de certains sons qui n'existent pas en français, les accents toniques qui ont beaucoup plus d'importance qu'en français. A la maison, le travail pour l'école se fait en néerlandais, sinon nous parlons le français. Entre eux, les enfants parlent les deux langues, parfois même en les mélangeant. En tant que parents, nous devons être attentifs à tout cela".
Mathilde d'Udekem d'Acoz est issue d'une famille noble de Flandre occidentale. Elle est la petite-fille du baron Charles d'Udekem d'Acoz (1885-1968) et de Suzanne van Outryve d'Ydewalle (1898-1983). Le couple habite le château Couthove à Proven et a trois fils : Henri (qui reçoit le titre de baron à la mort de son père), Raoul et Patrick. Ce dernier part s'installer en 1958 au château de Losange en province de Luxembourg. Les deux oncles de Mathilde restent en Flandre occidentale et se marient avec des Flamandes (Henri avec Marie-Madeleine Kervyn d'Oud Mooreghem ; Raoul avec Françoise de Maere d'Aertrycke) et font de la politique au sein du parti social-chrétien CVP. Le baron Henri sera bourgmestre de Proven de 1960 jusqu'à la fusion des communes en 1977, puis premier échevin (de 1977 à 1982) et bourgmestre (de 1995 à 2005) de la commune de Poperinge. Il a également été président du conseil provincial de Flandre occidentale et, à ce titre, a reçu officiellement sa nièce Mathilde lors de la Joyeuse Entrée dans cette province fin 1999. Quant à Raoul, il a siégé pendant une vingtaine d'années au conseil communal d'Ypres puis, après son déménagement dans la province du Brabant flamand, a été échevin à Herne de 2000 à 2006. Les deux frères Henri et Raoul (titrés comtes en 1999 par le Roi) ont quitté définitivement la politique en 2006. C'est aujourd'hui Bernard d'Udekem d'Acoz (fils de Raoul) qui a pris la relève et a été conseiller communal CD&V d'Oostkamp de 2001 à 2006. Il habite le château Raepenburg à Ruddevoorde (province de Flandre occidentale).
Patrick d'Udekem d'Acoz s'installe donc en 1958 dans les dépendances du château de Losange (plus d'infos : http://royalementblog.blogspot.be/2011/09/le-chateau-de-losange.html) , très endommagé lors de la Bataille des Ardennes. Il tente diverses carrières : gérant du dancing "Le Los Angeles" près de Bastogne de 1962 à 1970, exploitant forestier, juge consulaire au tribunal de Neufchâteau, dernier bourgmestre de Villers-la-Bonne-Eau jusqu'à la fusion des communes en 1977, puis conseiller communal de Bastogne et conseiller provincial de la province de Luxembourg, etc. Entretemps, en 1971, Patrick a épousé la comtesse Anna Komorowska, issue d'une famille aristocratique polonaise ayant fui le régime communiste. Le couple a cinq enfants : Mathilde, Marie-Alix, Elisabeth, Hélène et Charles-Henri.
2° Sa jeunesse
Mathilde d'Udekem d'Acoz naît le 20 janvier 1973 à Uccle. Un mois plus tard, elle est baptisée en la chapelle de Lutrebois par Jean Godenir, curé de la paroisse de Villers-la-Bonne-Eau. Sa première communion coïncide avec la naissance d'Hélène et aura lieu en la chapelle de la clinique Sainte-Elisabeth de Namur. Après ses maternelles et ses primaires à l'Ecole Notre-Dame de Bastogne, elle effectue ses études secondaires à l'Institut de la Vierge Fidèle à Bruxelles (un établissement très réputé et fréquenté également par Joséphine-Charlotte de Luxembourg, Astrid de Belgique et Stéphanie de Lannoy). En 1991, elle choisit d'étudier la logopédie à l'Institut Marie Haps (Bruxelles) où elle obtient son diplôme avec grande distinction. Tout en poursuivant des études de psychologie à l'Université Catholique de Louvain-la-Neuve, elle ouvre un cabinet de logopédie dans la capitale belge. Le week-end, elle retrouve ses parents au château de Losange. Comme toute sa famille, Mathilde est marquée par le décès en 1997 de sa grand-mère maternelle et de sa soeur Marie-Alix dans un accident de voiture à Herstal. Le prince Philippe est présent aux funérailles.
3° Son mariage
C'est au château de Beloeil que Mathilde aurait rencontré le prince Philippe en 1996 (à mettre au conditionnel car le couple princier n'a jamais voulu confirmer ou démentir cette rumeur). Pendant trois ans, ils parviennent à cacher leur relation. Les voisins, qui les voient dans l'appartement bruxellois de Mathilde, aux abords des châteaux de Fenffe et Losange, ne diront rien. Le touriste belge, qui les photographie à Cuba durant l'été 1999, ne donnera ses photos à la presse qu'après les fiançailles.
Le 10 septembre 1999, le Palais confirme la rumeur de mariage du prince héritier (39 ans) et de Mathilde d'Udekem d'Acoz (26 ans) parue le matin dans la presse. Trois jours plus tard, la fiancée de Philippe est présentée dans le parc du château de Laeken, et suscite l'enthousiasme et la sympathie. Le mariage a lieu le 4 décembre 1999. Mathilde porte une robe fourreau du couturier Edouard Vermeulen, le voile en dentelles de la famille Ruffo di Calabria et un diadème ayant appartenu aux reines Elisabeth et Astrid. La cérémonie civile se déroule en l'hôtel de ville de Bruxelles et est présidée par le chevalier François-Xavier de Donnéa, bourgmestre de la capitale. Le mariage religieux est célébré par le cardinal Godfried Danneels dans la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule en présence des autorités belges, de tout le Gotha, de plusieurs présidents de la République, des présidents de la Commission Européenne et du Parlement Européen. L'Association de la Noblesse du Royaume de Belgique lui offre un diadème feuillagé composé de 631 diamants et réalisé en 1912 par le joaillier londonien Hennell and Sons pour une certaine Mrs Helen May White.
Après leur voyage de noces, le couple s'installe au premier étage du château de Laeken, que la reine Fabiola avait quitté un an auparavant. Ils auront quatre enfants : la princesse Elisabeth (2001), le prince Gabriel (2003), le prince Emmanuel (2005) et la princesse Eléonore (2008). Leur vie privée loin de la jet-set n'a jamais donné lieu à aucun scandale.
4° Princesse de Belgique
Avec le Roi et le prince héritier, la princesse Mathilde fait partie des trois membres les plus actifs de la famille royale belge (166 activités officielles en 2011 ; 196 activités officielles en 2012). Elle participe aux grands événements de la Cour et à certaines missions économiques à l'étranger de son mari. C'est surtout dans le domaine social qu'elle s'investit (la culture l'attire moins) : les droits de l'enfant, la protection des femmes, le micro-crédit, l'alphabétisation, la maladie d'Alzheimer, le sida, le cancer, la pauvreté infantile, la coopération au développement, etc.
En 2000, elle crée le Fonds Princesse Mathilde qui soutient chaque année financièrement des projets en Belgique susceptibles d'améliorer la situation des personnes les plus vulnérables (plus d'infos : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2009/06/le-fonds-princesse-mathilde.html). Ainsi, en 2011, le Fonds s'est intéressé à la pauvreté infantile : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2012/07/laction-du-fonds-princesse-mathilde-en.html).
La protection de l'enfant est le premier combat qu'elle a entamé quelques semaines après son mariage. Elle a notamment présidé la délégation belge à la conférence des Nations Unies sur les droits de l'enfant à New York en 2002 (comme l'avaient fait le roi Baudouin et la reine Fabiola en 1990), elle a accordé son Haut Patronage à SOS Villages d'Enfants-Belgique et est, depuis 2009, la présidente d'honneur d'Unicef-Belgique avec qui elle vient de se rendre en Haïti (plus d'infos : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2012/12/le-combat-de-la-princesse-mathilde-pour.html).
En 2005, les Nations Unies lui demandent d'être émissaire pour la promotion du micro-crédit au cours de l'Année Internationale du Micro-Crédit (plus d'infos : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2011/11/le-combat-de-la-princesse-mathilde-en.html). Pendant plusieurs années, la princesse a été représentante spéciale d'Unicef et d'Onusida pour les enfants affectés par ce virus (interview de la princesse suite à son voyage au Liberia en 2010 : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2010/10/interview-de-la-princesse-mathilde-au.html). Actuellement, elle est représentante spéciale pour la vaccination de l'Organisation Mondiale de la Santé Europe pour la période 2011-2013.
Depuis 2007, la princesse fait partie des Young Global Leaders et a participé, en mars 2011, pendant dix jours à leur forum à l'Université d'Harvard aux Etats-Unis (plus d'infos : http://familleroyalebelge.blogspot.com/2011/04/la-princesse-mathilde-harvard-mars-2011.html).
Présidente d'honneur du Breast International Group (un réseau mondial qui facilite la recherche sur le cancer du sein au niveau international), Mathilde est donc engagée dans la lutte contre le cancer depuis plusieurs années (plus d'infos : http://familleroyalebelge.blogspot.com/2012/05/le-combat-de-la-princesse-mathilde.html). Elle accorde aussi son Haut Patronage à Handicap International Belgique, l'Association de parents pour l'épanouissement des enfants autistes, l'ONG Plan Belgique, la Ligue Alzheimer, l'Association Françoise Dolto, la Ligue Belge de la Surdité, l'Assistance Discrète à l'Enfance Défavorisée (centre "Les Glaïeuls" à Paliseul), le NFTE-Belgium (Network for Training Entrepreneurship), ainsi qu'à l'asbl Les Amis du Théâtre Royal de la Monnaie.
En 2010, Mathilde est adoubée dame grand-croix de l'Ordre Equestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, dont son défunt père, le Roi, la Reine et le prince Philippe étaient déjà membres. La princesse est aussi la marraine de la princesse Alexia des Pays-Bas et de la princesse Isabella de Danemark.
Mathilde fait rarement des confidences aux journalistes. En 2009, elle confie à l'occasion de ses dix ans de mariage : "Je me souviens du jour du mariage comme si c'était hier. J'ai rencontré des Belges merveilleux. Comme tout au long de ces dix années où j'ai vu des gens porter des projets très intéressants. Nous essayons de former un cocon chaleureux et structurant pour nos quatre enfants dynamiques qu'on adore énormément. Ces dix années ont également été marquées par la mort de mon père en 2008. Ce fut un moment très difficile mais j'ai pu compter sur ton soutien. Ce que j'apprécie le plus chez Philippe, c'est sa profondeur, son sens de l'engagement. Il est très engagé dans la famille. C'est un père de famille extrêmement présent, mais aussi très engagé dans sa fonction".
En 2010, elle parle des langues au magazine "Onze Taal" : "Petite, j'entendais ma mère parler polonais et parfois mon père néerlandais. Cela m'a donné le goût des langues. Philippe et moi voulons transmettre ce même goût à nos enfants. C'est un atout pour l'avenir et une ouverture vers une richesse culturelle. J'ai commencé à apprendre le néerlandais à 12 ans. Un peu tard peut-être, car c'est lorsqu'on est enfant qu'il faut apprendre une langue, et de manière ludique. Les trois dernières années de mes secondaires, nous avions un professeur fantastique. Il ne s'attardait pas uniquement sur l'aspect linguistique, mais apportait un côté culturel qui rendait ses cours captivants. Ce qui est plus difficile, ce sont les constructions de phrases, la prononciation de certains sons qui n'existent pas en français, les accents toniques qui ont beaucoup plus d'importance qu'en français. A la maison, le travail pour l'école se fait en néerlandais, sinon nous parlons le français. Entre eux, les enfants parlent les deux langues, parfois même en les mélangeant. En tant que parents, nous devons être attentifs à tout cela".
lundi 14 janvier 2013
Les 39 ans de la princesse Claire de Belgique
1° Sa famille belgo-britannique
Sa mère Nicole Mertens est née en 1951 à Ixelles où habitait sa famille à l'époque. Nicole et ses frères Jacques et Alain ont pour parents André Mertens (un Bruxellois décédé dans les années 80) et Marie-Louise Sclifet (originaire de La Louvière). Le couple a trois entreprises : l'une qui produisait des élastiques, une deuxième dans le négoce d'adhésif industriel et une imprimerie (plus tard, chacun des trois enfants recevra la charge d'une entreprise). Ils décident de s'installer dans la commune de Chaumont-Gistoux dans le Brabant wallon. Nicole suit une formation de secrétaire qu'elle complète en 1970 en Angleterre chez un fournisseur de son père, Nicholas Coombs.
Ce dernier a un fils prénommé également Nicholas et né à Wimbledon en 1938. Après ses études au Collège St-George de Londres, il part, à l'âge de dix-huit ans, travailler pour la compagnie Bell Téléphone au Canada, et entreprend des études sur le caoutchouc et l'électricité. Cinq ans plus tard, rentré au Royaume-Uni, il travaille au sein de Lindustries Group of Companies. En 1971, Nicholas épouse Nicole Mertens à Uccle. Le couple Coombs-Mertens s'installe outre-Manche où naissent leurs trois enfants : Joanna en 1972, Claire en 1974 et Matthew en 1976.
En 1977, la famille revient en Belgique car André Mertens propose à son beau-fils Nicholas de reprendre la direction de l'entreprise familiale d'élastiques à Perwez. Ils construisent une maison à Dion-le-Val qui fait partie de la commune de Chaumont-Gistoux. Après avoir élevé ses enfants, Nicole est active dans la vie de sa paroisse et fait du bénévolat auprès des personnes âgées.
2° L'enfance et la jeunesse de Claire
Claire - qui possède la double nationalité belge et britannique - naît le 18 janvier 1974 à Bath dans le Somerset en Angleterre. De retour en Belgique, elle effectue ses études primaires et secondaires à l'Institut de la Providence à Wavre. Durant ses temps libres, Claire s'intéresse au dessin, à la peinture, à la musique et à l'équitation. Elle participe aux activités d'un mouvement de jeunesse (les Guides) et d'une chorale locale, les Pious-Pious, avec laquelle elle chante lors de la visite du pape Jean-Paul II en Belgique. Sans oublier ses fréquentes visites à ses grands-parents paternels en Angleterre. A l'issue de ses secondaires, Claire entreprend des études de géomètre. Elle achève sa formation par un stage chez Brone et Oldenhove à Wavre, et obtient le titre de géomètre expert immobilier en 1999. Brone et Oldenhove lui propose ensuite de devenir membre associé. Claire parle le français, l'anglais et le néerlandais.
3° Son mariage
Son destin bascule lors de sa rencontre avec le prince Laurent de Belgique en faisant la vaisselle chez des amis... (plus d'infos sur le prince Laurent : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2012/10/les-49-ans-du-prince-laurent-de-belgique.html). Contrairement à son frère aîné qui a fait tout son possible pour cacher sa relation avec Mathilde d'Udekem d'Acoz, le prince Laurent apparaît, pour la première fois, en public avec Claire lors de la soirée de gala de la Fondation Prince Laurent en novembre 2001 à Wavre. Claire est à la gauche du prince à la table d'honneur. Au cours des mois suivants, les deux tourteraux assistent ensemble, entre autres, au salon de l'auto à Bruxelles, au festival du film d'amour de Mons, à un dîner-conférence de la princesse Marie-Esméralda, à l'inauguration du nouveau parc Eurodisney en France, à un concert de Noël de José Van Dam. Durant l'été 2002, le Palais confirme que Claire est bien la petite amie du prince et que leur relation est sérieuse. Après avoir reçu l'aval du gouvernement belge, le Roi et la Reine annoncent, le 19 décembre 2002, les fiançailles de leur fils cadet. Une rencontre avec la presse a lieu quelques heures plus tard dans les serres royales de Laeken en présence de leurs familles.
Leur mariage a lieu le 12 avril 2003 et est marqué par une méditation de leur ami le père Guy Gilbert (http://familleroyalebelge.blogspot.be/2011/04/le-mariage-du-prince-laurent-et-de-la.html). Claire s'installe à la Villa Clémentine à Tervuren, mise à leur diposition par la Donation Royale.
Très discret, Nicholas Coombs confie quand même en mars 2003 à la presse : "Nous sommes des gens simples, nous ne donnons pas d'interviews. Personne n'a changé de comportement. Claire est toujours leur soeur ou leur tante. Elle fait encore de temps en temps du baby-sitting pour Emma, la petite fille de Joanna. Nous sommes persuadés que notre famille se comportera toujours correctement et soutiendra Claire dans toutes ses décisions. Elle a choisi de passer le reste de sa vie avec le prince Laurent, et cela représentera évidemment un grand changement pour elle. Il y a des aspects positifs et négatifs à cette situation, et elle les connaîtra beaucoup mieux que moi, mais nous sommes convaincus qu'elle gardera toujours des contacts étroits avec son frère et sa soeur et qu'elle trouvera toujours le temps de venir à la maison et de s'y reposer. Ce n'est pas à nous de lui donner des conseils. Nous l'avons fait quand elle était petite. Maintenant, c'est plutôt à elle de nous donner des conseils dans sa nouvelle position. C'est aussi un peu invraisemblable pour nous d'être intégrés dans la noblesse belge. Nous sommes des étrangers qui vivent en Belgique. Ma femme et moi avons décidé de toute façon que nous ne voulions pas d'un titre. C'est le genre de chose qu'on ne reçoit que pour services rendus à la nation et, à cet égard, nous n'entrons pas en ligne de compte".
Lorsqu'ils se sont dits oui il y a dix ans pour le meilleur et pour le pire, Laurent et Claire n'imaginaient sans doute pas les difficultés qui les attendaient à partir de 2007 : procès d'Hasselt, campagne de presse très dure, rumeurs d'infidélités, relations tendues avec la famille royale, rupture avec plusieurs anciens collaborateurs du prince (Noël Vaessen, Jacques Wirtgen et Jean Bastien), faillite de l'IRGT, accusation de violence de l'ex-petite amie de Laurent.
Il faut souligner l'attitude de la princesse lorsqu'elle accompagne son époux. Si Laurent est loquace et de bonne humeur, elle se montre discrète et le regarde amoureusement. Par contre, s'il est boudeur, Claire prend la relève, discute avec les gens et sourit aux photographes. Même si sa vie de couple n'est pas un long fleuve tranquille, la princesse a incontestablement été la meilleure alliée de son mari lors des tempêtes médiatiques de 2007 et 2011. On retiendra en particulier cette image : interrompant la conférence de presse du prince en décembre 2011, les larmes aux yeux, Claire prend le micro et dit aux journalistes : "Je trouve que maintenant,cela suffit, d'accord? Au travers de mon mari, vous blessez également trois enfants. Ces insinuations sont fausses. Donc, si personne n'a de questions sur ce projet, passons à la visite des conteneurs".
4° Leurs enfants
Le 6 février 2004 à 21h34, la princesse met au monde une petite fille, prénommée Louise, Sophie, Mary. A sa naissance, elle pesait 3,420kg et mesurait 54 cm. L'accouchement a lieu aux Cliniques Universitaires Saint-Luc à Woluwé-Saint-Lambert. Dès la naissance, une polémique se met en route suite au souhait du prince de choisir un parrain musulman pour sa fille. On évoque le nom de Réza Palhavi, fils du dernier shah d'Iran et persona non grata dans son pays natal. Ce choix est contesté car il refroidirait les relations diplomatiques belgo-iraniennes. Finalement, le prince Laurent décide de ne rien dire... Louise est baptisée par le père Guy Gilbert sept mois après sa naissance dans le domaine de la famille Solvay à La Hulpe. La presse n'est pas conviée et le Palais n'a fait aucune déclaration sur l'événement, mais il semble que la baronne Solvay et la princesse Margaretha de Luxembourg en soient la marraine. En 2011, la princesse Louise a fait sa petite communion dans l'église de Bonlez (Brabant wallon).
Le 13 décembre 2005, Louise est devenue la grande soeur de deux jumeaux : le prince Nicolas (en hommage à Nicholas et Nicole Coombs) et le prince Aymeric, nés aux Cliniques Universitaires Saint-Luc à Woluwé-Saint-Lambert. Fidèle à sa réputation de "rebelle" de la famille royale, le prince Laurent n'a pas dévoilé les noms des parrains et marraines, et n'a montré au public la jolie frimousse de ses jumeaux que six mois après leur naissance! Il est dommage que contrairement à la tradition déontologique du Palais, le prince n'ait autorisé les photos et images de ses fils qu'à certains médias... Est-il normal qu'Anne Quevrin de l'émission "Place Royale" (RTL-TVI) soit privilégiée par rapport à ses confrères? Non. Heureusement, tout est rentré dans l'ordre lors du concert de Noël 2006 au palais royal : toute la presse a pu filmer et photographier les deux petits princes et leur soeur aînée. Nicolas et Aymeric auraient été baptisés par le père Guy Gilbert dans sa ferme du sud de la France, mais cette rumeur n'a pas été confirmée par le Palais.
Tous trois fréquentent le Lycée français Jean Monnet d'Uccle.
5° Princesse de Belgique
Après la naissance de ses enfants, Claire abandonne son métier de géomètre mais reste actionnaire d'un tiers de la société Brône, Oldenhove & Coombs. Contrairement à ses belles-soeurs Mathilde et Astrid, Claire n'a aucun rôle officiel bien défini, ne donne pas d'interviews et n'a prononcé qu'un seul discours en dix ans. On note que la princesse est la marraine de l'asbl De Gentse Barge et de la Rose Princesse Claire, une rose blanche créée par l'horticulteur Carl Van Sante. Elle accorde son Haut Patronage à la Brussels Chorale Society (qui a chanté lors de leur mariage) et au défilé de mode-vente aux enchères au profit de l'asbl Les Petits Riens.
La princesse fait un parcours sans faute depuis 2003 au sein de la famille royale et semble s'entendre avec tout le monde. La reine Paola l'apprécie beaucoup. Astrid aurait dit qu'elle était "claire et limpide". Alors que le prince Laurent n'est le parrain d'aucun de ses nombreux neveux et nièces, son épouse est la marraine de la petite Eléonore, fille cadette de Philippe et Mathilde. On l'a également vue discuter en 2008 avec Delphine Boël et son époux lors d'une soirée.
La princesse Claire est une bonne ambassadrice de la mode belge. La plupart du temps, elle fait confiance à Edouard Vermeulen de la Maison Natan, fournisseur breveté de la Cour. Mais elle aime aussi mettre en valeur lors de la fête nationale des couturiers belges moins connus, comme Mademoiselle Lucien (en 2004), Stijn Helsen (en 2008) et Bernard Depoorter (en 2010). Le sac noir en forme de Belgique - prêté par la Maison Delvaux - qu'elle portait le 21 juillet 2008 n'est pas passé inaperçu. Il n'est pas rare de voir le couple princier à des défilés de mode (Chine Collection, Natan, Tim Van Steenbergen, Bernard Depoorter, p.ex.).
Ils ont participé aux grands événements du Gotha européen de la dernière décennie : mariages du prince héritier Frédérik de Danemark et de l'infant Felipe d'Espagne en 2004, funérailles de la grande-duchesse Joséphine-Charlotte de Luxembourg en 2005, mariages de la princesse héritière Viktoria de Suède en 2010, du prince Albert II de Monaco en 2011 et du grand-duc héritier Guillaume de Luxembourg en 2012. Laurent et Claire sont des amis proches du prince Charles et de la princesse Camilla de Bourbon-Siciles avec qui ils passent chaque année quelques jours de vacances dans leur propriété de Sardaigne.
A l'occasion de ses 35 ans en janvier 2009, la presse et les médias belges retracent son parcours sans faute et se posent une question : maintenant que ses trois enfants vont à l'école et qu'elle ne va pas reprendre sa carrière de géomètre à court terme, pourquoi ne la voit-on pas plus souvent lors d'activités officielles? Message reçu par le Palais, et la princesse effectue ses premières sorties publiques en solo ou accompagnée de la reine Paola. La princesse Claire a eu 30 activités officielles au cours de l'année 2009, 41 en 2010, 23 en 2011 et 30 en 2012.
L'ensemble des projets de l'Enfant des Etoiles bénéficie depuis 2009 du Haut Patronage de la princesse qui ne manque pas leurs comédies musicales dont les bénéfices sont attribués à l'enfance en difficulté, que ce soit en Belgique ou à l'étranger.
Le 23 mars 2010, Claire est l'invitée d'honneur de la pièce "Les Trois Mousquetaires se logent à Bruxelles" au théâtre de marionnettes de Toone au profit de la Fondation Pro Renovassitance. Cette fondation a pour but de soutenir toutes les initiatives visant à mettre un logement décent à la disposition de familles à faibles revenus, et ce à des conditions compatibles avec leurs ressources. La princesse leur fait part de son souhait de mieux connaître leur travail et leurs projets. Un mois plus tard, une réunion de travail et une visite d'un immeuble rénové à Schaerbeek par Renovassistance sont organisés. Le 27 mai, Claire visite un autre chantier de rénovation d'un immeuble à Uccle et le Palais annonce qu'elle accepte la présidence d'honneur de la Fondation Pro Renovassitance . Contactée par téléphone par le journaliste Pierre Nizet, la princesse lui confie : "C'est une cause très bonne. Avant d'en dire plus sur cette fondation, je vais d'abord apprendre à mieux la connaître. C'est un domaine qui m'intéresse énormément, qui est proche de ma profession". A l'occasion d'un colloque en 2011 sur le thème des immeubles vides organisé par la Fondation Pro Renovassitance et les Facultés Universitaires Saint-Louis, elle prononce son premier discours public (et le seul à ce jour en dix ans de mariage!). En 2012, Claire a participé à deux réunions de travail organisées par la Fondation Pro Renovassistance : en janvier sur la campagne ImmoSolidarity et en juin au port de Bruxelles. En janvier 2013, elle inaugure un studio et quatre appartements à Etterbeek qui ont été rénovés par les asbl L'Arche, Logement pour Tous et Fondation Pro Renovassistance.
A l'occasion du 50ème anniversaire des Espaces Verts et Arts des Jardins (créé en 1961 par Ernest-John Solvay, l'architecte-paysagiste René Pechère et la princesse de Ligne) en 2011, la princesse Claire accepte de devenir leur présidente d'honneur.
Depuis 2012, Claire accorde aussi son Haut Patronage à la Maison d'Enfants Reine Marie-Henriette , créée au 19ème siècle à Bruxelles par la deuxième reine des Belges. La princesse a visité cette asbl en 2011, et assisté en 2011 et 2012 au spectacle annuel organisé à son profit. La Maison d'Enfants Reine Marie-Henriette a déjà bénéficié également du soutien financier de la Fondation Reine Paola.
Bibliographie :
DANNEELS Mario, "Laurent : le pécheur de Laeken", éditions Jourdan, 2012
LEROY Vincent, "Le prince Laurent et la princesse Claire de Belgique", éditions Imprimages, 2009
VANHAEREN Joke, "Laurent, le prince des coeurs", éditions Luc Pire, 2004
Sa mère Nicole Mertens est née en 1951 à Ixelles où habitait sa famille à l'époque. Nicole et ses frères Jacques et Alain ont pour parents André Mertens (un Bruxellois décédé dans les années 80) et Marie-Louise Sclifet (originaire de La Louvière). Le couple a trois entreprises : l'une qui produisait des élastiques, une deuxième dans le négoce d'adhésif industriel et une imprimerie (plus tard, chacun des trois enfants recevra la charge d'une entreprise). Ils décident de s'installer dans la commune de Chaumont-Gistoux dans le Brabant wallon. Nicole suit une formation de secrétaire qu'elle complète en 1970 en Angleterre chez un fournisseur de son père, Nicholas Coombs.
Ce dernier a un fils prénommé également Nicholas et né à Wimbledon en 1938. Après ses études au Collège St-George de Londres, il part, à l'âge de dix-huit ans, travailler pour la compagnie Bell Téléphone au Canada, et entreprend des études sur le caoutchouc et l'électricité. Cinq ans plus tard, rentré au Royaume-Uni, il travaille au sein de Lindustries Group of Companies. En 1971, Nicholas épouse Nicole Mertens à Uccle. Le couple Coombs-Mertens s'installe outre-Manche où naissent leurs trois enfants : Joanna en 1972, Claire en 1974 et Matthew en 1976.
En 1977, la famille revient en Belgique car André Mertens propose à son beau-fils Nicholas de reprendre la direction de l'entreprise familiale d'élastiques à Perwez. Ils construisent une maison à Dion-le-Val qui fait partie de la commune de Chaumont-Gistoux. Après avoir élevé ses enfants, Nicole est active dans la vie de sa paroisse et fait du bénévolat auprès des personnes âgées.
2° L'enfance et la jeunesse de Claire
Claire - qui possède la double nationalité belge et britannique - naît le 18 janvier 1974 à Bath dans le Somerset en Angleterre. De retour en Belgique, elle effectue ses études primaires et secondaires à l'Institut de la Providence à Wavre. Durant ses temps libres, Claire s'intéresse au dessin, à la peinture, à la musique et à l'équitation. Elle participe aux activités d'un mouvement de jeunesse (les Guides) et d'une chorale locale, les Pious-Pious, avec laquelle elle chante lors de la visite du pape Jean-Paul II en Belgique. Sans oublier ses fréquentes visites à ses grands-parents paternels en Angleterre. A l'issue de ses secondaires, Claire entreprend des études de géomètre. Elle achève sa formation par un stage chez Brone et Oldenhove à Wavre, et obtient le titre de géomètre expert immobilier en 1999. Brone et Oldenhove lui propose ensuite de devenir membre associé. Claire parle le français, l'anglais et le néerlandais.
3° Son mariage
Son destin bascule lors de sa rencontre avec le prince Laurent de Belgique en faisant la vaisselle chez des amis... (plus d'infos sur le prince Laurent : http://familleroyalebelge.blogspot.be/2012/10/les-49-ans-du-prince-laurent-de-belgique.html). Contrairement à son frère aîné qui a fait tout son possible pour cacher sa relation avec Mathilde d'Udekem d'Acoz, le prince Laurent apparaît, pour la première fois, en public avec Claire lors de la soirée de gala de la Fondation Prince Laurent en novembre 2001 à Wavre. Claire est à la gauche du prince à la table d'honneur. Au cours des mois suivants, les deux tourteraux assistent ensemble, entre autres, au salon de l'auto à Bruxelles, au festival du film d'amour de Mons, à un dîner-conférence de la princesse Marie-Esméralda, à l'inauguration du nouveau parc Eurodisney en France, à un concert de Noël de José Van Dam. Durant l'été 2002, le Palais confirme que Claire est bien la petite amie du prince et que leur relation est sérieuse. Après avoir reçu l'aval du gouvernement belge, le Roi et la Reine annoncent, le 19 décembre 2002, les fiançailles de leur fils cadet. Une rencontre avec la presse a lieu quelques heures plus tard dans les serres royales de Laeken en présence de leurs familles.
Leur mariage a lieu le 12 avril 2003 et est marqué par une méditation de leur ami le père Guy Gilbert (http://familleroyalebelge.blogspot.be/2011/04/le-mariage-du-prince-laurent-et-de-la.html). Claire s'installe à la Villa Clémentine à Tervuren, mise à leur diposition par la Donation Royale.
Très discret, Nicholas Coombs confie quand même en mars 2003 à la presse : "Nous sommes des gens simples, nous ne donnons pas d'interviews. Personne n'a changé de comportement. Claire est toujours leur soeur ou leur tante. Elle fait encore de temps en temps du baby-sitting pour Emma, la petite fille de Joanna. Nous sommes persuadés que notre famille se comportera toujours correctement et soutiendra Claire dans toutes ses décisions. Elle a choisi de passer le reste de sa vie avec le prince Laurent, et cela représentera évidemment un grand changement pour elle. Il y a des aspects positifs et négatifs à cette situation, et elle les connaîtra beaucoup mieux que moi, mais nous sommes convaincus qu'elle gardera toujours des contacts étroits avec son frère et sa soeur et qu'elle trouvera toujours le temps de venir à la maison et de s'y reposer. Ce n'est pas à nous de lui donner des conseils. Nous l'avons fait quand elle était petite. Maintenant, c'est plutôt à elle de nous donner des conseils dans sa nouvelle position. C'est aussi un peu invraisemblable pour nous d'être intégrés dans la noblesse belge. Nous sommes des étrangers qui vivent en Belgique. Ma femme et moi avons décidé de toute façon que nous ne voulions pas d'un titre. C'est le genre de chose qu'on ne reçoit que pour services rendus à la nation et, à cet égard, nous n'entrons pas en ligne de compte".
Lorsqu'ils se sont dits oui il y a dix ans pour le meilleur et pour le pire, Laurent et Claire n'imaginaient sans doute pas les difficultés qui les attendaient à partir de 2007 : procès d'Hasselt, campagne de presse très dure, rumeurs d'infidélités, relations tendues avec la famille royale, rupture avec plusieurs anciens collaborateurs du prince (Noël Vaessen, Jacques Wirtgen et Jean Bastien), faillite de l'IRGT, accusation de violence de l'ex-petite amie de Laurent.
Il faut souligner l'attitude de la princesse lorsqu'elle accompagne son époux. Si Laurent est loquace et de bonne humeur, elle se montre discrète et le regarde amoureusement. Par contre, s'il est boudeur, Claire prend la relève, discute avec les gens et sourit aux photographes. Même si sa vie de couple n'est pas un long fleuve tranquille, la princesse a incontestablement été la meilleure alliée de son mari lors des tempêtes médiatiques de 2007 et 2011. On retiendra en particulier cette image : interrompant la conférence de presse du prince en décembre 2011, les larmes aux yeux, Claire prend le micro et dit aux journalistes : "Je trouve que maintenant,cela suffit, d'accord? Au travers de mon mari, vous blessez également trois enfants. Ces insinuations sont fausses. Donc, si personne n'a de questions sur ce projet, passons à la visite des conteneurs".
4° Leurs enfants
Le 6 février 2004 à 21h34, la princesse met au monde une petite fille, prénommée Louise, Sophie, Mary. A sa naissance, elle pesait 3,420kg et mesurait 54 cm. L'accouchement a lieu aux Cliniques Universitaires Saint-Luc à Woluwé-Saint-Lambert. Dès la naissance, une polémique se met en route suite au souhait du prince de choisir un parrain musulman pour sa fille. On évoque le nom de Réza Palhavi, fils du dernier shah d'Iran et persona non grata dans son pays natal. Ce choix est contesté car il refroidirait les relations diplomatiques belgo-iraniennes. Finalement, le prince Laurent décide de ne rien dire... Louise est baptisée par le père Guy Gilbert sept mois après sa naissance dans le domaine de la famille Solvay à La Hulpe. La presse n'est pas conviée et le Palais n'a fait aucune déclaration sur l'événement, mais il semble que la baronne Solvay et la princesse Margaretha de Luxembourg en soient la marraine. En 2011, la princesse Louise a fait sa petite communion dans l'église de Bonlez (Brabant wallon).
Le 13 décembre 2005, Louise est devenue la grande soeur de deux jumeaux : le prince Nicolas (en hommage à Nicholas et Nicole Coombs) et le prince Aymeric, nés aux Cliniques Universitaires Saint-Luc à Woluwé-Saint-Lambert. Fidèle à sa réputation de "rebelle" de la famille royale, le prince Laurent n'a pas dévoilé les noms des parrains et marraines, et n'a montré au public la jolie frimousse de ses jumeaux que six mois après leur naissance! Il est dommage que contrairement à la tradition déontologique du Palais, le prince n'ait autorisé les photos et images de ses fils qu'à certains médias... Est-il normal qu'Anne Quevrin de l'émission "Place Royale" (RTL-TVI) soit privilégiée par rapport à ses confrères? Non. Heureusement, tout est rentré dans l'ordre lors du concert de Noël 2006 au palais royal : toute la presse a pu filmer et photographier les deux petits princes et leur soeur aînée. Nicolas et Aymeric auraient été baptisés par le père Guy Gilbert dans sa ferme du sud de la France, mais cette rumeur n'a pas été confirmée par le Palais.
Tous trois fréquentent le Lycée français Jean Monnet d'Uccle.
5° Princesse de Belgique
Après la naissance de ses enfants, Claire abandonne son métier de géomètre mais reste actionnaire d'un tiers de la société Brône, Oldenhove & Coombs. Contrairement à ses belles-soeurs Mathilde et Astrid, Claire n'a aucun rôle officiel bien défini, ne donne pas d'interviews et n'a prononcé qu'un seul discours en dix ans. On note que la princesse est la marraine de l'asbl De Gentse Barge et de la Rose Princesse Claire, une rose blanche créée par l'horticulteur Carl Van Sante. Elle accorde son Haut Patronage à la Brussels Chorale Society (qui a chanté lors de leur mariage) et au défilé de mode-vente aux enchères au profit de l'asbl Les Petits Riens.
La princesse fait un parcours sans faute depuis 2003 au sein de la famille royale et semble s'entendre avec tout le monde. La reine Paola l'apprécie beaucoup. Astrid aurait dit qu'elle était "claire et limpide". Alors que le prince Laurent n'est le parrain d'aucun de ses nombreux neveux et nièces, son épouse est la marraine de la petite Eléonore, fille cadette de Philippe et Mathilde. On l'a également vue discuter en 2008 avec Delphine Boël et son époux lors d'une soirée.
La princesse Claire est une bonne ambassadrice de la mode belge. La plupart du temps, elle fait confiance à Edouard Vermeulen de la Maison Natan, fournisseur breveté de la Cour. Mais elle aime aussi mettre en valeur lors de la fête nationale des couturiers belges moins connus, comme Mademoiselle Lucien (en 2004), Stijn Helsen (en 2008) et Bernard Depoorter (en 2010). Le sac noir en forme de Belgique - prêté par la Maison Delvaux - qu'elle portait le 21 juillet 2008 n'est pas passé inaperçu. Il n'est pas rare de voir le couple princier à des défilés de mode (Chine Collection, Natan, Tim Van Steenbergen, Bernard Depoorter, p.ex.).
Ils ont participé aux grands événements du Gotha européen de la dernière décennie : mariages du prince héritier Frédérik de Danemark et de l'infant Felipe d'Espagne en 2004, funérailles de la grande-duchesse Joséphine-Charlotte de Luxembourg en 2005, mariages de la princesse héritière Viktoria de Suède en 2010, du prince Albert II de Monaco en 2011 et du grand-duc héritier Guillaume de Luxembourg en 2012. Laurent et Claire sont des amis proches du prince Charles et de la princesse Camilla de Bourbon-Siciles avec qui ils passent chaque année quelques jours de vacances dans leur propriété de Sardaigne.
A l'occasion de ses 35 ans en janvier 2009, la presse et les médias belges retracent son parcours sans faute et se posent une question : maintenant que ses trois enfants vont à l'école et qu'elle ne va pas reprendre sa carrière de géomètre à court terme, pourquoi ne la voit-on pas plus souvent lors d'activités officielles? Message reçu par le Palais, et la princesse effectue ses premières sorties publiques en solo ou accompagnée de la reine Paola. La princesse Claire a eu 30 activités officielles au cours de l'année 2009, 41 en 2010, 23 en 2011 et 30 en 2012.
L'ensemble des projets de l'Enfant des Etoiles bénéficie depuis 2009 du Haut Patronage de la princesse qui ne manque pas leurs comédies musicales dont les bénéfices sont attribués à l'enfance en difficulté, que ce soit en Belgique ou à l'étranger.
Le 23 mars 2010, Claire est l'invitée d'honneur de la pièce "Les Trois Mousquetaires se logent à Bruxelles" au théâtre de marionnettes de Toone au profit de la Fondation Pro Renovassitance. Cette fondation a pour but de soutenir toutes les initiatives visant à mettre un logement décent à la disposition de familles à faibles revenus, et ce à des conditions compatibles avec leurs ressources. La princesse leur fait part de son souhait de mieux connaître leur travail et leurs projets. Un mois plus tard, une réunion de travail et une visite d'un immeuble rénové à Schaerbeek par Renovassistance sont organisés. Le 27 mai, Claire visite un autre chantier de rénovation d'un immeuble à Uccle et le Palais annonce qu'elle accepte la présidence d'honneur de la Fondation Pro Renovassitance . Contactée par téléphone par le journaliste Pierre Nizet, la princesse lui confie : "C'est une cause très bonne. Avant d'en dire plus sur cette fondation, je vais d'abord apprendre à mieux la connaître. C'est un domaine qui m'intéresse énormément, qui est proche de ma profession". A l'occasion d'un colloque en 2011 sur le thème des immeubles vides organisé par la Fondation Pro Renovassitance et les Facultés Universitaires Saint-Louis, elle prononce son premier discours public (et le seul à ce jour en dix ans de mariage!). En 2012, Claire a participé à deux réunions de travail organisées par la Fondation Pro Renovassistance : en janvier sur la campagne ImmoSolidarity et en juin au port de Bruxelles. En janvier 2013, elle inaugure un studio et quatre appartements à Etterbeek qui ont été rénovés par les asbl L'Arche, Logement pour Tous et Fondation Pro Renovassistance.
A l'occasion du 50ème anniversaire des Espaces Verts et Arts des Jardins (créé en 1961 par Ernest-John Solvay, l'architecte-paysagiste René Pechère et la princesse de Ligne) en 2011, la princesse Claire accepte de devenir leur présidente d'honneur.
Depuis 2012, Claire accorde aussi son Haut Patronage à la Maison d'Enfants Reine Marie-Henriette , créée au 19ème siècle à Bruxelles par la deuxième reine des Belges. La princesse a visité cette asbl en 2011, et assisté en 2011 et 2012 au spectacle annuel organisé à son profit. La Maison d'Enfants Reine Marie-Henriette a déjà bénéficié également du soutien financier de la Fondation Reine Paola.
Bibliographie :
DANNEELS Mario, "Laurent : le pécheur de Laeken", éditions Jourdan, 2012
LEROY Vincent, "Le prince Laurent et la princesse Claire de Belgique", éditions Imprimages, 2009
VANHAEREN Joke, "Laurent, le prince des coeurs", éditions Luc Pire, 2004
lundi 7 janvier 2013
"Laurent, le pécheur de Laeken" (Mario Danneels)
La lecture des premiers chapitres démontre que l'enfance du prince (né en 1963) n'a pas été heureuse suite aux problèmes conjugaux et aux absences de ses parents, à la naissance de sa demi-soeur Delphine (qui voyait leur père plus souvent que lui), à sa position difficile de cadet (négligé par rapport à Philippe, le futur roi), à sa méconnaissance du néerlandais et aux choix peu judicieux du Palais (pourquoi l'envoyer à la Marine alors qu'il a le mal de mer?). Tout cela explique en grande partie son caractère rebelle et son parcours scolaire qui aura été un chemin de croix entre le collège Saint-Michel d'Etterbeek, l'école abbatiale de Zevenkerken, l'Institut Pie X à Anvers, l'Ecole Royale des Cadets et l'Ecole Royale Militaire. Seul un enseignement personnalisé avec Rudy Bogaert porte ses fruits et lui permet d'obtenir le diplôme de l'enseignement secondaire devant le jury central.
Mario Danneels révèle que Laurent a été inscrit à l'université franciscaine de Steubenville (Ohio), une haute école catholique proche du Renouveau Charismatique, probablement après l'été 1984 (le Palais n'a pas voulu confirmer). Mais contrairement à ce qu'espère sa famille, il n'y adhère pas. L'enquête minutieuse de l'auteur démontre aussi que les stages guère réussis du prince au début des années 90 aux Etats-Unis...avaient pour objectif principal de le tenir éloigné de la Belgique pendant que son oncle le roi Baudouin le relègue loin du trône en faisant supprimer la loi salique dans l'ordre de succession. Laurent en est profondément blessé.
Chassé du Belvédère et de Laeken, il trouve refuge chez la famille Solvay à La Hulpe et s'attache à Marie-Claude Solvay, une "mère de substitution", dont il est toujours très proche : elle sera son témoin de mariage, la marraine de sa fille et administratrice de la Fondation Prince Laurent ; c'est chez elle que Louise a été baptisée par le père Guy Gilbert ; ils sont partis avec elle en vacances à Boston durant l'été 2012.
Mario Danneels conclut : "Durant les trente premières années de sa vie, le prince Laurent fut perpétuellement tiraillé par la dualité de sa condition. En dépit du manque d'amour familial, une armée de personnel était d'une part prête à satisfaire ses moindres caprices, tandis que d'autre part, dans le triste monde extérieur des internats et des salles de cours, il était raillé et exclu précisément en raison de son origine. Il en a développé une image du monde, irréaliste, et s'est accroché à ce qui lui procurait sécurité et considération, du moins à l'intérieur du Palais : son titre. Laurent était devenu quelqu'un qui se prévalait volontiers de ses prérogatives royales, exigeait d'être appelé Monseigneur en toutes circonstances, et allait développer un caractère arrogant et grossier".
Suite à l'accession au trône de son père en 1993, le prince Laurent sort de l'ombre et multiplie les initiatives : première interview en 1993, création de l'IRGT (dont il est le président) à la demande du Palais en 1994, installation à la Villa Clémentine (construite pour lui par la Donation Royale) en 1994, création de la Fondation Prince Laurent en 1995, publication du livre "Suivez le chien dans l'art et la ville" en 1996, ouverture du premier dispensaire pour soigner les animaux des personnes défavorisées en 1996, prestation de serment comme sénateur de droit en 2000, etc. Le témoignage de l'ancienne ministre Vera Dua démontre qu'il avait de bons contacts à cette époque avec le monde politique. Mario Dannels fait remarquer : "Conjuguée avec les initiatives sympathiques de la Fondation Prince Laurent, et son amour ostentatoire des bêtes, qui paraissait toucher la corde sensible de nombreux Belges, l'offensive médiatique de Laurent ne lui procura pas qu'une plate-forme, mais aussi une énorme popularité. Au milieu des années 90, il ne rivalisait dans les sondages qu'avec son père le Roi".
Malgré les erreurs du passé, la reine Paola se soucie de son fils cadet : elle lui fait rencontrer le père Guy Gilbert, Laurent la convainc de ne plus porter de fourrure, elle l'accompagne lors de certaines activités officielles, elle est le seul membre de la famille royale à lui rendre visite lorsqu'il est hospitalisé en 1999 pour dépression et surmenage. Laurent comble cette absence de vie de famille en s'entourant de gens plus âgés : Jean Bastien, Marie-Claude Solvay, Raymond Antoine ("mon père spirituel", dit-il), Jeanine Delruelle, Rik Van Aerschot, Herman De Croo, p.ex.
Après ses relations avec Diane de Schaetzen (de 1993 à 1995) et Wendy Van Wanten (de 1995 à 1999), le prince rencontre la géomètre Claire Coombs chez des amis en 2000. Ils se marient trois ans plus tard au cours d'une cérémonie marquée par la méditation du père Guy Gilbert. Des rumeurs d'infidélité circulent, mais l'union d'un tempérament fougueux italien et du flegme britannique tient bon. Pas impressionnée par les fastes de la Cour, Claire arrête de travailler pour élever leurs trois enfants, mais elle reste actionnaire de la société et souhaite reprendre plus tard son boulot.
La reine Paola ne cache pas sa grande sympathie pour sa belle-fille qui joue le rôle de médiatrice entre Laurent et ses parents. Mario Danneels fait remarquer : "Entre le prince et le pays d'origine de la Reine, c'est une véritable histoire d'amour, et il est plus italien que belge à bien des égards. Au niveau de sa personnalité, de son caractère et de son tempérament, il est une copie conforme de Paola, et en est conscient". Si ses relations avec ses parents, son frère et sa soeur ne sont pas faciles, le prince n'hésite pas à fréquenter la "branche d'Argenteuil" (Lilian, Alexandre, Léa et Marie-Esméralda) et à poser publiquement avec Delphine Boël et Isabelle Wybo, respectivement filles illégitimes d'Albert II et du prince-régent Charles.
L'auteur revient sur le procès d'Hasselt en 2007 au cours duquel le prince fut entendu comme témoin. Il a choisi de ne pas reprendre dans sa biographie les nombreux ragots invérifiables racontés par son ancien conseiller Noël Vaessen. Et conclut : "Laurent savait effectivement que l'argent des travaux de rénovation venait de la Marine mais ignorait qu'on procédait à des fraudes massives".
Par contre, l'enquête minutieuse de Mario Danneels sur les projets non conclus en Libye, l'achat de la villa à Panarea en Sicile, les fréquentations douteuses du prince, les structures complexes de la GRECT, de la Compagnie des Eoliennes et de Cerbux Invest, son voyage soi-disant privé au Congo et en Angola en 2011 pose de nombreuses questions déontologiques... Veut-il garder son rôle de prince de Belgique (et sa dotation) ou se lancer dans les affaires? L'auteur fait cependant remarquer : "Malgré toutes les tentatives supposées et les voyages dans de lointains pays exotiques derrière lesquels on peut subodorer au moins une tendance commerciale, il ne semble pas que Laurent se soit effectivement enrichi ou bien, n'en déplaise aux mauvaises langues, qu'il soit encore en état de s'enrichir".
Bravo à Mario Danneels pour cette biographie sérieuse, bien documentée et objective sur le prince Laurent qui cherche toujours sa place au sein de la famille royale et n'a pas réussi à surmonter les blessures de son enfance. Ses provocations traduisent un besoin de reconnaissance par le Roi et la société. Seuls la princesse Claire et leurs trois enfants lui ont apporté un peu de sérénité dans sa vie.
Mario Danneels révèle que Laurent a été inscrit à l'université franciscaine de Steubenville (Ohio), une haute école catholique proche du Renouveau Charismatique, probablement après l'été 1984 (le Palais n'a pas voulu confirmer). Mais contrairement à ce qu'espère sa famille, il n'y adhère pas. L'enquête minutieuse de l'auteur démontre aussi que les stages guère réussis du prince au début des années 90 aux Etats-Unis...avaient pour objectif principal de le tenir éloigné de la Belgique pendant que son oncle le roi Baudouin le relègue loin du trône en faisant supprimer la loi salique dans l'ordre de succession. Laurent en est profondément blessé.
Chassé du Belvédère et de Laeken, il trouve refuge chez la famille Solvay à La Hulpe et s'attache à Marie-Claude Solvay, une "mère de substitution", dont il est toujours très proche : elle sera son témoin de mariage, la marraine de sa fille et administratrice de la Fondation Prince Laurent ; c'est chez elle que Louise a été baptisée par le père Guy Gilbert ; ils sont partis avec elle en vacances à Boston durant l'été 2012.
Mario Danneels conclut : "Durant les trente premières années de sa vie, le prince Laurent fut perpétuellement tiraillé par la dualité de sa condition. En dépit du manque d'amour familial, une armée de personnel était d'une part prête à satisfaire ses moindres caprices, tandis que d'autre part, dans le triste monde extérieur des internats et des salles de cours, il était raillé et exclu précisément en raison de son origine. Il en a développé une image du monde, irréaliste, et s'est accroché à ce qui lui procurait sécurité et considération, du moins à l'intérieur du Palais : son titre. Laurent était devenu quelqu'un qui se prévalait volontiers de ses prérogatives royales, exigeait d'être appelé Monseigneur en toutes circonstances, et allait développer un caractère arrogant et grossier".
Suite à l'accession au trône de son père en 1993, le prince Laurent sort de l'ombre et multiplie les initiatives : première interview en 1993, création de l'IRGT (dont il est le président) à la demande du Palais en 1994, installation à la Villa Clémentine (construite pour lui par la Donation Royale) en 1994, création de la Fondation Prince Laurent en 1995, publication du livre "Suivez le chien dans l'art et la ville" en 1996, ouverture du premier dispensaire pour soigner les animaux des personnes défavorisées en 1996, prestation de serment comme sénateur de droit en 2000, etc. Le témoignage de l'ancienne ministre Vera Dua démontre qu'il avait de bons contacts à cette époque avec le monde politique. Mario Dannels fait remarquer : "Conjuguée avec les initiatives sympathiques de la Fondation Prince Laurent, et son amour ostentatoire des bêtes, qui paraissait toucher la corde sensible de nombreux Belges, l'offensive médiatique de Laurent ne lui procura pas qu'une plate-forme, mais aussi une énorme popularité. Au milieu des années 90, il ne rivalisait dans les sondages qu'avec son père le Roi".
Malgré les erreurs du passé, la reine Paola se soucie de son fils cadet : elle lui fait rencontrer le père Guy Gilbert, Laurent la convainc de ne plus porter de fourrure, elle l'accompagne lors de certaines activités officielles, elle est le seul membre de la famille royale à lui rendre visite lorsqu'il est hospitalisé en 1999 pour dépression et surmenage. Laurent comble cette absence de vie de famille en s'entourant de gens plus âgés : Jean Bastien, Marie-Claude Solvay, Raymond Antoine ("mon père spirituel", dit-il), Jeanine Delruelle, Rik Van Aerschot, Herman De Croo, p.ex.
Après ses relations avec Diane de Schaetzen (de 1993 à 1995) et Wendy Van Wanten (de 1995 à 1999), le prince rencontre la géomètre Claire Coombs chez des amis en 2000. Ils se marient trois ans plus tard au cours d'une cérémonie marquée par la méditation du père Guy Gilbert. Des rumeurs d'infidélité circulent, mais l'union d'un tempérament fougueux italien et du flegme britannique tient bon. Pas impressionnée par les fastes de la Cour, Claire arrête de travailler pour élever leurs trois enfants, mais elle reste actionnaire de la société et souhaite reprendre plus tard son boulot.
La reine Paola ne cache pas sa grande sympathie pour sa belle-fille qui joue le rôle de médiatrice entre Laurent et ses parents. Mario Danneels fait remarquer : "Entre le prince et le pays d'origine de la Reine, c'est une véritable histoire d'amour, et il est plus italien que belge à bien des égards. Au niveau de sa personnalité, de son caractère et de son tempérament, il est une copie conforme de Paola, et en est conscient". Si ses relations avec ses parents, son frère et sa soeur ne sont pas faciles, le prince n'hésite pas à fréquenter la "branche d'Argenteuil" (Lilian, Alexandre, Léa et Marie-Esméralda) et à poser publiquement avec Delphine Boël et Isabelle Wybo, respectivement filles illégitimes d'Albert II et du prince-régent Charles.
L'auteur revient sur le procès d'Hasselt en 2007 au cours duquel le prince fut entendu comme témoin. Il a choisi de ne pas reprendre dans sa biographie les nombreux ragots invérifiables racontés par son ancien conseiller Noël Vaessen. Et conclut : "Laurent savait effectivement que l'argent des travaux de rénovation venait de la Marine mais ignorait qu'on procédait à des fraudes massives".
Par contre, l'enquête minutieuse de Mario Danneels sur les projets non conclus en Libye, l'achat de la villa à Panarea en Sicile, les fréquentations douteuses du prince, les structures complexes de la GRECT, de la Compagnie des Eoliennes et de Cerbux Invest, son voyage soi-disant privé au Congo et en Angola en 2011 pose de nombreuses questions déontologiques... Veut-il garder son rôle de prince de Belgique (et sa dotation) ou se lancer dans les affaires? L'auteur fait cependant remarquer : "Malgré toutes les tentatives supposées et les voyages dans de lointains pays exotiques derrière lesquels on peut subodorer au moins une tendance commerciale, il ne semble pas que Laurent se soit effectivement enrichi ou bien, n'en déplaise aux mauvaises langues, qu'il soit encore en état de s'enrichir".
Bravo à Mario Danneels pour cette biographie sérieuse, bien documentée et objective sur le prince Laurent qui cherche toujours sa place au sein de la famille royale et n'a pas réussi à surmonter les blessures de son enfance. Ses provocations traduisent un besoin de reconnaissance par le Roi et la société. Seuls la princesse Claire et leurs trois enfants lui ont apporté un peu de sérénité dans sa vie.
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