mardi 29 mars 2011

Confidences de la princesse Astrid en 2004

A l'occasion de la fête des mères 2004, la princesse Astrid de Belgique avait accordé une longue interview au journaliste Patrick Haumont pour l'hebdomadaire "La Libre Match" :

Sur son titre de princesse : "Je n'ai pas le souvenir d'avoir pris un jour conscience du fait que j'étais quelqu'un à part. Pour moi, j'étais une petite fille qui devait aller chaque jour à l'école, apprendre parfois péniblement ses leçons, se lever, se coucher. Il s'agissait d'une vie au quotidien, comme celle que vivaient beaucoup d'autres enfants. J'engendrais en effet de temps en temps un peu d'envie, car certaines de mes camarades d'école s'imaginaient que j'avais, en tant que fille de mes parents, de nombreux privilèges. Comme toute autre élève, j'avais d'excellents contacts avec certains professeurs et moins d'atomes crochus avec d'autres. Personnellement, je ne pense pas que le fait d'être née dans une famille royale soit perturbant. On ne choisit pas où et quand on naît. L'important, c'est de tirer au maximum profit de ses qualités ou de ses possibilités, et de travailler, par contre, ses côtés faibles. Le problème n'est pas de savoir quel est mon rang ou mon statut mais bien plus de réussir ma vie et rendre mes proches heureux. Et ainsi d'être heureuse moi-même. Cela étant, je considère que je n'ai aucun mérite à être ce que je suis car j'aurais très bien pu naître ailleurs. Comme toute autre vie, celle de princesse a des côtés positifs et des côtés moins positifs. Un des côtés positifs est notamment d'avoir accès tout un éventail de personnes différentes et souvent très intéressantes, ce qui ouvre énormément l'esprit et les horizons".

Sur le prince Lorenz : "J'ai beaucoup de chance d'avoir rencontré mon cher époux que j'estime énormément et pour qui j'éprouve une affection immense. Nous partageons les mêmes idéaux dont le principal est sans doute de tâcher de réussir notre propre vie, tout en essayant, je le répète, de rendre notre entourage le plus heureux possible. Mon époux a beaucoup d'humour, de gaieté de vie et dispose de la capacité de s'émerveiller devant des événements qui pourraient sembler banals, comme observer les spectacles qu'offre la nature. Il est également sage et équilibré, ce qui me donne un sentiment de grande sécurité. Il est aussi source de bons conseils. Lorsqu'il m'arrive de devoir faire un discours, je le prépare presque toujours avec lui. Ainsi il me soutient dans mes engagements au service de la Belgique. Nous formons une bonne équipe ensemble. Souvent, j'ai l'impression que nous sommes presque comme frère et soeur car nous avons presque toujours les mêmes goûts, que ce soit pour des détails comme la décoration intérieure de la maison, pour la manière de se vêtir. En fait, plus globalement, je dirais que, tout simplement, nous avons la même perception des choses et des sentiments. C'est à un point tel qu'il nous arrive parfois, lorsque nous nous téléphonons, que la ligne soit occupée car nous essayons, chacun de notre côté, de nous atteindre au même moment".

Sur le début de sa vie officielle en 1993 : "Après que la loi salique eut été abolie par le Parlement en 1991, dans le cadre de la réforme de la Constitution, mon oncle le roi Baudouin nous a demandé si nous avions la possibilité de quitter la Suisse - où nous habitions depuis neuf ans - pour revenir en Belgique afin de nous associer aux activités des autres membres de notre famille. Mon mari ayant trouvé un travail en Belgique, nous sommes rentrés en juin 1993 où, malheureusement, nous n'avons fait que croiser mon cher oncle puisqu'il est décédé fin juillet 1993. Je dois avouer que ce changement n'était pas toujours facile car je venais de Suisse où j'étais une épouse et une mère au foyer. A l'époque, je n'avais exercé aucune activité en dehors de la maison. Je n'étais pas habituée à gérer mon temps en combinant des activités professionnelles avec une vie familiale. C'était un monde nouveau qui s'ouvrait à moi et qui a nécessité une sérieuse adaptation que j'ai menée à bien grâce à l'aide efficace d'excellents conseillers et au soutien de ma famille".

Sur ses visites sociales : "La plupart m'ont effectivement, d'une façon ou d'une autre, touchée. Souvent, malheureusement, d'une façon triste car je suis très fréquemment confrontée à la souffrance humaine. J'ai entre autres des souvenirs très forts de circonstances extrêmement poignantes parmi lesquelles l'accueil des Belges rentrés in extremis du Rwanda, l'entrevue avec les familles des paras tués au Rwanda, un colloque à Liège pour aider les parents des jeunes drogués, emprisonnés qui étaient complètement dans la détresse, une visite au Mozambique de malades du sida en phase terminale et agonisants, et bien d'autres encore. On se sent tout petit devant de telles souffrances mais on apprend aussi tellement de ces grands événements et aussi et surtout de tous les contacts humains. Ils m'ont aussi appris la richesse de la tolérance. Quand je rencontre quelqu'un, j'essaie d'entrer complètement dans la peau de mon interlocuteur. Je pense que toutes les plus grandes décisions, aussi organisées et planifiées qu'elles soient, peuvent réussir ou échouer en fonction de la qualité des contacts humains. Pour moi, ils sont la base de tout".

Sur sa vie de famille : "Mes enfants disent, en se moquant gentiment de moi, que je suis très ennuyeuse car je vis en fonction de "listes" qui pourtant me sauvent car, sans elles, j'aurais peur d'oublier plus de la moitié des choses à faire. J'ai une marotte qui consiste à faire ces listes sur l'ordinateur. Je dois effectivement avouer que c'est très souvent la course et qu'il me reste peu de temps libre pour encore avoir des hobbies comme aller au cinéma, ce que j'adore faire. Depuis quelque temps, j'essaie toutefois de me libérer pendant une heure par semaine pour prendre quelques leçons de tennis. Ce dont mon époux et moi rêvons pour nos cinq enfants, c'est qu'ils soient avant tout bien dans leur peau, chacun avec son caractère propre. Qu'ils soient des jeunes de leur temps, qu'ils fassent des bonnes études qu'ils aiment, afin qu'ils soient bien armés dans la vie pour travailler. Qu'ils soient heureux dans leur travail et, enfin, qu'ils soient épanouis avec la personne qu'ils auront choisie pour construire leur vie familiale".

La princesse a ensuite évoqué ses différents combats : Croix-Rouge de Belgique, sida, personnes handicapés, recherche scientifique, pauvreté, mines antipersonnels.

lundi 21 mars 2011

Activités de l'Association Dynastie et Patrimoine Culturel

Prochaines activités de l'Association Royale Dynastie et Patrimoine Culturel (pour plus d'infos : musdyn@skynet.be) :

1° Lundi 4 avril 2011 à 14h30 au Musée Bellevue à Bruxelles : conférence "Le roi Baudouin et la décolonisation du Congo belge" par le chevalier Jacques Brassinne de la Buissière, docteur en sciences politiques, licencié en sciences africaines, ancien chef de cabinet de différents ministres. Réservation obligatoire.

2° Vendredi 27 mai 2011 : départ à 8h15 de la rue Cardinal Mercier à Bruxelles, visite du château des Amerois, déjeuner, visite du château de Ronchinne, départ de Ronchinne vers 17h30. Réservation obligatoire.

Peu de temps après son mariage avec Marie de Hohenzollern qui adore la campagne, le prince Philippe de Belgique, comte de Flandre et fils cadet du roi Léopold Ier, achète en 1869 le château des Amerois, près de Bouillon. Détruit par un incendie, le château est reconstruit et redécoré. La famille du comte de Flandre y séjourne chaque été durant près de trois mois : les princes Baudouin, Henriette, Joséphine et Albert, accompagnés d'amis et de cousins, y partagent leur temps entre courses à poney, promenades dans la forêt, jardinage ou excursions des villes avoisinantes comme Bouillon, Chimay et Orval. En 1923, les enfants du comte et de la comtesse de Flandre décident de vendre la propriété, inoccupée depuis le décès de leurs parents. Après avoir failli être entièrement dépecé, le domaine des Amerois est racheté et sauvé de la ruine par la famille Solvay. Le château n'est pas ouvert à la visite, mais son actuel propriétaire, Denis Solvay, a accepté d'accueillir exceptionnellement les membres de l'Association Royale Dynastie et Patrimoine Culturel qui seront guidés par l'historienne Dominique Paoli, biographe des princesses Henriette et Clémentine de Belgique. Elle sera également présente au château de Ronchinne (province de Namur), où la princesse Clémentine (fille cadette du roi Léopold II) a passé des années heureuses avec son époux le prince Victor Napoléon et leurs deux enfants.

A lire également : mon compte-rendu de la biographie de la princesse Clémentine par Dominique Paoli (http://familleroyalebelge.blogspot.com/2010/06/clementine-princesse-napoleon-dominique.html)

dimanche 13 mars 2011

Interview exclusive de la princesse Léa de Belgique

A l'occasion du 20ème anniversaire de son mariage avec le prince Alexandre en mars 1991, la princesse Léa a répondu par courrier à mes questions pour ce blog et pour le site Noblesse et Royautés (www.noblesseetroyautes.com/nr01/2011/03/interview-de-la-princesse-lea-de-belgique-20-ans-apres-son-mariage-avec-le-prince-alexandre) :

1. Madame, comment avez-vous rencontré le prince Alexandre?
J'ai rencontré le prince en 1986 à la côte belge chez des amis.

2. Qu'est-ce qui vous a séduit chez le prince?
Sa modestie, son intelligence hors du commun, sa gentillesse et son extrême courtoisie. J'avais l'impression de le connaître depuis toujours.

3. Pourquoi votre mariage en Angleterre en 1991 n'a-t-il pas été rendu public? Etes-vous partis en voyage de noces?
J'ai répondu à son souhait de discrétion. Nous avons été en voyage de noces en Inde.

4. Le roi Baudouin a-t-il été au courant de votre mariage et l'avez-vous rencontré?
Le roi Baudouin avait été mis au courant de notre rencontre. Il avait répondu qu'il souhaitait me rencontrer mais il est mort hélàs avant.

5. Quelles étaient vos relations avec la princesse Lilian?
Neutres. No comment.

6. Quels étaient les rapports entre le prince et vos deux enfants?
Il a été plus qu'un beau-père pour mes enfants. Il a été extraordinaire avec eux. Il a élevé mon fils. Il leur manque beaucoup.

7. Comment avez-vous vécu ce passage de l'ombre à la lumière en 1998 lorsque votre mariage a été rendu public?
Avec humour.

8. Quels sont vos meilleurs souvenirs de vos 23 années passées aux côtés du prince?
Chaque jour a été le meilleur souvenir. Que du bonheur...

9. Quelle image souhaitez-vous qu'on retienne du prince Alexandre?
Un homme exceptionnel qui aurait certainement pu servir son pays avec brio.

10. Qu'avez-vous pensé du documentaire "Léopold III, mon père" de Nicolas Delvaulx?
Très beau film. Il y a de nombreux témoignages filmés en réserve que vous verrez un jour.

11. Quels sont vos projets pour 2011?
Essayer de continuer à vivre sans lui. La soirée du Fonds d'Entraide Prince et Princesse Alexandre a lieu le 19 mars à Liège au profit des victimes de la maltraitance. Un prix scientifique Prince Alexandre de l'Institut von Karman sera remis chaque année le 30 juin. Un prix littéraire Prince Alexandre en français et en néerlandais sera remis chaque année le 29 novembre. Les manuscrits sont les bienvenus.

mardi 8 mars 2011

"Métier de Roi de A à Z" (Pierre-Yves Monette)

Ancien conseiller des rois Baudouin et Albert II, Pierre-Yves Monette a rédigé une "bible de la monarchie", dans laquelle sous forme d'abécédaire, il explique tous les mots et expressions liés à l'institution.

Quelle est la différence entre un officier d'ordonnance et un aide de camp? Un officier d'ordonnance est un militaire qui accompagne le souverain dans tous ses déplacements et demeure jour et nuit à sa disposition. Quelques-unes de ses missions : assurer les contacts téléphoniques avec le Palais lorsqu'Albert II est à l'étranger, faire antichambre avec un visiteur reçu en audience et le reconduire jusqu'à sa voiture, décharger le Roi des cadeaux reçus lors des bains de foule, etc. La durée de leur service est d'une semaine à tour de rôle, en dehors de laquelle ils exercent d'autres responsabilités au sein des forces armées. Les aides de camp sont des militaires plus gradés. Leur rôle n'est pas d'accompagner Albert II, mais de le représenter, p.ex. aux funérailles d'une personnalité ou à l'arrivée d'un chef d'Etat à l'aéroport.

Pierre-Yves Monette nous raconte aussi comment se déroulent les audiences soumises à un strict devoir de confidentialité, nous explique les missions des différents départements du Palais, les objectifs de toutes les institutions liées à la famille royale (le Concours Musical Reine Elisabeth, la Donation Royale, la Fondation Roi Baudouin, p.ex.), les dates du hissement des couleurs nationales sur les bâtiments officiels, les pouvoirs attribués au Roi par la Constitution belge, l'utilisation de sa liste civile, les résidences de la famille royale, etc. Bref, il serait impossible de citer ici toutes les informations contenues dans cet ouvrage de référence très intéressant.

mardi 1 mars 2011

Activités royales en février 2011

20 audiences pour le Roi : le premier ministre Yves Leterme (reçu 5 fois), le vice-premier ministre Didier Reynders (reçu 2 fois), le président du PS Elio Di Rupo, le président de la NVA Bart De Wever, le directeur de la Banque Nationale de Belgique Peter Praet, le nouveau président du MR Charles Michel, le rapporteur des Nations-Unies pour le droit à l'alimentation Olivier De Schutter, ainsi que les ambassadeurs du Danemark, Espagne, Ghana, Thaïlande, Andorre, Timor, Tadjikistan et Botswana.

3 activités officielles pour le Roi : 10ème anniversaire de la réforme des polices, 125ème anniversaire de la CSC et messe pour les défunts de la dynastie.

5 activités officielles pour la reine Paola : colloque "Excision et Religion", rencontre avec des sans abris accueillis par l'Hôtel Mozart, messe pour les défunts de la dynastie, avant-première du film sur la naissance du Mouvement ATD-Quart Monde, visite de l'asbl Le Phénix à Jambes.

1 activité officielle pour la reine Fabiola : messe pour les défunts de la dynastie.

7 activités officielles pour le prince Philippe : visite de l'Ecole des 4 vents à Neder-over-Heembeek, remise du Trophée National du Mérite Sportif 2010, messe pour les défunts de la dynastie, visite de l'entreprise Desso à Dendermonde, visite de la ferme viticole Elzenbosch, visite de l'atelier social De Brabander, visite du site de la Belgische Fruitveiling à Glabbeek.

11 activités officielles pour la princesse Mathilde : visite du nouveau centre de monitoring neuro-physiologique de l'Hôpital Universitaire de Gand, conférence sur le soutien familial, visite de l'Ecole des 4 vents à Neder-over-Heembeek, messe pour les défunts de la dynastie, visite de la ferme viticole Elzenbosch, visite de l'atelier social De Brabander, visite du site de la Belgische Fruitveiling à Glabbeek, visite de 3 fermes dans la province du Luxembourg, réunion au Sénat sur la pauvreté et l'exclusion sociale.

2 activités officielles pour la princesse Astrid : présentation du rapport de la conférence de consensus européen sur les sans-abris, remise du Prix ECF Routes Princess Margriet Award for Cultural Diversity.

0 activité officielle pour le prince Lorenz.

4 activités officielles pour le prince Laurent : remise des Prix Magritte du cinéma belge, pièce de théâtre "La femme de l'homme au chapeau boule" au Théâtre Poème, vaccination des animaux des sans-abris de la gare Centrale par la Fondation Prince Laurent, messe pour les défunts de la dynastie.

3 activités officielles pour la princesse Claire : remise des Prix Magritte du cinéma belge, pièce de théâtre "La femme de l'homme au chapeau boule" au Théâtre Poème, messe pour les défunts de la dynastie.

Résumé des activités officielles de la famille royale en janvier et février :

Roi : 37 audiences + 10 activités officielles

Princesse Mathilde : 20 activités officielles

Princesse Astrid : 15 activités officielles

Prince Philippe : 13 activités officielles

Reine Paola : 12 activités officielles

Prince Laurent : 5 activités officielles

Princesse Claire : 3 activités officielles

Reine Fabiola : 1 activité officielle

Prince Lorenz : 0 activité officielle