lundi 19 décembre 2016

Esmeralda de Belgique à la Cop 22 à Marrakech

                           Journaliste, S.A.R. la princesse Esmeralda de Belgique vit à Londres, entourée de son mari, le professeur Salvador Moncada, et de ses deux enfants. Elle a édité plusieurs ouvrages, à la mémoire de ses parents, S.A.R. la princesse Lilian et S.M. le roi Léopold III, et s'implique avec conviction dans le domaine de la protection de l'environnement. Elle préside notamment le Fonds Léopold III pour l'Exploration et la Conservation de la Nature.

En septembre dernier, la princesse Esmeralda m'avait accordé une interview à l'occasion de ses 60 ans :   http://familleroyalebelge.blogspot.be/2016/09/esmeralda-de-belgique-linterview-de-ses.html

Dans le cadre de son combat pour l'environnement, elle s'est rendue en novembre dernier à la Cop 22 à Marrakech et a rédigé l'article suivnt pour "Le Soir Magazine" :

"Sous le coup de l'élection de Donald Trump, la conférence sur le climat de Marrakech a débuté dans la fébrilité. Elle s'est conclue dans une atmosphère plus optimiste : de nombreux acteurs, en particulier des femmes, étant déterminés à poursuivre l'effort, avec ou sans les USA.

S'il reste beaucoup d'obstacles à la limitation du réchauffement climatique sous les deux degrés, il est un domaine où des progrès semblent s'accomplir, celui de la justice des genres face à cette thématique. Souvent en charge de l'agriculture, de la collecte de l'eau et de la nourriture, les femmes sont les plus exposées à la dégradation de l'environnement. Mais elles sont aussi les plus susceptibles de trouver des solutions. En particulier les indigènes qui ont toujours vécu en harmonie avec la nature dont elles sont les meilleurs gardiens.

A Marrakech, on a pu écouter les femmes, réunies à l'initiative de l'association Wecan International en marge de la Cop 22. J'ai entendu des témoignages bouleversants parce que, précise l'une d'elles, "nous parlons d'histoires humaines, les dirigeants s'expriment avec des chiffres".  Elles associent l'exploitation sauvage des ressources naturelles aux violences qu'elles subissent.  "On défigure et désacralise la "Mère Terre" comme on attaque notre corps" , affirment-elles.

Au Congo, l'exploitation des mines de coltan par des bandes de mercenaires s'accompagne de viols et de terreur contre les femmes. En Amérique latine, des études constatent ce phénomène en augmentation aux abords des chantiers des compagnies minières ou pétrolières. "Nos rivières sont polluées, nos forêts sont dévastées, nos plantes médicinales disparaissent, explique Nina Gualinga du peuple Sarayaku en Equateur. Si l'on veut avoir une chance de rester sous les deux degrés de réchauffement, les énergies fossiles doivent demeurer en sous-sol". Kayla De Vault, du peuple Navajo, pointe les droits bafoués comme pour le pipeline du Nord Dakota :  "L'accès à l'eau potable est un droit humain". Hilda Heine, présidente des îles Marshall menacées par la hausse du niveau des mers, dénonce :  "Nous subissions le poison de la radioactivité dans notre océan, à présent nous souffrons du réchauffement climatique auquel nous n'avons pas contribué. Notre pollution est votre pollution mais notre combat pour nos enfants est aussi un combat pour vos enfants". 

Et ces pasionarias de la planète proposent des solutions. La Congolaise Neema Namadamu et son association de femmes ont planté 25.000 arbres dans la région déboisée par le trafic de charbon de bois. La Berbère Rachida Outouchki développe au Maroc l'agriculture durable et des fertilisants bio. La Kenyane Ruth Nyambura, avocate des droits des femmes, dénonce le système patriarcal et tente de mettre un terme à l'appropriation des terres agraires du continent africain par des pays étrangers désireux d'assurer leur nourriture. L'Indienne Kalyani Raj prône la formation des femmes et leur promotion socio-économique pour développer une approche holistique. La Californienne Diana Donlon soutient des initiatives de réhabilitation des sols pour conserver le carbone sous terre. L'Australienne Natalie Isaacs, avec l'association "One Million Women", encourage les femmes des pays développés à modifier leur mode de vie et de consommation pour contribuer à la sauvegarde de la planète.

Immense potentiel dans la construction d'une société durable et équitable, au sein des fondations et des ONG qui luttent pour la justice climatique, le poids des femmes ne fait pas de doute, mais elles doivent à présent convaincre les élites politiques et les entreprises en parlant leur langage.

Esmeralda de Belgique".

Cliquez ci-dessous sur "Esmeralda" pour retrouver mes autres articles consacrés à la princesse.

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