vendredi 16 juillet 2010

Marie-Esméralda nous parle de son frère Alexandre

A quelques jours de l'anniversaire du prince Alexandre (né le 18 juillet 1942 et décédé le 29 novembre 2009), sa soeur la princesse Marie-Esméralda a accepté de répondre par mail à mes questions pour ce blog et pour le blog Noblesse et Royautés de Régine Salens (http://www.noblesseetroyautes.com/nr01/?p=35820 ) :

"Madame, quels sont vos premiers souvenirs avec votre frère le prince Alexandre?
- Alexandre et moi-même étions particulièrement proches. La différence d'âge entre nous (14 ans) faisait qu'il était très protecteur. Après le décès de ma mère en 2002, il assurait le rôle de grand frère, protecteur et conseiller. Mes premiers souvenirs avec lui remontent au château de Laeken où il étudiait dans une petite classe avec six autres adolescents. Toute petite, j'allais leur lancer des jouets dans la piscine afin qu'ils aillent les repêcher, et ce jeu me divertissait énormément.

- Vous parlait-il des moments de la vie de la famille royale que vous n'avez pas ou peu connus? Si oui, quels souvenirs gardait-il de toute cette période?
- Il évoquait souvent la période de l'exil en Suisse entre 1945 et 1950 dont il avait conservé des souvenirs très heureux avec ses frères et sa soeur aînée. De même que la vie à Laeken ou à Ciergnon pendant les vacances d'été où toute la famille se retrouvait autour de la même passion pour le golf et la moto.

- Pouvez-vous nous parler de sa personnalité et de ses centres d'intérêt? Etait-il un grand voyageur comme votre frère?
- Mon frère était un grand lecteur, aussi bien de livres scientifiques que de romans. L'astronomie, la physique et la philosophie l'ont toujours passionné. Mais il s'intéressait également à la politique et aux sports. Nous avions l'habitude d'échanger des pronostics pour les grands matchs de football ou les championnats de tennis. Il avait voyagé en Australie, en Afrique et aux Etats-Unis lorsqu'il travaillait pour Mercedes-Benz dans sa jeunesse mais ne possédait pas le même virus des voyages comme mon père et moi-même. Il préférait, surtout dans les dernières années, rester chez lui et mener une existence paisible et studieuse.

- Quelles étaient ses relations avec vos parents? Il partageait votre attachement au domaine royal d'Argenteuil?
- Alexandre était très attaché à notre mère et jusqu'au décès de celle-ci, il essayait de déjeuner avec elle ou en tout cas de venir la voir à Argenteuil tous les jours. Il a soutenu mes efforts pour essayer de faire du domaine d'Argenteuil un lieu de mémoire pour nos parents et a publié un joli ouvrage sur cette maison qui fut la nôtre pendant plus de 40 ans...

- Son mariage avec la princesse Léa et sa complicité avec ses enfants ont été un grand bonheur dans la vie de votre frère?
- Son mariage avec Léa a été une source de grand bonheur dans sa vie. Il aimait énormément ses deux enfants et elle a organisé autour de lui un cocon familial et un environnement chaleureux pendant 20 ans.

- En tant qu'adultes, quelle relation aviez-vous? Venait-il vous voir à Londres?
- Nous nous parlions au téléphone une ou deux fois par semaine. Il était le parrain de ma fille Alexandra et il suivait avec intérêt le développement de mes deux enfants. Quelques semaines avant sa mort, nous avions déjeuné au restaurant avec mon fils Léopoldo, et ce fut un moment de réelle complicité et d'affection entre nous trois.

- Quel a été votre dernier contact avec lui avant son décès?
- Une semaine avant sa mort, nous avons passé le week-end ensemble à Bruxelles et mes enfants ont joué dans le jardin de sa maison. Mon frère les a emmenés voir, dans la forêt, la tombe de son chien qui venait de mourir. De retour à Londres, j'ai eu le bonheur de lui annoncer par téléphone que mon mari avait été anobli par la reine d'Angleterre pour service à la science. Alexandre en était profondément heureux. Nous partagions tellement de souvenirs et nous avions l'habitude de nous raconter tellement de choses importantes ou parfois anecdotiques de notre quotidien que le vide est vraiment immense pour moi.

- Avait-il des projets pour cette année 2010?
- Il avait le projet de visiter en France la maison de Proust, l'un de ses auteurs préférés.

- Quelle image souhaitez-vous que les Belges gardent de votre frère?
- Mon frère était peu connu des Belges. Il était très réservé, timide, n'aimant ni les mondanités, ni le devant de la scène. C'était un homme intelligent, infiniment cultivé, fidèle et loyal à sa famille et ses amis, et avec un grand sens de l'humour.

- Merci Madame".

4 commentaires :

  1. Bravo pour cette interview et le fait d'y avoir eu l'idée pour rendre hommage à un prince que tout de même certains Belges n'oublieront pas !

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  2. Oui félicitations Vincent! La princesse évoque son frère de telle façon que j'aurais aimé le connaitre à cause de son humilité, sa douceur, et son érudition, en tout cas il a pu trouver le bonheur à la fin de sa vie, ses proches peuvent s'en féliciter.

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  3. Merci de votre temps pour éclairer les lecteurs sur la vie d'un Prince de grande culture

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