lundi 11 février 2019

Le rôle politique du roi Philippe

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(Article actualisé en juillet 2023)

A l'occasion des 10 ans de règne, le premier ministre socialiste Elio Di Rupo est revenu sur les événements de juillet 2013 :

"On a tous été surpris par l'annonce du roi Albert II, mais je le sentais. Il avait pourtant la pleine maîtrise de la situation politique belge et internationale. Avec ses 20 ans de règne, il avait acquis une excellente connaissance de tout le mécanisme et il était très bien épaulé par son chef de cabinet, Jacques van Ypersele de Strihou. Il était la coupole, la structure faîtière du pays. L'annonce de son abdication en 2013 a été un choc. Je voulais qu'il n'y ait pas trop de temps entre l'annonce de l'abdication du roi Albert et l'avènement du nouveau roi Philippe.

Au Parlement, il y avait déjà énormément de bouillonnements contre la famille royale avec l'aspect relatif à l'argent concernant la fondation de la reine Fabiola. C'était très perturbant car les indépendantistes flamands l'utilisaient pour affaiblir la monarchie. Puis, il y avait le deuxième débat :  certains demandaient si le Roi ne devait pas être quelqu'un qui se limiterait à inaugurer les chrysanthèmes. Ne devait-il pas avoir qu'un rôle protocolaire ? C'est pour cela que j'ai voulu raccourcir le délai entre les deux dates. Finalement, la passation de pouvoir s'est faite de manière heureuse le 21 juillet. Cela a été réglé au mieux et cela s'est très bien déroulé. 

Les premières semaines, Philippe prenait ses pas dans la fonction qui n'était pas celle d'un prince héritier. Il y a une différence substantielle entre les deux. Face à cette responsabilité effective de la fonction, très vite, il s'est avéré apte à comprendre les enjeux nationaux et internationaux. Philippe est un roi très attentif, très affectif. Il a aussi été prudentissisme et c'était déjà le cas dans son expression extérieure quand il était prince héritier (cela c'est un trait professionnel). Philippe a été préparé à la fonction, il a mis un accent très important sur la prudence, il a très vite appris tout en gardant une dimension humaine". 

1° Les élections fédérales de 2014

Le 25 mai 2014, les Belges sont appelés aux urnes pour élire leurs députés au Parlement Européen, à la Chambre et aux parlements régionaux. Comme le veut la coutume, les souverains régnants ne vont pas voter mais par contre, le roi Albert II et la reine Paola refont usage de leur droit de vote dans un bureau de Laeken. A la Chambre, la NVA est le parti le plus important mais si on regroupe par famille politique, ce sont les socialistes (PS + SPA) qui possèdent le plus de sièges. On note aussi une baisse importante du Vlaams Belang et d'Ecolo, ainsi que l'arrivée du PTB qui est le seul parti national et bilingue du Parlement. 

Le lendemain, le premier ministre Elio Di Rupo présente la démission de son gouvernement au Roi qui lui demande de gérer les affaires courantes. Il commence ensuite ses consultations politiques en rencontrant le président de la Chambre André Flahaut et la présidente du Sénat Sabine de Béthune. Puis, pendant deux jours, il reçoit en audience les présidents des partis politiques représentés à la Chambre. Comme son père, il ne convie pas le parti d'extrême-droite Vlaams Belang qui est persona non grata au Palais depuis des années.

Au terme de ces consultations, le Roi confie une mission d'information à Bart De Wever, le président de la NVA, le parti possédant le plus de sièges à la Chambre. Celui-ci souhaite former un gouvernement fédéral de centre droit, mais le 24 juin, le CDH rejette la note de l'informateur et fait comprendre qu'il ne souhaite pas gouverner avec les nationalistes flamands. Le 27 juin, le souverain confie une mission d'information au président du MR Charles Michel afin d'explorer d'autres formules. On s'oriente alors vers une coalition dite "suédoise" totalement inédite avec trois partis flamands (NVA, CD&V, VLD) et un parti francophone (MR).

Dans son discours de la fête nationale, Philippe déclare :    "Le 25 mai dernier, vous avez élu des hommes et des femmes appelés à vous représenter pendant les cinq prochaines années. Avec vous, je forme le vœu que les gouvernements de l'Etat fédéral et des entités fédérées soient tous à pied d'œuvre sans tarder. Ces gouvernements seront appelés à coopérer dans un esprit de loyauté et de reconnaissance mutuelle. Cela sera nécessaire pour la mise en œuvre de la réforme de l'Etat qui vient d'entrer en vigueur, mais aussi pour continuer à relever les défis économiques et sociaux. Pour créer de la valeur (économique, sociale et avant tout humaine), la coopération et la confiance sont indispensables. Poursuivons ensemble nos efforts pour construire une société dans laquelle l'un et l'autre se renforcent mutuellement".

Le 22 juillet, le Roi nomme Charles Michel (président du MR) et Kris Peeters (ministre-président flamand) co-formateurs. Les négociations de l'accord entre les quatre partis commencent. Le gouvernement prête serment le 11 octobre 2014 dans la Grande Galerie du palais royal de Bruxelles. Deux changements pour la forme par rapport au règne d'Albert II :  elle n'a plus lieu au château de Laeken d'une part, et ce sont les ministres qui s'avancent désormais vers le souverain (et plus l'inverse) d'autre part.

2° La crise politique de 2018

En décembre 2018, la NVA quitte le gouvernement fédéral suite à la volonté du premier ministre Charles Michel de se rendre à Marrakech pour souscrire au Pacte mondial sur les migrations. Les compétences des trois ministres (Jan Jambon, Johan Van Overtveldt et Sander Loones) et des deux secrétaires d'Etat (Theo Francken et Zuhal Demir) de la NVA sont redistribuées entre les membres du gouvernement des trois autres formations politiques. Certains reprocheront que ce remaniement ministériel se soit fait sans se rendre au palais royal, mais Charles Michel assurera qu'il avait été en contact permanent avec le souverain durant cette crise politique.

Quelques jours plus tard, sous la menace d'une motion de méfiance déposée à la Chambre par l'opposition, Charles Michel annonce sa démission au Roi qui la garde en suspens et rencontre les présidents de partis.

Le 21 décembre, le Palais diffuse ce communiqué :    "Sa Majesté le Roi a reçu en audience le président de la Chambre des Représentants et le premier ministre, après avoir consulté les présidents de partis. Le Roi a accepté la démission du gouvernement et l'a chargé de l'expédition des affaires courantes. Il constate une volonté politique de garantir la bonne gestion du pays jusqu'aux prochaines élections. Le Roi demande aux responsables politiques et aux institutions, en qui il réitère sa confiance, d'apporter une réponse appropriée aux défis économiques, budgétaires et internationaux, et aux attentes de la population, notamment sur le plan social et environnemental. Le Roi a convenu avec le président de la Chambre des Représentants et avec le premier ministre qu'ils l'informeront respectivement, à intervalles réguliers, de l'état d'avancement des travaux dans le cadre des affaires courantes".

Dans son discours télévisé de Noël, le souverain déclare :   "Notre pays traverse une période mouvementée. Des sujets importants préoccupent à juste titre nos concitoyens. Aujourd'hui, nous sommes confrontés à de vives tensions politiques. Je fais confiance au sens des responsabilités de nos dirigeants pour agir dans l'intérêt du pays et de la population. Les inégalités, la pauvreté, l'intolérance, le changement climatique, sont des questions qui demandent des réponses exhaustives. Ces problèmes cruciaux de notre société demandent de notre part à tous écoute et ouverture, courage et esprit d'initiative. La démocratie exige cette écoute et ce dialogue. Préparons-nous aux élections fédérales, régionales et européennes en tenant des débats ouverts et vrais, où l'on se respecte. Car le moment du vote doit être le résultat d'une mûre réflexion". 

Nouvelle allusion à la fin de son discours de Nouvel An aux autorités du pays :   "Je vous invite à réfléchir et à travailler ensemble à ce nouvel élan, un projet pour la Belgique, au cœur de l'Europe. Un projet qui permettra à tous de voir plus que jamais l'avenir avec confiance. Les institutions dont vous avez la charge sont le ciment de notre société démocratique. Ce sont des lieux où sont créés des liens, des lieux qui rassemblent. Elles sont à même, aussi, de faire obstacle aux informations fallacieuses et aux simplifications néfastes. Au cours des prochains mois, dans la perspective de la nouvelle législature européenne, fédérale et régionale, votre tâche sera lourde et délicate. Le pays compte sur vous". 


3° Les élections fédérales de 2019

Les élections fédérales, régionales et européennes ont lieu le 26 mai 2019. Le scrutin est marqué par une bipolarisation de plus en plus importante entre le nord et le sud du pays :   le parti nationaliste NVA et le parti d'extrême-droite Vlaams Belang (tous deux contre l'unité de la Belgique et la monarchie) sont les deux gagnants en Flandre, tandis que le Parti Socialiste reste le premier parti en Wallonie, suivi par le MR et Ecolo.

Le lendemain, le Roi entame ses consultations et se retrouve face à un dilemme :  doit-il recevoir Tom Van Grieken, président du Vlaams Belang (18 sièges à la Chambre), et ainsi rompre le "cordon sanitaire" ? Afin de ne pas compliquer encore plus la situation politique et garder son rôle neutre d'arbitre,  Philippe décide de le rencontrer. Cette audience suscite quelques critiques, mais l'opinion publique reconnaît que le souverain n'avait pas vraiment le choix. Symboliquement, début juillet, il rappelle cependant l'Histoire en se rendant à l'ancien camp de concentration nazi de Dachau en Allemagne…

La dernière rencontre officielle entre un souverain et l'extrême-droite remontait à 1936 :  le roi Léopold III et Léon Degrelle à la tête du parti Rex. En 1978, le roi Baudouin avait invité le président du Vlaams Blok Karel Dillen, mais il avait refusé afin de marquer ses convictions républicaines. Au cours de ses 20 ans de règne, le roi Albert II n'a eu aucun rapport avec l'extrême-droite.

Le 30 mai, Philippe désigne deux informateurs pour explorer les pistes possibles afin de former un gouvernement fédéral :   le socialiste flamand Johan Vande Lanotte et le libéral francophone Didier Reynders.

A la veille de la fête nationale, seuls les gouvernements de la communauté germanophone et de la région bruxelloise sont formés. Les négociations s'avèrent plus difficiles en Flandre, en Wallonie et au niveau fédéral.  Aussi le Roi consacre l'entièreté de son discours télévisé du 21 juillet à la situation politique :

"Il y a deux mois, vous avez accordé votre confiance à des hommes et des femmes dont vous attendez qu'ils apportent des réponses à vos préoccupations. Votre voix s'est exprimée de façon diverse, mais elle demande une attention particulière pour les mêmes sujets :  l'emploi, le climat, la précarité, la migration. Ces inquiétudes, nous les partageons d'ailleurs avec de nombreux pays de par le monde. Il s'agit maintenant de faire la synthèse et de s'accorder sur des solutions. Je me rends compte des contraintes dans lesquelles nos dirigeants politiques doivent travailler. Mais les défis sont tels qu'il faut les relever sans tarder, avec courage et détermination. Et ils sont à ce point liés entre eux qu'ils nécessitent une intense coopération à tous les niveaux.

Notre pays regorge de talents et d'énergie. Les bonnes volontés et les idées ne manquent pas, au contraire. Vous êtes nombreux à vous engager avec conviction dans votre environnement immédiat. A vous impliquer dans votre communauté ou lors de grandes actions de solidarité. A aspirer à des projets porteurs et ambitieux. Il importe de mobiliser toutes ces volontés. Les grands projets mobilisateurs naissent dans le dialogue et se réalisent dans la coopération. Utilisons l'immense potentiel du dialogue ouvert et vrai.

Dialoguer dans l'ouverture, c'est vouloir comprendre l'autre dans ses convictions et ses choix, même si on ne les partage pas. C'est faire sentir à l'autre qu'il est indispensable à la recherche de solutions, sans exclusive. C'est éviter le mensonge et le mot qui blesse. Dialoguer dans la vérité, c'est faire face à la complexité en cultivant la nuance et en recherchant la complémentarité. Dans des domaines comme le climat et l'emploi, mais aussi la mobilité, l'énergie, l'enseignement et la formation, seule une action coordonnée dans un dialogue ouvert et vrai peut rendre l'action plus efficace. 

Rassembler nos forces pour atteindre un objectif commun, nous le pratiquons déjà dans beaucoup de domaines. Voyez les nouvelles cultures de coopération au sein de nos entreprises. Voyez nos scientifiques qui interagissent dans des domaines de pointe, nos metteurs en scène et nos artistes qui expriment l'âme de notre pays. A Hollywood comme au pavillon belge, primé récemment à la Biennale de Venise et qui est le fruit d'une belle coopération entre les différentes communautés du pays. C'est aussi cette capacité à favoriser le dialogue et à rassembler que nous mettons avec succès au service du projet européen.

Notre diversité et notre complémentarité sont notre force. C'est comme cela que le monde nous connaît et c'est là qu'on nous attend. Peut-être que nous n'en avons pas suffisamment conscience. C'est pourtant notre nature profonde. Cela doit être notre fierté. De tout ceci peut naître une ambition nouvelle pour notre pays. Elle est aussi le meilleur remède contre la peur, le sentiment d'impuissance et la résignation. Notre démocratie ne pourra qu'en bénéficier.

Voilà le vœu que je forme aujourd'hui :  que nous encouragions le dialogue responsable, que nous développions davantage notre esprit de collaboration et que nous soyons fiers de ce qui rend notre pays si unique".

Tous les gouvernements des entités fédérées étant désormais formés, le Roi met fin à la mission des deux informateurs début octobre, et confie à Geert Bourgeois (NVA) et Rudy Demotte (PS) une mission de préformation qui est précisée dans un communiqué du Palais :  "Ils examineront les bases concrètes en vue de la formation d'un gouvernement fédéral autour de leur parti respectif, et ceci avec les quatre autres partis impliqués dans les discussions". 

Entretemps, Charles Michel quitte ses fonctions de premier ministre pour l'Europe. Notre souverain lui octroie le titre honorifique de Ministre d'Etat. Il est remplacé par Sophie Wilmès qui devient la première femme à occuper ce poste depuis l'indépendance de la Belgique. Le gouvernement fédéral sortant reste cependant toujours en affaires courantes et ne peut plus lancer de grands projets.

Le 4 novembre, Geert Bourgeois et Rudy Demotte font part au Roi qu'il y a trop peu de convergences entre la NVA, le PS, le SPA, le MR, l'OpenVLD et le CD&V pour envisager une phase de formation. Après avoir mené quelques consultations, il met fin à leur mission et désigne un nouvel informateur : Paul Magnette, le président du PS et bourgmestre de Charleroi. Un mois plus tard, il demande à être déchargé de sa mission. Une phrase du communiqué du Palais surprend :   "Le Roi a exprimé son appréciation pour le travail réalisé".

Un nouveau duo d'informateurs est désigné par le souverain :  Georges-Louis Bouchez et Joachim Coens, les nouveaux présidents du MR et du CD&V.  Dans son discours télévisé de Noël, il déclare :

"Pour canaliser les énergies et la créativité, il nous faut un état d'esprit constructif qui permet de rassembler autour de projets communs. Aujourd'hui, il est capital que nous mettions en place le plus rapidement possible un gouvernement fédéral de plein exercice, capable de prendre des décisions équilibrées et de les porter ensemble avec fermeté. C'est ce sur quoi nous comptons tous, sans plus tarder".

Dans le livre "Les fossoyeurs de la Belgique" de Wouter Verschelden, plusieurs témoins n'ont pas respecté le secret des colloques singuliers avec le souverain. L'auteur raconte cette anecdote : 

"La visite du duo au Palais est un véritable désastre. Le Roi et son chef de cabinet voulaient reprendre la mission, organiser une tournée des présidents de partis, et permettre ensuite que la réception de Nouvel An au palais le jeudi se déroule en toute tranquilité. Mais l'affaire achoppe complètement cet après-midi-là lors de l'audience. Dans un nuage d'amabilité feinte, de protocoles minutieux et de discours élaborés des présidents, la conversation devient une boucle sans fin. On éprouve une certaine sympathie pour le  bavard Bouchez au Palais, qui est à peu près le seul président de parti à agiter ostensiblement le drapeau tricolore, mais en même temps, Bouchez se comporte mal à cette audience. Il ne veut pas partir avant de savoir qui va lui succéder. Le Roi n'est pas habitué à cela : normalement, une visite se termine poliment, en temps voulu. Bouchez, cependant, insiste :  "Qui sera nommé après nous ?". Le Roi ne veut pas montrer ses cartes, alors la conversation s'éternise, prenant toutes sortes de détours. L'un des sujets abordés a été la manière dont le processus de formation d'un gouvernement en Belgique pourrait être organisé différemment. Coens ne réalise pas tout à fait ce que Bouchez essaie de faire : extraire un nom de la bouche du Roi. La séance ne durera pas moins de 4 heures. Finalement, le Roi n'a d'autre choix que de "prolonger" la mission du duo". 

Dans son discours de Nouvel An aux autorités du pays, le roi Philippe déclare  :    "Les gouvernements régionaux et communautaires ont été constitués avec des responsables politiques d'horizons parfois très différents. Nous avons maintenant aussi besoin d'une vision d'avenir au niveau fédéral, de solutions réfléchies pour l'ensemble du pays. Et d'une équipe qui les porte ensemble avec conviction et vigueur. Le moment est venu de cristalliser les efforts de ces huit derniers mois, de laisser tomber les exclusives et d'installer un gouvernement de plein exercice. Même si je suis conscient des difficultés à surmonter. Montrons-nous réalistes et responsables. En trouvant des terrains d'entente au bénéfice de l'intérêt général. En faisant de vrais compromis, c'est-à-dire des accords où chacun renonce à quelque chose pour que l'ensemble y gagne. C'est là l'attente légitime de nos concitoyens, qui aspirent à la stabilité et à l'action".

Le 31 janvier, le souverain met fin à la mission d'information de Georges-Louis Bouchez et Joachim Coens, et, à la surprise générale, fait appel au vice-premier ministre Koen Geens (réputé proche du Palais). Celui-ci prend des contacts pour tenter une majorité autour de la NVA (1er parti de Flandre) et du PS (1er parti de Wallonie), mais ne parvient pas à les réunir. Le Roi confie ensuite une mission au président de la Chambre Patrick Dewael et à la présidente du Sénat Sabine Laruelle.

La situation politique se débloque suite à l'épidémie du coronavirus en mars 2020. Le gouvernement sortant de Sophie Wilmès est reconduit pour gérer la crise sanitaire, et est soutenu par d'autres partis à la Chambre jusqu'à l'été. Mais le problème reste identique :  la Belgique ne dispose toujours pas d'un gouvernement fédéral de plein exercice depuis...les élections de mai 2019 il y a plus d'un an.

La veille de la fête nationale, le Roi charge les présidents de la NVA Bart De Wever et du PS Paul Magnette de trouver une majorité. Et il déclare à la fin de son discours télévisé du 21 juillet :

"Il y a des moments où l'Histoire n'attend pas. Pour réussir le gigantesque défi de la relance, chacun de nous est indispensable. Pour mobiliser toutes nos forces, nous avons besoin d'une trajectoire clairement définie. Le pays tout entier réclame maintenant un gouvernement résolu et stable. Ne le décevons pas. Nous ne réussirons qu'en dépassant nos propres horizons et en montrant courage et audace".

Le PS et la NVA réussissent à se mettre d'accord à deux, mais ne parviennent pas à convaincre suffisamment de partis pour obtenir une majorité à la Chambre. Ils renoncent à leur mission à la mi-août et sont remplacés par le président de l'Open VLD Egbert Lachaert. Début septembre, il est nommé préformateur avec le président du SPA Conner Rousseau. 

Fin septembre, une majorité possible se dégage enfin avec sept partis :  les familles socialiste (PS et SPA), libérale (MR et Open VLD), écologiste (Ecolo et Groen), ainsi que le CD&V. Le Roi nomme alors deux formateurs :  Paul Magnette et Alexander De Croo. C'est ce dernier qui est finalement choisi comme premier ministre par les sept partis qui arrivent à un accord....plus de 400 jours après les élections de mai 2019 !  La prestation de serment du nouveau gouvernement a lieu le 1er octobre au palais royal de Bruxelles. 

A lire aussi :  mon article sur Philippe, roi d'une Belgique fédérale (http://familleroyalebelge.blogspot.com/2019/01/philippe-roi-dune-belgique-federale.html)

2 commentaires :

  1. Que le roi reprenne le pouvoir complet et accompagne un comité d élu tire au sort pour révisé notre constitution...a bas toutes les politiques vive le peuple

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