mercredi 25 avril 2012

L'action sociale de la princesse Astrid de Belgique

Après avoir vécu neuf années dans l'anonymat à Bâle en Suisse, la princesse Astrid rentre avec sa famille en 1993 en Belgique où elle commence réellement sa vie officielle. Elle en a parlé en 2004 au journaliste Patrick Haumont : 

"Après que la loi salique eut été abolie par le Parlement en 1991, dans le cadre de la réforme de la Constitution, mon oncle le roi Baudouin nous a demandé si nous avions la possibilité de quitter la Suisse - où nous habitions depuis neuf ans - pour revenir en Belgique afin de nous associer aux activités des autres membres de notre famille. Mon mari ayant trouvé un travail en Belgique, nous sommes rentrés en juin 1993 où, malheureusement, nous n'avons fait que croiser mon cher oncle puisqu'il est décédé fin juillet. Je dois avouer que ce changement de vie n'était pas toujours facile car je venais de Suisse où j'étais une épouse et une mère au foyer. A l'époque, je n'avais exercé aucune activité en dehors de la maison. Je n'étais pas habituée à gérer mon temps en combinant des activités professionnelles avec une vie familiale. C'était un monde nouveau qui s'ouvrait à moi et qui a nécessité une sérieuse adaptation que j'ai menée à bien grâce à l'aide efficace d'excellents conseillers et au soutien de ma famille.

Selon moi, il y a peu de choses que l'on choisit vraiment. Je pense plutôt que l'on est guidé par des événements ou occasions qui parsèment notre vie. Au moment du décès de mon oncle, mon père m'a demandé si je pouvais reprendre la présidence effective de la Croix-Rouge de Belgique qu'il assumait depuis de nombreuses années. J'ai tout de suite accepté et, après que ma nomination ait été votée par les deux communautés de la Croix-Rouge, j'ai été nommée à ce poste.

Personnellement, je ne pense pas que le fait d'être née dans une famille royale soit perturbant. On ne choisit pas où et quand on naît. L'important, c'est de tirer au maximum profit de ses qualités ou de ses possibilités, et de travailler, par contre, ses côtés faibles. Le problème n'est pas de savoir quel est mon rang ou mon statut mais bien plus de réussir ma vie et de rendre mes proches heureux. Et ainsi d'être heureuse moi-même. Cela étant, je considère que je n'ai aucun mérite à être ce que je suis car j'aurais très bien pu naître ailleurs. Comme toute autre vie, celle de princesse a des côtés positifs et des côtés moins positifs. Un des côtés positifs est notamment d'avoir plus facilement accès à tout un éventail de personnes différentes et souvent très intéressantes, ce qui ouvre énormément l'esprit et les horizons".

Donnant suite à la révision de la Constitution visant une complète égalité entre les enfants masculins et féminins du Roi, la princesse devient en 1996 la première sénatrice de droit de la famille royale belge. Elle assiste de temps en temps à des séances plénières ou à des réunions de commissions du Sénat, principalement dans le domaine social et humanitaire.

Outre la présidence de la Croix-Rouge de Belgique, la princesse reprend le combat de sa tante la reine Fabiola en faveur des handicapés. Plus d'infos à ce sujet :  http://familleroyalebelge.blogspot.com/2011/05/le-combat-dastrid-pour-les-handicapes.html

Le 22 mai 1997, Astrid prête serment en tant que colonel dans le Corps du Service Médical. Auparavant, en mars et avril, elle avait suivi une formation au sein des Forces armées en général et du Service médical en particulier. N'ayant pas eu l'occasion de bénéficier d'un entraînement classique d'officier, sa formation est graduellement poursuivie au cours des années.

Elle donne son prénom à diverses institutions :  le Parc Princesse Astrid à Lommel (inauguré en 1994), la résidence pour personnes âgées du C.P.A.S. Princesse Astrid à Lubbeek (inaugurée en 1997), le Centre Provincial de Revalidation Princesse Astrid à La Gleize (inauguré en 1998) et le Hall Princesse Astrid, la nouvelle entrée du parc des expositions de Bruxelles (inauguré en 1999).

La fille du couple royal reçoit d'autres hommages. En 1995, la Poste émet un timbre à son effigie avec 3FB de surtaxe pour la Croix-Rouge de Belgique. Elle baptise une Azalée Princesse Astrid en 1997, et une Rose Princesse Astrid en 2000. Un millier de plants de cette rose sont vendus chaque année au profit de l'association Belgian Kid's Foundation, créée par les médecins de l'Hôpital Universitaire pour Enfants Reine Fabiola.

Son premier voyage humanitaire à l'étranger a lieu en février 1999 : avec le secrétaire d'Etat à la Coopération au Développement Réginald Moreels, elle visite des projets belges venant en aide aux personnes touchées par l'ouragan Mitch au Honduras. Un an plus tard, elle se rend au Mozambique et au Burkina Faso pour visiter des projets de lutte contre le sida.

En 2000, la princesse Astrid reçoit le Prix 2000 de l'organisation Women for Peace Award à Rome, et une dotation annuelle de 275.000 euros du gouvernement fédéral. Elle devient présidente d'honneur de la Fondation Médicale Reine Elisabeth, créée en 1926 par son arrière-grand-mère afin de soutenir la recherche dans les neurosciences.

Lors de la visite de projets contre le sida en Afrique du Sud en avril 2004, Astrid accepte, pour la première fois, de répondre à une interview et d'évoquer son rôle :  "J'ai besoin de me sentir utile. Même si j'ai des périodes de découragement, je rebondis très vite car je ne crois pas au hasard. Je crois à l'action et je veux voir le côté positif des choses. J'ai fait mienne cette devise : be positive! Et je suis une femme entière. Je ne sais pas ce qu'est mon rôle de princesse. Honnêtement, je ne me sens pas princesse. Je suis une femme. Je suis une mère et je réagis comme une mère. L'avantage, comme princesse, c'est que je peux compter sur des collaborateurs exceptionnels. Et, comme mère, sur ma famille et un mari exceptionnel".

Un mois plus tard, la princesse confie à l'hebdomadaire "La Libre Match" :  "Beaucoup de visites m'ont, d'une façon ou d'une autre, touchée. Souvent malheureusement d'une façon triste car je suis très fréquemment confrontée à la souffrance humaine. J'ai, entre autres, des souvenirs très forts de circonstances extrêmement poignantes parmi lesquelles l'accueil des Belges rentrés in extremis du Rwanda, l'entrevue avec les familles des paras tués au Rwanda, un colloque à Liège pour aider les parents de jeunes drogués, emprisonnés, qui étaient complètement dans la détresse, une visite au Mozambique de malades du sida en phase terminale et agonisants, et bien d'autres encore. On se sent tout petit devant de telles souffrances, mais on apprend aussi tellement de ces grands événements et aussi et surtout de tous les contacts humains. Ils m'ont appris la richesse de la tolérance. Quand je rencontre quelqu'un, j'essaie d'entrer complètement dans la peau de mon interlocuteur. Je pense que toutes les plus grandes décisions, aussi organisées et planifiées qu'elles soient, peuvent réussir ou échouer en fonction de la qualité des contacts humains. Pour moi, ils sont la base de tout".

En juin 2005, la princesse Astrid et le ministre de la Coopération au Développement Armand De Decker se rendent au Sri Lanka et en Thaïlande pour découvrir les projets de reconstruction des régions dévastées par le tsunami de décembre 2004. En 2006, elle accepte la présidence d'honneur de l'asbl Pinocchio (qui s'occupe d'enfants et d'adolescents brûlés) et des fonds scientifiques et médicaux de la Fondation Roi Baudouin.

Lors de son voyage en Tanzanie en octobre 2007, les journalistes lui demandent de décrire son rôle de princesse de Belgique :  "Je ne pense jamais à çà, je ne me sens pas princesse. On doit presque s'excuser d'exercer cette fonction. Très sincèrement, je vois cela comme un rôle de service à la population, et indirectement à mon père et à ma mère, au chef de l'Etat. Nous recevons beaucoup de messages de la population à l'égard des dirigeants et nous les transmettons. Nous sommes des intermédiaires".  Et lorsqu'ils lui demandent si elle est inquiète pour l'avenir de la Belgique, elle répond :  "De par notre fonction, nous sommes tous attachés à notre pays".

En octobre 2007, la princesse déclare au Forum des Femmes pour l'Economie et la Société à Deauville (France) :   "Je cherche à répondre aux besoins des personnes vulnérables, en particulier les groupes de citoyens qui risquent de passer à travers les mailles du filet, en Belgique ou à l'étranger, mais je refuse cependant de me confirmer à l'image d'une dame de charité. Je cherche à répondre à la confiance que d'autres placent en moi en activant un réseau de personnes et d'institutions qui peuvent apporter des résultats concrets à ceux qui en ont besoin".

A la fin de l'année 2007, la princesse annonce qu'elle ne sollicite pas le renouvellement de son mandat de présidente nationale de la Croix-Rouge, qui vient à échéance le 31 décembre. Le Palais semble vouloir prendre ses distances avec une institution qui connaît des tensions communautaires entre les ailes flamande et francophone. Astrid préfère se lancer dans un nouveau combat : la lutte contre la malaria (Plus d'infos à ce sujet : http://familleroyalebelge.blogspot.com/2010/09/le-combat-dastrid-contre-la-malaria.html).

Malgré son départ de la Croix-Rouge de Belgique, la princesse Astrid continue de soutenir de nombreuses associations et institutions. Elle est la présidente d'honneur des Jeunesses Musicales de Bruxelles, de la Fondation Médicale Reine Elisabeth, de l'European Organisation for Research and Treatment of Cancer (EORTC), des fonds scientifiques et médicaux de la Fondation Roi Baudouin, de l'asbl Pinocchio, de l'asbl Apopo, du Comité Paralympique Belge, et de l'Action Damien. Astrid a été nommée représentante spéciale du Partenariat Roll Back Malaria et membre du comité d'honneur de l'International Paralympic Committee Governing Board. Elle accorde son Haut Patronage à la Fondation Vivat-Foyer Général Cornet, à la section belge de l'A.M.A.D.E. (Association Mondiale des Amis de l'Enfance), à l'Institut Médico-pédagogique Sainte-Gertrude, à la Fondation Pro-IRSA (Institut Royal pour Sourds et Aveugles), à l'asbl Les XXI, à l'asbl Vers la Vie et à l'asbl Les Amis d'Accompagner.

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